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Kiel assomme Ciudad Real

Champion's League

dimanche 4 mai 2008 - © François Dasriaux

 5 min 4 de lecture

Duels de géants, constellation de stars, choc de culture et de pouvoirs financiers, cette finale entre les deux derniers vainqueurs de ce saint des saints, le titre ultime pour un club de Handball : La Champion’s League. Finale attendue et opposition de style entre un Ciudad Real ou la science du jeu freine parfois les élans alors que Kiel, avec tout autant de talents dans sa composition, appuie beaucoup plus sur la gestion collective et le rythme infernal que peuvent mettre les hommes de Szvonimir Serdarusic.

On attendait aussi un duel à distance entre certainement les deux meilleurs gardiens de la planète Handball, le serbe Arpad Sterbik pour Ciudad Real et le tricolore Thierry Omeyer dans les buts du TWH. Mais c’était les tireurs qui allumaient les premières mèches avec la surprise de Talent Dushebaev et la titularisation d’Ales Pajovic au poste d’arrière gauche en lieu et place de Siareh Rutenka. Le Slovène allumait de loin tandis que les ailiers allemands répondaient par Vit Katvticnick à droite et Dominik Klein à gauche, avant que celui-ci ne laisse son nez sur un choc avec le duo Dinart – Davis et sa place à Henrik Lundstrom. Tout cela donnait un petit avantage aux Allemands, mais un avantage bien ténu qui pouvait basculer au grès d’un arrêt ou d’une bonne défense. Le premier problème tactique posé par Kiel à Ciudad était de taille, jouant systématiquement une entrée en deuxième pivot côté opposé au ballon dans la défense haute espagnole, les ailiers allemands se régalaient sur les caviars des Lovgren, Karabatic et autre Andersson.

Mais si les problèmes tactiques étaient pour Ciudad, les arrêts étaient aussi pour les Espagnols. Thierry Omeyer en mal d’arrêts était remplacé par Mathias Andersson tandis qu’Arpad Sterbik mettait la machine à arrêts en route pour permettre à Ciudad de revenir complètement dans la course de cette finale. Et le match changeait alors de physionomie… Entre les arrêts des gardiens, Mathias Anderson sortant quelques belles parades lui aussi et un rythme totalement cassé par les défenses qui montaient en régime et une tension qui devenait presque tangible, le combat changeait totalement d’âme, laissant place au combattants et à la sueur plutôt qu’au talent et aux grandes courses. Mais même au jeu de la baffe et du bloc de mammouth les deux équipes arrivaient à faire jeu égal pour emmener tout ce beau monde sur un 14-13 pour Kiel laissant la porte ouverte sur bien des scénarios en seconde période.

Même si on sentait que Kiel était capable de jouer au rythme imposé par les Espagnols et de mettre autant de densité physique que Ciudad dans les duels défensifs, on ne pouvait que regretter le jeu fait de mouvement et de prises de risques de, par exemple, la demi-finale aller face à Barcelone. Mais quand le collectif ne peut prendre le pas, reste encore et toujours le talent individuel comme celui de Vit Katvticnick ou bien sur Nikola Karabatic malgré les arrêts d’Arpad Sterbik. Mais Ciudad montait encore son niveau physique et même avec beaucoup de déchet offensif, les hommes de Talent Dushebaev prenaient enfin l’avantage au score profitant des arrêts quasiment sur chaque tir de Sterbik. +2 le plus gros écart au bout de dix minutes en seconde période et un Kiel au bord de la rupture malgré le retour enfin gagnant de Thierry Omeyer aux affaires défensives.

Ciudad menait, mais Ciudad perdait joueur après joueur dans les luttes de plus en plus physiques. Si Kiel avait perdu Dominik Klein, Ciudad, qui avait déjà perdu Petar Metlicic en première période, perdait Siareh Rutenka en seconde période avec sans doute la clavicule en berne ce qui pourrait le priver du prochain TQO avec l’Espagne et pour finir le tableau David Davis perdait une cheville dans la bataille, dur constat pour un match de handball. Cela n’empêchait pas Uros Zorman de faire un gros show en attaque, étant quasiment le seul à trouver des solutions dans la défense allemande, mais comme en face Nikola Karabatic enchaînait les actions hors norme, à 10 minutes de la fin, Kiel était au contact 25 – 25, s’offrant ainsi la possibilité d’un très bon résultat sur ce match aller.

Et c’est ç ce moment là que tout va basculer côté allemand, Ciudad Real ne trouvant plus les solutions en attaque face à la défense de Kiel et particulièrement face à un Thierry Omeyer qui ne pouvait pas passer à travers une finale et qui sera plus que déterminant dans la fin de match et un Nikola Karabatic « énormissime » sur ses prises de risques en attaque, bien aidé par un Markus Ahlm intenable en pivot. Au final c’est Kiel qui aura fait la très bonne opération dans cette finale aller, gagner de 2 buts dans la salle de Ciudad Real, obligeant ainsi le champion d’Espagne à aller faire un exploit sur les bords de la Baltique, est la marque d’une équipe hors normes. Surtout en ayant abandonné son jeu rapide pour faire dans le combat de tous les instants et le jeu placé. Dommage pour les yeux des amoureux du jeu flamboyant de Kiel, mais un titre de champion d’Europe peut excuser cet oubli, surtout quand il est fait dans la salle de sa majesté Ciudad Real.

A Ciudad Real, Palais Don Quichotte
Le 4 mai 2005 à 19h00
BM Ciudad Real - THW Kiel : 27 - 29 (Mi-temps : 13-14)

4000 Spectateurs
Arbitres :
MM Slobodan Visekruna et Zoran Stanojevic (Serbie)

Statistiques du match

 

Kiel assomme Ciudad Real 

Champion's League

dimanche 4 mai 2008 - © François Dasriaux

 5 min 4 de lecture

Duels de géants, constellation de stars, choc de culture et de pouvoirs financiers, cette finale entre les deux derniers vainqueurs de ce saint des saints, le titre ultime pour un club de Handball : La Champion’s League. Finale attendue et opposition de style entre un Ciudad Real ou la science du jeu freine parfois les élans alors que Kiel, avec tout autant de talents dans sa composition, appuie beaucoup plus sur la gestion collective et le rythme infernal que peuvent mettre les hommes de Szvonimir Serdarusic.

On attendait aussi un duel à distance entre certainement les deux meilleurs gardiens de la planète Handball, le serbe Arpad Sterbik pour Ciudad Real et le tricolore Thierry Omeyer dans les buts du TWH. Mais c’était les tireurs qui allumaient les premières mèches avec la surprise de Talent Dushebaev et la titularisation d’Ales Pajovic au poste d’arrière gauche en lieu et place de Siareh Rutenka. Le Slovène allumait de loin tandis que les ailiers allemands répondaient par Vit Katvticnick à droite et Dominik Klein à gauche, avant que celui-ci ne laisse son nez sur un choc avec le duo Dinart – Davis et sa place à Henrik Lundstrom. Tout cela donnait un petit avantage aux Allemands, mais un avantage bien ténu qui pouvait basculer au grès d’un arrêt ou d’une bonne défense. Le premier problème tactique posé par Kiel à Ciudad était de taille, jouant systématiquement une entrée en deuxième pivot côté opposé au ballon dans la défense haute espagnole, les ailiers allemands se régalaient sur les caviars des Lovgren, Karabatic et autre Andersson.

Mais si les problèmes tactiques étaient pour Ciudad, les arrêts étaient aussi pour les Espagnols. Thierry Omeyer en mal d’arrêts était remplacé par Mathias Andersson tandis qu’Arpad Sterbik mettait la machine à arrêts en route pour permettre à Ciudad de revenir complètement dans la course de cette finale. Et le match changeait alors de physionomie… Entre les arrêts des gardiens, Mathias Anderson sortant quelques belles parades lui aussi et un rythme totalement cassé par les défenses qui montaient en régime et une tension qui devenait presque tangible, le combat changeait totalement d’âme, laissant place au combattants et à la sueur plutôt qu’au talent et aux grandes courses. Mais même au jeu de la baffe et du bloc de mammouth les deux équipes arrivaient à faire jeu égal pour emmener tout ce beau monde sur un 14-13 pour Kiel laissant la porte ouverte sur bien des scénarios en seconde période.

Même si on sentait que Kiel était capable de jouer au rythme imposé par les Espagnols et de mettre autant de densité physique que Ciudad dans les duels défensifs, on ne pouvait que regretter le jeu fait de mouvement et de prises de risques de, par exemple, la demi-finale aller face à Barcelone. Mais quand le collectif ne peut prendre le pas, reste encore et toujours le talent individuel comme celui de Vit Katvticnick ou bien sur Nikola Karabatic malgré les arrêts d’Arpad Sterbik. Mais Ciudad montait encore son niveau physique et même avec beaucoup de déchet offensif, les hommes de Talent Dushebaev prenaient enfin l’avantage au score profitant des arrêts quasiment sur chaque tir de Sterbik. +2 le plus gros écart au bout de dix minutes en seconde période et un Kiel au bord de la rupture malgré le retour enfin gagnant de Thierry Omeyer aux affaires défensives.

Ciudad menait, mais Ciudad perdait joueur après joueur dans les luttes de plus en plus physiques. Si Kiel avait perdu Dominik Klein, Ciudad, qui avait déjà perdu Petar Metlicic en première période, perdait Siareh Rutenka en seconde période avec sans doute la clavicule en berne ce qui pourrait le priver du prochain TQO avec l’Espagne et pour finir le tableau David Davis perdait une cheville dans la bataille, dur constat pour un match de handball. Cela n’empêchait pas Uros Zorman de faire un gros show en attaque, étant quasiment le seul à trouver des solutions dans la défense allemande, mais comme en face Nikola Karabatic enchaînait les actions hors norme, à 10 minutes de la fin, Kiel était au contact 25 – 25, s’offrant ainsi la possibilité d’un très bon résultat sur ce match aller.

Et c’est ç ce moment là que tout va basculer côté allemand, Ciudad Real ne trouvant plus les solutions en attaque face à la défense de Kiel et particulièrement face à un Thierry Omeyer qui ne pouvait pas passer à travers une finale et qui sera plus que déterminant dans la fin de match et un Nikola Karabatic « énormissime » sur ses prises de risques en attaque, bien aidé par un Markus Ahlm intenable en pivot. Au final c’est Kiel qui aura fait la très bonne opération dans cette finale aller, gagner de 2 buts dans la salle de Ciudad Real, obligeant ainsi le champion d’Espagne à aller faire un exploit sur les bords de la Baltique, est la marque d’une équipe hors normes. Surtout en ayant abandonné son jeu rapide pour faire dans le combat de tous les instants et le jeu placé. Dommage pour les yeux des amoureux du jeu flamboyant de Kiel, mais un titre de champion d’Europe peut excuser cet oubli, surtout quand il est fait dans la salle de sa majesté Ciudad Real.

A Ciudad Real, Palais Don Quichotte
Le 4 mai 2005 à 19h00
BM Ciudad Real - THW Kiel : 27 - 29 (Mi-temps : 13-14)

4000 Spectateurs
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MM Slobodan Visekruna et Zoran Stanojevic (Serbie)

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