En déplacement à Larvik samedi, les championnes de France partent sans trop d’illusions. Les cadences infernales de janvier ont fait du mal à un effectif qui souffre en découvrant la Ligue des champions. Mais cela n’empêche pas encore une fin de saison dorée.

La défaite face à Nantes, dimanche, la cinquième en sept matchs joués en 2016 (toutes compétitions confondues), a ajouté un nuage de plus dans le ciel de Fleury. Un de trop pour Fred Bougeant, l’entraîneur, qui n’hésitait pas à lâcher le mot « crise » pour qualifier la période traversée par son club. En lice pour une place en quart de finale de Ligue des champions, qualifié en demi-finale de Coupe de la Ligue, 2e de LFH : on connaît pourtant de nombreux clubs qui aimeraient traverser pareille crise… « Ce n’est pas une crise sportive que nous vivons, explique le coach loirétain. C’est une crise de temps et de décision. On est à trois mois et demi de la fin de saison, on gère de l‘humain et on doit prendre des décisions au fur-et-à-mesure. Le projet est en train de se mettre en place, tout le monde est en attente de décisions concrètes. »

Le rapprochement entre le club de Fleury-les-Aubrais et la municipalité d’Orléans se dessine, selon les médias locaux, les Panthères ayant le droit de jouer au Palais des Sports la saison prochaine. Voilà un problème de réglé. Mais il en reste d’autres. Si l’extra-sportif a été énormément évoqué, tout n’est pas parfait sur le terrain, loin de là. « Ça fait 2-3 ans que tout va très bien, qu’on ne perd pas vraiment ou alors tout repartait tout de suite. Là, on se retrouve sans une situation que l’on ne connaissait pas, explique Manon Houette. La Ligue des champions amène de la pression, beaucoup de matchs, modifie les équilibres. On s’y attendait un peu, Metz est passé par là l’an dernier, mais on se retrouve dans une dynamique un peu bizarre. » D’autant que, comme le rappelle à raison l’entraîneur, la plupart des joueuses découvrent la plus prestigieuse compétition européenne.

Ce qui ne doit pas cacher que la progression constante de certaines semble plus aléatoire désormais. A l'image du club lui-même. En Ligue des champions, le constat est criant : quand Niombla ou Barbosa n’est pas à son meilleur niveau, Fleury peine énormément. « Ce sont les joueuses qui ont le plus le niveau du Top 12, certainement même au-dessus, reconnaît Fred Bougeant. Des joueuses sont aujourd’hui plus matures que d’autres. Mais ce n’est pas une surprise, les filles font aussi ce constat. Elles essaient de se mettre dans de bonnes dispositions, de progresser. » La réception de Rostov, malgré la défaite (22-27), a d’ailleurs illustré du mieux, pas encore payé par un succès au tour principal. Le sera-t-il ce samedi, à Larvik, équipe au jeu si plaisant quand on la laisse s’installer mais étrangement friable cette saison quand il faut aller au combat ? « J’en ai discuté avec Sandy (Barbosa) et si on arrive à jouer notre jeu, qu’on est capable de bien défendre 60 minutes, on sait qu’on trouvera des solutions et qu’on aura nos chances, veut croire Houette. On était contentes de notre première mi-temps face à Nantes, maintenant il faut reproduire ça sur une heure. »

Le coach tempère pourtant. « On va jouer Larvik chez elles, c’est une équipe expérimentée. Pour nous, Sandy va juste reprendre quelques minutes et on sait qu’on est moins bon quand on ne l’a pas, Gnonsiane (Niombla) a quelques douleurs au dos… On va surtout faire attention. On y va pour reprendre nos repères. On ne va pas tourner autour du pot : le gros match, c’est Baia Mare à la maison le dimanche suivant. Puis la réception de Larvik. » D’ici ces matchs cruciaux, les Panthères auront peut-être repris du poil de la bête. Le second pic de forme de la saison (après septembre-octobre), d’abord prévu pour fin janvier, est attendu au plus vite maintenant. « On est optimistes, promet l’ailière gauche. On se le répète avec les filles, on essaye de gérer au mieux et surtout de le faire ensemble, sans se désolidariser, ce serait le pire. »