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JO M: Pour entrer un peu plus dans la légende !

Jeux Olympiques

samedi 20 août 2016 - © Yves Michel

 7 min 27 de lecture

En finale ce soir (19h) face au Danemark, l'équipe de France va tenter de faire ce qu'aucune autre équipe masculine n'a réalisé. Remporter en trois olympiades, un 3ème titre d'affilée. Les Tricolores entreraient un peu plus dans la légende du handball international.  

Il va falloir qu'on s'y fasse, le destin de la bande à Omeyer est depuis quelques années lié à celui de la tribu de Mikkel Hansen. Les deux partenaires au PSG se retrouvent une nouvelle fois face à face après la finale du Mondial 2011 en Suède, de l'Euro en 2014 et du match pour la 5ème place européenne en janvier dernier. Les Tricolores se sont toujours imposés lors de ces grands rendez-vous, ils sont d'ailleurs invaincus en 2016 face aux Nordiques avec quatre succès pour autant de matches. La dernière confrontation remonte à lundi dernier à Rio, en phase de groupe, l'équipe de France avait battu le Danemark 33-30. Mais là il s'agit d'une finale et les compteurs sont remis à zéro. Et comme les Danois ne sont jamais montés sur la "boîte" olympique, leur détermination n'en sera que décuplée. « Nous avons nos chances, estime le défenseur du PSG Henrik Mollgaard. Affronter la France, c’est le défi ultime et si tu gagnes, tu mérites vraiment la médaille d’or. Mais ce sera certainement encore un match avec un dénouement théâtral, comme en demi-finales. » Pour en arriver là, les deux équipes ont connu des demies à rebondissements. Le Danemark a été poussé à la prolongation par la Pologne à la toute dernière seconde et a pu ensuite faire la différence. Les Français eux, ont trouvé la solution grâce à l'inévitable Daniel Narcisse et un but venu d'ailleurs à la fin du temps règlementaire. Les Nordiques totalement décomplexés n'auront rien à perdre face à un adversaire qui ne leur réussit pas. De Copenhague à Arhus, en passant par Kolding ou Herning, tout le monde au pays garde une rancœur de cette humiliation subie il y a plus de deux ans sur son propre sol en finale de l'Euro. Après un départ canon, les hommes de Claude Onesta n'avaient laissé aucune chance à Mikkel Hansen et ses partenaires et les 9 buts d'écart au final (32-41) avaient vraiment fait mal dans les jambes et dans les têtes.  « Ce match, c'était vraiment dur pour nous, concède le virtuose parisien. Mais depuis, tout le monde a pris de l'expérience. J'espère que nous sommes mieux préparés que la dernière fois.» Du côté des Français, un changement est intervenu lors de ces dernières 24 heures. Comme le lui permet le règlement, le staff tricolore a fait appel à Olivier Nyokas qui remplace Mathieu Grébille (blessé au niveau de la voute plantaire). Le désormais arrière nantais qui était réserviste et qui patiente depuis le début des Jeux, pourrait être cet "impact-player" capable de dénouer une situation tendue. En tout cas, Claude Onesta et Didier Dinart savent qu'ils pourront compter totalement sur son engagement et surtout sa détente.


Olivier Girault: "On ne peut qu'être confiant pour l'avenir"

Olivier Girault
a connu les campagnes tricolores de 1997 à 2008 et a accompagné tous les succès des Bleus pendant cette décennie. Son plus beau titre qui marquait d'ailleurs sa fin de carrière au plus haut niveau, l'ailier gauche l'a décroché à Pékin avec la 1ère médaille d'or olympique du hand français. "Zoz" est à Rio depuis le début des Jeux où il apporte son expertise sur les antennes de RMC Sports et BFM TV. 

Quel effet te procure l’équipe de France sur ces Jeux ?
Ce qui me frappe, c’est la mutation qui est en train de s’opérer à l’intérieur de cette équipe. Cela a pu surprendre en début de compétition que Claude et Didier donnent autant de temps de jeu aux jeunes joueurs et même quand ils étaient en difficultés, ils ont gardé la même conduite. On pouvait se demander quelle était la stratégie. Tu sens vraiment qu’il y a un apprentissage sur le terrain en accéléré et quand on voit où en est cette équipe, on ne peut qu’être confiant pour l’avenir.

Doit-on parler d'une sorte de passage de témoin ?
En tout cas, les jeunes n’ont pas été laissés de côté, ils ont appris à appréhender la compétition, à ressentir la pression et ce qui est fort, c’est que cela se fait avec la totale adhésion des anciens. Ils acceptent de les laisser progresser, ils acceptent eux-mêmes de jouer moins  et on voit que dans les moments importants, ces mêmes anciens sont capables de ressortir de la boîte.

Merci surtout à Omeyer et à Narcisse en demi face aux Allemands !
C'est vrai et on s’aperçoit que la gestion de l’effectif permet à ces joueurs que l'on préserve d’entrer avec un peu plus de fraîcheur et que dans les moments décisifs, on peut compter sur tout le monde. Je ne parle même pas de Valentin Porte qui est exceptionnel depuis le début.

Pourtant, la France n’utilise pas la supériorité numérique en attaque sans gardien…
On va faire le procès de personne mais j’ai toujours pensé que cette règle avait été modifiée pour gêner le jeu de l’équipe de France. Ce qui anime les Bleus depuis 20 ans, c’est leur défense. C’est grâce à cela que les titres ont été possibles. Et sur le plan offensif, l’avènement du jeu rapide nous a vraiment profité.  Dans le défi physique à six contre six, au fil des ans, on est devenu les meilleurs au monde. Et cette règle, je trouve qu’elle avantage des formations comme le Danemark qui n’aiment pas le défi physique. Ça leur permet de jouer très loin, en évitement, dans les intervalles et moins dans l’affrontement physique.

Mais pourtant les Danois à Rio, la France est parvenue à les battre…
Oui, Claude et Didier sont parvenus à contourner cette nouvelle règle en mettant plus d’activité défensive et plus de mouvement. C’est pour ça que les jeunes jouent autant. Il faut beaucoup d’énergie pour contrer les attaquants adverses mais il faut aussi que tout le monde soit investi.

Qu'est-ce qui a fondamentalement changé en trois olympiades ?
Les anciens entre 2008 et 2012 n’avaient pas à se poser de questions tant ils étaient à un niveau élevé. Aujourd’hui, il y a en plus un sentiment de sagesse et de sérénité qui prédomine. Cette équipe là, c’est la force tranquille. Et la plupart de ces gars sont habitués à tellement gagner qu’ils savent exactement ce qu’il faut faire. Se hisser dans le dernier carré était l’objectif prioritaire et là, ils sont en finale. Ce sera difficile mais ils ont l'expérience pour aller chercher ce que tout le monde attend.  

Bon, justement, ce Danemark faut-il s'en méfier ?
Toujours et encore plus en finale ! On devra aussi bien évaluer notre état de fraîcheur même si les Danois ont du recourir à la prolongation pour se qualifier. Il ne faudra pas les laisser faire. S'ils prennent le pas et que physiquement les Français n’y arrivent pas, on peut entrer dans un match qu’on ne connait pas. Le Danemark a une capacité à faire vivre le ballon, une qualité de passes qui peut vraiment nous perturber et s'ils ont une occasion de détrôner l’équipe de France, ils ne s’en priveront pas. 

Quelles sont les clés de ce match ?
La fraîcheur, nous l'avons dit mais aussi le duel entre les deux gardiens. Landin avait été décevant jusqu’en demi-finale et face à la Pologne, il s’est réveillé. Thierry Omeyer lui, a été aussi déterminant en demie contre l’Allemagne. Le Danois est présenté depuis toujours comme le successeur de "Titi", sauf qu’il n’a jamais pris l’ascendant sur le Français dans les matches officiels. Je souhaite que cela dure encore un moment.

Les sélections jeunes sont au top, on ne peut être que satisfaits...
C’est vraiment génial. Pendant longtemps en équipe de France, on a joué avec des joueurs qui avaient 10-15 ans de présence chez les "A". Au début, il n’y avait pas de relais mais on a réussi à construire malgré cela. Les joueurs arrivaient à maturité un peu plus tard. Aujourd’hui, on a un vivier exceptionnel, avec des très bons éléments dans toutes les catégories d’âge. Cela laisse une marge de manœuvre et de progression, phénoménale. Ma génération a grandi avec pour référence, l’école russe mais aussi l’école yougoslave, l’école suédoise mais jamais l’école française. Maintenant, c’est la meilleure du Monde. Nous, on en a tellement souffert qu’on peut en être fiers. 



Les mêmes arbitres qu'en finale de l'Euro 2014 !

Angel Sabroso et Oscar Raluy ont été désignés pour arbitrer la finale du tournoi olympique entre le Danemark et la France. La paire espagnole avait dirigé la fameuse finale de l'Euro 2014 à Herning (Danemark) qui avait tourné court pour les partenaires de Mikkel Hansen. C'est un binôme très expérimenté qui en mai dernier, était à Cologne, pour le dénouement du Final Four de la Ligue des Champions entre Kielce et Veszprém. A Rio, les Tricolores ne les ont jamais croisés.

JO M: Pour entrer un peu plus dans la légende ! 

Jeux Olympiques

samedi 20 août 2016 - © Yves Michel

 7 min 27 de lecture

En finale ce soir (19h) face au Danemark, l'équipe de France va tenter de faire ce qu'aucune autre équipe masculine n'a réalisé. Remporter en trois olympiades, un 3ème titre d'affilée. Les Tricolores entreraient un peu plus dans la légende du handball international.  

Il va falloir qu'on s'y fasse, le destin de la bande à Omeyer est depuis quelques années lié à celui de la tribu de Mikkel Hansen. Les deux partenaires au PSG se retrouvent une nouvelle fois face à face après la finale du Mondial 2011 en Suède, de l'Euro en 2014 et du match pour la 5ème place européenne en janvier dernier. Les Tricolores se sont toujours imposés lors de ces grands rendez-vous, ils sont d'ailleurs invaincus en 2016 face aux Nordiques avec quatre succès pour autant de matches. La dernière confrontation remonte à lundi dernier à Rio, en phase de groupe, l'équipe de France avait battu le Danemark 33-30. Mais là il s'agit d'une finale et les compteurs sont remis à zéro. Et comme les Danois ne sont jamais montés sur la "boîte" olympique, leur détermination n'en sera que décuplée. « Nous avons nos chances, estime le défenseur du PSG Henrik Mollgaard. Affronter la France, c’est le défi ultime et si tu gagnes, tu mérites vraiment la médaille d’or. Mais ce sera certainement encore un match avec un dénouement théâtral, comme en demi-finales. » Pour en arriver là, les deux équipes ont connu des demies à rebondissements. Le Danemark a été poussé à la prolongation par la Pologne à la toute dernière seconde et a pu ensuite faire la différence. Les Français eux, ont trouvé la solution grâce à l'inévitable Daniel Narcisse et un but venu d'ailleurs à la fin du temps règlementaire. Les Nordiques totalement décomplexés n'auront rien à perdre face à un adversaire qui ne leur réussit pas. De Copenhague à Arhus, en passant par Kolding ou Herning, tout le monde au pays garde une rancœur de cette humiliation subie il y a plus de deux ans sur son propre sol en finale de l'Euro. Après un départ canon, les hommes de Claude Onesta n'avaient laissé aucune chance à Mikkel Hansen et ses partenaires et les 9 buts d'écart au final (32-41) avaient vraiment fait mal dans les jambes et dans les têtes.  « Ce match, c'était vraiment dur pour nous, concède le virtuose parisien. Mais depuis, tout le monde a pris de l'expérience. J'espère que nous sommes mieux préparés que la dernière fois.» Du côté des Français, un changement est intervenu lors de ces dernières 24 heures. Comme le lui permet le règlement, le staff tricolore a fait appel à Olivier Nyokas qui remplace Mathieu Grébille (blessé au niveau de la voute plantaire). Le désormais arrière nantais qui était réserviste et qui patiente depuis le début des Jeux, pourrait être cet "impact-player" capable de dénouer une situation tendue. En tout cas, Claude Onesta et Didier Dinart savent qu'ils pourront compter totalement sur son engagement et surtout sa détente.


Olivier Girault: "On ne peut qu'être confiant pour l'avenir"

Olivier Girault
a connu les campagnes tricolores de 1997 à 2008 et a accompagné tous les succès des Bleus pendant cette décennie. Son plus beau titre qui marquait d'ailleurs sa fin de carrière au plus haut niveau, l'ailier gauche l'a décroché à Pékin avec la 1ère médaille d'or olympique du hand français. "Zoz" est à Rio depuis le début des Jeux où il apporte son expertise sur les antennes de RMC Sports et BFM TV. 

Quel effet te procure l’équipe de France sur ces Jeux ?
Ce qui me frappe, c’est la mutation qui est en train de s’opérer à l’intérieur de cette équipe. Cela a pu surprendre en début de compétition que Claude et Didier donnent autant de temps de jeu aux jeunes joueurs et même quand ils étaient en difficultés, ils ont gardé la même conduite. On pouvait se demander quelle était la stratégie. Tu sens vraiment qu’il y a un apprentissage sur le terrain en accéléré et quand on voit où en est cette équipe, on ne peut qu’être confiant pour l’avenir.

Doit-on parler d'une sorte de passage de témoin ?
En tout cas, les jeunes n’ont pas été laissés de côté, ils ont appris à appréhender la compétition, à ressentir la pression et ce qui est fort, c’est que cela se fait avec la totale adhésion des anciens. Ils acceptent de les laisser progresser, ils acceptent eux-mêmes de jouer moins  et on voit que dans les moments importants, ces mêmes anciens sont capables de ressortir de la boîte.

Merci surtout à Omeyer et à Narcisse en demi face aux Allemands !
C'est vrai et on s’aperçoit que la gestion de l’effectif permet à ces joueurs que l'on préserve d’entrer avec un peu plus de fraîcheur et que dans les moments décisifs, on peut compter sur tout le monde. Je ne parle même pas de Valentin Porte qui est exceptionnel depuis le début.

Pourtant, la France n’utilise pas la supériorité numérique en attaque sans gardien…
On va faire le procès de personne mais j’ai toujours pensé que cette règle avait été modifiée pour gêner le jeu de l’équipe de France. Ce qui anime les Bleus depuis 20 ans, c’est leur défense. C’est grâce à cela que les titres ont été possibles. Et sur le plan offensif, l’avènement du jeu rapide nous a vraiment profité.  Dans le défi physique à six contre six, au fil des ans, on est devenu les meilleurs au monde. Et cette règle, je trouve qu’elle avantage des formations comme le Danemark qui n’aiment pas le défi physique. Ça leur permet de jouer très loin, en évitement, dans les intervalles et moins dans l’affrontement physique.

Mais pourtant les Danois à Rio, la France est parvenue à les battre…
Oui, Claude et Didier sont parvenus à contourner cette nouvelle règle en mettant plus d’activité défensive et plus de mouvement. C’est pour ça que les jeunes jouent autant. Il faut beaucoup d’énergie pour contrer les attaquants adverses mais il faut aussi que tout le monde soit investi.

Qu'est-ce qui a fondamentalement changé en trois olympiades ?
Les anciens entre 2008 et 2012 n’avaient pas à se poser de questions tant ils étaient à un niveau élevé. Aujourd’hui, il y a en plus un sentiment de sagesse et de sérénité qui prédomine. Cette équipe là, c’est la force tranquille. Et la plupart de ces gars sont habitués à tellement gagner qu’ils savent exactement ce qu’il faut faire. Se hisser dans le dernier carré était l’objectif prioritaire et là, ils sont en finale. Ce sera difficile mais ils ont l'expérience pour aller chercher ce que tout le monde attend.  

Bon, justement, ce Danemark faut-il s'en méfier ?
Toujours et encore plus en finale ! On devra aussi bien évaluer notre état de fraîcheur même si les Danois ont du recourir à la prolongation pour se qualifier. Il ne faudra pas les laisser faire. S'ils prennent le pas et que physiquement les Français n’y arrivent pas, on peut entrer dans un match qu’on ne connait pas. Le Danemark a une capacité à faire vivre le ballon, une qualité de passes qui peut vraiment nous perturber et s'ils ont une occasion de détrôner l’équipe de France, ils ne s’en priveront pas. 

Quelles sont les clés de ce match ?
La fraîcheur, nous l'avons dit mais aussi le duel entre les deux gardiens. Landin avait été décevant jusqu’en demi-finale et face à la Pologne, il s’est réveillé. Thierry Omeyer lui, a été aussi déterminant en demie contre l’Allemagne. Le Danois est présenté depuis toujours comme le successeur de "Titi", sauf qu’il n’a jamais pris l’ascendant sur le Français dans les matches officiels. Je souhaite que cela dure encore un moment.

Les sélections jeunes sont au top, on ne peut être que satisfaits...
C’est vraiment génial. Pendant longtemps en équipe de France, on a joué avec des joueurs qui avaient 10-15 ans de présence chez les "A". Au début, il n’y avait pas de relais mais on a réussi à construire malgré cela. Les joueurs arrivaient à maturité un peu plus tard. Aujourd’hui, on a un vivier exceptionnel, avec des très bons éléments dans toutes les catégories d’âge. Cela laisse une marge de manœuvre et de progression, phénoménale. Ma génération a grandi avec pour référence, l’école russe mais aussi l’école yougoslave, l’école suédoise mais jamais l’école française. Maintenant, c’est la meilleure du Monde. Nous, on en a tellement souffert qu’on peut en être fiers. 



Les mêmes arbitres qu'en finale de l'Euro 2014 !

Angel Sabroso et Oscar Raluy ont été désignés pour arbitrer la finale du tournoi olympique entre le Danemark et la France. La paire espagnole avait dirigé la fameuse finale de l'Euro 2014 à Herning (Danemark) qui avait tourné court pour les partenaires de Mikkel Hansen. C'est un binôme très expérimenté qui en mai dernier, était à Cologne, pour le dénouement du Final Four de la Ligue des Champions entre Kielce et Veszprém. A Rio, les Tricolores ne les ont jamais croisés.

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