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Mondial masc U19: Hugo Brouzet a vraiment de qui tenir

Mondial

dimanche 6 août 2017 - © Yves Michel

 6 min 35 de lecture

Dans la lignée des Karabatic et autre Accambray, Hugo Brouzet dont la famille a constamment baigné dans le sport, n'a pas à chercher bien loin pour trouver ses modèles. Le néo Chambérien participe dès ce mardi au championnat du Monde des moins de 19 ans à Tbilissi en Géorgie. Sur le poste de pivot au sein d’une formation tricolore championne d’Europe en titre.

Par Yves MICHEL

Quand déjà dans la famille, Yves le grand père laisse dans les années 70 une trace indélébile au palmarès de l’athlétisme national en détenant pendant 34 ans, le record du lancer du poids, que la maman Valérie a porté deux décennies plus tard le maillot de l’équipe de hand de Mios et surtout que le papa Olivier a fait carrière dans le rugby, à Grenoble, Bègles ou Clermont et honoré 72 sélections tricolores, Hugo, né en avril 1999 ne pouvait que tomber dans la marmite. « Avec mon frère (Nathan, de 4 ans son cadet), raconte-t-il, on a tous les deux essayé le rugby et le hand et j’ai pratiqué les deux disciplines de 8 à 12 ans au Bordeaux Etudiant Club mais comme je me sentais un peu mieux au hand, mon choix a vite été fait. Même si le rugby est un sport magnifique qui me manque parfois. » Tant pis pour le monde de l’ovalie, tant mieux pour celui du jeu à 7. Avec déjà un physique d’apprenti déménageur, l'intéressé ne passe guère inaperçu. L’Aquitaine, une des rares régions dépourvue de club de haut niveau peine à garder ses talents, Hugo Brouzet lui, ne veut pas couper avec le cocon familial. « Il y a un certain état d’esprit entre nous. Avec mon frère qui lui aussi fait du hand, on se lance tout le temps des défis et c’est à celui qui fera le mieux ». Le cadre pour progresser, l’intéressé le trouve au bout du jardin. Le pôle de Bordeaux-Aquitaine qui a déjà vu passer quelques talents comme Jérôme Fernandez, O’brian Nyateu, Jordan Camarero, Johannes Marescot ou plus récemment Julien Bos, l’accueille à bras ouverts. « Je l’ai vu débarquer du côté de Talence en 2013, se souvient Patrick Passemard, le patron de la structure. Il était déjà assez grand mais encore un enfant. Mais j’ai trouvé quelqu’un de déterminé  et constamment en demande de s’entraîner. De mon côté, j’avais quand même envie de le freiner, de le mettre au repos par rapport au fait qu’il grandissait. » Pour le physique, Hugo a de qui tenir. Papa dépasse les 2 mètres et n’est jamais descendu en-deça du quintal. Taille du fiston: 2.06 m, poids de forme: 103 kg. Une morphologie qui aurait du l’ancrer sur la base arrière. L’aiguillage est tout autre, il sera pivot, cassant les codes et l’archétype du poste. «Il a notamment beaucoup progressé au niveau de l’adresse, témoigne le formateur bordelais. Il est d’une mobilité impressionnante pour un joueur de ce gabarit-là. Il va vite dans les espaces restreints, c’est ce qui fait sa force et ce qui pourra à termes, le faire aller plus haut. » Le gamin est d’un calme olympien, constamment à l’écoute du moindre conseil.  En phase de rééquilibration au niveau des épaules durant l’année 2016, son éclosion est pourtant tardive.


                    Patrick Passemard (à gauche) complice de Pascal Bourgeais en France Jeunes 

Au club de Bruges (Gironde) où il évolue, Hugo Brouzet apprend la patience pour mieux rebondir. L’équipe de France Jeunes n’est plus très loin. «Je suis arrivé sur la pointe des pieds. C’est vrai que j’appréhendais un peu car je savais ce qu’ils avaient vécu ensemble. Lors du 1er stage, ce n’était pas une revue d’effectif, j’étais le seul nouveau. Ce que je ne savais pas encore c’est que j’allais tomber sur des gars exceptionnels, au contact desquels, il est impossible de ne pas s’intégrer. » Début janvier 2017 face à la Russie, le Bordelais endosse pour la 1ère fois avec les moins de 19 ans, le maillot tricolore et frisonne aux premières intonations de l’hymne national. « Des histoires sur ce maillot, c’est sûr, j’en ai entendues beaucoup grâce surtout à mon père. Cela m’a permis de garder une certaine humilité dans le processus à suivre pour pouvoir le porter. On m’a toujours mis en tête que ce maillot se méritait et qu’à chaque fois, il fallait tout donner. Quand je chante la "Marseillaise" avant le match, je pense à ma famille. En plus, ils sont souvent dans les tribunes » Dès mardi, c’est à distance que cette même famille suivra les performances de l’aîné de la fratrie. A 4600 kilomètres de Tbilissi où se déroule le championnat du Monde et où la France, championne d’Europe en titre, aura un rang à tenir et une réelle carte à jouer. « C’est vrai mais il ne faut pas que cela nous pénalise. On est conscients qu’on a des devoirs et qu’on sera attendu comme l’équipe à abattre. Il faut se servir de ça pour encore plus surprendre l’adversaire et montrer qu’on a su encore progresser. » Avant même l'épilogue de l'aventure géorgienne, l’année 2017 est d’ores et déjà gravée dans les bons souvenirs handballistiques d’Hugo Brouzet. L’apprentissage chez les Bleus, la 1ère compétition internationale, la rupture avec une certaine routine quotidienne. Après le Mondial, il franchira un nouveau palier, un peu plus loin des siens en intègrant le centre de formation du Chambéry Savoie Mont-Blanc Handball.


                                              Robin Dourte, Hugo Brouzet, Jonathan Mapu

Les trois "Rapetou" de la boîte tricolore

Qui connait Eric Quintin, sait que le Marseillais a horreur du vide et du conformisme. "Barjot" un jour, "Barjot" toujours... et le patron de l’équipe de France des moins de 19 ans n’a jamais rechigné à tenter des coups et surtout associer des joueurs qui par leur morphologie pouvaient sembler à l’opposé.

Sur le poste de pivot, il était naturel que "Riquet" fasse tout d'abord confiance à Jonathan Mapu. Fin 2016, le joueur de St Raphaël a tenu sa place dans le groupe pro de Joël Da Silva privé de Garain et Lynggaard blessés. Le Polynésien d’origine au gabarit intéressant (1.82 – 102 kg) est sorti de l’incubateur varois, promis à un bel avenir. Pour cette nouvelle campagne en Géorgie, il devra se passer de son partenaire habituel, le Montpelliérain Antoine Jonnier, blessé à l'épaule. Il retrouve deux partenaires aux mensurations singulières pour le poste. D’un côté Hugo Brouzet (2.06 – 103 kg), de l’autre Robin Dourte  (2.07 – 105 kg).

Il y a un an, le Messin Robin Dourte, pensionnaire du pôle espoir de Lorraine a été recruté par le centre de formation du PSG handball. Son ambition déclarée « frapper à la porte de l’équipe pro le plus rapidement possible » en dit long sur sa volonté de progresser. C’est sur cette complémentarité entre ses trois pépites qu’Eric Quintin compte bien dérouter plus d’un adversaire.  « Je pense qu’en France, on n’a jamais eu de tels profils (de plus de 2 m) assez originaux sur ce poste. En défense, cela colle plutôt bien avec notre 1-5 de zone. Avec "Jo", il y a une vraie variation de styles. Ils s’entendent très bien et Mathieu Lanfranchi (qui a apporté sa contribution sur le stage de St Malo) a créé une saine émulation et un partage des sensations entre eux. Et Mapu tient très bien son rôle de leader. »  Mise en pratique dès ce mardi face au Bahrein (10h locales, 8h françaises). Face à un adversaire qui au cours de sa préparation a battu l’Argentine, l’Autriche et la Roumanie avant de prendre la leçon contre l’Espagne, l’équipe de France aura besoin de tous ses atouts.

Présentation générale du championnat du Monde U19 à Tbilissi, ICI

Pour suivre les rencontres en streaming live, ICI

Mondial masc U19: Hugo Brouzet a vraiment de qui tenir 

Mondial

dimanche 6 août 2017 - © Yves Michel

 6 min 35 de lecture

Dans la lignée des Karabatic et autre Accambray, Hugo Brouzet dont la famille a constamment baigné dans le sport, n'a pas à chercher bien loin pour trouver ses modèles. Le néo Chambérien participe dès ce mardi au championnat du Monde des moins de 19 ans à Tbilissi en Géorgie. Sur le poste de pivot au sein d’une formation tricolore championne d’Europe en titre.

Par Yves MICHEL

Quand déjà dans la famille, Yves le grand père laisse dans les années 70 une trace indélébile au palmarès de l’athlétisme national en détenant pendant 34 ans, le record du lancer du poids, que la maman Valérie a porté deux décennies plus tard le maillot de l’équipe de hand de Mios et surtout que le papa Olivier a fait carrière dans le rugby, à Grenoble, Bègles ou Clermont et honoré 72 sélections tricolores, Hugo, né en avril 1999 ne pouvait que tomber dans la marmite. « Avec mon frère (Nathan, de 4 ans son cadet), raconte-t-il, on a tous les deux essayé le rugby et le hand et j’ai pratiqué les deux disciplines de 8 à 12 ans au Bordeaux Etudiant Club mais comme je me sentais un peu mieux au hand, mon choix a vite été fait. Même si le rugby est un sport magnifique qui me manque parfois. » Tant pis pour le monde de l’ovalie, tant mieux pour celui du jeu à 7. Avec déjà un physique d’apprenti déménageur, l'intéressé ne passe guère inaperçu. L’Aquitaine, une des rares régions dépourvue de club de haut niveau peine à garder ses talents, Hugo Brouzet lui, ne veut pas couper avec le cocon familial. « Il y a un certain état d’esprit entre nous. Avec mon frère qui lui aussi fait du hand, on se lance tout le temps des défis et c’est à celui qui fera le mieux ». Le cadre pour progresser, l’intéressé le trouve au bout du jardin. Le pôle de Bordeaux-Aquitaine qui a déjà vu passer quelques talents comme Jérôme Fernandez, O’brian Nyateu, Jordan Camarero, Johannes Marescot ou plus récemment Julien Bos, l’accueille à bras ouverts. « Je l’ai vu débarquer du côté de Talence en 2013, se souvient Patrick Passemard, le patron de la structure. Il était déjà assez grand mais encore un enfant. Mais j’ai trouvé quelqu’un de déterminé  et constamment en demande de s’entraîner. De mon côté, j’avais quand même envie de le freiner, de le mettre au repos par rapport au fait qu’il grandissait. » Pour le physique, Hugo a de qui tenir. Papa dépasse les 2 mètres et n’est jamais descendu en-deça du quintal. Taille du fiston: 2.06 m, poids de forme: 103 kg. Une morphologie qui aurait du l’ancrer sur la base arrière. L’aiguillage est tout autre, il sera pivot, cassant les codes et l’archétype du poste. «Il a notamment beaucoup progressé au niveau de l’adresse, témoigne le formateur bordelais. Il est d’une mobilité impressionnante pour un joueur de ce gabarit-là. Il va vite dans les espaces restreints, c’est ce qui fait sa force et ce qui pourra à termes, le faire aller plus haut. » Le gamin est d’un calme olympien, constamment à l’écoute du moindre conseil.  En phase de rééquilibration au niveau des épaules durant l’année 2016, son éclosion est pourtant tardive.


                    Patrick Passemard (à gauche) complice de Pascal Bourgeais en France Jeunes 

Au club de Bruges (Gironde) où il évolue, Hugo Brouzet apprend la patience pour mieux rebondir. L’équipe de France Jeunes n’est plus très loin. «Je suis arrivé sur la pointe des pieds. C’est vrai que j’appréhendais un peu car je savais ce qu’ils avaient vécu ensemble. Lors du 1er stage, ce n’était pas une revue d’effectif, j’étais le seul nouveau. Ce que je ne savais pas encore c’est que j’allais tomber sur des gars exceptionnels, au contact desquels, il est impossible de ne pas s’intégrer. » Début janvier 2017 face à la Russie, le Bordelais endosse pour la 1ère fois avec les moins de 19 ans, le maillot tricolore et frisonne aux premières intonations de l’hymne national. « Des histoires sur ce maillot, c’est sûr, j’en ai entendues beaucoup grâce surtout à mon père. Cela m’a permis de garder une certaine humilité dans le processus à suivre pour pouvoir le porter. On m’a toujours mis en tête que ce maillot se méritait et qu’à chaque fois, il fallait tout donner. Quand je chante la "Marseillaise" avant le match, je pense à ma famille. En plus, ils sont souvent dans les tribunes » Dès mardi, c’est à distance que cette même famille suivra les performances de l’aîné de la fratrie. A 4600 kilomètres de Tbilissi où se déroule le championnat du Monde et où la France, championne d’Europe en titre, aura un rang à tenir et une réelle carte à jouer. « C’est vrai mais il ne faut pas que cela nous pénalise. On est conscients qu’on a des devoirs et qu’on sera attendu comme l’équipe à abattre. Il faut se servir de ça pour encore plus surprendre l’adversaire et montrer qu’on a su encore progresser. » Avant même l'épilogue de l'aventure géorgienne, l’année 2017 est d’ores et déjà gravée dans les bons souvenirs handballistiques d’Hugo Brouzet. L’apprentissage chez les Bleus, la 1ère compétition internationale, la rupture avec une certaine routine quotidienne. Après le Mondial, il franchira un nouveau palier, un peu plus loin des siens en intègrant le centre de formation du Chambéry Savoie Mont-Blanc Handball.


                                              Robin Dourte, Hugo Brouzet, Jonathan Mapu

Les trois "Rapetou" de la boîte tricolore

Qui connait Eric Quintin, sait que le Marseillais a horreur du vide et du conformisme. "Barjot" un jour, "Barjot" toujours... et le patron de l’équipe de France des moins de 19 ans n’a jamais rechigné à tenter des coups et surtout associer des joueurs qui par leur morphologie pouvaient sembler à l’opposé.

Sur le poste de pivot, il était naturel que "Riquet" fasse tout d'abord confiance à Jonathan Mapu. Fin 2016, le joueur de St Raphaël a tenu sa place dans le groupe pro de Joël Da Silva privé de Garain et Lynggaard blessés. Le Polynésien d’origine au gabarit intéressant (1.82 – 102 kg) est sorti de l’incubateur varois, promis à un bel avenir. Pour cette nouvelle campagne en Géorgie, il devra se passer de son partenaire habituel, le Montpelliérain Antoine Jonnier, blessé à l'épaule. Il retrouve deux partenaires aux mensurations singulières pour le poste. D’un côté Hugo Brouzet (2.06 – 103 kg), de l’autre Robin Dourte  (2.07 – 105 kg).

Il y a un an, le Messin Robin Dourte, pensionnaire du pôle espoir de Lorraine a été recruté par le centre de formation du PSG handball. Son ambition déclarée « frapper à la porte de l’équipe pro le plus rapidement possible » en dit long sur sa volonté de progresser. C’est sur cette complémentarité entre ses trois pépites qu’Eric Quintin compte bien dérouter plus d’un adversaire.  « Je pense qu’en France, on n’a jamais eu de tels profils (de plus de 2 m) assez originaux sur ce poste. En défense, cela colle plutôt bien avec notre 1-5 de zone. Avec "Jo", il y a une vraie variation de styles. Ils s’entendent très bien et Mathieu Lanfranchi (qui a apporté sa contribution sur le stage de St Malo) a créé une saine émulation et un partage des sensations entre eux. Et Mapu tient très bien son rôle de leader. »  Mise en pratique dès ce mardi face au Bahrein (10h locales, 8h françaises). Face à un adversaire qui au cours de sa préparation a battu l’Argentine, l’Autriche et la Roumanie avant de prendre la leçon contre l’Espagne, l’équipe de France aura besoin de tous ses atouts.

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