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Entretien avec... Frédéric Rousseau (Le Pouzin)

Nationale 1F

samedi 30 octobre 2010 - © Davy Bodiguel

 8 min 24 de lecture

Dans un championnat de N1 où Yutz et Cannes font figures de favoris à la montée en D2, c'est Le Pouzin qui réussit pour l'heure une entame parfaite : 5 victoires sur 5 possibles avec des prestations majuscules à Bron et face à Yutz notamment. Secret de cette réussite, le collectif Pouzinois - certes limité en nombre - démontre une solidarité et une combativité à chaque sortie. Avec la volonté de conserver son invincibilité le plus longtemps possible. Réussite sportive autour d'un nouveau projet de jeu initié par Frédéric Rousseau, l'ancien entraîneur de St Genis Laval et St Etienne. Le nouveau coach Pouzinois revient avec nous sur ce début de saison idéal.

Pourquoi avoir choisi le club du Pouzin à l'intersaison ?

Le club du Pouzin cherchait un entraineur pour cette saison et j'ai postulé. Suite à l'entretien avec les deux co-présidents (Jacques Mège et Stéphane Dupré), ils m'ont confié le poste.

Je suivais les résultats du club depuis plusieurs saisons et j'ai participé à toutes les éditions des Challenges Anaïs Garat et Bernard Ritter. Ce club possède beaucoup d'arguments attrayants pour un entraineur. Tout d'abord un groupe de joueuses de qualité pas seulement en équipe 1 mais dans toutes les catégories, ce qui montre un véritable travail de fond. Une véritable équipe de dirigeants passionnés de handball et qui s'investissent à fond dans le club. Une équipe de bénévoles qui s'emploient corps et âme à chaque rencontre à domicile pour faire du match une véritable fête. De fidèles supporters qui nous soutiennent aussi bien à domicile qu'en déplacement afin de nous apporter une aide supplémentaire par leurs encouragements. Les infrastrustures sportives sont très appréciables et à proximité du gymnase Richardson qui est un outil remarquable. Comment ne pas avoir envie de s'investir dans un tel environnement ??

Ce magnifique début de saison Pouzinois vous surprend-t'il ?

Chaque semaine, on se prépare pour remporter le match face à notre adversaire. Il n'y a donc pas de surprise. Je savais le groupe capable de bien faire, il ne suffisait qu'à le prouver sur le terrain. Et c'est ce que le groupe a fait depuis le début du championnat en alignant 5 victoires sur 5. La préparation a été bonne et nous continuons à travailler pour rester sur la même dynamique.

Comment expliquez-vous cette dynamique de résultats ?

Tout d'abord, le groupe est constitué de filles de qualité. Entre les anciennes qui constituent le noyau dur et apportent une stabilité, les recrues qui ont complété les postes manquants et les petites jeunes du club qui poussent à la porte en apportant leur insouciance, ce mélange est très intéressant, solidaire et prometteur. On a fait un recrutement judicieux, sur des profils particuliers, tout en gardant à l'esprit que nous avons des jeunes pleines de talents en réserve et qu'à court terme, il faudra les intégrer.

Ensuite, il est vrai que les victoires sont un fabuleux moteur. Elles récompensent le groupe du travail et des efforts fournis. Ils apportent aussi une confiance supplémentaire. Mais on ne tombe pas dans l'euphorie. On garde les pieds sur terre et on reste très serein et lucide.

Votre équipe est-elle au maximum de ses possibilités ou a t'elle encore une marge de progression ?

La marge de progression est encore grande. Il reste des secteurs dans lesquels on peut et doit encore progresser aussi bien individuellement que collectivement. Il est clair qu'il est plus facile de travailler dans le climat actuel des 5 victoires sur 5 car on ne travaille pas dans l'urgence. On a un niveau plancher, en deçà duquel on n'a pas le droit de descendre. A nous de monter le plafond le plus haut possible, match après match.

La complémentarité de vos deux gardiennes est étonnante, votre avis à ce sujet ?

Elle n'est pas étonnante, elle est voulue. Aline Vouriot et Claire Vivot ont deux profils différents, mais très complémentaires. Suivant les caractéristiques de nos adversaires, c'est l'une ou l'autre qui sera la plus adaptée. Le poste de gardienne de but est particulier et elles font preuve d'une grande maturité et s'entendent très bien. Elles se conseillent, s'encouragent tout le temps, partagent les informations sur les tireuses adverses. C'est une concurrence très saine entre les deux. C'est aussi rassurant pour les joueuses de champ d'avoir deux gardiennes de ce niveau là.

Avec 3 grandes individualités dans l'équipe (Ceccaldi, Joly et Boucher), ne pensez vous pas être trop dépendant de ces joueuses ?

Il est vrai qu'actuellement, ce sont nos trois scoreuses (115 buts sur 154). Mais elles ne marquent pas à chaque fois sur des exploits individuels et elles bénéficient du travail des autres joueuses (Menut, Rousseau-Bouslah, Leordean, Popa) pour se trouver à la finition des actions. C'est un vrai travail collectif. Chacune doit travailler pour elle-même mais aussi pour sa partenaire. Quand une est en échec, ce sont les autres qui prennent le relais. Et cela s'est vérifié à plusieurs reprises depuis le début de championnat. Il n'y a pas de dépendance vis à vis de quiconque. On profite de leur réussite du moment. Marquer des buts c'est important, mais on gagne le match en défense, preuve en a été donnée contre Yutz. Et la défense c'est un collectif tout entier, gardiennes comme joueuses de champ.

"LES VICTOIRES, UN MEDICAMENT CONTRE LA FATIGUE"

Avec un effectif actuel limité à 9 joueuses, craignez-vous une prochaine baisse de régime ?

L'effectif est limité c'est une évidence et je le savais depuis le début de la saison. C'est pourquoi j'ai axé la préparation sur ce facteur afin que physiquement chacune des filles soit prête. C'est aussi un élément important dans la semaine de travail. Quand je vois nos fins de matches contre Bron et Yutz par exemple, où il a fallu résister jusqu'à la dernière minute pour remporter la victoire, je me dis que les filles ont encore des réserves et qu'elles ne sont pas encore au bout de leurs possibilités. Les victoires sont aussi un fabuleux médicament contre la fatigue. A nous de le prendre régulièrement et le plus longtemps possible.

Avez-vous été entendu à Toulon au sujet d'un point à améliorer : les montées de balle ?

Du fait qu'il subsistait un peu de fatigue après le match de Yutz, je savais qu'on allait avoir un peu moins de lucidité dans le tir et qu'il fallait se mettre dans les meilleures conditions pour marquer. Comme en plus, J'avais des informations que le repli défensif toulonnais n'était pas très performant, j'ai demandé à beaucoup axé notre jeu sur les montées de balle. Nous avons fait quelques progrès à ce niveau, mais nous avons encore a travailler et notamment sur le jeu de transition. Mais je suis confiant et nous aurons d'autres occasions de pouvoir le mettre en application.

Comment abordez-vous la fin 2010 avec notamment deux voyages périlleux à Cannes et Vesoul ?

Avant de se déplacer à Cannes, il y aura le match contre Saint-Etienne à domicile. On prend les matches les uns après les autres. Et l'objectif est de se déplacer à Cannes en étant toujours invaincu. On se connait très bien l'un et l'autre, points forts comme points faibles. Ensuite nous recevons Achenheim qui sera difficile. Puis notre déplacement à Vesoul, actuellement co-leader avec nous et qui fait un remarquable début de saison comme le prouve sa large victoire contre Cannes. On sait que le mois de novembre va être particulièrement dur avec un enchainement de matches contre des adversaires solides. Chaque match est difficile et aucun de nos adversaires ne nous a lâché le match, il a fallu qu'on aille chercher les victoires. C'est ce que nous essayerons de faire en déplacement comme à domicile. On ne change rien dans nos habitudes : travail, rigueur, confiance et sérénité.

Quelques mots sur ce prochain match face à St Etienne que l'on imagine spécial pour vous ?

Depuis le 2 juin, date de mon dernier entrainement à Saint-Etienne, j'ai tiré un trait définitif sur ce club. Sans regret ni remord. Juste avec la satisfaction du devoir accompli, la montée en N1. Je ne change pas ma ligne de conduite. Le championnat ne se joue pas contre Cannes parce qu'il y a d'anciens pouzinois, ni contre Vesoul parce qu'on a d'anciennes vesuliennes, ni contre Bourg de Péage parce que c'est le derby. C'est pareil pour Saint-Etienne. Le championnat c'est 11 adversaires, et 22 matches. Il faudra néanmoins aborder cette rencontre avec sérieux et application. Le HBSA attend un déclic pour lancer sa saison. Battre le leader chez lui pourrait être un excellent déclencheur pour elles. Vigilance est le mot d'ordre.

Le Pouzin peut-il selon vous monter en D2 à l'issue de cette saison ?

Il est bien trop tôt pour penser à tout ceci. L'enchaînement des victoires ne nous pousse pas à penser à la montée, pas plus que notre victoire contre Yutz, annoncé comme le grand favori à la montée en D2. On a joué seulement 5 matches sur 22, il en reste encore 17 qu'on continuera à prendre l'un après l'autre, en se préparant au mieux pour remporter la victoire. Tout le monde garde les pieds sur terre dans le club et dans l'équipe. On savoure chaque victoire et notre invincibilité du moment.

Entretien avec... Frédéric Rousseau (Le Pouzin) 

Nationale 1F

samedi 30 octobre 2010 - © Davy Bodiguel

 8 min 24 de lecture

Dans un championnat de N1 où Yutz et Cannes font figures de favoris à la montée en D2, c'est Le Pouzin qui réussit pour l'heure une entame parfaite : 5 victoires sur 5 possibles avec des prestations majuscules à Bron et face à Yutz notamment. Secret de cette réussite, le collectif Pouzinois - certes limité en nombre - démontre une solidarité et une combativité à chaque sortie. Avec la volonté de conserver son invincibilité le plus longtemps possible. Réussite sportive autour d'un nouveau projet de jeu initié par Frédéric Rousseau, l'ancien entraîneur de St Genis Laval et St Etienne. Le nouveau coach Pouzinois revient avec nous sur ce début de saison idéal.

Pourquoi avoir choisi le club du Pouzin à l'intersaison ?

Le club du Pouzin cherchait un entraineur pour cette saison et j'ai postulé. Suite à l'entretien avec les deux co-présidents (Jacques Mège et Stéphane Dupré), ils m'ont confié le poste.

Je suivais les résultats du club depuis plusieurs saisons et j'ai participé à toutes les éditions des Challenges Anaïs Garat et Bernard Ritter. Ce club possède beaucoup d'arguments attrayants pour un entraineur. Tout d'abord un groupe de joueuses de qualité pas seulement en équipe 1 mais dans toutes les catégories, ce qui montre un véritable travail de fond. Une véritable équipe de dirigeants passionnés de handball et qui s'investissent à fond dans le club. Une équipe de bénévoles qui s'emploient corps et âme à chaque rencontre à domicile pour faire du match une véritable fête. De fidèles supporters qui nous soutiennent aussi bien à domicile qu'en déplacement afin de nous apporter une aide supplémentaire par leurs encouragements. Les infrastrustures sportives sont très appréciables et à proximité du gymnase Richardson qui est un outil remarquable. Comment ne pas avoir envie de s'investir dans un tel environnement ??

Ce magnifique début de saison Pouzinois vous surprend-t'il ?

Chaque semaine, on se prépare pour remporter le match face à notre adversaire. Il n'y a donc pas de surprise. Je savais le groupe capable de bien faire, il ne suffisait qu'à le prouver sur le terrain. Et c'est ce que le groupe a fait depuis le début du championnat en alignant 5 victoires sur 5. La préparation a été bonne et nous continuons à travailler pour rester sur la même dynamique.

Comment expliquez-vous cette dynamique de résultats ?

Tout d'abord, le groupe est constitué de filles de qualité. Entre les anciennes qui constituent le noyau dur et apportent une stabilité, les recrues qui ont complété les postes manquants et les petites jeunes du club qui poussent à la porte en apportant leur insouciance, ce mélange est très intéressant, solidaire et prometteur. On a fait un recrutement judicieux, sur des profils particuliers, tout en gardant à l'esprit que nous avons des jeunes pleines de talents en réserve et qu'à court terme, il faudra les intégrer.

Ensuite, il est vrai que les victoires sont un fabuleux moteur. Elles récompensent le groupe du travail et des efforts fournis. Ils apportent aussi une confiance supplémentaire. Mais on ne tombe pas dans l'euphorie. On garde les pieds sur terre et on reste très serein et lucide.

Votre équipe est-elle au maximum de ses possibilités ou a t'elle encore une marge de progression ?

La marge de progression est encore grande. Il reste des secteurs dans lesquels on peut et doit encore progresser aussi bien individuellement que collectivement. Il est clair qu'il est plus facile de travailler dans le climat actuel des 5 victoires sur 5 car on ne travaille pas dans l'urgence. On a un niveau plancher, en deçà duquel on n'a pas le droit de descendre. A nous de monter le plafond le plus haut possible, match après match.

La complémentarité de vos deux gardiennes est étonnante, votre avis à ce sujet ?

Elle n'est pas étonnante, elle est voulue. Aline Vouriot et Claire Vivot ont deux profils différents, mais très complémentaires. Suivant les caractéristiques de nos adversaires, c'est l'une ou l'autre qui sera la plus adaptée. Le poste de gardienne de but est particulier et elles font preuve d'une grande maturité et s'entendent très bien. Elles se conseillent, s'encouragent tout le temps, partagent les informations sur les tireuses adverses. C'est une concurrence très saine entre les deux. C'est aussi rassurant pour les joueuses de champ d'avoir deux gardiennes de ce niveau là.

Avec 3 grandes individualités dans l'équipe (Ceccaldi, Joly et Boucher), ne pensez vous pas être trop dépendant de ces joueuses ?

Il est vrai qu'actuellement, ce sont nos trois scoreuses (115 buts sur 154). Mais elles ne marquent pas à chaque fois sur des exploits individuels et elles bénéficient du travail des autres joueuses (Menut, Rousseau-Bouslah, Leordean, Popa) pour se trouver à la finition des actions. C'est un vrai travail collectif. Chacune doit travailler pour elle-même mais aussi pour sa partenaire. Quand une est en échec, ce sont les autres qui prennent le relais. Et cela s'est vérifié à plusieurs reprises depuis le début de championnat. Il n'y a pas de dépendance vis à vis de quiconque. On profite de leur réussite du moment. Marquer des buts c'est important, mais on gagne le match en défense, preuve en a été donnée contre Yutz. Et la défense c'est un collectif tout entier, gardiennes comme joueuses de champ.

"LES VICTOIRES, UN MEDICAMENT CONTRE LA FATIGUE"

Avec un effectif actuel limité à 9 joueuses, craignez-vous une prochaine baisse de régime ?

L'effectif est limité c'est une évidence et je le savais depuis le début de la saison. C'est pourquoi j'ai axé la préparation sur ce facteur afin que physiquement chacune des filles soit prête. C'est aussi un élément important dans la semaine de travail. Quand je vois nos fins de matches contre Bron et Yutz par exemple, où il a fallu résister jusqu'à la dernière minute pour remporter la victoire, je me dis que les filles ont encore des réserves et qu'elles ne sont pas encore au bout de leurs possibilités. Les victoires sont aussi un fabuleux médicament contre la fatigue. A nous de le prendre régulièrement et le plus longtemps possible.

Avez-vous été entendu à Toulon au sujet d'un point à améliorer : les montées de balle ?

Du fait qu'il subsistait un peu de fatigue après le match de Yutz, je savais qu'on allait avoir un peu moins de lucidité dans le tir et qu'il fallait se mettre dans les meilleures conditions pour marquer. Comme en plus, J'avais des informations que le repli défensif toulonnais n'était pas très performant, j'ai demandé à beaucoup axé notre jeu sur les montées de balle. Nous avons fait quelques progrès à ce niveau, mais nous avons encore a travailler et notamment sur le jeu de transition. Mais je suis confiant et nous aurons d'autres occasions de pouvoir le mettre en application.

Comment abordez-vous la fin 2010 avec notamment deux voyages périlleux à Cannes et Vesoul ?

Avant de se déplacer à Cannes, il y aura le match contre Saint-Etienne à domicile. On prend les matches les uns après les autres. Et l'objectif est de se déplacer à Cannes en étant toujours invaincu. On se connait très bien l'un et l'autre, points forts comme points faibles. Ensuite nous recevons Achenheim qui sera difficile. Puis notre déplacement à Vesoul, actuellement co-leader avec nous et qui fait un remarquable début de saison comme le prouve sa large victoire contre Cannes. On sait que le mois de novembre va être particulièrement dur avec un enchainement de matches contre des adversaires solides. Chaque match est difficile et aucun de nos adversaires ne nous a lâché le match, il a fallu qu'on aille chercher les victoires. C'est ce que nous essayerons de faire en déplacement comme à domicile. On ne change rien dans nos habitudes : travail, rigueur, confiance et sérénité.

Quelques mots sur ce prochain match face à St Etienne que l'on imagine spécial pour vous ?

Depuis le 2 juin, date de mon dernier entrainement à Saint-Etienne, j'ai tiré un trait définitif sur ce club. Sans regret ni remord. Juste avec la satisfaction du devoir accompli, la montée en N1. Je ne change pas ma ligne de conduite. Le championnat ne se joue pas contre Cannes parce qu'il y a d'anciens pouzinois, ni contre Vesoul parce qu'on a d'anciennes vesuliennes, ni contre Bourg de Péage parce que c'est le derby. C'est pareil pour Saint-Etienne. Le championnat c'est 11 adversaires, et 22 matches. Il faudra néanmoins aborder cette rencontre avec sérieux et application. Le HBSA attend un déclic pour lancer sa saison. Battre le leader chez lui pourrait être un excellent déclencheur pour elles. Vigilance est le mot d'ordre.

Le Pouzin peut-il selon vous monter en D2 à l'issue de cette saison ?

Il est bien trop tôt pour penser à tout ceci. L'enchaînement des victoires ne nous pousse pas à penser à la montée, pas plus que notre victoire contre Yutz, annoncé comme le grand favori à la montée en D2. On a joué seulement 5 matches sur 22, il en reste encore 17 qu'on continuera à prendre l'un après l'autre, en se préparant au mieux pour remporter la victoire. Tout le monde garde les pieds sur terre dans le club et dans l'équipe. On savoure chaque victoire et notre invincibilité du moment.

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