Il faut remonter à plus de deux ans pour voir Montpellier seul en tête de la 1ère division masculine. Les Héraultais ont bénéficié de la défaite de Nantes à Paris mais surtout de leur éclatante maîtrise face à une équipe de Nîmes qui a lutté avec ses moyens. C'est à dire avec pas grand chose.

Certes, le PSG garde intactes ses ambitions de reconquérir un titre de champion de France car malgré déjà deux revers en sept rencontres, les hommes de Philippe Gardent sont toujours dans la course. Mais que tout l'hexagone du handball se le dise, Montpellier est là et bien là. Et déjà, on languit jusqu'au 3 décembre, date à laquelle Coubertin accueillera les deux équipes, pour un nouveau tournant. 

Ce jeudi, les Héraultais étaient conviés à un rendez-vous tout aussi symbolique. Un match comme on les aime entre deux rivaux distants d'à peine 50 kilomètres. Le derby du Languedoc avec Nîmes, le frère ennemi.   

Depuis le début de la semaine, "prendre du plaisir" avait été le leitmotiv de Jérôme Chauvet. L'entraîneur nîmois avait été passablement agacé par le comportement fautif de ses hommes à domicile face à Sélestat. Il voulait une réaction, un sursaut qui passait obligatoirement par cette notion de plaisir. Du plaisir, les spectateurs de l'Arena en ont certainement pris en appréciant la démonstration des locataires des lieux. Du plaisir, les hommes de Canayer en ont pris en s'imposant avec autorité. Il n'est pas sûr que les Nîmois soient sortis de la salle avec la même sensation. Parmi eux, leur nouvelle recrue espagnole Alberto Aguirrezabalaga a lui, vécu un véritable calvaire. Le petit ailier arrivé dans le Gard voilà trois semaines est un des exemples en attaque comme en défense de la déroute usamiste mais il a également été victime de la réussite du gardien montpelliérain Venio Losert. Le Croate crédité sur la totalité de la rencontre de quinze arrêts a mis en péril les meilleures intentions adverses.

Après une pas trop mauvaise entame, le temps pour le MAHB de mettre en route son rouleau compresseur, l'USAM s'est liquéfiée. Losert a donc commencé par s'en prendre à ce pauvre Aguirrezabalaga qui se souviendra de ce jeudi noir du côté de Pérols, ensuite il a dégoûté presque tous ceux qui se présentaient à 6 mètres face à lui. 44% de réussite, la statistique est éloquente. Dans cette 1ère période où le jeu offensif nîmois était trop prévisible et la défense bien trop friable, Montpellier a fait ce que bon lui semblait. Le virtuose Gajic (notre photo de tête) et son compère équilibriste spécialisé dans le "moonwalk aérien" Mathieu Grébille ont récité une véritable leçon.  L'évolution du score dans ce 1er acte (voir plus bas) parle en faveur des partenaires de Michael Guigou. Nîmes certes handicapé par une infirmerie bien remplie, manquera de tout pour opposer une résistance digne de ce nom.



D'autant qu'à la pause, Jérôme Chauvet ne pouvait plus trop compter sur Damien Scaccianoce (souci au mollet) et sur Guillaume Saurina qui était sorti en boitillant. La poisse totale dans un contexte où les Nîmois s'en seraient bien passé. A la reprise (déjà sept buts d'avance pour Montpellier), c'est le poteau qui venait à la rescousse de Venio Losert. Les Nîmois étaient véritablement maudits. Rémi Desbonnet qui avait remplacé Yassine Idrissi dans les cages tentait bien de mettre un grain de folie dans sa zone et ses arrêts sur son pote Mathieu Grébille vont réveiller ses partenaires. Le temps faible que les Montpelliérains vont connaître sera de courte durée. "Quand on est un peu en difficulté, soulignera Patrice Canayer à la fin de la rencontre au micro de beIn, l'essentiel est de rebooster les joueurs. L'entrée d'Alexandre Saidani nous a amené beaucoup de peps." Le junior va en effet apporter du sang neuf. Montpellier qui était largement en avance au tableau d'affichage, pensait à ce moment-là s'envoler vers un succès comme face à Chambéry (+10) lors de la 2ème journée. Blessé dans son orgueil, Nîmes parvenait (un peu tard) à mettre du rythme. Il faudra qu'à trois minutes du terme, Patrice Canayer pose son dernier temps mort pour inciter sa troupe à jouer jusqu'au bout. Saidani va parachever l'œuvre en inscrivant l'ultime but de la rencontre (34-26) à 41 secondes du buzzer. Dans l'action, le demi-centre se télescopait avec Rémi Desbonnet. Le gardien nîmois restera longtemps au sol, grimaçant de douleur et apparemment touché au niveau de la cheville. Décidément, ce jeudi soir, c'était bien l'USAM qui avait trimballé dans ses bagages, le chat noir croisé une semaine auparavant dans les coulisses du Parnasse.

C'est un 7ème match sans défaite pour Montpellier qui conserve (mais cette fois en solitaire) la tête de la D1M. "Ma satisfaction n'est pas tellement par rapport au classement, rajoutera Patrice Canayer. C'est plutôt l'état d'esprit et le jeu qu'on fournit qui sont intéressants. Cela veut dire qu'on est capables d'avoir un niveau élevé. La question est de savoir si on peut jouer de cette façon tous les 4 jours pendant 5 mois. Dès novembre, on devrait être fixé."

MONTPELLIER AHB - USAM NIMES               34-26  (mi-temps: 20-13)
Statistiques du match

Arbitres:
Stevann PICHON et Laurent REVERET
Date et Heure :
Le 23/10/2014 à 20:45:00
Lieu :
ARENA - Route de la Mer - PEROLS

Evolution du score: 2-4 (8è) 7-4 (13è) 13-8 (19è) 17-10 (24è) 19-11 (27è) 20-13 (MT) 21-15 (32è) 24-16 (40è) 28-18 (46è) 29-20 (51è) 32-24 (57è) 32-26 (58è) 34-26 (FIN)


Une pause et quelques stats....

La 7ème journée marquait donc la fin d’une 1ère phase en LNH puisque le championnat va faire une pause pour laisser la place aux sélections nationales qui pour la plupart comme la France mais aussi la Hongrie (Nagy, Czaszar), l’Espagne (Maqueda, Rivera), la Croatie (Kopljar, Gojun, Vori, Bicanic), la Slovénie (Cehte, Dolenec, Gaber, Gajic, Kavticnik, Bundalo, Skof, Zvizej) ou le Danemark (Olsen,Hansen) disputeront les deux premiers matches de qualification à l’Euro 2016 en Pologne.

La D1 masculine reprendra donc les 5 et 6 novembre prochains avec notamment Dunkerque-Paris, Tremblay-Créteil ou Nantes-Chambéry. Montpellier, pour sa part se déplacera à Cesson.

Du côté des meilleurs buteurs, pas de grand changement ou presque puisque le Sélestadien Snorri Gudjonsson est toujours en tête (57 réalisations dont 16 pénaltys) suivi du Raphaélois Raphaël Caucheteux (55 dont 24 jets de 7m), du Cristolien Hugo Descat (52 dont 16 pénaltys). D’ailleurs la génération 92/93 est en force dans ce classement puisque Quentin Minel et Théo Derot, les deux arrières de Créteil et Istres sont dans le Top 5 avec chacun, 47 buts.

Un seul Français figure dans le Top 5 des gardiens. C’est le Chambérien Yann Genty qui avec 82 arrêts est largement distancé par le Suédois Richard Kappelin de Sélestat (98 parades). Viennent ensuite Aljosa Rezar (Tremblay – 80), Borko Ristovski (Créteil) et Milan Kosanovic (Istres) qui totalisent 77 arrêts chacun.

Au classement des meilleures attaques:

Au classement des meilleures défenses: