Quinze jours après la déroute à Strasbourg, dix jours après l'énorme déconvenue à Pontault et cinq jours après avoir dominé Cherbourg, le quatrième de Proligue, le MEHB a confirmé qu'honneur et résilience font partie de son patrimoine génétique. Et hier soir, les seine et marnais ont fait l'expérience que les "gros" sont toujours en danger quand ils se pointent au Centre Omnisports. Les deux meilleures défenses de ProLigue se sont livrées à une sacrée bagarre, muraille contre muraille. Une lutte dont Massy est ressorti logiquement vainqueur, Pontault butant systématiquement sur le bloc essonnien et ses deux derniers remparts (Jérémy Hakkar 14 arrêts à 45%, Gauthier Ivah 5 arrêts à 50%, sorti sur blessure). Tout avait pourtant bien commencé pour le leader. Ludwig Appolinaire (6/10) ou Gustavo Rodrigues (5/12) parvenaient à trouver des brèches. Jusqu'à quelques minutes du repos, Pontault est devant (8-10, 27°). Et tout bascule. Ryadh Souid prend 2 minutes, Hakkar stoppe Rodrigues, Nassim Bellahcene conclut un 3-0 (11-10, 29°), Massy (Edson Imare 8/11) rejoint le vestaire avec un but d'avance (12-11). Une avance qui ne sera jamais remise en cause dans une deuxième période totalement maîtrisée (14-12 / 17-13 / 21-17 / 25-19, 55°). Plombé par une attaque en berne (25 tirs ratés), Pontault concède sa première défaite depuis la reprise de février.
Match nul : point perdu ou point gagné ? A la fin du match à 20h30, Saran aurait répondu que le partage des points concédé sur son terrain était une très mauvaise affaire. Un constat totalement inversé 90 minutes plus tard à l'annonce de la défaite de son partenaire de tête. Et pourtant, la déception est de mise pour des Septors (Théo Avelange-Demouge 12/15, photo ci-dessus vs Strasbourg), certes vaguement dominateurs (4-2 / 8-6 / 12-11 / 15-16 / 20-21 / 24-24, 52°) mais quasiment vainqueur à deux minutes de la fin d'un match mal maîtrisé (27-25, 58°). Mais Valence, auteur de 6 de ses 7 succès à domicile, était dans un bon jour. Et si Valentin Kieffer semble garantir les deux points en stoppant Grégory Quintallet (8/17) et son homonyme (Sylvain Kieffer 4/10), la pièce va tomber du côté drômois. Auteur du "presque" but vainqueur deux minutes plus tôt, Tom Robbyns bute sur Artur Adamik (12 arrêts à 32%). Et alors que l'horloge affiche 29'55", Matéo Grosjean file arracher le nul.
Ces points perdus par le duo de leaders peuvent ils changer la donne pour la montée directe ? Peut être bien qu'oui, peut être bien qu'non... Une réponse de normands pour dire qu'avec un retard (virtuel) de quatre et cinq points sur le duo, tout reste possible pour Nancy... mais ce ne sera pas facile. Avant de sortir la boule de cristal prédisant à coup sûr le résultat de la prochaine double confrontation du couple dominateur ou la victoire de Nancy sur Saran le 14 mai, il y a plusieurs piéges à éviter. Hier soir, Nancy en a contourné un avec beaucoup de difficultés. Sur le papier, Sélestat ne partait pas favori. Privé de ses deux meilleures gâchettes - Nicolas Minne 122 buts, Thomas Capella 69 buts -, sortant d'une sévère correction infligée par Nice (34-23), le SAHB n'abordait pas ce match retour dans les meilleures conditions. Mais dès l'entame, les alsaciens font mentir les prévisions. Et vont s'accrocher aux basques de Nancéiens (Yann Ducreux 7/9) bien trop imprécis (23 tirs ratés, 17 ballons perdus) pour espérer la jouer tranquille. Si aux trois quarts du match (22-19, 45°) et encore plus tard (26-23, 57°), le GNMHB croit avoir fait le plus dur, c'est sans compter sur la volonté alsacienne. Mais le doublé d'Antoine Gutfreund (6/9) arrive trop tard. Sélestat est battu.
Si Sélestat a sans doute perdu toutes chances de jouer les play-offs, ce n'est pas le cas de Nice. Dominateurs jusqu'à la pause (3-5 / 7-10 / 11-14, 30°), les azuréens ont un coup de moins bien au sortir des vestiaires. Avec ses pivots au top (Maxime Postal 6/7, Domen Pogacnik 7/7, photo de tête), Sarrebourg passe un 5-0 (18-15, 39°) et prend les choses en main. Malmené (22-18, 46°), le Cavigal (Jérémi Pirani 7/9), comme à son habitude, n'abdique pas. En dix minutes, le retard est comblé (24-24, 55°) et Manuel Crivelli (5/7, photo ci-dessous) marque le +1 à 30 secondes de la fin. But de la victoire ? Non, Domen Pogacnik s'arrache pour le minimum syndical, un point mérité mais probablement insuffisant pour se maintenir en Proligue.
Photo Martin Remigy
Nice revient à 3 points de Dijon, une nouvelle fois hors sujet, à Billère. Pourtant, largement dominés trente bonnes minutes (21-15, 33°) les bourguignons (Pierrick Naudin 8/11) vont réagir. Et même passer devant à l'entrée du dernier quart d'heure (25-26, 46°). "On a fait le dos rond, mais je n'étais pas inquiet. On avait les clés pour repasser devant". Les propos d'après match de Daniel Deherme dans la République des Pyrénées vont se justifier dans le final. Un dernier arrêt de Joris Labro (14 à 32%, photo ci-dessous), un doublé de Jérémy Vergely (6/7) et le BHB signe la troisième victoire de la saison au Sporting, la première depuis quatre mois.
Premier non reléguable, huit points devant la lanterne rouge, Billère a de quoi voir venir. Strasbourg et Besançon aussi. Mardi soir, les 8° et 9° du classement se sont neutralisés. Longtemps indécis, ce match du maintien assuré pour son vainqueur a failli tourner en faveur des bisontins (21-24, 54°). Failli seulement malgré un bon Thibaud Arteaga (7/9). Quelques ballons perdus, des stops signés Romain Mathias (18 arrêts à 42%), un Xavier Moreau (7/12) efficace, une course aux confins de l'horloge de Clément Damiani, Besançon perd un point.
Programme de la 22° journée :
Dijon-Billère vendredi 9 avril à 20H30
Valence-Saran vendredi 9 avril à 20H15
Sélestat-Besançon vendredi 9 avril à 20H30
Massy-Nice samedi 10 avril à 18H30
Pontault-Strasbourg samedi 10 avril à 19H
Cherbourg-Sarrebourg samedi 10 avril à 20H
Angers-Nancy reporté au 4 mai à 19H
Le diaporama du match Nancy - Sélestat par Christophe Devoitine