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LFH : un demi-tour de France

LBE

mercredi 22 août 2018 - © Laurent Hoppe

 23 min 22 de lecture

Présentation de la saison 2018-2019 (1/2)

Le championnat de France féminin reprend mercredi prochain. Il est très attendu, autant pour le retour de plusieurs championnes du monde dans l'Hexagone que pour la succession de Metz, plus convoitée et ouverte que jamais. Dans le premier volet de notre panorama des douze clubs, zooms sur six candidats qui au maintien (le promu amandinois, Bourg-de-Péage, Dijon), qui à la phase finale (Paris, Nice, Chambray).


Saint-Amand et Bourg-de-Péage : l’élève et son modèle
Le Nord n’a plus eu d’équipe féminine d’élite depuis Béthune, à la fin des années 90. Le vide géographique, extensible à tout le territoire des Hauts-de-France, est comblé. Vainqueur de son concours de « VAPotage » avec Celles-sur-Belle, Saint-Amand-les-Eaux (3ème de D2) effectuera ce 29 août, à domicile contre Chambray-les-Tours, son baptême dans le Top 12 français. Sous la férule de Florence Sauval, le promu conserve une majorité d’architectes de l’accession (dont la demi-centre-buteuse Marion Malina et l'arrière internationale U20 Claire Vautier, notre photo de tête) et s’adjoint des recrues estampillées LFH : Manon le Bihan (championne 2010 avec Toulon, 2012 avec Arvor) à l’aile droite, Eloïse Dewez (ex-Dijon) au pivot, et Hadja Cissé (Fleury, Nice), revenue de son détour norvégien.


L’exemple à suivre pour les Amandinoises vient peut-être de la vallée du Rhône. Bourg-de-Péage, dépucelé en 2017, a survécu à sept défaites consécutives en entrée, pour échouer à un point des quarts de finale, et finalement s’en sortir à la dernière journée de la poule de maintien. « On est encore calibrés pour jouer le play-down, raisonne l’entraîneur Camille Comte (photo ci-dessus) à l’aube de l’an II. Les outsiders et le ventre mou se sont plus renforcés que nous. On est partis dans une lutte à trois, avec Saint-Amand et Dijon. J’aimerais qu’on arrive à montrer qu’on est le meilleur des petits. Finir dixièmes serait une réussite. » Modèle de stabilité, l’effectif drômois n’a doublé que le poste d’arrière droit, avec Anette Hansen (Nantes) en complément de Cindy Champion.


Dijon et (Issy) Paris : les « renommés »
Ne l’appelez plus CDB, mais JDA. Les trois mêmes initiales (celles de Jeanne d’Arc) que le club de basket. Il n’y a pas de hasard, le président des deux entités dijonnaises est une seule et même personne, Thierry Degorce. « En tant que joueuses, on ne voit pas de différence. On verra sur le long terme », observe Déborah Kpodar (photo ci-dessous). Au sortir d’un exercice 2017-2018 infernal, et l'adjectif est faible (blessures de longue durée, retrait de points), l’ensemble bourguignon aspire à recouvrer la sérénité. « On va se servir de ce qui s’est passé pour repartir plus fortes, ne pas reproduire les mêmes erreurs, lance l’ancienne Messine. On va essayer de faire une saison complète, avec une équipe complète. » Celle-ci a perdu plusieurs pièces maîtresses (Terzi, Skolkova), mais voit Léna Le Borgne revenir de blessure, et Julie Dazet s'installer sur la base arrière.



Le rebranding s’est donc propagé à l’Ile-de-France. On jouera toujours en Première Division à Issy-les-Moulineaux (dès l’ouverture, pour la réception de Fleury-les-Aubrais), mais dorénavant, les coéquipières d’Océane Sercien-Ugolin porteront l’écusson Paris 92. « L’appellation Issy/Paris était peut-être un peu floue dans la tête des sponsors et du grand public. Là, c’est clair », avance l’arrière droit. En lice dès le premier tour de la Coupe EHF (8 et 9 septembre, au Metalurg Skopje), les joueuses de la capitale semblent confrontées à la quadrature du cercle : demeurer au premier plan, dans un environnement toujours plus concurrentiel - on y reviendra au prochain épisode - sans Loïs Abbingh ni Silje Solberg, parties à l’étranger. « Avec la densification du championnat, on ne peut pas être sûres d’être dans le Top 3. Notre objectif principal est bien évidemment de faire les play-offs, à la meilleure position possible. On a les moyens de faire quelque chose, en étant solidaires et en travaillant ensemble ».


Nice et Chambray : faux modestes ?
Soucieux d’accroître le pouvoir offensif de Nice, Marjan Kolev a jeté son dévolu sur « des buteuses confirmées, qui connaissent la LFH. » Mélissa Agathe (4ème meilleure marqueuse de la saison passée, avec Fleury), Martina Skolkova (Dijon, 7ème) et Djénéba Tandjan (Toulon, 14ème) collaient parfaitement au profil. « Pour le staff, c’était plus facile de les intégrer », argue le coach macédonien. En compagnie des taulières Carmen Martin et Ehsan Abdelmalek (photo ci-dessous), d'une formation locale prenant du galon (Jannéla Blonbou, premier contrat pro), le trio a les compétences requises pour tenter de faire mieux que quatrième en phase classique, et sixième en bout de course. « On attend un jeu plus rapide, plus de créativité sur la base arrière, de la combativité », énumère Kolev. Première évaluation à Nantes, briseur de la dynamique de l’OGCN en avril dernier, en quart de finale (22-23, 19-19). « Un vrai test, avant d’attaquer une série de matches contre des concurrents directs. On va s'appuyer sur nos valeurs pour faire une bonne saison, et espérer d'abord se qualifier pour les play-offs. » Seulement ?


Chambray-les-Tours rencontrera Nice assez tôt. Dès la troisième journée (8 septembre). La formation d’Indre-et-Loire a d’ailleurs fait l’essentiel de son marché sur la Côte d’Azur. Elle a enrôlé Marie François, Mathilde Nicollet et Caroline Valente. Cette dernière succédera à Constance Mauny, l’ailière gauche championne d’Europe juniors, partie s’émanciper à Brest. Le CTHB mise aussi sur une arrière gauche du Vardar Skopje, Teodora Keramicheva (22 ans), afin de surmonter le départ à Nantes de Vanessa Boutrouille. « Dans un premier temps, on va essayer d'accrocher les play-offs », suggère Camille Asperges. La pivot sait néanmoins que pour se qualifier une troisième fois de suite, « il faudra batailler. » Car, développe sans surprise son entraîneur Guillaume Marquès, « les huit premières places seront chères. Il n’y aura pas de match facile, pas de marge pour calculer. Ce sera primordial de bien commencer à Saint-Amand. » « La victoire sera impérative », appuie l'ex-Nîmoise.


La première journée (mercredi 29 août)
Bourg-de-Péage - Brest (20 h)
Paris 92 - Fleury-les-Aubrais (20 h)
Saint-Amand-les-Eaux - Chambray-les-Tours (20 h)
Dijon - Besançon (20h30)
Metz - Toulon (20h30, beIN Sports 1)
Nantes - Nice (20h30)


A suivre : Toulon et Fleury-les-Aubrais, les cartes bleues ; Nantes et Besançon, les gros outsiders ; Brest et Metz, le jeu de pouvoir...

LFH : un demi-tour de France 

LBE

mercredi 22 août 2018 - © Laurent Hoppe

 23 min 22 de lecture

Présentation de la saison 2018-2019 (1/2)

Le championnat de France féminin reprend mercredi prochain. Il est très attendu, autant pour le retour de plusieurs championnes du monde dans l'Hexagone que pour la succession de Metz, plus convoitée et ouverte que jamais. Dans le premier volet de notre panorama des douze clubs, zooms sur six candidats qui au maintien (le promu amandinois, Bourg-de-Péage, Dijon), qui à la phase finale (Paris, Nice, Chambray).


Saint-Amand et Bourg-de-Péage : l’élève et son modèle
Le Nord n’a plus eu d’équipe féminine d’élite depuis Béthune, à la fin des années 90. Le vide géographique, extensible à tout le territoire des Hauts-de-France, est comblé. Vainqueur de son concours de « VAPotage » avec Celles-sur-Belle, Saint-Amand-les-Eaux (3ème de D2) effectuera ce 29 août, à domicile contre Chambray-les-Tours, son baptême dans le Top 12 français. Sous la férule de Florence Sauval, le promu conserve une majorité d’architectes de l’accession (dont la demi-centre-buteuse Marion Malina et l'arrière internationale U20 Claire Vautier, notre photo de tête) et s’adjoint des recrues estampillées LFH : Manon le Bihan (championne 2010 avec Toulon, 2012 avec Arvor) à l’aile droite, Eloïse Dewez (ex-Dijon) au pivot, et Hadja Cissé (Fleury, Nice), revenue de son détour norvégien.


L’exemple à suivre pour les Amandinoises vient peut-être de la vallée du Rhône. Bourg-de-Péage, dépucelé en 2017, a survécu à sept défaites consécutives en entrée, pour échouer à un point des quarts de finale, et finalement s’en sortir à la dernière journée de la poule de maintien. « On est encore calibrés pour jouer le play-down, raisonne l’entraîneur Camille Comte (photo ci-dessus) à l’aube de l’an II. Les outsiders et le ventre mou se sont plus renforcés que nous. On est partis dans une lutte à trois, avec Saint-Amand et Dijon. J’aimerais qu’on arrive à montrer qu’on est le meilleur des petits. Finir dixièmes serait une réussite. » Modèle de stabilité, l’effectif drômois n’a doublé que le poste d’arrière droit, avec Anette Hansen (Nantes) en complément de Cindy Champion.


Dijon et (Issy) Paris : les « renommés »
Ne l’appelez plus CDB, mais JDA. Les trois mêmes initiales (celles de Jeanne d’Arc) que le club de basket. Il n’y a pas de hasard, le président des deux entités dijonnaises est une seule et même personne, Thierry Degorce. « En tant que joueuses, on ne voit pas de différence. On verra sur le long terme », observe Déborah Kpodar (photo ci-dessous). Au sortir d’un exercice 2017-2018 infernal, et l'adjectif est faible (blessures de longue durée, retrait de points), l’ensemble bourguignon aspire à recouvrer la sérénité. « On va se servir de ce qui s’est passé pour repartir plus fortes, ne pas reproduire les mêmes erreurs, lance l’ancienne Messine. On va essayer de faire une saison complète, avec une équipe complète. » Celle-ci a perdu plusieurs pièces maîtresses (Terzi, Skolkova), mais voit Léna Le Borgne revenir de blessure, et Julie Dazet s'installer sur la base arrière.



Le rebranding s’est donc propagé à l’Ile-de-France. On jouera toujours en Première Division à Issy-les-Moulineaux (dès l’ouverture, pour la réception de Fleury-les-Aubrais), mais dorénavant, les coéquipières d’Océane Sercien-Ugolin porteront l’écusson Paris 92. « L’appellation Issy/Paris était peut-être un peu floue dans la tête des sponsors et du grand public. Là, c’est clair », avance l’arrière droit. En lice dès le premier tour de la Coupe EHF (8 et 9 septembre, au Metalurg Skopje), les joueuses de la capitale semblent confrontées à la quadrature du cercle : demeurer au premier plan, dans un environnement toujours plus concurrentiel - on y reviendra au prochain épisode - sans Loïs Abbingh ni Silje Solberg, parties à l’étranger. « Avec la densification du championnat, on ne peut pas être sûres d’être dans le Top 3. Notre objectif principal est bien évidemment de faire les play-offs, à la meilleure position possible. On a les moyens de faire quelque chose, en étant solidaires et en travaillant ensemble ».


Nice et Chambray : faux modestes ?
Soucieux d’accroître le pouvoir offensif de Nice, Marjan Kolev a jeté son dévolu sur « des buteuses confirmées, qui connaissent la LFH. » Mélissa Agathe (4ème meilleure marqueuse de la saison passée, avec Fleury), Martina Skolkova (Dijon, 7ème) et Djénéba Tandjan (Toulon, 14ème) collaient parfaitement au profil. « Pour le staff, c’était plus facile de les intégrer », argue le coach macédonien. En compagnie des taulières Carmen Martin et Ehsan Abdelmalek (photo ci-dessous), d'une formation locale prenant du galon (Jannéla Blonbou, premier contrat pro), le trio a les compétences requises pour tenter de faire mieux que quatrième en phase classique, et sixième en bout de course. « On attend un jeu plus rapide, plus de créativité sur la base arrière, de la combativité », énumère Kolev. Première évaluation à Nantes, briseur de la dynamique de l’OGCN en avril dernier, en quart de finale (22-23, 19-19). « Un vrai test, avant d’attaquer une série de matches contre des concurrents directs. On va s'appuyer sur nos valeurs pour faire une bonne saison, et espérer d'abord se qualifier pour les play-offs. » Seulement ?


Chambray-les-Tours rencontrera Nice assez tôt. Dès la troisième journée (8 septembre). La formation d’Indre-et-Loire a d’ailleurs fait l’essentiel de son marché sur la Côte d’Azur. Elle a enrôlé Marie François, Mathilde Nicollet et Caroline Valente. Cette dernière succédera à Constance Mauny, l’ailière gauche championne d’Europe juniors, partie s’émanciper à Brest. Le CTHB mise aussi sur une arrière gauche du Vardar Skopje, Teodora Keramicheva (22 ans), afin de surmonter le départ à Nantes de Vanessa Boutrouille. « Dans un premier temps, on va essayer d'accrocher les play-offs », suggère Camille Asperges. La pivot sait néanmoins que pour se qualifier une troisième fois de suite, « il faudra batailler. » Car, développe sans surprise son entraîneur Guillaume Marquès, « les huit premières places seront chères. Il n’y aura pas de match facile, pas de marge pour calculer. Ce sera primordial de bien commencer à Saint-Amand. » « La victoire sera impérative », appuie l'ex-Nîmoise.


La première journée (mercredi 29 août)
Bourg-de-Péage - Brest (20 h)
Paris 92 - Fleury-les-Aubrais (20 h)
Saint-Amand-les-Eaux - Chambray-les-Tours (20 h)
Dijon - Besançon (20h30)
Metz - Toulon (20h30, beIN Sports 1)
Nantes - Nice (20h30)


A suivre : Toulon et Fleury-les-Aubrais, les cartes bleues ; Nantes et Besançon, les gros outsiders ; Brest et Metz, le jeu de pouvoir...