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Bruguières continue son incroyable ascension

Nationale 1F

mardi 17 juin 2014 - © Davy Bodiguel

 5 min 25 de lecture

Promu en Nationale 1, Bruguières a réussi l'objectif de sa saison, le maintien. Une belle réussite sportive pour ce modeste club de Haute-Garonne qui n'avait jusqu'à présent jamais été aussi haut dans la hiérarchie nationale.

Petite cité de 5.000 âmes à proximité immédiate de Toulouse, Bruguières peut être fier de son équipe de handball féminin. Une vitrine sportive digne de ce nom au vu de cette 9ème place acquise cette saison et d'un maintien accroché finalement sans trop d'inquiétude à 11 points devant le premier relégable. Avec des moyens financiers très limités, le club du président Belluzzo fait figure de petit poucet en N1 mais... pas de quoi cependant saper le moral des partenaires de Delphine Tonello. Si le début de championnat s'est révélé très compliqué (aucune victoire sur les sept premières rencontres), le BOC 31 n'en a pas fait une montagne. Et la première éclaircie est apparue fin novembre dans le derby de Haute-Garonne chez son plus proche voisin Toulouse. Dès lors, le collectif Bruguiérois prend de plus en plus souvent la mesure de ses principaux concurrents au maintien. Au sortir de l'hiver, la progression du BOC est irrésistible... jusqu'à terminer en trombe le championnat avec quatre derniers succès à la clé... dernier en date particulièrement convaincant sur le parquet de St Grégoire Rennes. A l'origine de cette progression permanente, la cohésion d'un groupe : aucune "vedette" au BOC 31... mais un savant mélange de quelques anciennes apportant leur expérience du haut niveau et de jeunes capables de s'adapter rapidement aux exigences de la 3ème division Nationale. Et à sa tête, un certain Alain Hatchondo... que l'on ne présente évidemment plus dans le handball Midi-Pyrénéen. A l'origine de cette fulgurante ascension, l'entraîneur Bruguiérois revient avec nous sur les raisons d'un tel succès.

Bruguières se maintient en N1… c’est un petit miracle, non ?
Lorsqu’on est monté, je vous avoue franchement… la première phrase que j’ai dit, c’est qu’est-ce qu’on va y faire ? Je dis ça évidemment au vu des modestes moyens de notre club. Cependant, j’ai un groupe qui vit bien ensemble et qui dégage une force largement au-dessus de la moyenne. Au vu des équipes que j’ai eu depuis 38 ans, elle fait partie des trois meilleures. Mes joueuses compensent le manque de capacités par une grosse combativité et une cohésion sans faille.

Au BOC 31, on n’a pas de pétrole mais on a des idées... et un entraîneur expérimenté !
Alain Hatchondo a fait ses preuves (rires)… Non mais j’ai surtout la chance d’avoir un collectif intéressant et à l’écoute.

Ce qui a surpris, c’est que Bruguières était physiquement affuté sur cette fin de saison ?
C’est vrai que pendant la phase retour, la sauce a bien pris… puisqu’on compte sept victoires pour quatre défaites seulement. Etre affuté jusqu’en fin de saison, c’était un peu ma marque de fabrique, moi qui suis un ancien professeur de sports. Et puis, le recrutement des jeunes à l’intersaison nous a aidé. Je ne peux pas faire grandir ni faire grossir mes joueuses, encore moins faire de piqûres… mais si on court et on ouvre les yeux, on peut arriver à se faire plaisir.

Certains promus sont complexés lorsqu’ils arrivent à l’échelon supérieur… ça n’était pas votre cas ?
Non. D’abord, il faut savoir que la N1, c’est désormais trois poules alors qu’auparavant il n’en existait que deux, le niveau a quelque peu changé. Par contre, dans notre poule, on avait quatre équipes semi-professionnelles… La différence entre N2 et N1 se fait au niveau physique mais sur le plan tactique, il n’y pas de différence selon moi.

Sur le plan individuel, vous avez eu de belles satisfactions à l’image de Justine Mengès ?
Oui, effectivement. Justine est arrivée il y a trois ans, elle venait de N3/prénationale dans l’Est et elle est désormais installée en N1. Elle a un bras intéressant et une belle intelligence de jeu... mais elle a également encore une bonne marge de progression. Elle risque malheureusement de repartir tout comme Adèle Farguès.

A l’aile droite, on peut également citer Celia Avinens…
Celia est aussi un exemple intéressant de belle progression. Je ne la connaissais pas, elle était en Prénationale l’an dernier et a fait un essai chez nous. Tout de suite, j’ai vu qu’elle avait des qualités physiques mais elle n'avait pas sa place en N1 au début. On a commencé à mettre Celia à droite, on a soigné les impacts. Elle est rapide et n’a pas peur, et elle fait surtout 60 minutes à l’aile sans discontinuer. Et au final, c’est vraiment costaud.

Promouvoir les jeunes... c'est un objectif pour vous ?
Je suis au club depuis maintenant 4/5 ans... j'ai toujours dit qu'on se devait d'être un club formateur. On doit donc sans cesse travailler dans les catégories inférieures. Et ce qui est bien en ce moment, ce sont nos moins de 18 qui se sont qualifiées pour les championnats de France l'an prochain. Avec les jeunes, c'est très simple... il faut leur donner les clés en leur parlant sincèrement et en étant patient.

Dans votre groupe, il y a également des anciennes qui ont beaucoup apporté ?
La force du groupe, c’est aussi que j’ai trois joueuses expérimentées qui transmettent toute leur expérience de D1 aux jeunes… et ça, pour moi, c’est très important. On peut citer par exemple Stéphanie Jean qui prend goût à cette aventure et n’a pas du tout l’intention d’arrêter sa carrière cette année. Stéphanie a été internationale universitaire et a joué chez le champion de France à Metz.

Content aussi d'un secteur défensif performant (le BOC 31 finit 5ème meilleure défense du championnat) ?
Oui… surtout au vu des gabarits que l’on a. Quand je vois un petit gabarit comme Alice Chassaigne d’1.62 m pour 58 kg qui vient de N3 et qui défend en poste 2 à droite, je suis évidemment très satisfait. Après, on peut toujours améliorer notre secteur défensif même si on ne peut évidemment pas aller chercher sans arrêt des tireuses de loin à dix/onze mètres… parce qu’on se découvre et les gouffres ne se comblent pas toujours. Mais globalement je suis satisfait de notre rendement défensif, c'est prometteur pour la suite.

Bruguières continue son incroyable ascension 

Nationale 1F

mardi 17 juin 2014 - © Davy Bodiguel

 5 min 25 de lecture

Promu en Nationale 1, Bruguières a réussi l'objectif de sa saison, le maintien. Une belle réussite sportive pour ce modeste club de Haute-Garonne qui n'avait jusqu'à présent jamais été aussi haut dans la hiérarchie nationale.

Petite cité de 5.000 âmes à proximité immédiate de Toulouse, Bruguières peut être fier de son équipe de handball féminin. Une vitrine sportive digne de ce nom au vu de cette 9ème place acquise cette saison et d'un maintien accroché finalement sans trop d'inquiétude à 11 points devant le premier relégable. Avec des moyens financiers très limités, le club du président Belluzzo fait figure de petit poucet en N1 mais... pas de quoi cependant saper le moral des partenaires de Delphine Tonello. Si le début de championnat s'est révélé très compliqué (aucune victoire sur les sept premières rencontres), le BOC 31 n'en a pas fait une montagne. Et la première éclaircie est apparue fin novembre dans le derby de Haute-Garonne chez son plus proche voisin Toulouse. Dès lors, le collectif Bruguiérois prend de plus en plus souvent la mesure de ses principaux concurrents au maintien. Au sortir de l'hiver, la progression du BOC est irrésistible... jusqu'à terminer en trombe le championnat avec quatre derniers succès à la clé... dernier en date particulièrement convaincant sur le parquet de St Grégoire Rennes. A l'origine de cette progression permanente, la cohésion d'un groupe : aucune "vedette" au BOC 31... mais un savant mélange de quelques anciennes apportant leur expérience du haut niveau et de jeunes capables de s'adapter rapidement aux exigences de la 3ème division Nationale. Et à sa tête, un certain Alain Hatchondo... que l'on ne présente évidemment plus dans le handball Midi-Pyrénéen. A l'origine de cette fulgurante ascension, l'entraîneur Bruguiérois revient avec nous sur les raisons d'un tel succès.

Bruguières se maintient en N1… c’est un petit miracle, non ?
Lorsqu’on est monté, je vous avoue franchement… la première phrase que j’ai dit, c’est qu’est-ce qu’on va y faire ? Je dis ça évidemment au vu des modestes moyens de notre club. Cependant, j’ai un groupe qui vit bien ensemble et qui dégage une force largement au-dessus de la moyenne. Au vu des équipes que j’ai eu depuis 38 ans, elle fait partie des trois meilleures. Mes joueuses compensent le manque de capacités par une grosse combativité et une cohésion sans faille.

Au BOC 31, on n’a pas de pétrole mais on a des idées... et un entraîneur expérimenté !
Alain Hatchondo a fait ses preuves (rires)… Non mais j’ai surtout la chance d’avoir un collectif intéressant et à l’écoute.

Ce qui a surpris, c’est que Bruguières était physiquement affuté sur cette fin de saison ?
C’est vrai que pendant la phase retour, la sauce a bien pris… puisqu’on compte sept victoires pour quatre défaites seulement. Etre affuté jusqu’en fin de saison, c’était un peu ma marque de fabrique, moi qui suis un ancien professeur de sports. Et puis, le recrutement des jeunes à l’intersaison nous a aidé. Je ne peux pas faire grandir ni faire grossir mes joueuses, encore moins faire de piqûres… mais si on court et on ouvre les yeux, on peut arriver à se faire plaisir.

Certains promus sont complexés lorsqu’ils arrivent à l’échelon supérieur… ça n’était pas votre cas ?
Non. D’abord, il faut savoir que la N1, c’est désormais trois poules alors qu’auparavant il n’en existait que deux, le niveau a quelque peu changé. Par contre, dans notre poule, on avait quatre équipes semi-professionnelles… La différence entre N2 et N1 se fait au niveau physique mais sur le plan tactique, il n’y pas de différence selon moi.

Sur le plan individuel, vous avez eu de belles satisfactions à l’image de Justine Mengès ?
Oui, effectivement. Justine est arrivée il y a trois ans, elle venait de N3/prénationale dans l’Est et elle est désormais installée en N1. Elle a un bras intéressant et une belle intelligence de jeu... mais elle a également encore une bonne marge de progression. Elle risque malheureusement de repartir tout comme Adèle Farguès.

A l’aile droite, on peut également citer Celia Avinens…
Celia est aussi un exemple intéressant de belle progression. Je ne la connaissais pas, elle était en Prénationale l’an dernier et a fait un essai chez nous. Tout de suite, j’ai vu qu’elle avait des qualités physiques mais elle n'avait pas sa place en N1 au début. On a commencé à mettre Celia à droite, on a soigné les impacts. Elle est rapide et n’a pas peur, et elle fait surtout 60 minutes à l’aile sans discontinuer. Et au final, c’est vraiment costaud.

Promouvoir les jeunes... c'est un objectif pour vous ?
Je suis au club depuis maintenant 4/5 ans... j'ai toujours dit qu'on se devait d'être un club formateur. On doit donc sans cesse travailler dans les catégories inférieures. Et ce qui est bien en ce moment, ce sont nos moins de 18 qui se sont qualifiées pour les championnats de France l'an prochain. Avec les jeunes, c'est très simple... il faut leur donner les clés en leur parlant sincèrement et en étant patient.

Dans votre groupe, il y a également des anciennes qui ont beaucoup apporté ?
La force du groupe, c’est aussi que j’ai trois joueuses expérimentées qui transmettent toute leur expérience de D1 aux jeunes… et ça, pour moi, c’est très important. On peut citer par exemple Stéphanie Jean qui prend goût à cette aventure et n’a pas du tout l’intention d’arrêter sa carrière cette année. Stéphanie a été internationale universitaire et a joué chez le champion de France à Metz.

Content aussi d'un secteur défensif performant (le BOC 31 finit 5ème meilleure défense du championnat) ?
Oui… surtout au vu des gabarits que l’on a. Quand je vois un petit gabarit comme Alice Chassaigne d’1.62 m pour 58 kg qui vient de N3 et qui défend en poste 2 à droite, je suis évidemment très satisfait. Après, on peut toujours améliorer notre secteur défensif même si on ne peut évidemment pas aller chercher sans arrêt des tireuses de loin à dix/onze mètres… parce qu’on se découvre et les gouffres ne se comblent pas toujours. Mais globalement je suis satisfait de notre rendement défensif, c'est prometteur pour la suite.

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