Sans s'affoler et en prenant la juste mesure d'une équipe d'Argentine qui voulait briller, la France a remporté (31-24), sa 3ème victoire d'affilée dans le tournoi olympique. Elle assure ainsi sa qualification pour les quarts de finale.
par Yves MICHEL
Pendant les vingt premières minutes, les Argentins ont tout jeté dans la bagarre, sans trop se soucier de ce qui pourrait arriver par la suite et à quel tarif, ils pourraient payer leur débauche d'efforts. Eux qui avaient bousculé le Danemark durant les 30 premières minutes, frôlé l'exploit face aux Croates, ils n'étaient pas là pour calculer mais pour prendre tout ce qui se présentait. Ils vont surtout bénéficier de l'incroyable maladresse des Tricolores. Huit pertes de balle en moins de vingt minutes, alors que dans son périmètre, Thierry Omeyer avait fait le boulot en alignant dix arrêts ! L'écart avait du mal à décoller (10-10). Mais Luc Abalo, souvent décalé par Valentin Porte va trouver la solution pour mettre un terme à l'acte de résistance argentin. L'ailier du PSG va réaliser un sans faute sur ses tentatives (7/7 dans le seul 1er acte). "J'ai eu de la chance car ils fermaient beaucoup au centre et on a eu des ballons aux ailes. On doit en profiter et c'est ce que j'ai fait. Il fallait se rassurer dans ce début de match et je suis satisfait d'avoir réussi ces tirs parce que ça nous a permis de faire le score." Et comme Valentin Porte (aussi talentueux dans un rôle de passeur) et Michaël Guigou avaient apporté leur contribution, la France atteignait la pause avec un matelas honorable (17-12).
La seconde période... comment dire ?.. sera menée en toute maîtrise avec une paire arbitrale aussi clémente avec les Argentins que sévère et pointilleuse avec les Bleus. Les Sud-Américains restaient donc au contact et ne faisaient aucun complexe face à une équipe qu'ils n'avaient jamais battue. L'écart avait du mal à se creuser mais les Français géraient. Daniel Narcisse était entré pour apporter toute sa clairvoyance et son savoir-faire, Adrien Di Panda ses prises d'intervalle et son engagement et Kentin Mahé, sa fougue et sa précision à 7 m. L'ailier de Flensburg qui avait connu des débuts plutôt laborieux a retrouvé une certaine confiance et c'est idéal pour la suite. Les rotations ont été plutôt efficaces puisque sur l'impulsion des nouveaux venus, les hommes d'Onesta vont faire un bond en avant et surtout, enlever à leur vis-à-vis tout espoir de remonter. Timothey N'Guessan qui s'était blessé à la cheville en fin de préparation, va même participer à la fête en entrant pour les 5 dernières minutes. Le futur Barcelonais a rassuré ceux qui avaient besoin de l'être par une prise de shoot et un 1er but dans le tournoi olympique !
Malgré ces pertes de balle à répétition en 1ère mi-temps, la France a livré un match appliqué et surtout respectueux d'un adversaire qui a manqué de rotations mais qui a tenu avec ses moyens. "C'est une équipe avec des joueurs plus atypiques par rapport à ceux qu'on a l'habitude de rencontrer, des petits gabarits, reconnaissait Thierry Omeyer au micro de Canal+, mais si on n'est pas concentrés, on se fait battre dans les duels. On a fait ce qu'il fallait, notamment dans le secteur défensif encore une fois et même quand ils sont revenus au niveau du score, on ne s'est pas affolés." La France signe là sa 3ème victoire en autant de rencontres. Elle est la seule à avoir réalisé un sans faute dans son groupe et surtout, elle a rempli son service minimum, se qualifier pour les quarts de finale.
Qualifiée pour les quarts, la France devra attendre encore un peu pour avoir une idée sur le nom de son adversaire. Si elle termine 1ère de son groupe, elle héritera du 4ème de celui d'en face. Exceptée la Slovénie qui a réalisé elle aussi un sans faute et la Suède qui est dernière avec un 0 pointé, tout reste possible. "Aujourd'hui, ce serait bien compliqué de dire quel serait le meilleur adversaire possible, martèle Claude Onesta. Il n'y a pas de calculs à faire et aucun adversaire ne doit être considéré comme plus faible qu'un autre. Il faut continuer ce qu'on fait et ne pas s'occuper de ce qu'il y a autour. Si on inspire de la peur aux autres, cela peut être décisif lorsque vous les rencontrez. A l'Euro, ce n'était pas le cas. Si donc les adversaires commencent à se dire, tiens, ils sont redevenus ce qu'ils étaient, cela peut effriter la confiance." Les deux prochaines échéances (Croatie, samedi et Danemark, lundi) seront donc significatives.
A Rio de Janeiro, Halle du futur
Vendredi 12 août à 02h50
France - Argentine : 31 - 24 (Mi-temps : 17-12)
Arbitres : MM Nikolov & Nachevski (Mac)
Evolution du score : 3-0 (6è) 4-3 (8è) 6-4 (13è) 9-8 (18è) 10-10 (20è) 10-11 (21è) 17-12 (MT) 19-15 (35è) 21-16 (40è) 24-18 (45è) 26-19 (50è) 29-21 (54è) 31-24 (Fin)
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