Pour le président de Tremblay en France Pascal Papillon et son coach Joël Da Silva (masqué sur notre photo de tête), ce jeudi n'a pas été une bonne journée. Le temps pluvieux qui régnait sur l'Ile de France n'encourageait déjà pas à la décontraction. Mais les deux protagonistes de l'équipe de Seine-St-Denis qui depuis de nombreuses journées se traîne en queue de classement, avaient d'autres raisons d'être contrariés. Le TFHB fait partie des 8 clubs de l'élite qui comme Créteil, Ivry, Istres, Toulouse, Dunkerque, Cesson et Chartres, mercredi matin au sein de l'Union des Clubs Pros de Handball (UCPH), s'étaient positionnés en faveur du passage à 18 en septembre prochain. Une sorte de statu quo comme il y a un an avec les deux promus de Proligue. Le PSG, Montpellier, Aix, St Raphaël, Chambéry étaient fermement opposés à l'idée, Nantes qui depuis des mois voire des années, ne participe plus aux réunions officielles, n'avait pas fait connaître sa position, Nîmes (club du président de la LNH et de l'UCPH) ainsi que Limoges avaient pour le moment, choisi de rester neutres. Les huit clubs favorables au passage à 18 dont sept figurent aux sept dernières places de la Starligue espéraient bien ramener à eux une majorité suffisante pour que la bascule s'opère dans leur sens.
Entretemps, l'AJPH (Association des Joueurs Professionnels de Handball) avait lancé une vaste consultation parmi ses adhérents. Ils ont tous reçu un formulaire où il leur suffisait de donner leur avis (favorable ou pas). L'AJPH précisant que la question du passage à 18 n'était pas "officiellement sur la table mais qu'elle devait se tenir prête le jour où elle serait consultée". Ajoutant à juste titre, quelques paramètres à ne pas négliger dans le raisonnement: le retour tant désiré par la LNH, du Trophée des Champions et de la coupe de la Ligue (non dénués d'intérêt économique), combiné à une coupe de France à laquelle la FFHB n'était pas prête à renoncer. Le constat était simple à réaliser: "18 clubs de LSL, ce sont 34 journées, soit 8 de plus qu'il y a trois ans". L'Association des Joueurs a pesé de tout son poids dans cet embryon de débat, multipliant les mises en garde avec la perspective d'un calendrier surchargé, surtout en cette année olympique. Les 1ères remontées du vote des joueurs étaient sans équivoque.. Désapprobation écrasante pour une augmentation du nombre des participants à l'élite.
Jusque-là, seuls les clubs de D1 masculine de l'UCPH avaient été consultés. On savait donc, que les joueurs ne voyaient pas d'un bon oeil de rajouter des journées au calendrier. Et ce jeudi matin, le débat a pris une tournure qui a porté le coup de grâce au projet. Les 14 clubs de Proligue (membres eux aussi, à part entière de l'UCPH) se sont exprimés et ont choisi à l'unanimité de ne pas infléchir le système. La Starligue restera à 16 en 2021/2022..., le 15ème et le 16ème descendront à l'étage inférieur et laisseront leur place aux deux promus. Pas de système à l'Espagnole où la Liga Asobal est de plus en plus gangrénée par un niveau qui à l'exception du Barça et de deux ou trois autres formations, se délite au fil du temps.
En France, la petite musique jouée par ceux qui n'arrivent pas à enchaîner la répétition des matches, due notamment aux reports et inévitablement aux reprogrammations, peut s'écouter. Le banc des uns est différent de celui des autres. On a même entendu parler ça et là, d'iniquité. Ce qui explique qu'une grande partie des mal classés demandaient le maintien complet des seize équipes actuelles parmi l'élite. Ils n'ont pas été suivis.
66 matches à caser en 38 jours !
Les matches restant à jouer, d'ici les 12 et 13 juin sont encore nombreux. La LNH ne pourra pas aller au-delà de cette échéance puisque dix jours plus tard, débute la préparation olympique pour l'équipe de France.
Cette semaine, place au 25ème épisode d'un calendrier où on a du mal à se retrouver avec d'ores et déjà, l'ajournement de la rencontre Istres-Nîmes. Le calcul est simple: six journées à disputer d'ici la mi-juin auxquelles il faut rajouter dix neuf confrontations qui depuis le début de la saison ont été reportées. Certaines ont trouvé une date, d'autres non. En fait, sans compter la Ligue des Champions pour nantes et Paris et la finale de la coupe de France (prévue le 15 mai, tiens pour changer, à Créteil) entre le PSG et Montpellier, ce sont a priori 66 rencontres à caser au chausse-pied en un peu plus d'un mois ! Impossible à réaliser. Même en appelant David Copperfield à la rescousse !
Sachant qu'il reste des duels capitaux pour le dénouement, que ce soit au niveau des places pour l'EHF mais surtout pour la relégation (comme une double confrontation entre Créteil et Ivry, les deux représentants du Val-de-Marne devant également affronter Tremblay), on peut s'interroger sur l'intégrité sportive de cette fin de championnat.
Seule embellie dans ce tableau bien terne, le retour progressif du public dans les travées. Dès le 19 mai avec une jauge à 35% dans la limite de 800 spectateurs et dès le 9 juin, une jauge à 65% dans la limite de 5000. Enfin, si cette orientation gouvernementale est maintenue.