bandeau handzone

Le MHB renaît de ses cendres !

Coupe de France

dimanche 18 mai 2025 - © Dylan Ragot

 5 min 13 de lecture

Benjamin Richert a planté, Desbonnet a fermé, et Paris a sombré. Le MHB, héros d’un scénario de film, met fin à sept années de frustration en décrochant la Coupe de France au terme d'une séance de tirs aux buts irrespirables face au PSG (36-35), un titre qui vaut bien plus qu’un simple trophée. Un symbole, une revanche, une renaissance.

Depuis l'Accor Arena de Bercy...

Bercy est « presque » plein pour ce choc devenu un classique du handball français. La confrontation entre le Paris Saint-Germain et Montpellier ne nécessite plus d’introduction tant elle s’est imposée dans le paysage sportif hexagonal. Mais cette finale avait une saveur toute particulière : un enjeu immense des deux côtés. Pour le PSG, il fallait se relever après l’élimination en Ligue des champions face à Szeged et viser le doublé Coupe-Championnat. Pour le MHB, il était urgent de mettre fin à une disette de sept ans sans trophée. Le club héraultais n’a rien laissé au hasard : déplacement offert à 500 supporters, et recrutement express de Benjamin Richert en joker médical, après la blessure de Yanis Lenne. L’ambition est claire : renouer avec les sommets.

Les premières minutes sont tendues, rugueuses. L’intensité est au rendez-vous, mais Montpellier subit un double coup dur peu après le premier quart d’heure : Karl Konan, touché à la cheville, quitte le terrain, immédiatement suivi de Nacinovic, exclu pour une faute grossière sur Elohim Prandi. Le secteur central montpelliérain vacille, d’autant plus que Kamil Syprzak commence déjà à faire parler sa puissance devant Rémi Desbonnet.

Paris en profite pour creuser un petit écart de deux buts, mais Montpellier répond avec panache. Steins et Syprzak écopent d’exclusions temporaires, Konan revient, et Desbonnet marque un but qui fait exploser la salle. Le MHB repasse devant, et l’ambiance devient électrique à l’approche de la pause.

Entré il y a seulement quelques jours dans l’effectif, Benjamin Richert se comporte en véritable cadre. Son entame est parfaite : 6 tirs, 6 buts, mettant en grande difficulté Palicka, peu inspiré (2 arrêts, 13%). Il est remplacé par Green. Malgré des gardiens en difficulté, le PSG reste dans la course, à seulement une longueur à la mi-temps (16-17). Le suspense est total.




Un scénario de roman jusqu’à l’ultime tir

À la reprise, le rythme ne faiblit pas, au contraire. Le duel se tend encore davantage. Richert garde son sang-froid et enchaîne les réalisations. En face, Syprzak reste injouable, aussi bien dans le duel face au gardien (6/6) que dans sa capacité à obtenir des jets de 7 mètres, transformés par Ferran Solé.

Dans le dernier tiers du match, Desbonnet revient dans les cages montpelliéraines et s’illustre immédiatement avec un « pastis » sur Prandi, déclenchant une clameur. Le PSG, lui, bute sur la défense adverse et la maladresse de ses artilleurs de loin : Prandi (5/13) et Omar (5/9).

À dix minutes du terme, Montpellier conserve deux longueurs d’avance (27-25). L’écart reste inchangé à cinq minutes de la fin. Raúl González utilise alors son dernier temps mort. Sur l’action suivante, Paris perd le ballon, provoquant la colère visible du banc. Frustration résumée par l’entraîneur parisien« On a mal géré notre match, on avait la balle pour gagner et on n’a pas réussi, c’est comme ça. Montpellier a été très fort, tout le monde veut gagner la finale, c’est comme ça… il y a encore le championnat. »

Mais le PSG n’a pas dit son dernier mot. Palicka, jusque-là discret, se transforme en mur. Il écœure les tireurs montpelliérains dans les dix dernières minutes, période durant laquelle le MHB ne marque qu’un seul but. Paris égalise dans la dernière minute, puis récupère la balle de match… mais la vendange. Place aux tirs au but.



Une séance interminable, une délivrance immense

Il faut remonter à 2010-2011 pour retrouver une séance de tirs au but en finale de Coupe de France. Et celle-ci restera dans les annales. Une intervention de la VAR provoque un long moment de flottement : un but parisien, d’abord validé, est finalement refusé. Une décision logique, bien que le règlement n’autorise pas officiellement les arbitres à consulter la vidéo. Chacun se fera son opinion.

Il faudra attendre le 20e tir pour qu’un vainqueur émerge. Yahia Omar échoue face à Desbonnet, héroïque, qui savoure pleinement : « C’est le cœur du truc, j’ai la chance de jouer dans mon club d’enfance. Les supporters ont posé des jours, passé la nuit dans le bus et ils n’ont jamais lâché. C’est incroyable de vivre ça, c’est le cœur du hand amateur. On est contents pour nous, pour le club et pour tous ces gens qui nous soutiennent. »

Du côté d'Erick Mathé, la gestion des tireurs s’est faite à l’instinct : « Je ne prépare de liste de tireurs à l’avance, je n’aime pas faire ça, ça dépend de la confiance qui est dégagée. Hicham je ne le mets pas normalement mais il était en confiance donc il fallait que je le mette. Benjamin (Richert), qui loupe son premier, je ne lui laisse pas le choix de retourner tirer car il fait un gros match, et au final, on gagne et c’est vraiment top pour le club. »

Montpellier renoue avec le succès, sept ans après sa dernière Ligue des Champions en 2018. Mais ce triomphe pourrait n’être qu’un début : le Final Four de l’European League attend déjà les Héraultais le week-end prochain. Pour Paris, il reste désormais quatre matchs pour aller chercher un nouveau titre de champion de France.

Coupe de France nationale masculine, Finale
Accor Arena Bercy, Paris, dimanche 18 mai
Montpellier HB – Paris SG : 36-35 TAB (MT : 17-16)
Arbitres : Said Bounouara & Stevann Pichon

Évolution du score : 3-2 (5) 5-5 (10) 8-8 (15) 9-11 (20) 14-13 (25) 17-16 (MT) 19-19 (35) 21-20 (40) 24-22 (45) 27-25 (50) 28-26 (55) 28-28 (FIN) - 36-35 (TAB)

 

Le MHB renaît de ses cendres ! 

Coupe de France

dimanche 18 mai 2025 - © Dylan Ragot

 5 min 13 de lecture

Benjamin Richert a planté, Desbonnet a fermé, et Paris a sombré. Le MHB, héros d’un scénario de film, met fin à sept années de frustration en décrochant la Coupe de France au terme d'une séance de tirs aux buts irrespirables face au PSG (36-35), un titre qui vaut bien plus qu’un simple trophée. Un symbole, une revanche, une renaissance.

Depuis l'Accor Arena de Bercy...

Bercy est « presque » plein pour ce choc devenu un classique du handball français. La confrontation entre le Paris Saint-Germain et Montpellier ne nécessite plus d’introduction tant elle s’est imposée dans le paysage sportif hexagonal. Mais cette finale avait une saveur toute particulière : un enjeu immense des deux côtés. Pour le PSG, il fallait se relever après l’élimination en Ligue des champions face à Szeged et viser le doublé Coupe-Championnat. Pour le MHB, il était urgent de mettre fin à une disette de sept ans sans trophée. Le club héraultais n’a rien laissé au hasard : déplacement offert à 500 supporters, et recrutement express de Benjamin Richert en joker médical, après la blessure de Yanis Lenne. L’ambition est claire : renouer avec les sommets.

Les premières minutes sont tendues, rugueuses. L’intensité est au rendez-vous, mais Montpellier subit un double coup dur peu après le premier quart d’heure : Karl Konan, touché à la cheville, quitte le terrain, immédiatement suivi de Nacinovic, exclu pour une faute grossière sur Elohim Prandi. Le secteur central montpelliérain vacille, d’autant plus que Kamil Syprzak commence déjà à faire parler sa puissance devant Rémi Desbonnet.

Paris en profite pour creuser un petit écart de deux buts, mais Montpellier répond avec panache. Steins et Syprzak écopent d’exclusions temporaires, Konan revient, et Desbonnet marque un but qui fait exploser la salle. Le MHB repasse devant, et l’ambiance devient électrique à l’approche de la pause.

Entré il y a seulement quelques jours dans l’effectif, Benjamin Richert se comporte en véritable cadre. Son entame est parfaite : 6 tirs, 6 buts, mettant en grande difficulté Palicka, peu inspiré (2 arrêts, 13%). Il est remplacé par Green. Malgré des gardiens en difficulté, le PSG reste dans la course, à seulement une longueur à la mi-temps (16-17). Le suspense est total.




Un scénario de roman jusqu’à l’ultime tir

À la reprise, le rythme ne faiblit pas, au contraire. Le duel se tend encore davantage. Richert garde son sang-froid et enchaîne les réalisations. En face, Syprzak reste injouable, aussi bien dans le duel face au gardien (6/6) que dans sa capacité à obtenir des jets de 7 mètres, transformés par Ferran Solé.

Dans le dernier tiers du match, Desbonnet revient dans les cages montpelliéraines et s’illustre immédiatement avec un « pastis » sur Prandi, déclenchant une clameur. Le PSG, lui, bute sur la défense adverse et la maladresse de ses artilleurs de loin : Prandi (5/13) et Omar (5/9).

À dix minutes du terme, Montpellier conserve deux longueurs d’avance (27-25). L’écart reste inchangé à cinq minutes de la fin. Raúl González utilise alors son dernier temps mort. Sur l’action suivante, Paris perd le ballon, provoquant la colère visible du banc. Frustration résumée par l’entraîneur parisien« On a mal géré notre match, on avait la balle pour gagner et on n’a pas réussi, c’est comme ça. Montpellier a été très fort, tout le monde veut gagner la finale, c’est comme ça… il y a encore le championnat. »

Mais le PSG n’a pas dit son dernier mot. Palicka, jusque-là discret, se transforme en mur. Il écœure les tireurs montpelliérains dans les dix dernières minutes, période durant laquelle le MHB ne marque qu’un seul but. Paris égalise dans la dernière minute, puis récupère la balle de match… mais la vendange. Place aux tirs au but.



Une séance interminable, une délivrance immense

Il faut remonter à 2010-2011 pour retrouver une séance de tirs au but en finale de Coupe de France. Et celle-ci restera dans les annales. Une intervention de la VAR provoque un long moment de flottement : un but parisien, d’abord validé, est finalement refusé. Une décision logique, bien que le règlement n’autorise pas officiellement les arbitres à consulter la vidéo. Chacun se fera son opinion.

Il faudra attendre le 20e tir pour qu’un vainqueur émerge. Yahia Omar échoue face à Desbonnet, héroïque, qui savoure pleinement : « C’est le cœur du truc, j’ai la chance de jouer dans mon club d’enfance. Les supporters ont posé des jours, passé la nuit dans le bus et ils n’ont jamais lâché. C’est incroyable de vivre ça, c’est le cœur du hand amateur. On est contents pour nous, pour le club et pour tous ces gens qui nous soutiennent. »

Du côté d'Erick Mathé, la gestion des tireurs s’est faite à l’instinct : « Je ne prépare de liste de tireurs à l’avance, je n’aime pas faire ça, ça dépend de la confiance qui est dégagée. Hicham je ne le mets pas normalement mais il était en confiance donc il fallait que je le mette. Benjamin (Richert), qui loupe son premier, je ne lui laisse pas le choix de retourner tirer car il fait un gros match, et au final, on gagne et c’est vraiment top pour le club. »

Montpellier renoue avec le succès, sept ans après sa dernière Ligue des Champions en 2018. Mais ce triomphe pourrait n’être qu’un début : le Final Four de l’European League attend déjà les Héraultais le week-end prochain. Pour Paris, il reste désormais quatre matchs pour aller chercher un nouveau titre de champion de France.

Coupe de France nationale masculine, Finale
Accor Arena Bercy, Paris, dimanche 18 mai
Montpellier HB – Paris SG : 36-35 TAB (MT : 17-16)
Arbitres : Said Bounouara & Stevann Pichon

Évolution du score : 3-2 (5) 5-5 (10) 8-8 (15) 9-11 (20) 14-13 (25) 17-16 (MT) 19-19 (35) 21-20 (40) 24-22 (45) 27-25 (50) 28-26 (55) 28-28 (FIN) - 36-35 (TAB)

 

Dans la même rubrique

Coupe de France
samedi 17 mai 2025
  
Coupe de France
samedi 17 mai 2025
  
Coupe de France
vendredi 16 mai 2025
  
Coupe de France
jeudi 15 mai 2025
  
  1 2 3 4