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LSL: Chema Rodriguez, un champion du Monde à... Saran

LMSL

vendredi 17 février 2017 - © Yves Michel

 6 min 24 de lecture

Comme nous vous l'annoncions en début de semaine, l'Espagnol "Chema" Rodriguez portera les couleurs de Saran dès la saison prochaine et jusqu'en 2019. Le meneur de jeu de Veszprém, champion du Monde en 2005 avec la "Roja" a été présenté dans le Loiret en fin d'après-midi.

par Yves MICHEL 


L’été prochain, la colonie espagnole du championnat français va s’enrichir d’un nouvel élément. Et non des moindres puisque José María Rodríguez Vaquero dit "Chema" Rodríguez a gagné tout ce qui peut l’être au cours d’une carrière commencée très jeune à Valladolid par le football puis rapidement orientée vers le handball. A 17 ans à peine, il fait d’ailleurs ses grands débuts en Ligue Asobal. Il restera dans son club de cœur jusqu’en 2007 où il choisira Ciudad Real. A l’époque, son transfert n’était pas passé inaperçu puisqu'étant le plus cher de la planète handball (800 000 €). Mais le Castillan venait de participer au Mondial en Allemagne et deux ans plus tôt, remporter celui en Tunisie. Sa valeur marchande était donc à son apogée et avec le club où il côtoiera Abalo, Dinart et autre Fernandez, il accumule les trophées (trois fois champion d’Espagne et surtout deux Ligues des Champions en 2008 et 2009). Si Ciudad Real devenu ensuite Atletico Madrid n’avait pas connu des ennuis financiers et n’avait pas du libérer l’ensemble de ses pros en 2012, "Chema" aurait sans doute continué en Espagne. Mais c’est Veszprém qui a le dernier mot et le fait signer, d’abord pour trois saisons puis prolonge le bail de deux ans. Dans l’équipe hongroise, depuis l’éviction de son mentor Antonio Carlos Ortega il y a deux saisons, le demi-centre n’était plus beaucoup utilisé. Son statut au niveau du temps de jeu va donc être revu à la hausse dans le Loiret. Du moins, c’est ce qu’envisage Fabien Courtial, le manager général du Saran LHB.

Fabien, quel est l’intérêt de recruter un étranger de 37 ans ?
Au-delà de l’âge, c’est la recherche d’un vrai demi-centre qui anime le jeu et qui permet aux autres joueurs d’être mis en valeur. On voulait aussi un élément d’expérience car si cette saison se passe bien et j’espère que cela continuera jusqu’au bout, l’année prochaine sera difficile. Si on se maintient cette fois, rien ne sera acquis ensuite. Donc on a besoin d’un joueur qui nous apporte une plus-value à très court terme.

L’image du joueur est donc importante…
Je cherchais aussi une tête de gondole pour crédibiliser le projet. Aujourd’hui, Saran c’est nouveau, c’est le plus petit budget, c’est sympa mais il faut qu’on dépasse ce stade et qu’on devienne une vraie équipe de Lidl Star Ligue avec de hautes ambitions affichées.

C’est-à-dire ?
Eh bien dans deux ans, pérenniser le club dans la 1ère moitié du classement avec un objectif de qualification européenne. 

Carrément !
Oui et on en revient à la signature de "Chema", il est là pour nous amener son vécu, son expérience. Il change carrément d’univers, loin de ce qu’il a connu et notre discours incluant la notion de plaisir lui a beaucoup plu.

Avez-vous été obligé de casser votre tirelire pour le faire venir ?
Sincèrement, on n’a pas parlé d’argent tout de suite. "Chema" vient aujourd’hui pour un salaire plus que divisé par trois par rapport à ce qu’il avait à Veszprém. Bien-sûr, cela reste conséquent et ce sera le plus élevé de l’équipe.

Saran ne peut vivre isolé. Existe-t-il par exemple une synergie avec Orléans ?
Bien-sûr ! Depuis le 1er janvier, Orléans est devenu métropole et cela englobe Saran. Les subventionnements de clubs sportifs vont être gérés dès 2018 par Orléans. Avec au 2ème semestre 2019, une salle qui sort de terre à 8000 places (hand masculin et féminin et basket masculin en pro A). On est aussi obligé de présenter un projet crédible pour remplir cette salle d’ici trois ans avec une coupe d’Europe à la clé.

La vie est belle pour Saran Loiret donc…
On garde la tête sur les épaules et on ne veut pas griller les étapes. L’immédiat, c’est le maintien. On veut se mettre à l’abri rapidement et avoir une marge de manœuvre confortable (le technicien vise un minima de 18 pts, soit 4 à obtenir au cours des 11 matches restant à jouer).

En perspective du recrutement, il y aura le pivot Hadrien Ramond, "Chema" Rodriquez donc, quels sont les autres priorités ?
Le dernier poste qui pourrait évoluer serait celui d’arrière gauche. La grosse interrogation tourne autour de Romuald Kollé (transfuge d’Ivry en cours de saison). Soit on poursuit avec lui, en fonction de ses performances et de nos moyens, soit on s’intéresse à quelqu’un d’autre. Et puis, il ne faut pas oublier Ibou Diaw qui n’a pas disputé un seul match officiel depuis qu’il est arrivé.



"Chema" connait bien la France du handball

Ces dernières années, "Chema" Rodriguez a croisé à maintes reprises le chemin d’un club français ou de la sélection tricolore. Avec la "Roja" par exemple, il n’a pas eu beaucoup de réussite en s’inclinant en demi-finale de l’Euro 2014 au Danemark. Scénario semblable un an plus tard au Mondial qatari puisque les Bleus l’empêchent d’accéder à la finale. En club, le bilan est bien plus positif. A l’époque du grand Ciudad Real, à la fin des années 2000, le meneur de jeu est souvent monté sur la plus haute marche du podium, ne laissant que des miettes à ses adversaires. L’été 2012, lorsqu’il arrive à Veszprém, il démarre à 32 ans, une nouvelle carrière. Il vient renforcer une (déjà) grosse cylindrée qui aspire à s’illustrer sur la scène européenne. Si la saison passée en phase de groupe de Ligue des Champions, lors de l'opposition face au PSG, chacun s'est imposé à domicile et les deux ont atteint le Final Four, cette fois, les Parisiens ont pris à deux reprises, le meilleur sur les Hongrois.

Ceux qui ont côtoyé la nouvelle recrue saranaise n’en parle que positivement et ce sont les mêmes adjectifs flatteurs qui reviennent dans leur propos pour le décrire.

Didier Dinart, l’entraîneur de l’équipe de France, a évolué à ses côtés à Ciudad Real entre 2007 et 2012…
« C’est un superbe joueur et c’est une très bonne décision de la part d’un club qui veut se structurer. C’est la grosse surprise du championnat  car beaucoup pensait que Saran promu, était amené à redescendre. Non seulement ils vont se maintenir mais en plus en jouant un rôle en LNH. Je pense que "Chema" a envie de revenir dans une structure et surtout avec un rythme plus modéré parce qu’à 37 ans, ce n’est pas évident de tenir le rythme de la Ligue des Champions. Son expérience, tout comme celle d’Alberto Entrerrios à Nantes, va permettre à Saran d’évoluer dans son jeu. Vraiment, je trouve ce choix très judicieux. »

Impressions identiques du côté de Jérôme Fernandez, l’entraîneur-joueur de Pays d’Aix qui a partagé le quotidien de "Chema", toujours à Ciudad entre 2008 et 2010.
« C’est une formidable personne qui a toujours été au service du collectif, c’est un très grand stratège qui a été entraîné par les meilleurs stratèges (Raúl González, Antonio Carlos Ortega, Talant Dujshebaev), c’est une grosse plus value pour Saran. C’est vrai qu’il n’est plus tout jeune, il n’apporte plus ce qu’il apportait avant mais quand il est sur un terrain, il a ce don de valoriser les autres et en plus dans un vestiaire, c’est un mec en or. Je pense aussi qu’il va instaurer une nouvelle manière de voir le handball, assez rare en France. C’est un élément très fidèle qui n’aurait peut-être jamais quitté l’Espagne si Madrid n’avait pas mis la clé sous la porte. »

LSL: Chema Rodriguez, un champion du Monde à... Saran 

LMSL

vendredi 17 février 2017 - © Yves Michel

 6 min 24 de lecture

Comme nous vous l'annoncions en début de semaine, l'Espagnol "Chema" Rodriguez portera les couleurs de Saran dès la saison prochaine et jusqu'en 2019. Le meneur de jeu de Veszprém, champion du Monde en 2005 avec la "Roja" a été présenté dans le Loiret en fin d'après-midi.

par Yves MICHEL 


L’été prochain, la colonie espagnole du championnat français va s’enrichir d’un nouvel élément. Et non des moindres puisque José María Rodríguez Vaquero dit "Chema" Rodríguez a gagné tout ce qui peut l’être au cours d’une carrière commencée très jeune à Valladolid par le football puis rapidement orientée vers le handball. A 17 ans à peine, il fait d’ailleurs ses grands débuts en Ligue Asobal. Il restera dans son club de cœur jusqu’en 2007 où il choisira Ciudad Real. A l’époque, son transfert n’était pas passé inaperçu puisqu'étant le plus cher de la planète handball (800 000 €). Mais le Castillan venait de participer au Mondial en Allemagne et deux ans plus tôt, remporter celui en Tunisie. Sa valeur marchande était donc à son apogée et avec le club où il côtoiera Abalo, Dinart et autre Fernandez, il accumule les trophées (trois fois champion d’Espagne et surtout deux Ligues des Champions en 2008 et 2009). Si Ciudad Real devenu ensuite Atletico Madrid n’avait pas connu des ennuis financiers et n’avait pas du libérer l’ensemble de ses pros en 2012, "Chema" aurait sans doute continué en Espagne. Mais c’est Veszprém qui a le dernier mot et le fait signer, d’abord pour trois saisons puis prolonge le bail de deux ans. Dans l’équipe hongroise, depuis l’éviction de son mentor Antonio Carlos Ortega il y a deux saisons, le demi-centre n’était plus beaucoup utilisé. Son statut au niveau du temps de jeu va donc être revu à la hausse dans le Loiret. Du moins, c’est ce qu’envisage Fabien Courtial, le manager général du Saran LHB.

Fabien, quel est l’intérêt de recruter un étranger de 37 ans ?
Au-delà de l’âge, c’est la recherche d’un vrai demi-centre qui anime le jeu et qui permet aux autres joueurs d’être mis en valeur. On voulait aussi un élément d’expérience car si cette saison se passe bien et j’espère que cela continuera jusqu’au bout, l’année prochaine sera difficile. Si on se maintient cette fois, rien ne sera acquis ensuite. Donc on a besoin d’un joueur qui nous apporte une plus-value à très court terme.

L’image du joueur est donc importante…
Je cherchais aussi une tête de gondole pour crédibiliser le projet. Aujourd’hui, Saran c’est nouveau, c’est le plus petit budget, c’est sympa mais il faut qu’on dépasse ce stade et qu’on devienne une vraie équipe de Lidl Star Ligue avec de hautes ambitions affichées.

C’est-à-dire ?
Eh bien dans deux ans, pérenniser le club dans la 1ère moitié du classement avec un objectif de qualification européenne. 

Carrément !
Oui et on en revient à la signature de "Chema", il est là pour nous amener son vécu, son expérience. Il change carrément d’univers, loin de ce qu’il a connu et notre discours incluant la notion de plaisir lui a beaucoup plu.

Avez-vous été obligé de casser votre tirelire pour le faire venir ?
Sincèrement, on n’a pas parlé d’argent tout de suite. "Chema" vient aujourd’hui pour un salaire plus que divisé par trois par rapport à ce qu’il avait à Veszprém. Bien-sûr, cela reste conséquent et ce sera le plus élevé de l’équipe.

Saran ne peut vivre isolé. Existe-t-il par exemple une synergie avec Orléans ?
Bien-sûr ! Depuis le 1er janvier, Orléans est devenu métropole et cela englobe Saran. Les subventionnements de clubs sportifs vont être gérés dès 2018 par Orléans. Avec au 2ème semestre 2019, une salle qui sort de terre à 8000 places (hand masculin et féminin et basket masculin en pro A). On est aussi obligé de présenter un projet crédible pour remplir cette salle d’ici trois ans avec une coupe d’Europe à la clé.

La vie est belle pour Saran Loiret donc…
On garde la tête sur les épaules et on ne veut pas griller les étapes. L’immédiat, c’est le maintien. On veut se mettre à l’abri rapidement et avoir une marge de manœuvre confortable (le technicien vise un minima de 18 pts, soit 4 à obtenir au cours des 11 matches restant à jouer).

En perspective du recrutement, il y aura le pivot Hadrien Ramond, "Chema" Rodriquez donc, quels sont les autres priorités ?
Le dernier poste qui pourrait évoluer serait celui d’arrière gauche. La grosse interrogation tourne autour de Romuald Kollé (transfuge d’Ivry en cours de saison). Soit on poursuit avec lui, en fonction de ses performances et de nos moyens, soit on s’intéresse à quelqu’un d’autre. Et puis, il ne faut pas oublier Ibou Diaw qui n’a pas disputé un seul match officiel depuis qu’il est arrivé.



"Chema" connait bien la France du handball

Ces dernières années, "Chema" Rodriguez a croisé à maintes reprises le chemin d’un club français ou de la sélection tricolore. Avec la "Roja" par exemple, il n’a pas eu beaucoup de réussite en s’inclinant en demi-finale de l’Euro 2014 au Danemark. Scénario semblable un an plus tard au Mondial qatari puisque les Bleus l’empêchent d’accéder à la finale. En club, le bilan est bien plus positif. A l’époque du grand Ciudad Real, à la fin des années 2000, le meneur de jeu est souvent monté sur la plus haute marche du podium, ne laissant que des miettes à ses adversaires. L’été 2012, lorsqu’il arrive à Veszprém, il démarre à 32 ans, une nouvelle carrière. Il vient renforcer une (déjà) grosse cylindrée qui aspire à s’illustrer sur la scène européenne. Si la saison passée en phase de groupe de Ligue des Champions, lors de l'opposition face au PSG, chacun s'est imposé à domicile et les deux ont atteint le Final Four, cette fois, les Parisiens ont pris à deux reprises, le meilleur sur les Hongrois.

Ceux qui ont côtoyé la nouvelle recrue saranaise n’en parle que positivement et ce sont les mêmes adjectifs flatteurs qui reviennent dans leur propos pour le décrire.

Didier Dinart, l’entraîneur de l’équipe de France, a évolué à ses côtés à Ciudad Real entre 2007 et 2012…
« C’est un superbe joueur et c’est une très bonne décision de la part d’un club qui veut se structurer. C’est la grosse surprise du championnat  car beaucoup pensait que Saran promu, était amené à redescendre. Non seulement ils vont se maintenir mais en plus en jouant un rôle en LNH. Je pense que "Chema" a envie de revenir dans une structure et surtout avec un rythme plus modéré parce qu’à 37 ans, ce n’est pas évident de tenir le rythme de la Ligue des Champions. Son expérience, tout comme celle d’Alberto Entrerrios à Nantes, va permettre à Saran d’évoluer dans son jeu. Vraiment, je trouve ce choix très judicieux. »

Impressions identiques du côté de Jérôme Fernandez, l’entraîneur-joueur de Pays d’Aix qui a partagé le quotidien de "Chema", toujours à Ciudad entre 2008 et 2010.
« C’est une formidable personne qui a toujours été au service du collectif, c’est un très grand stratège qui a été entraîné par les meilleurs stratèges (Raúl González, Antonio Carlos Ortega, Talant Dujshebaev), c’est une grosse plus value pour Saran. C’est vrai qu’il n’est plus tout jeune, il n’apporte plus ce qu’il apportait avant mais quand il est sur un terrain, il a ce don de valoriser les autres et en plus dans un vestiaire, c’est un mec en or. Je pense aussi qu’il va instaurer une nouvelle manière de voir le handball, assez rare en France. C’est un élément très fidèle qui n’aurait peut-être jamais quitté l’Espagne si Madrid n’avait pas mis la clé sous la porte. »

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