La performance des joueurs de Créteil (samedi 30-27) est loin d’être anodine et ne doit en rien être dévalorisée. Même si Montpellier ne s’est pas présenté dans le Val-de-Marne avec tous ses arguments puisque sept joueurs et non des moindres manquaient à l’appel (Simonet, Gudmundsson, Wallinius, Pellas, Nacinovic, Duarte et Moscariello). Pour autant, « on ne va pas se cacher derrière des excuses, martèle Patrice Canayer. On avait les moyens de l’emporter avec assez de pros sur le banc. Il y avait du mieux depuis la reprise mais là, on a été catastrophique au tir. Dans notre situation, il faut rester soudés et ne surtout pas pointer un tel ou un tel. » Le ton du manager général du MHB est mesuré même si le rendement de son équipe et surtout le manque de constance peuvent le préoccuper. « On doit faire face à deux types de problèmes. Ceux qui sont dus à l’engagement physique dans une rencontre mais ça, cela fait partie du handball et les bobos liés à la fragilité musculaire. Avec l’Euro, les Internationaux ont été hyper sollicités. Certains ont le coffre pour encaisser cette charge, d’autres, non. » Face à l’avalanche des pépins, Montpellier doit inévitablement changer ses orientations, revoir son organisation. Puiser dans ses ressources et faire le nombre avec les jeunes du centre de formation. Mais cela ne suffit pas. « Il faut aussi se demander si c’est au club de s’adapter à la situation. Aujourd’hui, quand les joueurs reviennent après un mois d’arrêt et qu’il y a une rencontre programmée cinq jours après la reprise, est-ce que je dois les mettre au repos alors que notre bilan en championnat n’est pas fameux ? Bien-sûr que non ! Les échéances en club sont aussi importantes que celles des équipes nationales. C’est le club qui paie les joueurs, on ne peut pas accepter qu’ils partent et qu’au retour, on soit obligé de les économiser. » Ces derniers temps, le technicien héraultais a tenté de privilégier ceux qui étaient les plus frais ou qui exprimaient plus d’envie. Dans les cages, il a notamment accordé sa confiance à Charles Bolzinger (le gardien n°3 - photo ci-dessous) et à Kévin Bonnefoi au détriment du Croate Marin Sego qui ne portera plus les couleurs du MHB la saison prochaine. « Marin n’est pas du tout au placard ! C’est un très bon professionnel et son investissement est total. Aujourd’hui, en termes de performance, Kévin et Charles sont au-dessus. Ce n’est pas un problème de personne mais de rendement. » C’est dans ce contexte partiellement troublé que Montpellier se rend ce mercredi à Kiel.
L’annulation il y a 15 jours du vol initial a obligé le staff à revoir ses plans. Le groupe qui récupère le pivot croate Nacinovic et l’arrière gauche islandais Gudmundsson est parti lundi soir en direction du nord de l’Allemagne via Hambourg. L’obstacle qui l’attend est de taille d’autant que les partenaires de Sander Sagosen se sont inclinés au match aller et attendent leur revanche. « Nous en sommes conscients. A nous de faire ce qu’il faut pour gagner ce match sans se soucier si actuellement, l’adversaire a de meilleurs résultats que nous. » Avant la trêve internationale, Montpellier a cultivé le paradoxe. Réalisant un parcours exemplaire en Ligue des Champions (2 nuls, 1 défaite en 10 rencontres) tout en se prenant les pieds dans le tapis du championnat national. L’objectif est toujours de terminer dans le top 2 pour basculer directement en quarts de finale. La défaite à domicile il y a une semaine face au Vardar et les oppositions qui restent à avaler (voir plus bas), obscurcissent l’horizon. « Tout est possible. La réalité aujourd’hui, c’est que même si on n’arrive pas à terminer 1er ou 2ème, on est qualifié pour les 8èmes et c’est à ce moment-là qu’il faudra être à 100% de nos moyens. » Du côté de Kiel qui talonne Magdebourg dans le championnat allemand (un seul point sépare les deux formations), la confiance est au rendez-vous même si comme le fait remarquer Patrice Canayer « le dernier succès à Elverum (Norvège), là où Montpellier était allé largement gagner (+7) a été acquis à l’ultime seconde. » Les Héraultais n’auront pas la même pression qu’en Starligue avant d’aborder ce match et savent pertinemment ce que pourrait leur apporter un bon résultat chez les vainqueurs de l’épreuve européenne 2019-2020. « On a encore du temps pour tirer un bilan et je ne laisserai pas dire que notre saison est loupée. On est à mi-parcours et il n’y a aucun décalage entre les joueurs et le staff. Si parfois, on est en souffrance, on ne va pas baisser les bras. En sport, il n’y a pas de fatalité. Si on est en bonne position en Ligue des Champions, c’est qu’on le mérite. Ce n’est pas un hasard, on a travaillé pour cela. » Il y a un peu plus de 10 ans, Montpellier était allé s’imposer à Kiel de deux buts (22-24) avant de retrouver les Allemands en novembre 2019. Défaite sur le fil (33-32), Gilberto Duarte ayant eu la balle d’égalisation à l’ultime seconde. Comme quoi, tout est concevable.
La situation dans ce groupe A de LDC:
Les Danois d'Aalborg et Montpellier sont en tête avec 16 pts, les Allemands de Kiel, 3èmes à 1 pt, les Hongrois de Szeged, 4èmes à 2 pts. Avant de savoir quel sera leur classement définitif, les Héraultais doivent jouer à Kiel (ce mercredi), recevoir Aalborg (mercredi 2 mars) et se déplacer à Szeged (le 10 mars).