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Vers une LFH à… 14 équipes ?

LBE

mercredi 9 décembre 2015 - © Pierre Menjot

 3 min 35 de lecture

Les présidents de clubs de D1 féminine ont fait part à la fédération française de leur désir de réformes. Budget minimum baissé, moins de professionnelles exigées, Championnat à 14 pour plus de clarté… Les remarques ont été entendues. A tel point que beaucoup de choses pourraient changer.

Il y a eu Cannes (de D2 à N2), Cergy (de D2 à Prénationale), Le Havre (relégué sportivement de LFH en D2 et sauvé in-extremis financièrement), et enfin l’UBBMB (liquidation en cours de saison). Autant de signaux d’alerte. « Attention, on va tous dans le mur », prévient Arnaud Ponroy, président de Nantes (LFH, photo ci-dessous). Avec lui, les dirigeants de clubs se sont entendus sur un constat unanime, le 28 novembre dernier, alors qu’ils se sont réunis à la veille d’une assemblée générale de la LFH. « Il n’y a pas de modèle économique dans le handball féminin. Celui-ci tient par les subventions publiques et le mécénat. » Outre le cas girondin, Metz et son appel aux dons ou les « sans salle fixe » de Fleury ont rappelé combien il était difficile pour le Championnat féminin d’avancer. Alors les dirigeants de clubs ont proposé leurs solutions. Drastiques.

Aujourd’hui, il faut respecter un cahier des charges (consultable ici, en PDF) - voté par les clubs eux-mêmes quelques années plus tôt - pour avoir le droit de s’engager au plus haut niveau. Celui-ci serait considérablement allégé. De 700 000€ à 550 000€ pour le budget minimum exigé ; moins de professionnelles (8 actuellement) ; moins de JIPES, ces joueuses formées en France qui deviennent une denrée rare à certains postes, alors que les clubs ne peuvent aligner que quatre étrangères par feuille de match (cinq si une jeune joueuse française a signé un premier contrat pro). Bref, un cadre proche du VAP (à voir ici), statut nécessaire aux équipes de D2 qui veulent monter en LFH. Et un objectif : qu’il y ait bien 12 équipes la saison prochaine en LFH (ce qui était prévu mais difficile à réaliser pour Celles-sur-Belle en l'état), et 14 le plus rapidement possible.

Si les grandes orientations sont suivies, ce qui semble se dessiner, alors Brest, Celles-sur-Belle (ci-dessous, Davina Inglis) et Chambray évolueront en LFH la saison prochaine (aucune équipe de D2 ne descendra en N1). Ensuite, il y aurait soit deux montées en LFH et aucune descente dès 2016-2017, soit une montée par an sans descente de LFH. La première solution sera envisagée si le nombre de candidats est assez important, ce qui semble être le cas avec des équipes comme Le Havre, Bourg-de-Péage, Mérignac, Stella-st-Maur, Noisy-le-Grand ou d’autres. « Cela ne ferait pas plus de matchs mais cela éviterait d’affronter quatre fois Nîmes ou Fleury sur une saison, et ça permet à plus de clubs de participer », explique Arnaud Ponroy, qui évoque « un produit plus intéressant à vendre ».

Des questions se posent néanmoins. Comment jouer en semaine ou le vendredi quand la moitié de l'équipe ne consacre pas sa vie au hand ? Le niveau du Championnat, et encore plus de la D2 et de la N1, ne va-t-il pas baisser ? Un cahier des charges allégé n'est-il pas la porte ouverte à de nouveaux clubs sans véritable structure pérenne? En réponse, un exemple est souvent mis en avant : l’Allemagne et sa Bundesliga (féminine) à 14 au cahier des charges autrement moins lourd que le nôtre. Et qui devance la LFH au ranking européen.

Tout cela est-il possible ? La règle des JIPES, ardemment défendue par la direction technique nationale, sera difficilement modifiable. Les présidents pourraient menacer de quitter le giron « LFH » pour créer leur Championnat. Sauf que seule la FFHB a la délégation du ministère pour organiser des compétitions. « La FFHB prend en compte avec la plus grande attention les différents aspects abordés par les présidents de clubs lors de l’AG, nous a-t-on répondu à la fédération. Nous avons également invité ces derniers à nous transmettre leurs éléments d’analyses. » Des réunions sont déjà fixées pour avancer suite aux premières propositions des présidents. Ces derniers espèrent un premier retour d'ici la fin de l'année. Ils ont ausi prévu de se revoit bientôt.

Vers une LFH à… 14 équipes ? 

LBE

mercredi 9 décembre 2015 - © Pierre Menjot

 3 min 35 de lecture

Les présidents de clubs de D1 féminine ont fait part à la fédération française de leur désir de réformes. Budget minimum baissé, moins de professionnelles exigées, Championnat à 14 pour plus de clarté… Les remarques ont été entendues. A tel point que beaucoup de choses pourraient changer.

Il y a eu Cannes (de D2 à N2), Cergy (de D2 à Prénationale), Le Havre (relégué sportivement de LFH en D2 et sauvé in-extremis financièrement), et enfin l’UBBMB (liquidation en cours de saison). Autant de signaux d’alerte. « Attention, on va tous dans le mur », prévient Arnaud Ponroy, président de Nantes (LFH, photo ci-dessous). Avec lui, les dirigeants de clubs se sont entendus sur un constat unanime, le 28 novembre dernier, alors qu’ils se sont réunis à la veille d’une assemblée générale de la LFH. « Il n’y a pas de modèle économique dans le handball féminin. Celui-ci tient par les subventions publiques et le mécénat. » Outre le cas girondin, Metz et son appel aux dons ou les « sans salle fixe » de Fleury ont rappelé combien il était difficile pour le Championnat féminin d’avancer. Alors les dirigeants de clubs ont proposé leurs solutions. Drastiques.

Aujourd’hui, il faut respecter un cahier des charges (consultable ici, en PDF) - voté par les clubs eux-mêmes quelques années plus tôt - pour avoir le droit de s’engager au plus haut niveau. Celui-ci serait considérablement allégé. De 700 000€ à 550 000€ pour le budget minimum exigé ; moins de professionnelles (8 actuellement) ; moins de JIPES, ces joueuses formées en France qui deviennent une denrée rare à certains postes, alors que les clubs ne peuvent aligner que quatre étrangères par feuille de match (cinq si une jeune joueuse française a signé un premier contrat pro). Bref, un cadre proche du VAP (à voir ici), statut nécessaire aux équipes de D2 qui veulent monter en LFH. Et un objectif : qu’il y ait bien 12 équipes la saison prochaine en LFH (ce qui était prévu mais difficile à réaliser pour Celles-sur-Belle en l'état), et 14 le plus rapidement possible.

Si les grandes orientations sont suivies, ce qui semble se dessiner, alors Brest, Celles-sur-Belle (ci-dessous, Davina Inglis) et Chambray évolueront en LFH la saison prochaine (aucune équipe de D2 ne descendra en N1). Ensuite, il y aurait soit deux montées en LFH et aucune descente dès 2016-2017, soit une montée par an sans descente de LFH. La première solution sera envisagée si le nombre de candidats est assez important, ce qui semble être le cas avec des équipes comme Le Havre, Bourg-de-Péage, Mérignac, Stella-st-Maur, Noisy-le-Grand ou d’autres. « Cela ne ferait pas plus de matchs mais cela éviterait d’affronter quatre fois Nîmes ou Fleury sur une saison, et ça permet à plus de clubs de participer », explique Arnaud Ponroy, qui évoque « un produit plus intéressant à vendre ».

Des questions se posent néanmoins. Comment jouer en semaine ou le vendredi quand la moitié de l'équipe ne consacre pas sa vie au hand ? Le niveau du Championnat, et encore plus de la D2 et de la N1, ne va-t-il pas baisser ? Un cahier des charges allégé n'est-il pas la porte ouverte à de nouveaux clubs sans véritable structure pérenne? En réponse, un exemple est souvent mis en avant : l’Allemagne et sa Bundesliga (féminine) à 14 au cahier des charges autrement moins lourd que le nôtre. Et qui devance la LFH au ranking européen.

Tout cela est-il possible ? La règle des JIPES, ardemment défendue par la direction technique nationale, sera difficilement modifiable. Les présidents pourraient menacer de quitter le giron « LFH » pour créer leur Championnat. Sauf que seule la FFHB a la délégation du ministère pour organiser des compétitions. « La FFHB prend en compte avec la plus grande attention les différents aspects abordés par les présidents de clubs lors de l’AG, nous a-t-on répondu à la fédération. Nous avons également invité ces derniers à nous transmettre leurs éléments d’analyses. » Des réunions sont déjà fixées pour avancer suite aux premières propositions des présidents. Ces derniers espèrent un premier retour d'ici la fin de l'année. Ils ont ausi prévu de se revoit bientôt.