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LFH : Metz, un éternel recommencement

LBE

dimanche 4 juin 2017 - © Laurent Hoppe

 5 min 26 de lecture

LFH (finale retour). Malmenées les trois quarts du match, les Messines sont allées chercher en profondeur les ressources de dominer Brest une seconde fois en quatre jours. Victorieuses 25-23 d'une seconde manche accrochée et tendue (22-21 à l'aller), elles sont championnes de France pour la vingt-et-unième fois. Le doublé coupe-championnat est réussi, le retour en Ligue des Champions à l'automne prochain validé.

La finale en aller-retour simple, c'est la formule idéale. Pas question de désigner le champion au meilleur des trois sets, comme au Danemark. Parce qu'il semble franchement improbable que Messines et Brestoises aient assez de forces pour s'aventurer dans un match 3, d'intensité et de souffrance équivalentes au 2. « Je suis KO, lâcha Béatrice Edwige, le visage creusé. Pas que des deux matches. Je suis fatiguée de la double saison : les Jeux Olympiques, le championnat d'Europe, la Ligue des Champions, le championnat de France, la Coupe de France. Mais il faut encore tenir le coup, parce qu'il y a l'équipe de France (stage à Capbreton + deux amicaux en Norvège). Après, ce seront les vraies vacances ! » Plus encore que dans le Finistère, soixante-quatorze heures plus tôt, ça sentait le soufre aux Arènes. Avec un et deux F. Ana Gros et Laura Flippes s'esquintèrent les chevilles, Marta Mangué et Grace Zaadi se disputèrent un ballon comme des lutteuses sur un tapis. Comme si leur vie en dépendait. Pas étonnant, après une heure de guérilla, que la demi-centre mosellane ait cherché à se désaltérer très rapidement. Sans attendre le commencement de la cérémonie protocolaire, elle ouvrit le champagne. Ivre, mais de bonheur, Zaadi nagea le crawl dans une flaque, avec Camille Aoustin à califourchon.

Se réinventer dans l'enchantement, la joie la plus enfantine, c'est une des nombreuses forces des anciennes, et nouvelles championnes de LFH. Un titre de gloire qui leur revient pour la vingt-et-unième fois depuis 1989. Plus fort que les Cannoises en volley, bloquées à vingt couronnes depuis deux ans. L'apogée d'une saison pleine à l'intérieur des frontières (premières de la phase classique, une défaite domestique à domicile, Coupe de France il y a deux semaines), savoureuse en dehors (quart de finale de C1, trois protagonistes du Final Four battus à domicile). « Je ne trouve pas les mots », s'excusa Camille Aoustin (photo ci-dessus), l'une des cinq Lorraines à réussir son pot de départ (avec Horacek, Burlet, Pop-Lazic et N'Diaye). A l'image de toute sa seconde moitié de saison, l'ailière gauche flamba le dernier soir (5/6).

Ainsi donc, pour la sixième fois en sept play-offs de l'ère contemporaine, le vainqueur de la « première mi-temps » de la finale ne craqua pas lors de la seconde. Metz a tenu son minuscule avantage de mercredi (succès 21-22), ardamment contesté cependant. De la neuvième à la trente-septième minute, Brest était en effet virtuellement en passe de ramener le titre en Bretagne, cinq ans après feu Arvor 29. Portées par Cléopâtre Darleux, constante d'une rencontre à l'autre (15 arrêts ce samedi), une attaque protéiforme, les plus-values Allison Pineau (7 buts, 4 passes) et Stéphanie Ntsama Akoa (photo ci-dessous) (4 réalisations en première période), le BBH détint de une à trois longueurs d'avance. A +3 (14-17, 36ème), le vent de l'histoire soufflait de l'ouest. Avant de changer, brutalement, de direction.

La rencontre, le championnat, basculèrent dans les six minutes suivantes. Laura Flippes, suppléante temporaire d'Ana Gros à droite, s'ouvrit un intervalle en supériorité numérique (15-17, 37ème). Une denrée rare pour des tenantes en difficulté sur jeu placé, dans les relations au pivot. Edwige harangua le public des ses bras tentaculaires, Luciano et Aoustin redéployèrent leurs ailes (18-17, 42ème).Smits neutralisa ensuite Geiger, et en trois passes via Pop-Lazic, Aoustin le 5-0 messin en cage vide (19-17, 42ème). Touchées, pas coulées ni découragées, les Bretonnes repartirent à l'assaut. Reprirent un temps les devants (19-20, 47ème). Mais le mal était fait. Comme si la prise d'ascendant de Laura Glauser sur les tireuses ne suffisait pas (10 arrêts, dont six après la pause), Pineau expédia son jet de 7 mètres sur la transversale (51ème). Et vu qu'Ana redevint Gros (23-21, 52ème), que Luciano, alias « Captain Nederland », trouva le second poteau de Darleux comme qui rigole, Stéphanie Ntsama Akoa dut se résigner à lancer un clapping parallèle à celui des Messines, en conclusion de sa carrière. « Metz a l'expérience des finales de championnat. Elles ont eu l'avantage là-dessus », estime la capitaine brestoise. Alors, la chenille jaune et bleue redémarra au bout de la nuit, sur un terrain d'entraînement transformée en restaurant...

Laura Glauser (gardienne de Metz, championne pour la quatrième fois) : « C'est toujours la même émotion, parce que le titre est toujours très important à gagner. Je suis fière de mon équipe, fière de ce qu'on a montré ce soir. Plus on monte dans les finalités, plus les matches sont serrés. Il fallait garder la tête sur les épaules, être sereines. On aurait pu lâcher l'affaire, perdre de l'avance. Il y a eu un 5-0, mais ça s'est gagné sur tout le match, en tenant jusqu'au bout. Ca fait deux belles années que je passe, vraiment énormes en émotions. J'espère que ça continuera comme ça et qu'on se donnera les moyens à chaque fois. »


Béatrice Edwige (pivot de Metz) : « Je suis soulagée, imménsement heureuse. On mérite tout ce qu'on a. On a fini premières de la phase régulière, on a eu une défaite et un match nul. Notre équipe est fabuleuse, dans tous les secteurs. Même quand on a eu des creux, on a réussi à se remobiliser, à revenir. Je suis aussi contente qu'après avoir été vice-championne olympique, notre médaille de bronze au championnat d'Europe cet hiver. C'est exceptionnel. D'un point de vue national, je suis comblée. Je pense que je peux prendre ma retraite (rires). »

METZ HB – BREST BH : 25-23 (12-13)
Les Arènes. 4572 spectateurs.
Arbitres : MM. Bourgeois et Moreno.
Statistiques du match (A venir)
Evolution du score : 2-1 (4') ; 3-5 (10') ; 6-7 (14') ; 8-8 (20') ; 11-12 (25') ; 14-17 (36') ; 17-17 (40') ; 19-18 (45') ; 21-20 (50') ; 24-22 (56').

Les dix derniers champions
2017 : Metz. 2016 : Metz. 2015 : Fleury-les-Aubrais. 2014 : Metz. 2013 : Metz. 2012 : Arvor 29. 2011 : Metz. 2010 : Toulon/Saint-Cyr. 2009 : Metz. 2008 : Metz.

Le diaporama du match par Stéphane Pillaud (FFHB)

LFH : Metz, un éternel recommencement 

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dimanche 4 juin 2017 - © Laurent Hoppe

 5 min 26 de lecture

LFH (finale retour). Malmenées les trois quarts du match, les Messines sont allées chercher en profondeur les ressources de dominer Brest une seconde fois en quatre jours. Victorieuses 25-23 d'une seconde manche accrochée et tendue (22-21 à l'aller), elles sont championnes de France pour la vingt-et-unième fois. Le doublé coupe-championnat est réussi, le retour en Ligue des Champions à l'automne prochain validé.

La finale en aller-retour simple, c'est la formule idéale. Pas question de désigner le champion au meilleur des trois sets, comme au Danemark. Parce qu'il semble franchement improbable que Messines et Brestoises aient assez de forces pour s'aventurer dans un match 3, d'intensité et de souffrance équivalentes au 2. « Je suis KO, lâcha Béatrice Edwige, le visage creusé. Pas que des deux matches. Je suis fatiguée de la double saison : les Jeux Olympiques, le championnat d'Europe, la Ligue des Champions, le championnat de France, la Coupe de France. Mais il faut encore tenir le coup, parce qu'il y a l'équipe de France (stage à Capbreton + deux amicaux en Norvège). Après, ce seront les vraies vacances ! » Plus encore que dans le Finistère, soixante-quatorze heures plus tôt, ça sentait le soufre aux Arènes. Avec un et deux F. Ana Gros et Laura Flippes s'esquintèrent les chevilles, Marta Mangué et Grace Zaadi se disputèrent un ballon comme des lutteuses sur un tapis. Comme si leur vie en dépendait. Pas étonnant, après une heure de guérilla, que la demi-centre mosellane ait cherché à se désaltérer très rapidement. Sans attendre le commencement de la cérémonie protocolaire, elle ouvrit le champagne. Ivre, mais de bonheur, Zaadi nagea le crawl dans une flaque, avec Camille Aoustin à califourchon.

Se réinventer dans l'enchantement, la joie la plus enfantine, c'est une des nombreuses forces des anciennes, et nouvelles championnes de LFH. Un titre de gloire qui leur revient pour la vingt-et-unième fois depuis 1989. Plus fort que les Cannoises en volley, bloquées à vingt couronnes depuis deux ans. L'apogée d'une saison pleine à l'intérieur des frontières (premières de la phase classique, une défaite domestique à domicile, Coupe de France il y a deux semaines), savoureuse en dehors (quart de finale de C1, trois protagonistes du Final Four battus à domicile). « Je ne trouve pas les mots », s'excusa Camille Aoustin (photo ci-dessus), l'une des cinq Lorraines à réussir son pot de départ (avec Horacek, Burlet, Pop-Lazic et N'Diaye). A l'image de toute sa seconde moitié de saison, l'ailière gauche flamba le dernier soir (5/6).

Ainsi donc, pour la sixième fois en sept play-offs de l'ère contemporaine, le vainqueur de la « première mi-temps » de la finale ne craqua pas lors de la seconde. Metz a tenu son minuscule avantage de mercredi (succès 21-22), ardamment contesté cependant. De la neuvième à la trente-septième minute, Brest était en effet virtuellement en passe de ramener le titre en Bretagne, cinq ans après feu Arvor 29. Portées par Cléopâtre Darleux, constante d'une rencontre à l'autre (15 arrêts ce samedi), une attaque protéiforme, les plus-values Allison Pineau (7 buts, 4 passes) et Stéphanie Ntsama Akoa (photo ci-dessous) (4 réalisations en première période), le BBH détint de une à trois longueurs d'avance. A +3 (14-17, 36ème), le vent de l'histoire soufflait de l'ouest. Avant de changer, brutalement, de direction.

La rencontre, le championnat, basculèrent dans les six minutes suivantes. Laura Flippes, suppléante temporaire d'Ana Gros à droite, s'ouvrit un intervalle en supériorité numérique (15-17, 37ème). Une denrée rare pour des tenantes en difficulté sur jeu placé, dans les relations au pivot. Edwige harangua le public des ses bras tentaculaires, Luciano et Aoustin redéployèrent leurs ailes (18-17, 42ème).Smits neutralisa ensuite Geiger, et en trois passes via Pop-Lazic, Aoustin le 5-0 messin en cage vide (19-17, 42ème). Touchées, pas coulées ni découragées, les Bretonnes repartirent à l'assaut. Reprirent un temps les devants (19-20, 47ème). Mais le mal était fait. Comme si la prise d'ascendant de Laura Glauser sur les tireuses ne suffisait pas (10 arrêts, dont six après la pause), Pineau expédia son jet de 7 mètres sur la transversale (51ème). Et vu qu'Ana redevint Gros (23-21, 52ème), que Luciano, alias « Captain Nederland », trouva le second poteau de Darleux comme qui rigole, Stéphanie Ntsama Akoa dut se résigner à lancer un clapping parallèle à celui des Messines, en conclusion de sa carrière. « Metz a l'expérience des finales de championnat. Elles ont eu l'avantage là-dessus », estime la capitaine brestoise. Alors, la chenille jaune et bleue redémarra au bout de la nuit, sur un terrain d'entraînement transformée en restaurant...

Laura Glauser (gardienne de Metz, championne pour la quatrième fois) : « C'est toujours la même émotion, parce que le titre est toujours très important à gagner. Je suis fière de mon équipe, fière de ce qu'on a montré ce soir. Plus on monte dans les finalités, plus les matches sont serrés. Il fallait garder la tête sur les épaules, être sereines. On aurait pu lâcher l'affaire, perdre de l'avance. Il y a eu un 5-0, mais ça s'est gagné sur tout le match, en tenant jusqu'au bout. Ca fait deux belles années que je passe, vraiment énormes en émotions. J'espère que ça continuera comme ça et qu'on se donnera les moyens à chaque fois. »


Béatrice Edwige (pivot de Metz) : « Je suis soulagée, imménsement heureuse. On mérite tout ce qu'on a. On a fini premières de la phase régulière, on a eu une défaite et un match nul. Notre équipe est fabuleuse, dans tous les secteurs. Même quand on a eu des creux, on a réussi à se remobiliser, à revenir. Je suis aussi contente qu'après avoir été vice-championne olympique, notre médaille de bronze au championnat d'Europe cet hiver. C'est exceptionnel. D'un point de vue national, je suis comblée. Je pense que je peux prendre ma retraite (rires). »

METZ HB – BREST BH : 25-23 (12-13)
Les Arènes. 4572 spectateurs.
Arbitres : MM. Bourgeois et Moreno.
Statistiques du match (A venir)
Evolution du score : 2-1 (4') ; 3-5 (10') ; 6-7 (14') ; 8-8 (20') ; 11-12 (25') ; 14-17 (36') ; 17-17 (40') ; 19-18 (45') ; 21-20 (50') ; 24-22 (56').

Les dix derniers champions
2017 : Metz. 2016 : Metz. 2015 : Fleury-les-Aubrais. 2014 : Metz. 2013 : Metz. 2012 : Arvor 29. 2011 : Metz. 2010 : Toulon/Saint-Cyr. 2009 : Metz. 2008 : Metz.

Le diaporama du match par Stéphane Pillaud (FFHB)