Adieu le doublé mixte, vive l'espoir de triplé féminin ! Le Metz HB n'a pas quitté Bercy avec les deux Coupes de France qu'il convoitait. Ses messieurs (N1) ont en effet cédé dans les ultimes minutes de la finale fédérale qui les opposait aux codivisionnaires d'Elite Val d'Oise (25-27). Heureusement pour le président Weizman, pour les quelques centaines de supporters ayant occupé la portion de tribune la plus remplie de l'Arena parisienne, les dames sont toujours ponctuelles. Sans surprise, à peine plus de suspense, celles-ci ont conservé le trophée confisqué depuis 2022. Ce quadruplé en coupe porte à 13 le total de l'équipe la plus titrée dans la compétition... et ailleurs. La livraison du 27ème titre en championnat n'est plus qu'une question de jours, et précédera le dernier carré de Ligue des Champions (demi-finale le 31 mai, contre Odense). Le seul territoire qui résiste encore à l'appétit carnassier de la meute d'Emmanuel Mayonnade.
Avant de viser la lune à Budapest, ce qui ne lui fera pas peur, il y avait une première partie d'Amel Bent à assurer. Le premier couplet du tour de chant messin a néanmoins frôlé le bémol (1-3, 5ème). Paris 92 a légitimement cherché à gêner les archifavorites en prenant le temps de jouer placé, en proposant un système où Prouvensier rentrait en seconde pivot. Léa Serdarevic, cinq parades en dix minutes et des poussières, était aussi partie sur d'excellentes bases. Las, le fragile édifice n'a tenu qu'un petit quart d'heure, jusqu'aux deux minutes d'exclusion contre Cissokho (14ème). Les Franciliennes ont alors continué à attaquer à six, sans gardienne en couverture. A leurs risques et périls. « On perd deux ballons en recherchant le pivot, en ne poussant pas les attaques, et on se prend des buts sur grand espace », soupire Naïm Sarni. « Le rouleau compresseur s'est mis en marche » sans attendre la seconde période à laquelle fait référence l'entraîneur parisien pour la fin de saison.
Il serait plus juste d'évoquer une entreprise de démolition collective, amplifiée au retour des vestiaires (20-11 à la 37ème, 25-13 à la 48ème). Hormis Chambertin, qui n'a quitté le banc que pour célébrer en groupe, toutes les Messines présentes ont reçu une part équitable du festin. Un temps de jeu entre 23 et 35 minutes, dont la majorité a fait le meilleur usage. L'art de la passe, de l'esquive pour mieux ajuster la gardienne, reste le propre d'Anne Mette Hansen. La percussion, la qualité première d'Emma Jacques (6/6). La rigueur insouciante, le petit truc en plus des ailières Zaliata Mlamali (photo) et Manon Errard. « On a préparé le match comme on le devait. On a été nous-mêmes, on a creusé l'écart, on n'a pas baissé les bras pour ne pas que Paris revienne », résume la meneuse de jeu Léna Grandveau. Veni, vidi, vici, diraient les latinistes.
Sur un air de répétition de gammes plus que de variété mainstream, il y avait un gouffre entre les insatiables mosellanes et les galériennes de Paris 92, dixièmes de LBE. « Depuis un mois, on est un peu plus sur les attitudes, les comportements. C'est difficile de rattraper tous les soucis qu'on a eus cette saison, surtout contre une équipe comme Metz. Le résultat (32-18) est logique », concède Sarni.
Les patronnes ont tellement gardé leur sérieux qu'elles ont d'abord semblé accueillir leur succès avec retenue. Comme un samedi soir ordinaire, alors que le contexte suggère tout le contraire... Prenez Grandveau, championne du monde et vice-championne olympique, qui remporte ici son tout premier titre majeur en club. « Ce titre a une saveur particulière, je suis très heureuse de le gagner. C'est pour cela que je suis venue à Metz cette année. On a une belle équipe, hyper complète. On veut gagner tous les titres. » Et, accessoirement, le prochain duel avec Paris. Il aura lieu pas plus tard que mercredi, en championnat.
METZ – PARIS 92 : 32-18 (16-10)
Samedi 17 mai 2025, à Paris. Arbitres
: Mmes Carmaux et Diar.
Evolution du score : 1-3 (5') ; 5-4 (10') ; 7-4 (16') ; 11-5 (20') ; 13-8 (24') ; 18-11 (35') ; 20-12 (39') ; 24-13 (45') ; 26-14 (50') ; 32-15 (58').