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EDF M: D. Dinart "je ne cherche pas à protéger ma place"

Euro

mercredi 2 novembre 2016 - © Yves Michel

 6 min 55 de lecture

Depuis le retrait de Claude Onesta, devenu manager général, Didier Dinart se retrouve aux commandes de l'équipe de France A en compagnie de Guillaume Gille. Cette semaine, les Bleus disputent face à la Lituanie et la Belgique, deux matches de qualification à l'Euro 2018.
 

par Yves MICHEL

Tout avait été soigneusement préparé. Tout d’abord, le 28 septembre dernier lorsque Claude Onesta a annoncé qu’il prenait du recul et qu’il laissait les commandes du terrain au tandem Didier Dinart-Guillaume Gille. Ensuite, ce qu’allait être le 1er rassemblement après le retour des Jeux pour préparer deux matches de qualification à l’Euro 2018 contre la Lituanie et la Belgique. Vingt-cinq joueurs ont été appelés et même si cinq ont déjà quitté le groupe, lundi soir tout le monde a participé à un grand débriefing. Il a été question du fonctionnement de l’équipe et des objectifs assignés (rien de nouveau donc) et de la perspective du Mondial qui débute le 11 janvier en France. Dès mardi après-midi, les vingt sélectionnés et le staff avaient pris possession du Palais des Sports de Pau où se déroulera la 1ère rencontre, ce jeudi contre la Lituanie. Ambiance studieuse mais plutôt détendue avec les têtes qu’on avait pu croiser lors de la prépa olympique et qu’ont rejoint deux joueurs déjà vus en sélection Benjamin Afgour et Arnaud Bingo et deux bizuts, Dika Mem et Yanis Lenne. Le tout mis en musique par Didier Dinart. A presque 40 ans (il les aura en janvier prochain), voilà le Guadeloupéen appelé à de nouvelles responsabilités.

Est-ce que c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour Guillaume et toi ?
Forcément puisqu’il y a un autre binôme. Cette semaine va être riche en enseignements car on doit trouver nos marques. C’est valable pour nous et pour les joueurs.

As-tu conscience que vous allez être épiés et si les résultats ne sont pas conformes, critiqués ?
Bien-sûr ! Pour les choix tactiques, les stratégies mises en place, c’est évident qu’on n’ira pas critiquer Claude depuis les tribunes (rires). Guillaume et moi allons assumer nos responsabilités. On arrive avant un Mondial organisé en France. Il y aura un peu plus de pression, beaucoup de choses à faire.

Le Mondial, c'est le rendez-vous à ne pas louper...
C’est un avantage pour Guillaume et moi d’avoir déjà vécu un Mondial en France, il y a seize ans. C’est une ambiance, un contexte particulier. Aujourd’hui, comparativement à 2001, l’équipe de France a une obligation de résultat, alors qu’à l’époque, elle était outsider et elle a créé l’exploit. Ce sont deux histoires différentes mais deux histoires compliquées.

Claude a pris du recul mais il n'est pas resté loin...  
Claude a pour habitude de laisser l’autonomie. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, il me trouvait trop sur la réserve et trop respectueux de la personne qu’il est. Ça m’a aidé à grandir durant les trois dernières années, j’ai été amené à faire des choix et j’entame ma 5ème compétition internationale.

Ce rassemblement intervient à une période difficile pour les organismes...
C’est vrai que depuis les Jeux, les joueurs n’ont pas eu beaucoup de répit. Il faut prendre en compte l’état de fatigue même si cela reste une semaine internationale avec deux matchs officiels. On ne va pas non plus cacher le statut de favori de l’équipe de France contre la Lituanie et la Belgique. Mais avant de pouvoir faire des rotations, les cadres devront assumer la responsabilité du résultat.

L'obligation du résultat est une constante...
Le danger de l’équipe de France, c’est l’équipe de France. De par son passé, elle est toujours donnée parmi les nations dominantes. Et même, on le voit en compétition, en dessous d’une médaille d’or, beaucoup vont dire qu’il s’agit d’un échec. En huit ans, elle a remporté deux des trois finales olympiques auxquelles elle a pris part. Ce n'est pas rien.

Dans ce groupe, il y a des retours et des arrivées. Comment faut-il l’interpréter ?
Ça veut dire qu’on n’oublie personne. Ceux qui ont participé à l’activité de France A, même s’ils ne sont pas impliqués directement, en font partie. Le statut d’international est encore présent. Dans un souci d’équilibre et en perspective du Mondial, on a fait un stage plus élargi. C’est la raison pour laquelle on a récupéré Yanis (Lenne) et Dika (Mem). On va leur présenter le fonctionnement de l’équipe, leur enlever tout ce stress qu’ils peuvent avoir au niveau international. J’ai toujours pensé que les jeunes n’apprenaient pas dans les tribunes... donc ils seront sur les deux matches.

Il y a aussi William Accambray qui joue très peu avec son club…
Cela pourrait poser problème car n’ayant pas de temps de jeu avec le PSG, il est peut-être dans un moment de doute. Mais c’est quelqu’un qui a aussi un passé et le recoller à l’équipe de France, c’est lui envoyer un signal fort.

Ce n’est pas lui qui décide ou pas d'être sur le terrain…
Bien-sûr mais après il est libre de choisir sa carrière internationale et son orientation vers tel ou tel club. Je pense que le message qu’on lui a envoyé n'est pas à négliger et que la porte est toujours ouverte. Tout comme pour Xavier Barachet qui lui, relève de blessure et qui fait toujours partie du groupe.

Ce groupe doit-il encore s’élargir avant le Mondial ?
Non. Les joueurs qui vont être retenus se trouvent en principe dans la liste des 25. On a déposé une liste de 28 à l’IHF où figure par exemple Guillaume Joli. Je l’ai appelé pour le lui dire. C’est quelqu’un qui à un moment donné, en cas de blessure, peut être très utile parce qu’il connait déjà la maison et qu’il n’aura plus qu’à faire son sac et mettre son maillot.

Personnellement, dans quel état d’esprit te trouves-tu ?
J’ai pour habitude d’aller de l’avant. En ayant la foi, des convictions. On m’a surtout appris ça en club lorsque j’étais à Ciudad Real. C’est ce que je veux transmettre.

Comment vis tu le fait d'être plus exposé ?
Je n’ai jamais cherché à prendre la lumière, ce qui ne veut pas dire que je ne travaille pas. J’entends aussi qu’on parle de "la touche Dinart". La technique je m’en occupe depuis plusieurs années et ma touche elle y est déjà.

C’est une obsession de vouloir marquer l’histoire ?
Je ne cherche pas à marquer quoi que ce soit. Ni à protéger ma place. Je cherche à travailler, à être cohérent avec ce que je fais. La meilleure façon de perdre sa place c’est de la protéger donc je ne défends rien du tout. Le plus important pour moi c'est le travail et la cohérence dans le travail qui feront qu’un jour je serai peut-être quelqu’un de respecté dans ce milieu-là.


              Il y a 4 ans, Mathieu Grébille encouragé par Kentin Mahé faisait ses débuts en France A

France - Lituanie, un face à face déséquilibré

Dans l’histoire de l’équipe de France, les confrontations avec la Lituanie ne sont pas nombreuses. Il n’y en a que deux. En mai 1998 lors de l’Euro en Italie (match nul 20-20) et il y a quatre ans, quasiment jour pour jour et dans un contexte identique (au sortir des Jeux et en qualification pour l’Euro suivant). A Rouen, les Tricolores s’étaient imposés 27 à 18, sans trop forcer leur talent. Nikola Karabatic et Luc Abalo étaient dans les tribunes, Guillaume Gille venait de mettre fin à sa carrière internationale, Mathieu Grébille lui, honorait à 21 ans, sa 1ère sélection en France A. Ce jeudi, au Palais des Sports de Pau, le Montpelliérain ne retrouvera pas face à lui Jonas Truchanovicius, un de ses partenaires au MHB. Touché à une cheville, le Lituanien a du renoncer. C'est ce qui pourrait arriver au demi-centre de Zaporozhye Aidenas Malasinskas touché au pied. La sélection balte pourra néanmoins compter sur le gardien de Limoges (Proligue), Vilius Rasimas qui malgré la courte élimination dimanche en 8èmes de finale de la coupe de la Ligue face à Créteil a été excellent (21 arrêts). Arthur Juskenas, l'entraîneur qui a considérablement rajeuni son groupe, n'a pas caché que le match le plus important de la semaine, était programmé dimanche à Vilnius face à la Norvège.

France - Lituanie, ce jeudi 3 novembre à 19h00, palais des sports de Pau (Pyr.-Atl) à suivre sur beIN Sports 3

EDF M: D. Dinart "je ne cherche pas à protéger ma place" 

Euro

mercredi 2 novembre 2016 - © Yves Michel

 6 min 55 de lecture

Depuis le retrait de Claude Onesta, devenu manager général, Didier Dinart se retrouve aux commandes de l'équipe de France A en compagnie de Guillaume Gille. Cette semaine, les Bleus disputent face à la Lituanie et la Belgique, deux matches de qualification à l'Euro 2018.
 

par Yves MICHEL

Tout avait été soigneusement préparé. Tout d’abord, le 28 septembre dernier lorsque Claude Onesta a annoncé qu’il prenait du recul et qu’il laissait les commandes du terrain au tandem Didier Dinart-Guillaume Gille. Ensuite, ce qu’allait être le 1er rassemblement après le retour des Jeux pour préparer deux matches de qualification à l’Euro 2018 contre la Lituanie et la Belgique. Vingt-cinq joueurs ont été appelés et même si cinq ont déjà quitté le groupe, lundi soir tout le monde a participé à un grand débriefing. Il a été question du fonctionnement de l’équipe et des objectifs assignés (rien de nouveau donc) et de la perspective du Mondial qui débute le 11 janvier en France. Dès mardi après-midi, les vingt sélectionnés et le staff avaient pris possession du Palais des Sports de Pau où se déroulera la 1ère rencontre, ce jeudi contre la Lituanie. Ambiance studieuse mais plutôt détendue avec les têtes qu’on avait pu croiser lors de la prépa olympique et qu’ont rejoint deux joueurs déjà vus en sélection Benjamin Afgour et Arnaud Bingo et deux bizuts, Dika Mem et Yanis Lenne. Le tout mis en musique par Didier Dinart. A presque 40 ans (il les aura en janvier prochain), voilà le Guadeloupéen appelé à de nouvelles responsabilités.

Est-ce que c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour Guillaume et toi ?
Forcément puisqu’il y a un autre binôme. Cette semaine va être riche en enseignements car on doit trouver nos marques. C’est valable pour nous et pour les joueurs.

As-tu conscience que vous allez être épiés et si les résultats ne sont pas conformes, critiqués ?
Bien-sûr ! Pour les choix tactiques, les stratégies mises en place, c’est évident qu’on n’ira pas critiquer Claude depuis les tribunes (rires). Guillaume et moi allons assumer nos responsabilités. On arrive avant un Mondial organisé en France. Il y aura un peu plus de pression, beaucoup de choses à faire.

Le Mondial, c'est le rendez-vous à ne pas louper...
C’est un avantage pour Guillaume et moi d’avoir déjà vécu un Mondial en France, il y a seize ans. C’est une ambiance, un contexte particulier. Aujourd’hui, comparativement à 2001, l’équipe de France a une obligation de résultat, alors qu’à l’époque, elle était outsider et elle a créé l’exploit. Ce sont deux histoires différentes mais deux histoires compliquées.

Claude a pris du recul mais il n'est pas resté loin...  
Claude a pour habitude de laisser l’autonomie. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, il me trouvait trop sur la réserve et trop respectueux de la personne qu’il est. Ça m’a aidé à grandir durant les trois dernières années, j’ai été amené à faire des choix et j’entame ma 5ème compétition internationale.

Ce rassemblement intervient à une période difficile pour les organismes...
C’est vrai que depuis les Jeux, les joueurs n’ont pas eu beaucoup de répit. Il faut prendre en compte l’état de fatigue même si cela reste une semaine internationale avec deux matchs officiels. On ne va pas non plus cacher le statut de favori de l’équipe de France contre la Lituanie et la Belgique. Mais avant de pouvoir faire des rotations, les cadres devront assumer la responsabilité du résultat.

L'obligation du résultat est une constante...
Le danger de l’équipe de France, c’est l’équipe de France. De par son passé, elle est toujours donnée parmi les nations dominantes. Et même, on le voit en compétition, en dessous d’une médaille d’or, beaucoup vont dire qu’il s’agit d’un échec. En huit ans, elle a remporté deux des trois finales olympiques auxquelles elle a pris part. Ce n'est pas rien.

Dans ce groupe, il y a des retours et des arrivées. Comment faut-il l’interpréter ?
Ça veut dire qu’on n’oublie personne. Ceux qui ont participé à l’activité de France A, même s’ils ne sont pas impliqués directement, en font partie. Le statut d’international est encore présent. Dans un souci d’équilibre et en perspective du Mondial, on a fait un stage plus élargi. C’est la raison pour laquelle on a récupéré Yanis (Lenne) et Dika (Mem). On va leur présenter le fonctionnement de l’équipe, leur enlever tout ce stress qu’ils peuvent avoir au niveau international. J’ai toujours pensé que les jeunes n’apprenaient pas dans les tribunes... donc ils seront sur les deux matches.

Il y a aussi William Accambray qui joue très peu avec son club…
Cela pourrait poser problème car n’ayant pas de temps de jeu avec le PSG, il est peut-être dans un moment de doute. Mais c’est quelqu’un qui a aussi un passé et le recoller à l’équipe de France, c’est lui envoyer un signal fort.

Ce n’est pas lui qui décide ou pas d'être sur le terrain…
Bien-sûr mais après il est libre de choisir sa carrière internationale et son orientation vers tel ou tel club. Je pense que le message qu’on lui a envoyé n'est pas à négliger et que la porte est toujours ouverte. Tout comme pour Xavier Barachet qui lui, relève de blessure et qui fait toujours partie du groupe.

Ce groupe doit-il encore s’élargir avant le Mondial ?
Non. Les joueurs qui vont être retenus se trouvent en principe dans la liste des 25. On a déposé une liste de 28 à l’IHF où figure par exemple Guillaume Joli. Je l’ai appelé pour le lui dire. C’est quelqu’un qui à un moment donné, en cas de blessure, peut être très utile parce qu’il connait déjà la maison et qu’il n’aura plus qu’à faire son sac et mettre son maillot.

Personnellement, dans quel état d’esprit te trouves-tu ?
J’ai pour habitude d’aller de l’avant. En ayant la foi, des convictions. On m’a surtout appris ça en club lorsque j’étais à Ciudad Real. C’est ce que je veux transmettre.

Comment vis tu le fait d'être plus exposé ?
Je n’ai jamais cherché à prendre la lumière, ce qui ne veut pas dire que je ne travaille pas. J’entends aussi qu’on parle de "la touche Dinart". La technique je m’en occupe depuis plusieurs années et ma touche elle y est déjà.

C’est une obsession de vouloir marquer l’histoire ?
Je ne cherche pas à marquer quoi que ce soit. Ni à protéger ma place. Je cherche à travailler, à être cohérent avec ce que je fais. La meilleure façon de perdre sa place c’est de la protéger donc je ne défends rien du tout. Le plus important pour moi c'est le travail et la cohérence dans le travail qui feront qu’un jour je serai peut-être quelqu’un de respecté dans ce milieu-là.


              Il y a 4 ans, Mathieu Grébille encouragé par Kentin Mahé faisait ses débuts en France A

France - Lituanie, un face à face déséquilibré

Dans l’histoire de l’équipe de France, les confrontations avec la Lituanie ne sont pas nombreuses. Il n’y en a que deux. En mai 1998 lors de l’Euro en Italie (match nul 20-20) et il y a quatre ans, quasiment jour pour jour et dans un contexte identique (au sortir des Jeux et en qualification pour l’Euro suivant). A Rouen, les Tricolores s’étaient imposés 27 à 18, sans trop forcer leur talent. Nikola Karabatic et Luc Abalo étaient dans les tribunes, Guillaume Gille venait de mettre fin à sa carrière internationale, Mathieu Grébille lui, honorait à 21 ans, sa 1ère sélection en France A. Ce jeudi, au Palais des Sports de Pau, le Montpelliérain ne retrouvera pas face à lui Jonas Truchanovicius, un de ses partenaires au MHB. Touché à une cheville, le Lituanien a du renoncer. C'est ce qui pourrait arriver au demi-centre de Zaporozhye Aidenas Malasinskas touché au pied. La sélection balte pourra néanmoins compter sur le gardien de Limoges (Proligue), Vilius Rasimas qui malgré la courte élimination dimanche en 8èmes de finale de la coupe de la Ligue face à Créteil a été excellent (21 arrêts). Arthur Juskenas, l'entraîneur qui a considérablement rajeuni son groupe, n'a pas caché que le match le plus important de la semaine, était programmé dimanche à Vilnius face à la Norvège.

France - Lituanie, ce jeudi 3 novembre à 19h00, palais des sports de Pau (Pyr.-Atl) à suivre sur beIN Sports 3

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