LNH: Wissem Hmam ne se trompera pas de côté

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mardi 14 octobre 2014 - © Yves Michel

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C'est un match que l'ancien Montpelliérain a coché sur son calendrier. Un match qui lui rappellera neuf saisons de sa vie sportive. Mais désormais à St Raphaël, Wissem Hmam se battra corps et âme pour ses nouvelles couleurs. D'autant que l'enjeu est important pour les deux formations. Après la défaite du PSG, ce mercredi à Chambéry, le vainqueur a tout à gagner au classement.

Depuis deux saisons, les St Raphaël-Montpellier sont forcément plus serrés, les Héraultais ayant traversé quelques secousses et les Azuréens ayant pris conscience qu’ils pouvaient être les perturbateurs d’une hiérarchie pré établie. Mais voilà, si dans le Var, l’attaque a toujours bien fonctionné (4ème de LNH en 2014), la défense en revanche, a donné des signes inquiétants de faiblesse (avant dernière du classement). C’est en partie pour cette raison que cet été, Wissem Hmam a signé au SRVH. Après neuf saisons passées à Montpellier, le Tunisien a débarqué dans une équipe qui à la mi-septembre s’est payée le scalp du Paris St Germain. Ce jeudi, il retrouve donc une ancienne famille avec laquelle il est loin d’avoir rompu tous les liens.

Wissem, jouer Montpellier, est-ce spécial pour toi ?
Bien-sûr que c'est particulier pour moi. J’ai passé beaucoup de temps là-bas et je considère qu’en France, c’est mon club de cœur. Mais au-delà du caractère exceptionnel, cela reste une rencontre de LNH qu’il faut gagner, surtout à domicile.

On a l’impression que tu étais le chaînon manquant de cette équipe ?
En me faisant signer, les dirigeants ont été clairs. Je suis là pour améliorer le rendement de la défense et d’en être le patron. Au début, j’étais la seule recrue, il a fallu que je m’adapte, cela n’a pas été facile.

Est-ce que tu prends activement part aux schémas défensifs ?
J’ai la chance de fréquenter un entraîneur (Joël Da Silva) qui est constamment à l’écoute et qui m’a donné carte blanche pour reconstruire le projet défensif. Il y a une réelle communication avec le staff technique. Je donne mon avis quotidiennement.

Votre match référence c’est contre le PSG. Ce match s’est gagné où ?
Je crois avant tout, dans la préparation. On a étudié à la vidéo l’impact de chaque joueur adverse. Ensuite, à l’entraînement, on a mis en place l’aspect tactique. Pendant le match, tu peux toujours apporter des petits changements mais ce n’est pas là que s’effectue le gros du travail. Les gardiens de but ont été aussi très importants.

A Créteil, la semaine dernière, vous avez frôlé la catastrophe.
Le manque de constance est le problème majeur auquel St Raphaël doit faire face. On est capable de produire de bonnes choses et derrière, tomber dans de véritables pièges. Est-ce un problème de motivation en fonction de l’adversaire ? On va finir par le croire. Le souci, c’est que si on veut rester au plus haut niveau, il faut gagner tous les matches. A Créteil, on n’a pas assuré notre statut mais à la fin on était plutôt soulagés car on a su s'en sortir. Je ne suis pas sûr que l’an dernier, St Raph’ aurait pu remonter un handicap de sept buts à la mi-temps.

En tout cas, cet épisode peut servir de leçon
Il faut qu’on se rende les matches plus faciles et donc qu’on traite toutes les équipes qu’on rencontre sur le même pied d’égalité.

Montpellier sort de deux gros matches qui finalement étaient à sa portée
Franchement, par rapport au jeu produit, je ne vois pas grand-chose à jeter, pas grand-chose à leur reprocher. Ils ont montré leur solidité en défense mais également en attaque. C’est contre Veszprem et malgré la défaite que Montpellier m’a le plus impressionné. Ils ont fait un très grand match malgré l'absence de Simonet. L'équipe a une excellente force de caractère, un très bon mental.

Vous disputez moins de matches qu'eux, est-ce un avantage ?
C'est évident. Les équipes qui jouent l'Europe enchaînent les matches donc la fatigue se fait plus sentir. On va donc tenter d'exploiter ça même si on sait que ces adversaires ont les ressources nécessaires pour tenir le rythme.

St Raphaël n'est plus la maison de retraite des anciens montpelliérains ?
Non et cela ne l'a jamais été ! Quand Caucheteux, Di Panda et Tomas sont arrivés ici, ils n'étaient pas très vieux, ils avaient moins de 24 ans.

Ce n'était pas le cas pour Megannem, Krantz ou Juricek...
Oui mais quand tu vois le classement de St Raphaël depuis, c'est loin d'être une maison de retraite avec deux places de 4ème et une fois 3ème, en l'espace de quatre ans. Si avec ses "retraités" comme tu le dis, St Raphaël a encore cette année, d'aussi bons résultats, je signe tout de suite. Les performances par exemple de Raphaël Caucheteux (2ème meilleur buteur de LNH) ne sont pas celles d'un retraité ! (rires). Le club est sérieux et ne fait pas n'importe quoi en matière de recrutement.

Si les "faux retraités" battent Montpellier, St Raphaël peut-il envisager le titre ?
Pas de précipitation, la saison est très longue ! Bien-sûr si on les bat, ce sera un vrai bonus mais je le répète, il faut être plus constants. Battre les grosses équipes, c'est bien pour l'image, la confiance mais derrière, il ne faut pas faire n'importe quoi face à des adversaires à notre portée.

Montpellier sans Diego Simonet

Touché à une cheville, Diego Simonet ne sera pas dans le groupe montpelliérain. Tout comme Borut Mackovsek, jugé encore trop court. En revanche, Patrice Canayer récupère le Hongrois Balasz Laluska qui peut s'avérer très précieux en défense. L'entraîneur du MAHB a beaucoup apprécié la réaction de ses joueurs dimanche à Veszprém. Ce mercredi, lors de sa conférence de presse, il est revenu sur ce match perdu d'un cheveu en Hongrie. «Ce sont eux qui m’ont mis dans cette situation d’aller chercher la victoire. Ils voulaient à tout prix y aller et il y avait la place. C’est intéressant de voir ces comportements car on a mis le niveau d’exigence beaucoup plus haut avec ce match et on a prouvé que l’équipe était capable de faire de belles performances là où nous ne sommes pas attendus.» Toute la question désormais est de savoir si cette même volonté de dépassement de soi suffira à poser des problèmes à St Raphaël et repartir du Var victorieux. «C’est un peu une course d’usure à laquelle on assiste et Montpellier doit tenir la cadence. Même si nous devons faire attention à cette équipe, nous devons prendre des points là bas pour rester bien placés. Nous devons être solides sur la base arrière, très bons dans nos mises en place et surtout être intelligents tactiquement. Comme c’est une équipe qui shoote de loin et qui joue beaucoup le jeu de transition, si j’étais à leur place face à nous, je chosirais l’option d’accélérer le jeu dès le début.» En championnat, en huit déplacements à St Raphaël, Montpellier s'est incliné à deux reprises... lors des deux dernières saisons (31-30 et 28-26).