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Metz change, mais pas trop

LBE

vendredi 21 août 2015 - © Laurent Hoppe

 6 min 30 de lecture

Notre tour de France de la LFH (8/10).
A Metz, la perte du titre de champion a éclipsé la victoire en Coupe de France et un parcours correct en Ligue des Champions (tour principal). Cette saison, les Mosellanes briguent toujours une vingtième couronne nationale. Un collectif largement renouvelé tentera de se réinstaller au sommet.

 
Une colonne départs aussi remplie, Metz n’en avait plus connu depuis 2012. A l’époque, une demi-douzaine de joueuses avait quitté la maison jaune et bleue, Pineau et Leynaud en tête. En cet an V après la jupette, la vague est plus puissante. Elle a emporté huit éléments : Yvette Broch a rejoint les « Györ-lactiques », Gonzalez Ortega (Siofok) et Liscevic (Vac) des écuries hongroises de second plan, Mendy escompte se relancer à Nîmes... Autant de visages qui s’affichent toujours, taille XXL, à l’entrée des Arènes. La bâche déployée en début de saison dernière a pris un coup de vieux…

Un parfum de changement de cycle se répand chez le détenteur de la Coupe de France. Jérémy Roussel, qui aborde sa deuxième saison en Lorraine, dément. « Les bouleversements ne sont pas si nombreux que ça, affirme-t-il. Il y a eu du mouvement, mais l’essentiel des joueuses que l’on souhaitait garder est resté. » En premier lieu, les internationales françaises (Glauser, Kanto, Zaadi), appelées à concilier intérêts du club et de la patrie tout au long d’une saison préolympique. Côté droit, la Néerlandaise Ailly Luciano conserve sa prérogative de détrousseuse de ballons, la Slovène Ana Gros (4ème meilleure buteuse de LFH en phase classique, 10ème en Ligue des Champions) celle de phare de la base arrière.

De nouvelles cadres pourraient apparaître à court terme. Afin de restaurer un leadership national confisqué par la chasuble de Doungou Camara (*) et les Fleuryssoises, Metz a jeté son dévolu sur « des joueuses confirmées, qui n’ont pas forcément un palmarès énorme » suggère l’entraîneur. Certaines l’ont ouvert, comme la gardienne monténégrine Marina Rajcic (22 ans ce lundi), championne d’Europe 2012, ou les ex-Miossaises Lévêque et Maubon, lauréates de la Challenge Cup en mai dernier. Camille Aoustin, repérée à Nantes, pas encore. Dénominateur commun des six recrues : « elles ont faim de titres ».

Selon la formule consacrée, jusqu’à présent, les greffes ont l’air de prendre. Xenia Smits a déjà fait entrevoir le potentiel de son bras droit, Sladjana Pop-Lazic s’installe au pivot. « On n’est pas en retard dans la préparation, poursuit Jérémy Roussel. L’essentiel de notre jeu est en place. Tous ces a priori positifs méritent d’être questionnés à travers la vraie compétition ». Bien plus que des rencontres amicales contre des équipes de Bundesliga, « le vrai révélateur sera le premier match », dimanche prochain contre l’Union girondine. A moins que ça ne soit le deuxième, sur les terres du champion loiretain…

S’il affuble volontiers ce dernier de l’étiquette de favori, Metz veut toujours se faire entendre dans la course au titre. Tradition oblige. Depuis le doublé de Gagny (1991-92), les Mosellanes n’ont jamais abandonné le pouvoir plus d’une saison. « Tout jouer à fond, aller chercher un ou plusieurs titres, c’est l’ADN du club, approuve le technicien. Maintenant, je le répète, le championnat s’est encore densifié. Il est excessivement homogène, donc excessivement excitant. On fait partie d’un groupe de quatre, cinq équipes qui peuvent prétendre bousculer Fleury. ».
 
(*) la joueuse d’Issy-Paris avait scellé l’élimination de Metz en demi-finale retour des derniers play-offs (33-27, 21-27, buts à l’extérieur pris en compte).

L'interview...

Tamara Horacek revient « crescendo »

La saison 2014-2015 de l'internationale juniors messine s'est arrêtée dès le 25 octobre, jour de fête européenne contre Baia Mare (34-24). Car le surlendemain, le ligament croisé de son genou droit allait lâcher à l'entraînement. Dix mois après la mésaventure, c'est une demi-centre enjouée, impatiente de renouer avec l'intensité des matches à enjeu, qui s'exprime.

Ces neuf mois sans hand, jusqu'à la reprise mi-juillet, vous ont-ils paru interminables ?
Quand tu as l'habitude de t'entraîner tous les jours, et que tu dois couper d'un coup, c'est sûr que ça devient long. Quand on est écarté des terrains, on ne peut pas aider le groupe alors qu'on en fait partie. On se sent coupable de rien pouvoir faire. Quand tu reprends le terrain, tu as envie de combler un manque. Cette épreuve aide à se renforcer mentalement pour plus tard.

Est-il évident de réintégrer un collectif autant remanié d'une saison à l'autre ?
C'est dur. Il faut se refaire une place, connaître les joueuses. Comprendre le projet de jeu, aussi, même s'il n'a pas beaucoup changé. Il faut reprendre confiance dans le genou, avoir confiance dans le jeu (rires).

Après cinq semaines de préparation et de matchs amicaux, estimez-vous avoir recouvert 100 % de vos aptitudes ?
Je suis toute proche. Je réfléchis encore avant de faire certaines choses, à cause du genou. De temps en temps, je commence à réfléchir alors qu'il ne le faudrait pas. Mais petit à petit, ça va revenir. Il faut y aller crescendo.

Pour vous, pour le club, à quoi ressemblerait une saison réussie ?
(Spontanément) Gagner le vingtième titre. On veut tout gagner, mais c'est le plus important. Une Coupe d'Europe, ce ne serait pas mal non plus. Ce qui s'est passé la saison dernière va nous aider à gérer le rythme, à battre des équipes dans les moments durs.

Le chiffre : 14
La capitaine du Metz Handball, Nina Kanto (32 ans), a effectué en juillet dernier sa... 14e rentrée avec le club mosellan. Arrivée en 2001 en provenance de la région parisienne, la pivot internationale n'a loupé qu'une reprise, en 2009, alors qu'elle était enceinte. Sera-ce sa dernière saison? Réponse d'ici quelques mois.

Le feuilleton : Mais où est passée Paule Baudouin?
C'est le feuilleton de l'été, celui sur lequel tout le monde (et surtout n'importe qui) a donné son avis. Paule Baudouin, 30 ans, est encore sous contrat pour une saison avec Metz. Mais l'ailière gauche internationale avait trouvé un point de chute, a priori au Havre, qui arrangeait tout le monde, alors que les deux parties semblaient être arrivées au bout de leur aventure commune. Manque de chance, les Normandes sont descendues. Et "Poly" est toujours là...

Entre temps, le club avait recruté deux ailières gauches (Maubon et Aoustin) et ne comptait plus sur la vice-championne du monde 2009 et 2011. Jérémy Roussel, le coach, a donc décidé de l'envoyer avec la N1, au moins temporairement. Baudouin s'en est plaint dans une lettre ouverte, qui n'a pour l'instant rien changé puisqu'elle a joué son premier match amical avec la réserve cette semaine. Interrogé par HandZone, Jérémy Roussel affirme qu'il campe sur ses positions. "Je fais ce métier avec des convictions solides", répète t-il. La situation n'est donc pas prête de bouger...

Pierre Menjot

La préparation de Metz :
Metz – Leverkusen (D1 allemande), 25-17
Metz – Buxtehuder (D1 allemande), 29-29 puis 24-20
Metz – Dortmund (D1 allemande), 33-20
Metz – Dijon, 34-24
Metz – Goppingen (D1 allemande), 30-28
Metz – Metzingen (D1 allemande), 29-38
Metz – Bietigheim (D1 allemande), 32-21
Metz – Besançon, 31-19
1e journée de LFH : Metz – UMBB
Le calendrier complet en cliquant ici.

Les recrues de Metz, de g. à d. : Aoustin (AlG), Rajcic (GB), Smits (ArG), Maubon (AlG), Pop-Lazic (Pvt), Lévêque (ArG).

Déjà visités : 
« Besançon, Raphaëlle Tervel pose sa patte »
« Dijon veut grandir plus vite » 
« L'UMBB veut surprendre encore »
« Toulon, opération redécollage »
« Nantes, toujours aussi bon élève ? »
« A Nîmes, il ne manque plus qu'un titre »
« L'aiglon niçois fait son trou »

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à... Paris.

A Metz,

Metz change, mais pas trop 

LBE

vendredi 21 août 2015 - © Laurent Hoppe

 6 min 30 de lecture

Notre tour de France de la LFH (8/10).
A Metz, la perte du titre de champion a éclipsé la victoire en Coupe de France et un parcours correct en Ligue des Champions (tour principal). Cette saison, les Mosellanes briguent toujours une vingtième couronne nationale. Un collectif largement renouvelé tentera de se réinstaller au sommet.

 
Une colonne départs aussi remplie, Metz n’en avait plus connu depuis 2012. A l’époque, une demi-douzaine de joueuses avait quitté la maison jaune et bleue, Pineau et Leynaud en tête. En cet an V après la jupette, la vague est plus puissante. Elle a emporté huit éléments : Yvette Broch a rejoint les « Györ-lactiques », Gonzalez Ortega (Siofok) et Liscevic (Vac) des écuries hongroises de second plan, Mendy escompte se relancer à Nîmes... Autant de visages qui s’affichent toujours, taille XXL, à l’entrée des Arènes. La bâche déployée en début de saison dernière a pris un coup de vieux…

Un parfum de changement de cycle se répand chez le détenteur de la Coupe de France. Jérémy Roussel, qui aborde sa deuxième saison en Lorraine, dément. « Les bouleversements ne sont pas si nombreux que ça, affirme-t-il. Il y a eu du mouvement, mais l’essentiel des joueuses que l’on souhaitait garder est resté. » En premier lieu, les internationales françaises (Glauser, Kanto, Zaadi), appelées à concilier intérêts du club et de la patrie tout au long d’une saison préolympique. Côté droit, la Néerlandaise Ailly Luciano conserve sa prérogative de détrousseuse de ballons, la Slovène Ana Gros (4ème meilleure buteuse de LFH en phase classique, 10ème en Ligue des Champions) celle de phare de la base arrière.

De nouvelles cadres pourraient apparaître à court terme. Afin de restaurer un leadership national confisqué par la chasuble de Doungou Camara (*) et les Fleuryssoises, Metz a jeté son dévolu sur « des joueuses confirmées, qui n’ont pas forcément un palmarès énorme » suggère l’entraîneur. Certaines l’ont ouvert, comme la gardienne monténégrine Marina Rajcic (22 ans ce lundi), championne d’Europe 2012, ou les ex-Miossaises Lévêque et Maubon, lauréates de la Challenge Cup en mai dernier. Camille Aoustin, repérée à Nantes, pas encore. Dénominateur commun des six recrues : « elles ont faim de titres ».

Selon la formule consacrée, jusqu’à présent, les greffes ont l’air de prendre. Xenia Smits a déjà fait entrevoir le potentiel de son bras droit, Sladjana Pop-Lazic s’installe au pivot. « On n’est pas en retard dans la préparation, poursuit Jérémy Roussel. L’essentiel de notre jeu est en place. Tous ces a priori positifs méritent d’être questionnés à travers la vraie compétition ». Bien plus que des rencontres amicales contre des équipes de Bundesliga, « le vrai révélateur sera le premier match », dimanche prochain contre l’Union girondine. A moins que ça ne soit le deuxième, sur les terres du champion loiretain…

S’il affuble volontiers ce dernier de l’étiquette de favori, Metz veut toujours se faire entendre dans la course au titre. Tradition oblige. Depuis le doublé de Gagny (1991-92), les Mosellanes n’ont jamais abandonné le pouvoir plus d’une saison. « Tout jouer à fond, aller chercher un ou plusieurs titres, c’est l’ADN du club, approuve le technicien. Maintenant, je le répète, le championnat s’est encore densifié. Il est excessivement homogène, donc excessivement excitant. On fait partie d’un groupe de quatre, cinq équipes qui peuvent prétendre bousculer Fleury. ».
 
(*) la joueuse d’Issy-Paris avait scellé l’élimination de Metz en demi-finale retour des derniers play-offs (33-27, 21-27, buts à l’extérieur pris en compte).

L'interview...

Tamara Horacek revient « crescendo »

La saison 2014-2015 de l'internationale juniors messine s'est arrêtée dès le 25 octobre, jour de fête européenne contre Baia Mare (34-24). Car le surlendemain, le ligament croisé de son genou droit allait lâcher à l'entraînement. Dix mois après la mésaventure, c'est une demi-centre enjouée, impatiente de renouer avec l'intensité des matches à enjeu, qui s'exprime.

Ces neuf mois sans hand, jusqu'à la reprise mi-juillet, vous ont-ils paru interminables ?
Quand tu as l'habitude de t'entraîner tous les jours, et que tu dois couper d'un coup, c'est sûr que ça devient long. Quand on est écarté des terrains, on ne peut pas aider le groupe alors qu'on en fait partie. On se sent coupable de rien pouvoir faire. Quand tu reprends le terrain, tu as envie de combler un manque. Cette épreuve aide à se renforcer mentalement pour plus tard.

Est-il évident de réintégrer un collectif autant remanié d'une saison à l'autre ?
C'est dur. Il faut se refaire une place, connaître les joueuses. Comprendre le projet de jeu, aussi, même s'il n'a pas beaucoup changé. Il faut reprendre confiance dans le genou, avoir confiance dans le jeu (rires).

Après cinq semaines de préparation et de matchs amicaux, estimez-vous avoir recouvert 100 % de vos aptitudes ?
Je suis toute proche. Je réfléchis encore avant de faire certaines choses, à cause du genou. De temps en temps, je commence à réfléchir alors qu'il ne le faudrait pas. Mais petit à petit, ça va revenir. Il faut y aller crescendo.

Pour vous, pour le club, à quoi ressemblerait une saison réussie ?
(Spontanément) Gagner le vingtième titre. On veut tout gagner, mais c'est le plus important. Une Coupe d'Europe, ce ne serait pas mal non plus. Ce qui s'est passé la saison dernière va nous aider à gérer le rythme, à battre des équipes dans les moments durs.

Le chiffre : 14
La capitaine du Metz Handball, Nina Kanto (32 ans), a effectué en juillet dernier sa... 14e rentrée avec le club mosellan. Arrivée en 2001 en provenance de la région parisienne, la pivot internationale n'a loupé qu'une reprise, en 2009, alors qu'elle était enceinte. Sera-ce sa dernière saison? Réponse d'ici quelques mois.

Le feuilleton : Mais où est passée Paule Baudouin?
C'est le feuilleton de l'été, celui sur lequel tout le monde (et surtout n'importe qui) a donné son avis. Paule Baudouin, 30 ans, est encore sous contrat pour une saison avec Metz. Mais l'ailière gauche internationale avait trouvé un point de chute, a priori au Havre, qui arrangeait tout le monde, alors que les deux parties semblaient être arrivées au bout de leur aventure commune. Manque de chance, les Normandes sont descendues. Et "Poly" est toujours là...

Entre temps, le club avait recruté deux ailières gauches (Maubon et Aoustin) et ne comptait plus sur la vice-championne du monde 2009 et 2011. Jérémy Roussel, le coach, a donc décidé de l'envoyer avec la N1, au moins temporairement. Baudouin s'en est plaint dans une lettre ouverte, qui n'a pour l'instant rien changé puisqu'elle a joué son premier match amical avec la réserve cette semaine. Interrogé par HandZone, Jérémy Roussel affirme qu'il campe sur ses positions. "Je fais ce métier avec des convictions solides", répète t-il. La situation n'est donc pas prête de bouger...

Pierre Menjot

La préparation de Metz :
Metz – Leverkusen (D1 allemande), 25-17
Metz – Buxtehuder (D1 allemande), 29-29 puis 24-20
Metz – Dortmund (D1 allemande), 33-20
Metz – Dijon, 34-24
Metz – Goppingen (D1 allemande), 30-28
Metz – Metzingen (D1 allemande), 29-38
Metz – Bietigheim (D1 allemande), 32-21
Metz – Besançon, 31-19
1e journée de LFH : Metz – UMBB
Le calendrier complet en cliquant ici.

Les recrues de Metz, de g. à d. : Aoustin (AlG), Rajcic (GB), Smits (ArG), Maubon (AlG), Pop-Lazic (Pvt), Lévêque (ArG).

Déjà visités : 
« Besançon, Raphaëlle Tervel pose sa patte »
« Dijon veut grandir plus vite » 
« L'UMBB veut surprendre encore »
« Toulon, opération redécollage »
« Nantes, toujours aussi bon élève ? »
« A Nîmes, il ne manque plus qu'un titre »
« L'aiglon niçois fait son trou »

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à... Paris.

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