Premier match à la maison et premier échec pour le champion d’Europe. Dans un Bougnol qui ressemblait à une étuve, le Vardar a été plus malin, plus constant, moins dispendieux en ballons et surtout plus solide en défense avec un Dejan Milosavljev en fusion dans ses buts. Montpellier n’a pas eu les ressources pour enflammer le match, fatiguer un groupe aux rotations moins nombreuses et surtout la lucidité pour résoudre l’équation du jeune gardien du Vardar.
On a assez vite senti que Montpellier n’était pas dans un soir extraordinaire. D’entrée de match quasiment, l’attaque a manqué de vivacité, de percussion, bref de courses vers le but et pas forcément vers le central où le duo Kristopans – Moraes les attendait de pied ferme. Alors on est vite parti dans un match comme les aime le Vardar ! Dur, âpre, sans trop de rythme et avec du combat dans tous les coins du terrain. Montpellier va mettre un moment à se mettre en mode guerrier, on va même dire que ce mode guerrier qui avait fait du MHB un champion d’Europe victorieux du Barca, Nantes, Flensburg et ce même Vardar, mais encore plus armé, les Héraultais ne vont jamais trop le trouver. C’est le constat que fera Vincent Gérard à la fin du match, que l’équipe avait sans doute oublié quels sont les efforts et la combativité qu’il faut mettre à ce niveau de compétition pour s'en sortir. Mais même sans ce plus, ce supplément d’âme, Montpellier a eu les armes pour se sortir du guêpier macédonien. En fait ils ont surtout les munitions. Mais un homme s’est chargé de rendre aphone une bonne partie de la cohorte héraultais. Un certain Dejan Milosavljev, Serbe de son état, 22 ans au compteur et protégé d’un autre Dejan, mais mythique celui-là, un certain Peric qui est son entraîneur et son mentor. Les 16 arrêts du bonhomme vont tous peser énormément. Mais ce qui va sans perdre Montpellier, c’est sans doute cette attente qu’on eu les joueurs de voir le Vardar s’écrouler physiquement par manque de rotations.
Sauf que pour épuiser les hommes de Garcia Parrondo, il aurait fallu beaucoup plus emballer le match et ne perdre cette floppée de ballons (16). Alors, là, oui, les 35°, la chaleur étouffante d’un Bougnol sur assistance respiratoire aurait pu jouer un rôle majeur. Mais le coach du Vardar va parfaitement gérer ses hommes forts, comme un Borozan surpuissant qui va gagner quelques minutes de repos en seconde période pour revenir tout fracasser, les buts et les espoirs montpelliérains en fin de match. Même Ivan Cupic, avec sa bonne surcharge pondérale, a déroulé une seconde période impeccable et a fini par signer un 6/6 dont 3 7 mètres qui vont crucifier le MHB. Mais si le Vardar a joué son match à la quasi perfection, le fait que Diego Simonet n’ai pas mis les pieds sur le terrain en seconde période a joué un rôle majeur. Touché, le meneur argentin a énormément manqué pour mettre de la vie dans une animation offensive qui en manquait dramatiquement par moment. Un Vardar solide et malin, un MHB pas dans le bon tempo, il n’en fallait pas plus pour que la fin de match soit un petit calvaire pour les hommes de Patrice Canayer qui pourtant à un moment de la seconde période, avaient eu de quoi enfin mettre le feu au terrain. Mais les arrêts de Vincent Gérard, un Valentin Porte qui va mettre la tête là où cela fait mal et un Vid Kavticnik « soyeux » à la finition ne vont pas permettre aux autres de se faire tirer vers le haut.
Commencer cette poule de la mort par une défaite à la maison, voilà la mauvaise affaire du jour pour le MHB. Et quand on sait que la semaine prochaine il va falloir aller défier Meshkov Brest en Biélorussie, alors qu’ils viennent de gagner à Kristianstad, Montpellier a intérêt à ne pas bisser trop souvent des matches comme celui d’aujourd’hui.
En marge du match, Michael Guigou a donné des nouvelles au micro de BeIN Sports : « Je vais bien, dans 10 jours je vais retrouver les terrains d’entrainements. Valentin est maintenant capitaine, ce sont des choses imposées, les choses sont comme ça… Mais comme il y a beaucoup de joueurs avec beaucoup d’expérience, les choses sont partagées à ce niveau. Je suis toujours là, je me concentre sur le terrain pour apporter plus sur le terrain d’ici 2 à 3 semaines. Je veux aller à Tokyo, c’est pour cela que je me suis fait opérer du genou, je suis toujours très ambitieux et je donne le maximum pour revenir, c’est ma dernière année de contrat mais je veux continuer à jouer pour tenter de jouer les JO de 2022. »
A Montpellier, Palais des Sports Réné Bougnol
Le samedi 15 septembre à 17h30
Montpellier HB : Vardar Skopje : 24 - 27 (Mi-temps : 11-12)
3 000 spectateurs
Arbitres : MM Michal Badura et Jaroslav Ondogrecula (Slovaquie)
Délégué : MM Antonio Goulao (Portugal)
Evolution du score : 4-3 5°, 5-6 10°, 6-6 15°, 9-9 20°, 10-9 25°, 11-12 MT - 13-16 35°, 16-18 40°, 19-20 45°, 22-23 50°, 23-25 55°, 24-27 FT.
Le diaporama photos du match par Patrick Davignon