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LFH : tout nouveau, tout beau ?

LBE

vendredi 9 septembre 2016 - © Pierre Menjot

 14 min 58 de lecture

Un Championnat à 11, une nouvelle formule, des équipes à découvrir, un ogre attendu, quelques Françaises médaillées olympiques : la Ligue féminine, qui débute samedi, a tout pour susciter l’intérêt cette saison après une année calamiteuse. Ne reste plus qu’à…

Au grand bal du début de saison, il n'était pas question de minute de silence, mais chacun a eu un petit mot ou une pensée pour les absents. « On a passé une saison très compliquée, avec la descente de deux clubs emblématiques », soufflait Nodjialem Myaro, la présidente de la LFH, en souvenir de Mios-Bègles (disparu dès novembre) et Nîmes (mars). Alors un seul mot d'ordre : « repartir sur de bonnes bases ». « Cette année, on espère finir à 11 clubs », glissait Thierry Vincent, l'entraîneur de Toulon. Onze au lieu de douze, et c'est là le premier souci de cette saison avant qu'elle commence : il manque un concurrent sur la ligne de départ par rapport au planning prévu, ce qui ne va rien arranger à la visibilité du Championnat.

Qu'importe ce contre-temps, l'heure est à l'optimisme. Pensez donc : pour la première fois, l'équipe de France féminine a ramené une médaille olympique, en argent, « et si les filles ne gagnent pas, on ne peut pas avancer », a souligné Béatrice Barbusse, membre du conseil d’administration de la FFHB et très impliquée dans les états généraux du handball féminin, lancés par la fédération pour réfléchir à des solutions d'avenir. Et si seulement sept des seize médaillées évolueront en France (en comptant Blandine Dancette, qui ne jouera pas de la saison), il s'agit de capitaliser comme ont su le faire les basketteuses post-2012. Encore faut-il trouver une tête de gondole à la Céline Dumerc, aujourd’hui inexistante. Allison Pineau, de retour au pays ? Ces prochaines semaines le diront, peut-être.

Au-delà, il y a cette nouvelle formule, qui envoie huit équipes en play-offs (le 1er affrontant le 8e, le 2e le 7e, etc.) et trois à la bagarre pour le maintien. Ces nouveaux visages comme Chambray, premier club d'Indre-et-Loire à évoluer en élite, ou Celles-sur-Belle, que peu auraient imaginé à ce niveau il y a deux ans. Et puis Brest, promu qui fait déjà figure de favori avec une salle que tout le monde envie, un recrutement quatre étoiles (Pineau, Darleux, Prouvensier...), un soutien populaire inégalé et des partenaires à foison. Metz, champion en titre, n'est sans doute pas de cet avis et voudra montrer sur le terrain qu'il demeure le meilleur de France, fort de ses quatre argentées de Rio (Glauser, Edwige, Zaadi, Horacek). Issy-Paris a effectué les retouches nécessaires pour avoir sa part du gâteau après trois ans à perdre des finales. Pour le reste, la densité est énorme, d'un Fleury en reconstruction à un Dijon requinqué. Avant le début d'une course qu'on espère plus proche d'un beau marathon que d'un 50 km marche où beaucoup de concurrents abandonnent en cours de route, voici un petit tour des forces en présence.

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Besançon
6e la saison dernière pour son retour en élite, l’ESBF a étalé des qualités qui peuvent encore le mener très haut cette année. Les Dazet, Dupuis, Kolczynski ou Gabriel sont maintenant connues de tous et l’effet de surprise ne sera plus possible. « C’est toujours plus dur de confirmer », sait Raphaëlle Tervel, qui poursuit elle aussi son apprentissage sur le banc de touche. Avec les arrivées de Lévêque et Manaut aux arrières, la coach dispose de deux nouvelles solutions dans son jeu d’attaque. Si la défense se montre aussi solide, alors Besançon fera au moins aussi bien.
Catherine Gabriel, gardienne :
« L’an dernier, on était moins attendues puisqu’on était le promu, le petit Poucet. Vu ce qu’on a réussi l’an dernier, les équipes vont nous attendre, moins nous prendre de haut, donc ce sera plus difficile. L’équipe n’a pas tellement changé mais les deux recrues (Lévèque en arrière gauche et Manaut en arrière droite) bouleversent un peu le plan de jeu, elles amènent d’autres solutions. On doit confirmer, surtout nous, les jeunes, qu’on soit moins des « jeunes » et plus des filles qui portent l’équipe. »
Le chiffre : 10. Le nombre d’exclusions pour 2 minutes reçues par Laurence Brame, joueuse la plus sanctionnée du Championnat la saison dernière (avec également 7 cartons jaunes et 1 rouge).

Brest
C’est clairement l’attraction de ce Championnat. Impossible de se cacher avec le plus gros budget (voir plus bas), des recrues comme Allison Pineau ou Cléopatre Darleux, et un engouement qui dépasse la Bretagne. Encore faut-il trouver la bonne carburation alors que les joueuses revenues des JO n’ont quasiment pas pu s’entraîner encore. Mais le collectif brestois devrait trouver sa vitesse de croisière d’ici la fin de l’année. Et il sera alors très difficile de l’arrêter…
Marie Prouvensier, ailière droite :
« Tout le monde a envie d'être champion de France, tout le monde vise le titre... On aimerait faire la meilleure saison possible, produire le meilleur jeu possible, on verra les résultats à la fin. On sait qu'on est une équipe qui tient la route mais on n'a pas à prendre les autres de haut. Évidemment on est ambitieuses, on espère faire un résultat en Coupe d'Europe, en Coupe de France comme en Championnat. Mais on a les pieds sur terre et on va faire petit à petit et si ça nous mène avec la plus haute marche, ce sera avec grand plaisir. »
Le chiffre : 36. Le nombre de matchs sans défaite de Brest, série en cours. Les Bretonnes n’ont plus perdu depuis le 7 février 2015 et la victoire de Besançon (21-23) à l’Arena.

Celles-sur-Belle
Intégré à la LFH grâce à son statut VAP (voir chiffre ci-dessous), Celles-sur-Belle a fait grincer quelques dents. Mais les dirigeants ont beaucoup travaille afin de construire qui, sur le papier, n’a pas grand-chose à envier à beaucoup de ses concurrents. Si la mayonnaise prend, alors les Celloises devraient embêter plus d’une équipe cette saison.
Sladjana Topic, pivot et capitaine :
« Notre objectif principal, c'est le maintien. On sait qu'on arrive comme le petit Poucet. Si on peut aller plus haut, on ira, si on peut décrocher les étoiles on le fera. Mais pour ça, on verra plus tard. C’est arrivé très vite pour nous, les joueuses, le club. On ne savait pas si on allait monter ou pas et on s'est fait un peu massacrer alors qu’on n’avait rien demandé à personne, on a juste rempli le cahier des charges avec pour seul but de structurer club. Les circonstances ont voulu que portes de la LFH s'ouvrent. Pour nous, c’est un défi. »
Le chiffre : 8. Le classement de Celles-sur-Belle la saison dernière en D2. Un rang qui ne lui aurait pas autorisé, sportivement, d’accéder en LFH, ce que le statut VAP a permis dans les faits.

Chambray
C’est le club cité le plus souvent parmi les outsiders. Vice-champion de France de D2, Chambray va découvrir l’élite avec envie et ambition. Son effectif, déjà intéressant, s’est renforcé de joueuses rompues à la D1 et possède en Mouna Chebbah un métronome capable de le magnifier. « Je suis là pour aider l’équipe avec mes moyens, mon expérience, tout ce que je peux amener, dit la Tunisienne. Je veux amener ce club en haut du tableau, comme je l’ai fait à Nîmes. On espère tous progresser ensemble. »
Stella Baudouin, capitaine :
« Ce serait bien si on était une des bonnes surprises de la saison. L’objectif, c’est le maintien le plus rapide possible et, à plus long terme, de continuer à faire grandir le club. Le début de Championnat s’annonce compliqué du fait des blessées (Boutrouille, Dancette, De Sousa), on ne sera pas prêtes dès le début mais il faut resserrer les rangs au maximum pour gagner, c’est le but. »
Le chiffre : 3. Le nombre de Chambraisiennes qui évoluaient à Nîmes la saison dernière, avant le dépôt de bilan du HBCN. Chambray est l’équipe qui en compte le plus. Même si Blandine Dancette ne devrait pas jouer de la saison (voir notre article).

Dijon
Après des années à jouer le maintien et une saison en D2, Dijon a effectué sa mue cet été. Sept départs, quatre arrivées, et au final un effectif qui a très fière allure entre expérience et jeunesse, entre soif d’apprendre et désir de revanche de celles qui n’ont pas vraiment eu leur chance en élite ou dont le club a disparu. Sur le papier, ce CDB a tout pour constituer l’une des très bonnes surprises de la saison si certaines promesses (Moretto, Sylla, Houlet, Lathoud) se confirment et que les pépins physiques épargnent le collectif de Christophe Maréchal.
Déborah Kpodar, arrière :
« L’équipe a été refaite, la nouvelle est très jeune, très dynamique, avec des filles d’expérience en même temps. Il y a tout pour que ça fonctionne. Notre préparation, avec une seule défaite, a été encourageante, c’est important pour entamer la saison avec confiance. On vise les play-offs, ce serait une grosse déception de jouer le maintien. Mais ça va se jouer à peu de choses, il faudra bien commencer. La saison s’annonce pleine de surprises, j’ai hâte que ça commence. »
Le chiffre : 10. Avec dix joueuses sous contrat, Dijon est l’équipe qui dispose du moins de joueuses professionnelles, à égalité avec Issy-Paris.

Fleury
Le parfum de la Ligue des champions et des succès passés semble déjà loin dans le Loiret. « On a des ambitions limitées cette année, on va laisser les autres se battre pour les titres », a déjà prévenu Jean-Pierre Gontier, le président de Fleury. Le champion 2015 avance caché désormais, ce qui ne doit en rien faire oublier une équipe de base qui tient tout à fait la route (Foggea, Baudouin, Daquin, Le Bihan, Agathe, Chavez…) et que le duo Cassan-Sauval devra faire progresser. Dès lors, pourquoi pas jouer les enquiquineurs...
Julie Foggea, gardienne et capitaine :
« C’est une nouvelle année, une nouvelle ère aussi pour moi dans ma tête. J’ai des responsabilités, je suis une des plus expérimentées, il faut mener les plus jeunes au haut-niveau par notre vécu. Ça va être une année de construction, mais les plus jeunes en veulent, elles ont envie de grandir, donc beaucoup de partage entre nous. Il y a 3-4 équipes en haut et nous on va se battre pour être pas trop loin de ces équipes-là. »
Le chiffre : 12. Comme le nombre de joueuses professionnelles qui ont quitté le club cet été. Dont le 7 majeur de l’équipe.

Issy-Paris
Voilà des années que le club de la capitale joue les premiers rôles sans ramasser les lauriers. Alors cette fois, l’objectif est de croquer sa part du gâteau pour Pablo Morel et ses filles. L’historique Armelle Attingré est partie, remplacée par la championne du monde et d’Europe norvégienne Silje Solberg, et Lois Abbingh succède à Maria Jovanovic à l’arrière gauche. Ces deux renforts doivent permettre de franchir la marche supplémentaire vers les titres, accompagnés, toujours, du diamant Stine Oftedal et d’un collectif expérimenté (Lassource, Zalewski, Wibe, …).
Karolina Zalewski, ailière droite :
« Cela fait 4-5 ans que l’on est sur le podium, maintenant on aimerait bien grappiller une petite place. L’effectif est plus étoffé avec deux éléments (Abbingh et Solberg) qui viennent compléter l’effectif, mais surtout un centre de formation à l’effectif presque doublé et  constitué de bonnes joueuses sur lesquelles on pourra s’appuyer. On n’aura pas la pression sur les premiers matchs, on sait que c’est assez ouvert cette année. On espère monter en puissance tout au long de la saison. »
Le chiffre : 4. Quatre Norvégiennes évolueront au club cette saison. Aux trois déjà présentes (les sœurs Oftedal et Wibe) s’ajoute Silje Solberg, la gardienne, qui succède à Armelle Attingré au poste.

Metz
Le champion de France en titre n’a pas bougé ou presque (Edwige remplace Kanto, départ de Lévêque), et cela suffit à en faire un favori à sa succession. Il faudra néanmoins gérer la fatigue des internationales ayant fait les JO, le calendrier alourdi par la Ligue des champions et guetter un possible relâchement dû à cette stabilité du groupe. Mais le club lorrain est habitué. Et il ne laissera pas Brest s’accaparer seul la lumière des projecteurs.
Emmanuel Mayonnade, entraîneur :
« On veut faire au moins aussi bien que l'an dernier, mais je préfère voir au jour le jour. Plus on avance et plus les équipes se tiennent, plus le niveau est homogène, donc on ne va surtout pas manquer d'humilité tout en disant qu'on veut garder notre titre. Notre groupe est stable, on doit continuer à faire les efforts en interne pour bonifier le léger temps d'avance que l'on peut avoir. La petite tournée en Allemagne, avec une sévère fessée prise à Thüringer, nous permet de voir l'écart qui nous sépare aujourd'hui de ces équipes. La saison sera chargée mais terriblement excitante. »
Le chiffre : 93. C’est, en pourcentage, le nombre de Messines (parmi les professionnelles) qui évoluaient déjà au club la saison passée. Seule Béatrice Edwige (Nice) est arrivée cette intersaison. En attendant la possible venue d’une arrière supplémentaire.

Nantes
5e ces deux dernières saisons, le NLA compte parmi les costauds de LFH dérormais. Mais l’appétit venant en mangeant, Pauline Coatanéa et ses coéquipières visent désormais plus haut, c’est-à-dire une demi-finale et une aventure prolonger sur la scène européenne. Et le club s’est donné les moyens de ses ambitions avec des recrues de qualité qui viennent se greffer à un effectif désormais rodé. S’il trouve une certaine régularité, en particulier face à ses adversaires directs, ce qui lui a parfois manqué l’an dernier, le groupe de Jan Basny sera en play-offs.
Pauline Coatanéa, ailière droite et capitaine :
« Ces deux dernières saisons, on a un peu stagné à la 5e place. On aimerait aller voir un peu plus haut, parmi les quatre premières, donc atteindre les demi-finales. Cette année, il y a beaucoup de chamboulements, on ne peut pas vraiment encore situer toutes les équipes, donc ça peut être jouable pour nous. Si on pouvait aussi faire une demi-finale de Coupe de France et atteindre les poules en Coupe d'Europe, ce serait bien aussi. Un titre, ça semble difficile. »
Le chiffre : 0. Le nombre de matchs joués par l’arrière droite Mia Marie Moldrup depuis son arrivée à l’été 2015. La Danoise s’est blessée à un genou en préparation l’an dernier. Et a subi la même mésaventure cet été. Elle pourrait à nouveau ne pas jouer de la saison.

Nice
Il y a un an, l’OGC Nice figurait parmi les plus sérieux outsiders au titre. Las, le club azuréen n’a rien ramené malgré un parcours excitant (demi-finales de LFH et de Coupe de France, finale de Coupe de la Ligue). L’été a donc donné lieu à une grande lessive avec 18 mouvements de joueuses ! Mais le groupe désormais drivé par Marjan Kolev, pour qui c’est une première à ce niveau, apparaît très intéressant sur le papier. Au coach de trouver la bonne alchimie pour que Nice reparte sur un cycle vertueux.
Ehsan Abdelmalek, ailière gauche et demi-centre :
« On espère jouer les play-offs ! L'équipe a complètement changé mais on a gagné en préparation, on a confiance en nous, l'entraîneur a confiance en nous et c'est réciproque, alors tout est réuni pour que ça fonctionne. Nous, les filles d'expérience, on doit encadrer les jeunes, on est là pour aider l'équipe à s'améliorer. On veut se qualifier. Un titre, ce sera difficile mais on travaille pour ça. »
Le chiffre : 9. Le nombre de recrues de l’OGC Nice cet été. Auxquelles s’ajoute la venue de Marjan Kolev, nouvel entraîneur à la place de Sébastien Gardillou. De quoi compenser les huit départs.

Toulon-St-Cyr
Jurisic-Catani-Van Olphen. Rappeler la base arrière toulonnaise suffit pour juger du potentiel du club varois. Le problème est que la première s’est blessée en cours de saison dernière et ne reviendra qu’à partir d’octobre. Dès lors, Toulon aura tout pour se mêler à la lutte pour les play-offs, du moment que les recrues étrangères (Vetkova et Kramer) apportent leur qualité.
Alexandra Bettacchini, gardienne et capitaine :
« Comme tout le monde, on vise les play-offs. On doit en tout cas faire une meilleure saison que l'an dernier en Championnat, donc être régulières et espérer que ce sera un Championnat « normal » puisque les forfaits de Mios puis Nîmes nous avaient pas mal pénalisés au classement. Actuellement on manque un peu de rotations, on devrait être au top fin octobre, quand on aura récupéré toutes nos blessées. »
Le chiffre : 22. Arrivée au club de St-Cyr (devenu ensuite Toulon-St-Cyr) en 1995, Alexandra Bettacchini entame sa 22e saison avec son club formateur. Elle fait mieux que la Dijonnaise Léa Terzi, au club depuis la saison 2000-2001, soit 16 ans de fidélité.

Les budgets de LFH :

1. Brest, 2,38 M
2. Metz, 2,3 M
3. Fleury, 1,997 M
4. Toulon-St-Cyr, 1,933 M
5. Issy-Paris, 1,931 M
6. Nice, 1,315 M
7. Nantes, 1,314 M
8. Dijon, 1,307 M
9. Besançon, 1,251 M
10. Chambray, 1,061 M
11. Celles-sur-Belle, 775 000
Source : budgets prévisionnels transmis par les clubs à la CNCG.

La première journée :
Samedi, 20h15 : Besançon - Celles-sur-Belle ; 20h30 : Chambray - Dijon.
Dimanche,17h : Fleury - Toulon.
Mercredi 14, 20h : Issy-Paris - Nantes ; 20h30 : Brest - Nice.
Exempt : Metz.

LFH : tout nouveau, tout beau ? 

LBE

vendredi 9 septembre 2016 - © Pierre Menjot

 14 min 58 de lecture

Un Championnat à 11, une nouvelle formule, des équipes à découvrir, un ogre attendu, quelques Françaises médaillées olympiques : la Ligue féminine, qui débute samedi, a tout pour susciter l’intérêt cette saison après une année calamiteuse. Ne reste plus qu’à…

Au grand bal du début de saison, il n'était pas question de minute de silence, mais chacun a eu un petit mot ou une pensée pour les absents. « On a passé une saison très compliquée, avec la descente de deux clubs emblématiques », soufflait Nodjialem Myaro, la présidente de la LFH, en souvenir de Mios-Bègles (disparu dès novembre) et Nîmes (mars). Alors un seul mot d'ordre : « repartir sur de bonnes bases ». « Cette année, on espère finir à 11 clubs », glissait Thierry Vincent, l'entraîneur de Toulon. Onze au lieu de douze, et c'est là le premier souci de cette saison avant qu'elle commence : il manque un concurrent sur la ligne de départ par rapport au planning prévu, ce qui ne va rien arranger à la visibilité du Championnat.

Qu'importe ce contre-temps, l'heure est à l'optimisme. Pensez donc : pour la première fois, l'équipe de France féminine a ramené une médaille olympique, en argent, « et si les filles ne gagnent pas, on ne peut pas avancer », a souligné Béatrice Barbusse, membre du conseil d’administration de la FFHB et très impliquée dans les états généraux du handball féminin, lancés par la fédération pour réfléchir à des solutions d'avenir. Et si seulement sept des seize médaillées évolueront en France (en comptant Blandine Dancette, qui ne jouera pas de la saison), il s'agit de capitaliser comme ont su le faire les basketteuses post-2012. Encore faut-il trouver une tête de gondole à la Céline Dumerc, aujourd’hui inexistante. Allison Pineau, de retour au pays ? Ces prochaines semaines le diront, peut-être.

Au-delà, il y a cette nouvelle formule, qui envoie huit équipes en play-offs (le 1er affrontant le 8e, le 2e le 7e, etc.) et trois à la bagarre pour le maintien. Ces nouveaux visages comme Chambray, premier club d'Indre-et-Loire à évoluer en élite, ou Celles-sur-Belle, que peu auraient imaginé à ce niveau il y a deux ans. Et puis Brest, promu qui fait déjà figure de favori avec une salle que tout le monde envie, un recrutement quatre étoiles (Pineau, Darleux, Prouvensier...), un soutien populaire inégalé et des partenaires à foison. Metz, champion en titre, n'est sans doute pas de cet avis et voudra montrer sur le terrain qu'il demeure le meilleur de France, fort de ses quatre argentées de Rio (Glauser, Edwige, Zaadi, Horacek). Issy-Paris a effectué les retouches nécessaires pour avoir sa part du gâteau après trois ans à perdre des finales. Pour le reste, la densité est énorme, d'un Fleury en reconstruction à un Dijon requinqué. Avant le début d'une course qu'on espère plus proche d'un beau marathon que d'un 50 km marche où beaucoup de concurrents abandonnent en cours de route, voici un petit tour des forces en présence.

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Besançon
6e la saison dernière pour son retour en élite, l’ESBF a étalé des qualités qui peuvent encore le mener très haut cette année. Les Dazet, Dupuis, Kolczynski ou Gabriel sont maintenant connues de tous et l’effet de surprise ne sera plus possible. « C’est toujours plus dur de confirmer », sait Raphaëlle Tervel, qui poursuit elle aussi son apprentissage sur le banc de touche. Avec les arrivées de Lévêque et Manaut aux arrières, la coach dispose de deux nouvelles solutions dans son jeu d’attaque. Si la défense se montre aussi solide, alors Besançon fera au moins aussi bien.
Catherine Gabriel, gardienne :
« L’an dernier, on était moins attendues puisqu’on était le promu, le petit Poucet. Vu ce qu’on a réussi l’an dernier, les équipes vont nous attendre, moins nous prendre de haut, donc ce sera plus difficile. L’équipe n’a pas tellement changé mais les deux recrues (Lévèque en arrière gauche et Manaut en arrière droite) bouleversent un peu le plan de jeu, elles amènent d’autres solutions. On doit confirmer, surtout nous, les jeunes, qu’on soit moins des « jeunes » et plus des filles qui portent l’équipe. »
Le chiffre : 10. Le nombre d’exclusions pour 2 minutes reçues par Laurence Brame, joueuse la plus sanctionnée du Championnat la saison dernière (avec également 7 cartons jaunes et 1 rouge).

Brest
C’est clairement l’attraction de ce Championnat. Impossible de se cacher avec le plus gros budget (voir plus bas), des recrues comme Allison Pineau ou Cléopatre Darleux, et un engouement qui dépasse la Bretagne. Encore faut-il trouver la bonne carburation alors que les joueuses revenues des JO n’ont quasiment pas pu s’entraîner encore. Mais le collectif brestois devrait trouver sa vitesse de croisière d’ici la fin de l’année. Et il sera alors très difficile de l’arrêter…
Marie Prouvensier, ailière droite :
« Tout le monde a envie d'être champion de France, tout le monde vise le titre... On aimerait faire la meilleure saison possible, produire le meilleur jeu possible, on verra les résultats à la fin. On sait qu'on est une équipe qui tient la route mais on n'a pas à prendre les autres de haut. Évidemment on est ambitieuses, on espère faire un résultat en Coupe d'Europe, en Coupe de France comme en Championnat. Mais on a les pieds sur terre et on va faire petit à petit et si ça nous mène avec la plus haute marche, ce sera avec grand plaisir. »
Le chiffre : 36. Le nombre de matchs sans défaite de Brest, série en cours. Les Bretonnes n’ont plus perdu depuis le 7 février 2015 et la victoire de Besançon (21-23) à l’Arena.

Celles-sur-Belle
Intégré à la LFH grâce à son statut VAP (voir chiffre ci-dessous), Celles-sur-Belle a fait grincer quelques dents. Mais les dirigeants ont beaucoup travaille afin de construire qui, sur le papier, n’a pas grand-chose à envier à beaucoup de ses concurrents. Si la mayonnaise prend, alors les Celloises devraient embêter plus d’une équipe cette saison.
Sladjana Topic, pivot et capitaine :
« Notre objectif principal, c'est le maintien. On sait qu'on arrive comme le petit Poucet. Si on peut aller plus haut, on ira, si on peut décrocher les étoiles on le fera. Mais pour ça, on verra plus tard. C’est arrivé très vite pour nous, les joueuses, le club. On ne savait pas si on allait monter ou pas et on s'est fait un peu massacrer alors qu’on n’avait rien demandé à personne, on a juste rempli le cahier des charges avec pour seul but de structurer club. Les circonstances ont voulu que portes de la LFH s'ouvrent. Pour nous, c’est un défi. »
Le chiffre : 8. Le classement de Celles-sur-Belle la saison dernière en D2. Un rang qui ne lui aurait pas autorisé, sportivement, d’accéder en LFH, ce que le statut VAP a permis dans les faits.

Chambray
C’est le club cité le plus souvent parmi les outsiders. Vice-champion de France de D2, Chambray va découvrir l’élite avec envie et ambition. Son effectif, déjà intéressant, s’est renforcé de joueuses rompues à la D1 et possède en Mouna Chebbah un métronome capable de le magnifier. « Je suis là pour aider l’équipe avec mes moyens, mon expérience, tout ce que je peux amener, dit la Tunisienne. Je veux amener ce club en haut du tableau, comme je l’ai fait à Nîmes. On espère tous progresser ensemble. »
Stella Baudouin, capitaine :
« Ce serait bien si on était une des bonnes surprises de la saison. L’objectif, c’est le maintien le plus rapide possible et, à plus long terme, de continuer à faire grandir le club. Le début de Championnat s’annonce compliqué du fait des blessées (Boutrouille, Dancette, De Sousa), on ne sera pas prêtes dès le début mais il faut resserrer les rangs au maximum pour gagner, c’est le but. »
Le chiffre : 3. Le nombre de Chambraisiennes qui évoluaient à Nîmes la saison dernière, avant le dépôt de bilan du HBCN. Chambray est l’équipe qui en compte le plus. Même si Blandine Dancette ne devrait pas jouer de la saison (voir notre article).

Dijon
Après des années à jouer le maintien et une saison en D2, Dijon a effectué sa mue cet été. Sept départs, quatre arrivées, et au final un effectif qui a très fière allure entre expérience et jeunesse, entre soif d’apprendre et désir de revanche de celles qui n’ont pas vraiment eu leur chance en élite ou dont le club a disparu. Sur le papier, ce CDB a tout pour constituer l’une des très bonnes surprises de la saison si certaines promesses (Moretto, Sylla, Houlet, Lathoud) se confirment et que les pépins physiques épargnent le collectif de Christophe Maréchal.
Déborah Kpodar, arrière :
« L’équipe a été refaite, la nouvelle est très jeune, très dynamique, avec des filles d’expérience en même temps. Il y a tout pour que ça fonctionne. Notre préparation, avec une seule défaite, a été encourageante, c’est important pour entamer la saison avec confiance. On vise les play-offs, ce serait une grosse déception de jouer le maintien. Mais ça va se jouer à peu de choses, il faudra bien commencer. La saison s’annonce pleine de surprises, j’ai hâte que ça commence. »
Le chiffre : 10. Avec dix joueuses sous contrat, Dijon est l’équipe qui dispose du moins de joueuses professionnelles, à égalité avec Issy-Paris.

Fleury
Le parfum de la Ligue des champions et des succès passés semble déjà loin dans le Loiret. « On a des ambitions limitées cette année, on va laisser les autres se battre pour les titres », a déjà prévenu Jean-Pierre Gontier, le président de Fleury. Le champion 2015 avance caché désormais, ce qui ne doit en rien faire oublier une équipe de base qui tient tout à fait la route (Foggea, Baudouin, Daquin, Le Bihan, Agathe, Chavez…) et que le duo Cassan-Sauval devra faire progresser. Dès lors, pourquoi pas jouer les enquiquineurs...
Julie Foggea, gardienne et capitaine :
« C’est une nouvelle année, une nouvelle ère aussi pour moi dans ma tête. J’ai des responsabilités, je suis une des plus expérimentées, il faut mener les plus jeunes au haut-niveau par notre vécu. Ça va être une année de construction, mais les plus jeunes en veulent, elles ont envie de grandir, donc beaucoup de partage entre nous. Il y a 3-4 équipes en haut et nous on va se battre pour être pas trop loin de ces équipes-là. »
Le chiffre : 12. Comme le nombre de joueuses professionnelles qui ont quitté le club cet été. Dont le 7 majeur de l’équipe.

Issy-Paris
Voilà des années que le club de la capitale joue les premiers rôles sans ramasser les lauriers. Alors cette fois, l’objectif est de croquer sa part du gâteau pour Pablo Morel et ses filles. L’historique Armelle Attingré est partie, remplacée par la championne du monde et d’Europe norvégienne Silje Solberg, et Lois Abbingh succède à Maria Jovanovic à l’arrière gauche. Ces deux renforts doivent permettre de franchir la marche supplémentaire vers les titres, accompagnés, toujours, du diamant Stine Oftedal et d’un collectif expérimenté (Lassource, Zalewski, Wibe, …).
Karolina Zalewski, ailière droite :
« Cela fait 4-5 ans que l’on est sur le podium, maintenant on aimerait bien grappiller une petite place. L’effectif est plus étoffé avec deux éléments (Abbingh et Solberg) qui viennent compléter l’effectif, mais surtout un centre de formation à l’effectif presque doublé et  constitué de bonnes joueuses sur lesquelles on pourra s’appuyer. On n’aura pas la pression sur les premiers matchs, on sait que c’est assez ouvert cette année. On espère monter en puissance tout au long de la saison. »
Le chiffre : 4. Quatre Norvégiennes évolueront au club cette saison. Aux trois déjà présentes (les sœurs Oftedal et Wibe) s’ajoute Silje Solberg, la gardienne, qui succède à Armelle Attingré au poste.

Metz
Le champion de France en titre n’a pas bougé ou presque (Edwige remplace Kanto, départ de Lévêque), et cela suffit à en faire un favori à sa succession. Il faudra néanmoins gérer la fatigue des internationales ayant fait les JO, le calendrier alourdi par la Ligue des champions et guetter un possible relâchement dû à cette stabilité du groupe. Mais le club lorrain est habitué. Et il ne laissera pas Brest s’accaparer seul la lumière des projecteurs.
Emmanuel Mayonnade, entraîneur :
« On veut faire au moins aussi bien que l'an dernier, mais je préfère voir au jour le jour. Plus on avance et plus les équipes se tiennent, plus le niveau est homogène, donc on ne va surtout pas manquer d'humilité tout en disant qu'on veut garder notre titre. Notre groupe est stable, on doit continuer à faire les efforts en interne pour bonifier le léger temps d'avance que l'on peut avoir. La petite tournée en Allemagne, avec une sévère fessée prise à Thüringer, nous permet de voir l'écart qui nous sépare aujourd'hui de ces équipes. La saison sera chargée mais terriblement excitante. »
Le chiffre : 93. C’est, en pourcentage, le nombre de Messines (parmi les professionnelles) qui évoluaient déjà au club la saison passée. Seule Béatrice Edwige (Nice) est arrivée cette intersaison. En attendant la possible venue d’une arrière supplémentaire.

Nantes
5e ces deux dernières saisons, le NLA compte parmi les costauds de LFH dérormais. Mais l’appétit venant en mangeant, Pauline Coatanéa et ses coéquipières visent désormais plus haut, c’est-à-dire une demi-finale et une aventure prolonger sur la scène européenne. Et le club s’est donné les moyens de ses ambitions avec des recrues de qualité qui viennent se greffer à un effectif désormais rodé. S’il trouve une certaine régularité, en particulier face à ses adversaires directs, ce qui lui a parfois manqué l’an dernier, le groupe de Jan Basny sera en play-offs.
Pauline Coatanéa, ailière droite et capitaine :
« Ces deux dernières saisons, on a un peu stagné à la 5e place. On aimerait aller voir un peu plus haut, parmi les quatre premières, donc atteindre les demi-finales. Cette année, il y a beaucoup de chamboulements, on ne peut pas vraiment encore situer toutes les équipes, donc ça peut être jouable pour nous. Si on pouvait aussi faire une demi-finale de Coupe de France et atteindre les poules en Coupe d'Europe, ce serait bien aussi. Un titre, ça semble difficile. »
Le chiffre : 0. Le nombre de matchs joués par l’arrière droite Mia Marie Moldrup depuis son arrivée à l’été 2015. La Danoise s’est blessée à un genou en préparation l’an dernier. Et a subi la même mésaventure cet été. Elle pourrait à nouveau ne pas jouer de la saison.

Nice
Il y a un an, l’OGC Nice figurait parmi les plus sérieux outsiders au titre. Las, le club azuréen n’a rien ramené malgré un parcours excitant (demi-finales de LFH et de Coupe de France, finale de Coupe de la Ligue). L’été a donc donné lieu à une grande lessive avec 18 mouvements de joueuses ! Mais le groupe désormais drivé par Marjan Kolev, pour qui c’est une première à ce niveau, apparaît très intéressant sur le papier. Au coach de trouver la bonne alchimie pour que Nice reparte sur un cycle vertueux.
Ehsan Abdelmalek, ailière gauche et demi-centre :
« On espère jouer les play-offs ! L'équipe a complètement changé mais on a gagné en préparation, on a confiance en nous, l'entraîneur a confiance en nous et c'est réciproque, alors tout est réuni pour que ça fonctionne. Nous, les filles d'expérience, on doit encadrer les jeunes, on est là pour aider l'équipe à s'améliorer. On veut se qualifier. Un titre, ce sera difficile mais on travaille pour ça. »
Le chiffre : 9. Le nombre de recrues de l’OGC Nice cet été. Auxquelles s’ajoute la venue de Marjan Kolev, nouvel entraîneur à la place de Sébastien Gardillou. De quoi compenser les huit départs.

Toulon-St-Cyr
Jurisic-Catani-Van Olphen. Rappeler la base arrière toulonnaise suffit pour juger du potentiel du club varois. Le problème est que la première s’est blessée en cours de saison dernière et ne reviendra qu’à partir d’octobre. Dès lors, Toulon aura tout pour se mêler à la lutte pour les play-offs, du moment que les recrues étrangères (Vetkova et Kramer) apportent leur qualité.
Alexandra Bettacchini, gardienne et capitaine :
« Comme tout le monde, on vise les play-offs. On doit en tout cas faire une meilleure saison que l'an dernier en Championnat, donc être régulières et espérer que ce sera un Championnat « normal » puisque les forfaits de Mios puis Nîmes nous avaient pas mal pénalisés au classement. Actuellement on manque un peu de rotations, on devrait être au top fin octobre, quand on aura récupéré toutes nos blessées. »
Le chiffre : 22. Arrivée au club de St-Cyr (devenu ensuite Toulon-St-Cyr) en 1995, Alexandra Bettacchini entame sa 22e saison avec son club formateur. Elle fait mieux que la Dijonnaise Léa Terzi, au club depuis la saison 2000-2001, soit 16 ans de fidélité.

Les budgets de LFH :

1. Brest, 2,38 M
2. Metz, 2,3 M
3. Fleury, 1,997 M
4. Toulon-St-Cyr, 1,933 M
5. Issy-Paris, 1,931 M
6. Nice, 1,315 M
7. Nantes, 1,314 M
8. Dijon, 1,307 M
9. Besançon, 1,251 M
10. Chambray, 1,061 M
11. Celles-sur-Belle, 775 000
Source : budgets prévisionnels transmis par les clubs à la CNCG.

La première journée :
Samedi, 20h15 : Besançon - Celles-sur-Belle ; 20h30 : Chambray - Dijon.
Dimanche,17h : Fleury - Toulon.
Mercredi 14, 20h : Issy-Paris - Nantes ; 20h30 : Brest - Nice.
Exempt : Metz.