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LFH : l'aiglon niçois fait son nid

LBE

vendredi 21 août 2015 - © Pierre Menjot

 5 min 37 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (7/10).
Passé proche du dernier carré l'an dernier, Nice a connu pas mal de départs à l'intersaison. Les blessures de l'été ont rendu compliquée la préparation du club azuréen, qui va donc compter sur ses jeunes pour s'installer un peu plus dans le paysage du handball français.

S'il existait un Championnat de France des blessures, Nice commencerait la saison avec une sérieuse avance. Alors que c'est en préparation que l'on construit les bases d'une bonne année, l'OGCN enchaîne les pépins en ce mois d'août. Si Knutsdottir et Kouyaté, diminuées, et Rocha, rentrée de sélection brésilienne avec un début de périostite, n'ont pas encore été intégrées au collectif, le stage effectué en Hongrie a laissé des traces. Au-delà des trois défaites face à Erd, Sébastien Gardillou a perdu Lacrabère (cheville), Hornyak (main) et Sy (déchirure). « Ce sera difficile de les avoir sur le terrain pour le premier match, souffle le technicien, un rien fataliste. Maintenant, une préparation sans tumulte, ce n'est pas une vraie préparation. Il va falloir serrer les dents et les récupérer petit à petit. »

Le club azuréen va donc s'appuyer sur ses jeunes pour commencer. Cela tombe bien, c'est l'objectif. Depuis deux ans, les dirigeants travaillent à monter un centre de formation et récupèrent de jeunes internationales françaises. Et après Sy et Kouyaté, vues à leur aise la saison dernières, les nouveaux talents s'appellent Blonbou, Elisme, Mandret et Takamoud, toutes internationales jeunes. « On est passé de 14 à 10 pros, reprend le coach. Au bout de trois ans en LFH, on doit se concentrer sur le centre de formation, continuer à faire progresser les jeunes. Je ne pense pas qu'elles soient très loin du niveau, donc on les fait travailler pour pérenniser le niveau D1 dans le bassin niçois, qui n'est pas celui de Metz ou Brest en termes de licenciées. Pour ça, on essaie de recruter les bonnes personnes aux bonnes places et de les faire progresser, pour ne pas se retrouver tributaires d'une étrangère. »

Le projet est lancé. Pendant trois ans, Nice est monté dans la hiérarchie, frôlant la qualification en Coupe d'Europe en mai dernier. Aujourd'hui, il compte dans son effectif des internationales confirmées, à l'image des Françaises Lacrabère et Darleux, ou de la Hongroise Hornyak, qui vont constituer un sept majeur très solide. Il y ajoute désormais des jeunes à bon potentiel. La question est : où cela va-t-il mener le Gym dans un Championnat où tous les concurrents se sont renforcés. « On veut créer une nouvelle dynamique, répond l'ancien entraîneur de Metz. Ce sera une saison un peu transitoire pour tout le monde, avec le passage à 12 équipes la saison prochaine, le Mondial qui sera qualificatif pour les Jeux... Et les joueuses internationales visent forcément une qualification pour les JO, donc les problématiques de club peuvent passer au second plan dans leur esprit selon moi. Alors on a bien déterminé notre stratégie autour des jeunes. C'est un beau challenge. »

On voit mal, bien sûr, les Françaises précitées se contenter de jouer les conseillères auprès des jeunes pousses en année olympique. Et Nice, au complet, peut tenir tête à n'importe quel effectif de France. Alors pourquoi pas une Coupe, comme l'espère Alexandra Lacrabère (voir ci-dessous) ? Une nouvelle qualification en play-offs, pour confirmer, dans un contexte qui semble délesté de certains éléments perturbateurs venus de l'extérieur ? Une qualification européenne, pour poursuivre l'ascension ? Le début de saison s’avérera décisif là encore.

L'interview...

Alexandra Lacrabère : « Un titre en club et championnes du monde »

Blessée à la cheville gauche en amical, l'arrière internationale pourrait manquer le début de cette année charnière pour elle. Ce qui ne l'empêche pas de mettre la barre très haut, en club comme en sélection.

Comment abordez-vous cette saison ?
Personnellement, je me suis fait une belle entorse, je ne suis pas du tout sûre de jouer le premier match mais on va tout faire pour. Au niveau collectif, il y a eu beaucoup de changements, beaucoup de départs et peu d'arrivées, et on est cinq joueuses du 7 majeur blessées... On affronte Fleury deux fois (le match retour a été avancé au 9 septembre, ndlr) et Dijon, c'est un gros début de Championnat. Il va falloir vite se remettre sur pied pour atteindre nos objectifs.

Il y a eu des départs cet été et l'effectif est plus restreint...
On a un gros 7 majeur, puis beaucoup de jeunes sur le banc, donc ça va être compliqué pour les gros matchs. Mais si tout le monde revient bien, j'y crois, car on a vraiment une bonne équipe.

Quels sont vos objectifs avec Nice ?
Se qualifier pour la Coupe d'Europe est obligatoire. C'a été une grosse déception l'an dernier d'avoir échoué à un but. Et ensuite, on veut gagner une Coupe nationale. On ne les avait pas vraiment joué l'an dernier, là on va les jouer à fond. Nice est un club tout nouveau, pour progresser petit à petit, remporter une Coupe de France ou de la Ligue serait pas mal.

Vous êtes passées près d'une demi-finale, puis d'une Coupe d'Europe l'an dernier. Que vous a-t-il manqué ?
On a manqué d'un peu de vécu, mais surtout de sérénité à l'intérieur du groupe. Ca n'a pas été une saison facile, il y avait pas mal de gens de l'extérieur qui sont venu interférer et le groupe n'a pas su bien gérer. Maintenant, on est assez expérimentées, on saura faire abstraction de tout ça. Et on a mis les choses au clair, le club nous fait confiance, on travaille plus sereinement.

A titre personnel, vous commencez une saison charnière qui peut vous mener aux Jeux olympiques.
J'espère la finir avec des médailles ! Je veux gagner un titre avec mon club, être championne du monde avec l'équipe de France, car je sens qu'on a mûri, on connaît nos faiblesses et nos qualités, et on partirait alors sereines pour les Jeux. Je suis hyper motivée, les années olympiques sont les plus kiffantes de toutes !

Le programme de Nice
Nice – Nîmes, 27-22
Erd (D1 hongroise) – Nice, trois défaites niçoises
Nice – Besançon, 32-21
Nice – Oldenburg (D1 allemande), 25-25
Nice – Dijon, 28-28
20-23 août : tournoi de Plan de Cuques avec Toulon, Dijon, Nîmes, Plan de Cuques (N1) et Metzingen (D1 allemande)
1e journée de LFH : Nice - Fleury
Le calendrier complet en cliquant ici.

Déjà visités : 
« A Besançon, Raphaëlle Tervel pose sa patte »
« Dijon veut grandir plus vite » 
« L'UMBB veut surprendre encore »
« Toulon, opération redécollage »
« Nantes, toujours aussi bon élève ? »
« A Nîmes, il ne manque plus qu'un titre »

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à...Metz.

LFH : l'aiglon niçois fait son nid 

LBE

vendredi 21 août 2015 - © Pierre Menjot

 5 min 37 de lecture

Notre tour de France des clubs de LFH (7/10).
Passé proche du dernier carré l'an dernier, Nice a connu pas mal de départs à l'intersaison. Les blessures de l'été ont rendu compliquée la préparation du club azuréen, qui va donc compter sur ses jeunes pour s'installer un peu plus dans le paysage du handball français.

S'il existait un Championnat de France des blessures, Nice commencerait la saison avec une sérieuse avance. Alors que c'est en préparation que l'on construit les bases d'une bonne année, l'OGCN enchaîne les pépins en ce mois d'août. Si Knutsdottir et Kouyaté, diminuées, et Rocha, rentrée de sélection brésilienne avec un début de périostite, n'ont pas encore été intégrées au collectif, le stage effectué en Hongrie a laissé des traces. Au-delà des trois défaites face à Erd, Sébastien Gardillou a perdu Lacrabère (cheville), Hornyak (main) et Sy (déchirure). « Ce sera difficile de les avoir sur le terrain pour le premier match, souffle le technicien, un rien fataliste. Maintenant, une préparation sans tumulte, ce n'est pas une vraie préparation. Il va falloir serrer les dents et les récupérer petit à petit. »

Le club azuréen va donc s'appuyer sur ses jeunes pour commencer. Cela tombe bien, c'est l'objectif. Depuis deux ans, les dirigeants travaillent à monter un centre de formation et récupèrent de jeunes internationales françaises. Et après Sy et Kouyaté, vues à leur aise la saison dernières, les nouveaux talents s'appellent Blonbou, Elisme, Mandret et Takamoud, toutes internationales jeunes. « On est passé de 14 à 10 pros, reprend le coach. Au bout de trois ans en LFH, on doit se concentrer sur le centre de formation, continuer à faire progresser les jeunes. Je ne pense pas qu'elles soient très loin du niveau, donc on les fait travailler pour pérenniser le niveau D1 dans le bassin niçois, qui n'est pas celui de Metz ou Brest en termes de licenciées. Pour ça, on essaie de recruter les bonnes personnes aux bonnes places et de les faire progresser, pour ne pas se retrouver tributaires d'une étrangère. »

Le projet est lancé. Pendant trois ans, Nice est monté dans la hiérarchie, frôlant la qualification en Coupe d'Europe en mai dernier. Aujourd'hui, il compte dans son effectif des internationales confirmées, à l'image des Françaises Lacrabère et Darleux, ou de la Hongroise Hornyak, qui vont constituer un sept majeur très solide. Il y ajoute désormais des jeunes à bon potentiel. La question est : où cela va-t-il mener le Gym dans un Championnat où tous les concurrents se sont renforcés. « On veut créer une nouvelle dynamique, répond l'ancien entraîneur de Metz. Ce sera une saison un peu transitoire pour tout le monde, avec le passage à 12 équipes la saison prochaine, le Mondial qui sera qualificatif pour les Jeux... Et les joueuses internationales visent forcément une qualification pour les JO, donc les problématiques de club peuvent passer au second plan dans leur esprit selon moi. Alors on a bien déterminé notre stratégie autour des jeunes. C'est un beau challenge. »

On voit mal, bien sûr, les Françaises précitées se contenter de jouer les conseillères auprès des jeunes pousses en année olympique. Et Nice, au complet, peut tenir tête à n'importe quel effectif de France. Alors pourquoi pas une Coupe, comme l'espère Alexandra Lacrabère (voir ci-dessous) ? Une nouvelle qualification en play-offs, pour confirmer, dans un contexte qui semble délesté de certains éléments perturbateurs venus de l'extérieur ? Une qualification européenne, pour poursuivre l'ascension ? Le début de saison s’avérera décisif là encore.

L'interview...

Alexandra Lacrabère : « Un titre en club et championnes du monde »

Blessée à la cheville gauche en amical, l'arrière internationale pourrait manquer le début de cette année charnière pour elle. Ce qui ne l'empêche pas de mettre la barre très haut, en club comme en sélection.

Comment abordez-vous cette saison ?
Personnellement, je me suis fait une belle entorse, je ne suis pas du tout sûre de jouer le premier match mais on va tout faire pour. Au niveau collectif, il y a eu beaucoup de changements, beaucoup de départs et peu d'arrivées, et on est cinq joueuses du 7 majeur blessées... On affronte Fleury deux fois (le match retour a été avancé au 9 septembre, ndlr) et Dijon, c'est un gros début de Championnat. Il va falloir vite se remettre sur pied pour atteindre nos objectifs.

Il y a eu des départs cet été et l'effectif est plus restreint...
On a un gros 7 majeur, puis beaucoup de jeunes sur le banc, donc ça va être compliqué pour les gros matchs. Mais si tout le monde revient bien, j'y crois, car on a vraiment une bonne équipe.

Quels sont vos objectifs avec Nice ?
Se qualifier pour la Coupe d'Europe est obligatoire. C'a été une grosse déception l'an dernier d'avoir échoué à un but. Et ensuite, on veut gagner une Coupe nationale. On ne les avait pas vraiment joué l'an dernier, là on va les jouer à fond. Nice est un club tout nouveau, pour progresser petit à petit, remporter une Coupe de France ou de la Ligue serait pas mal.

Vous êtes passées près d'une demi-finale, puis d'une Coupe d'Europe l'an dernier. Que vous a-t-il manqué ?
On a manqué d'un peu de vécu, mais surtout de sérénité à l'intérieur du groupe. Ca n'a pas été une saison facile, il y avait pas mal de gens de l'extérieur qui sont venu interférer et le groupe n'a pas su bien gérer. Maintenant, on est assez expérimentées, on saura faire abstraction de tout ça. Et on a mis les choses au clair, le club nous fait confiance, on travaille plus sereinement.

A titre personnel, vous commencez une saison charnière qui peut vous mener aux Jeux olympiques.
J'espère la finir avec des médailles ! Je veux gagner un titre avec mon club, être championne du monde avec l'équipe de France, car je sens qu'on a mûri, on connaît nos faiblesses et nos qualités, et on partirait alors sereines pour les Jeux. Je suis hyper motivée, les années olympiques sont les plus kiffantes de toutes !

Le programme de Nice
Nice – Nîmes, 27-22
Erd (D1 hongroise) – Nice, trois défaites niçoises
Nice – Besançon, 32-21
Nice – Oldenburg (D1 allemande), 25-25
Nice – Dijon, 28-28
20-23 août : tournoi de Plan de Cuques avec Toulon, Dijon, Nîmes, Plan de Cuques (N1) et Metzingen (D1 allemande)
1e journée de LFH : Nice - Fleury
Le calendrier complet en cliquant ici.

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« L'UMBB veut surprendre encore »
« Toulon, opération redécollage »
« Nantes, toujours aussi bon élève ? »
« A Nîmes, il ne manque plus qu'un titre »

Notre prochaine étape du tour de France des clubs nous emmènera à...Metz.