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Youssef Ben Ali, la nouvelle espérance de l'US Ivry

LMSL

mardi 29 août 2017 - © Yves Michel

 5 min 51 de lecture

Youssef Ben Ali est avec le Cubain Rios, une des deux nouvelles arrivées dans l'effectif de l'US Ivry. Le pivot tunisien naturalisé qatari découvre à 30 ans, le championnat français. Et en cette fin de semaine, il disputera sous ses nouvelles couleurs le challenge Marrane face à son ancien club, l'Espérance de Tunis.

par Yves MICHEL


L’intersaison a été plutôt calme du côté de l’US Ivry. Le 11ème budget de l’élite lors du précédent exercice (pas tout à fait 3 millions d’euros) n’a pas eu la folie des grandeurs. A cinq départs (Prandi, Cauwenberghs, Del Arco, Stankovic et Chipurin), le club a répondu par la signature chez les pros de deux joueurs du centre de formation (Walid Badi et César Castro) et le recrutement du Cubain Yosdani Rios (un arrière gauche au physique impressionnant – 1.94 pour 108 kg) qui évoluait chez les Suédois d’Halmstad et du Tunisien Youssef Ben Ali au parcours pour le moins atypique. Il y a trois ans et demi le pivot (né en 1987) a décidé de prendre la nationalité qatarie. Il a ainsi pu intégrer la sélection dirigée par Valero Rivera, devenir plusieurs fois champion d’Asie, mais surtout finaliste du Mondial 2015 (face à la France) et quart-finaliste, deux ans plus tard. Après plusieurs saisons dans un club qatari, il était revenu au pays et avait signé deux ans à l’Espérance de Tunis mais il a subitement décidé de changer d’air et saisir en France, l’opportunité de la proposition ivryenne.  

Pourquoi n’as-tu pas honoré jusqu’au bout ton contrat avec l’Espérance ?
Quand je suis rentré en Tunisie, j’avais l’intention de m’investir dans l’équipe et de lui apporter toute mon expérience. Mais les mentalités n’ont pas évolué dans le bon sens. Face à des difficultés financières, les dirigeants voulaient réduire mon salaire. C’était hors de question car déjà en quittant le Qatar, un an plus tôt, j’avais consenti à des sacrifices.

La situation de l’Espérance s’est donc dégradée…
Cela va au-delà de l’Espérance, la santé des clubs dans le championnat tunisien n’est pas très bonne et cela n’aide pas les jeunes qui espèrent intéresser un club européen. Certains prennent aussi le problème à l’envers. Ils pensent d’abord à l’argent avant de faire leurs preuves et gérer leur carrière.

As-tu des regrets d’avoir attendu 30 ans pour arriver en France ?
Oui, bien-sûr. En 2015, j’avais eu une bonne proposition. J’assume tous les choix que j’ai faits mais je me tourne toujours vers l’avenir et dans l’immédiat, cela passe par Ivry.

Ta carte de visite peut faire des envieux...
Oui mais cela ne suffit pas. Tu dois te présenter avec des résultats mais également avec un bon état d’esprit. Si tu arrives dans un club sans faire l’effort de t’intégrer, cela ne va pas marcher. Il faut aussi avoir de l’ambition.

Pourquoi la sélection qatarie plutôt que celle de Tunisie ?
Pendant cinq ans j’ai participé à tous les rassemblements avec les "A", je n’ai rien loupé et quand le sélectionneur donnait la liste officielle, j’étais invité à rentrer chez moi. Issam Tej était le n°1, on mettait quelqu’un d’autre avec lui. Cela voulait clairement dire qu’il fallait que je cherche ailleurs.

Comment es-tu arrivé à Ivry ?
Cela s’est fait très vite. On n’a pas tourné autour de la question longtemps. Je me suis renseigné de mon côté sur le fonctionnement du club, un climat de confiance s’est instauré et l’accueil a été à la hauteur.

Qu’est-ce qui t’a séduit dans cette nouvelle équipe ?
L’état d’esprit. Vraiment, j’ai retrouvé l’ambiance du bled (rires) Tu es à quelques kilomètres de Paris et tu ne le sens pas. L’effectif est homogène, les profils sont complémentaires. Il n’y a pas de stars dans l’équipe mais beaucoup de potentiel. J’ai beaucoup parlé avec Bousnina (joueur tunisien d’Ivry entre 2010 et 2013). J’aimerai faire ce qu’il a fait ici. Je dis souvent aux plus jeunes que jouer en France, c’est bien mais que le véritable objectif doit être de laisser une empreinte, une trace.

Le Marrane avant d'entrer dans le vif du sujet

Comme le sont l’EuroTournoi en Alsace et le Caraty en Bretagne, le challenge Marrane est une institution en Ile-de-France. Un tournoi qui pourtant cette année, réduit sa voilure puisque de quatre équipes invitées, l’organisation est passée à deux. La formule change également puisque le principe de deux demi-finales et d’une finale laisse la place à un match aller et retour et le trophée est attribué au meilleur des deux confrontations. « On a du faire face à une réduction de subventions donc il fallait revoir le budget alloué, explique Pascal Léandri, et on voulait innover avec un 1er match et éventuellement une revanche entre les deux mêmes équipes. Sinon, l’esprit du Marrane ne change pas avec toute l’année, diverses manifestations dédiées aux moins de 15, moins de 18, aux filles, aux centres de formation, aux quartiers. C’est devenu une sorte de marque qui se décline à destination des différents publics que nous touchons. » L’US Ivry va se mesurer cette année à l’Espérance de Tunis entraînée par un certain Denis Lathoud (photo ci-dessus). L’ancien Barjot et coach de Dijon a pris la direction des champions de Tunisie en décembre 2015 et a obtenu depuis cette date, des résultats très intéressants avec notamment deux titres nationaux. « Une opposition de très grande qualité, s’empresse de rajouter le directeur de l’USI » qui oublie pourtant de préciser que confrontée à des problèmes financiers et de personnes, l’Espérance a perdu à l'intersaison, quelques-uns de ses meilleurs éléments comme Maggaiez, Alouini, Hammed ou Chouiref, connus pour avoir tous évolué dans le championnat français. Les Tunisiens rentrent à peine du SuperGlobe au Qatar où ils se sont inclinés en quarts de finale face au FC Barcelone (42-24). Cette 41ème édition du Marrane servira aussi à lancer les festivités du 70ème anniversaire du club val-de-marnais. La première rencontre se déroulera ce vendredi (1er septembre) à Dreux (20 h) puis le retour, ce samedi, à Ivry gymnase Delaune (20 h). En même temps que le Trophée des Champions, à Rouen, à 130 km de là. « On essaie de s’adapter mais ce n’est pas évident. On ne peut pas programmer le challenge une semaine avant, ni une semaine après, on a quand même tenu à proposer une affiche de qualité et je ne suis pas sûr qu’on ait affaire au même public. » Cette double opposition permettra à l’US Ivry d’effectuer les derniers réglages avant le lancement officiel de la saison, le 8 septembre à Nice avec le 1er tour de la coupe de la Ligue et cinq jours plus tard, le coup d’envoi du championnat avec le "déplacement" à Paris. Cette année encore, les ambitions d’Ivry seront à hauteur des moyens dont disposent les dirigeants. Ambitions mesurées, dans un 1er temps, assurer maintien et ensuite, grappiller quelques places vers le haut.


                                 César Castro, un des apprentis ivryens passé pro cette saison

Youssef Ben Ali, la nouvelle espérance de l'US Ivry 

LMSL

mardi 29 août 2017 - © Yves Michel

 5 min 51 de lecture

Youssef Ben Ali est avec le Cubain Rios, une des deux nouvelles arrivées dans l'effectif de l'US Ivry. Le pivot tunisien naturalisé qatari découvre à 30 ans, le championnat français. Et en cette fin de semaine, il disputera sous ses nouvelles couleurs le challenge Marrane face à son ancien club, l'Espérance de Tunis.

par Yves MICHEL


L’intersaison a été plutôt calme du côté de l’US Ivry. Le 11ème budget de l’élite lors du précédent exercice (pas tout à fait 3 millions d’euros) n’a pas eu la folie des grandeurs. A cinq départs (Prandi, Cauwenberghs, Del Arco, Stankovic et Chipurin), le club a répondu par la signature chez les pros de deux joueurs du centre de formation (Walid Badi et César Castro) et le recrutement du Cubain Yosdani Rios (un arrière gauche au physique impressionnant – 1.94 pour 108 kg) qui évoluait chez les Suédois d’Halmstad et du Tunisien Youssef Ben Ali au parcours pour le moins atypique. Il y a trois ans et demi le pivot (né en 1987) a décidé de prendre la nationalité qatarie. Il a ainsi pu intégrer la sélection dirigée par Valero Rivera, devenir plusieurs fois champion d’Asie, mais surtout finaliste du Mondial 2015 (face à la France) et quart-finaliste, deux ans plus tard. Après plusieurs saisons dans un club qatari, il était revenu au pays et avait signé deux ans à l’Espérance de Tunis mais il a subitement décidé de changer d’air et saisir en France, l’opportunité de la proposition ivryenne.  

Pourquoi n’as-tu pas honoré jusqu’au bout ton contrat avec l’Espérance ?
Quand je suis rentré en Tunisie, j’avais l’intention de m’investir dans l’équipe et de lui apporter toute mon expérience. Mais les mentalités n’ont pas évolué dans le bon sens. Face à des difficultés financières, les dirigeants voulaient réduire mon salaire. C’était hors de question car déjà en quittant le Qatar, un an plus tôt, j’avais consenti à des sacrifices.

La situation de l’Espérance s’est donc dégradée…
Cela va au-delà de l’Espérance, la santé des clubs dans le championnat tunisien n’est pas très bonne et cela n’aide pas les jeunes qui espèrent intéresser un club européen. Certains prennent aussi le problème à l’envers. Ils pensent d’abord à l’argent avant de faire leurs preuves et gérer leur carrière.

As-tu des regrets d’avoir attendu 30 ans pour arriver en France ?
Oui, bien-sûr. En 2015, j’avais eu une bonne proposition. J’assume tous les choix que j’ai faits mais je me tourne toujours vers l’avenir et dans l’immédiat, cela passe par Ivry.

Ta carte de visite peut faire des envieux...
Oui mais cela ne suffit pas. Tu dois te présenter avec des résultats mais également avec un bon état d’esprit. Si tu arrives dans un club sans faire l’effort de t’intégrer, cela ne va pas marcher. Il faut aussi avoir de l’ambition.

Pourquoi la sélection qatarie plutôt que celle de Tunisie ?
Pendant cinq ans j’ai participé à tous les rassemblements avec les "A", je n’ai rien loupé et quand le sélectionneur donnait la liste officielle, j’étais invité à rentrer chez moi. Issam Tej était le n°1, on mettait quelqu’un d’autre avec lui. Cela voulait clairement dire qu’il fallait que je cherche ailleurs.

Comment es-tu arrivé à Ivry ?
Cela s’est fait très vite. On n’a pas tourné autour de la question longtemps. Je me suis renseigné de mon côté sur le fonctionnement du club, un climat de confiance s’est instauré et l’accueil a été à la hauteur.

Qu’est-ce qui t’a séduit dans cette nouvelle équipe ?
L’état d’esprit. Vraiment, j’ai retrouvé l’ambiance du bled (rires) Tu es à quelques kilomètres de Paris et tu ne le sens pas. L’effectif est homogène, les profils sont complémentaires. Il n’y a pas de stars dans l’équipe mais beaucoup de potentiel. J’ai beaucoup parlé avec Bousnina (joueur tunisien d’Ivry entre 2010 et 2013). J’aimerai faire ce qu’il a fait ici. Je dis souvent aux plus jeunes que jouer en France, c’est bien mais que le véritable objectif doit être de laisser une empreinte, une trace.

Le Marrane avant d'entrer dans le vif du sujet

Comme le sont l’EuroTournoi en Alsace et le Caraty en Bretagne, le challenge Marrane est une institution en Ile-de-France. Un tournoi qui pourtant cette année, réduit sa voilure puisque de quatre équipes invitées, l’organisation est passée à deux. La formule change également puisque le principe de deux demi-finales et d’une finale laisse la place à un match aller et retour et le trophée est attribué au meilleur des deux confrontations. « On a du faire face à une réduction de subventions donc il fallait revoir le budget alloué, explique Pascal Léandri, et on voulait innover avec un 1er match et éventuellement une revanche entre les deux mêmes équipes. Sinon, l’esprit du Marrane ne change pas avec toute l’année, diverses manifestations dédiées aux moins de 15, moins de 18, aux filles, aux centres de formation, aux quartiers. C’est devenu une sorte de marque qui se décline à destination des différents publics que nous touchons. » L’US Ivry va se mesurer cette année à l’Espérance de Tunis entraînée par un certain Denis Lathoud (photo ci-dessus). L’ancien Barjot et coach de Dijon a pris la direction des champions de Tunisie en décembre 2015 et a obtenu depuis cette date, des résultats très intéressants avec notamment deux titres nationaux. « Une opposition de très grande qualité, s’empresse de rajouter le directeur de l’USI » qui oublie pourtant de préciser que confrontée à des problèmes financiers et de personnes, l’Espérance a perdu à l'intersaison, quelques-uns de ses meilleurs éléments comme Maggaiez, Alouini, Hammed ou Chouiref, connus pour avoir tous évolué dans le championnat français. Les Tunisiens rentrent à peine du SuperGlobe au Qatar où ils se sont inclinés en quarts de finale face au FC Barcelone (42-24). Cette 41ème édition du Marrane servira aussi à lancer les festivités du 70ème anniversaire du club val-de-marnais. La première rencontre se déroulera ce vendredi (1er septembre) à Dreux (20 h) puis le retour, ce samedi, à Ivry gymnase Delaune (20 h). En même temps que le Trophée des Champions, à Rouen, à 130 km de là. « On essaie de s’adapter mais ce n’est pas évident. On ne peut pas programmer le challenge une semaine avant, ni une semaine après, on a quand même tenu à proposer une affiche de qualité et je ne suis pas sûr qu’on ait affaire au même public. » Cette double opposition permettra à l’US Ivry d’effectuer les derniers réglages avant le lancement officiel de la saison, le 8 septembre à Nice avec le 1er tour de la coupe de la Ligue et cinq jours plus tard, le coup d’envoi du championnat avec le "déplacement" à Paris. Cette année encore, les ambitions d’Ivry seront à hauteur des moyens dont disposent les dirigeants. Ambitions mesurées, dans un 1er temps, assurer maintien et ensuite, grappiller quelques places vers le haut.


                                 César Castro, un des apprentis ivryens passé pro cette saison

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