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CE fém : Camara, leur « Doudou » à elles

Europe

vendredi 26 février 2016 - © Pierre Menjot

 4 min 6 de lecture

Issy-Paris – Erd, quart de finale retour de Coupe des Coupes (C2).
Elle chante, elle danse et traîne son sourire au quotidien. Mais sur le terrain, Doungou Camara, l'arrière d'Issy-Paris, est une lionne, morte de faim et prête à bondir. Face à Mariama Signaté et les siennes, samedi, la jeune
« Doudou » (21 ans) ne sera pas de trop pour remonter le petit but de retard ramené d'Erd.

Fin d’entraînement, mercredi, au palais des Sports Robert Charpentier d’Issy-les-Moulineaux. Les joueuses viennent d’enchaîner musculation, abdos et squats quand la petite enceinte crache du Rihanna. Ni une, ni deux, Doungou Camara s’en saisit, monte une demi-douzaine de marches et improvise quelques pas de danse, au côté de sa coéquipière Maryam Garba, sous les yeux de leurs coéquipières, hilares. Ça, c’est tout Camara. Boute-en-train au possible, un sourire communicatif impossible à quitter, ambianceuse de service depuis son intégration complète au groupe professionnel, il y a maintenant trois saisons. « C'est clair, en musique, c’est moi la référence », clame celle qui privilégie la genre « afro dance » pour rythmer les voyages et échauffements.

Seulement voilà, dans le monde professionnel, il n’y a pas de place pour les simples mascottes. Mais quand elle entre sur un terrain, Camara n’est plus la même. Le regard droit devant, le visage sans expression. « Dans le vestiaire, raconte-t-elle, on danse un peu. Mais quand l’entraîneur arrive, on se relâche, puis on oublie la musique et on entre dans le match. » Maquillée, elle n’a alors plus rien à voir avec la « Doudou » si avenante. « Je ne peux pas rester souriante en regardant les adversaires ! Je suis obligée de prendre cette posture pour me faire respecter, sinon on va dire "elle est toute petite celle-là (1,67 m), elle ne nous fait pas peur." Sur le terrain, j’ai plutôt tendance à être un peu trop féroce. »

Formée à Pontault-Combault (77) puis passée par Villiers-sur-Marne (94), l'ancienne internationale jeunes avec l’équipe de France (avec ses coéquipières Niakaté et Garba) est une joueuse que tout entraîneur aimerait avoir. Capable de jouer à tous les postes, d’apporter sa folie sur de courtes séquences ou de se battre pendant une heure. « On m’appelle le joker, ou le couteau suisse. J’ai joué partout, même si c’est sur la base arrière que je m’exprime le mieux, car je peux envoyer mon tir en appui. » Les supporters messins, éliminés en demi-finale sur un tir pareil au buzzer l’an dernier, s’en souviennent encore.

A 21 ans depuis janvier, la Parisienne est en progression. En défense surtout. « Je me sentais déjà mieux en début d’année, puis je suis partie aux Jeux africains avec le Sénégal où je me suis vraiment imposée en défense. Depuis, j'essaie de garder le même niveau. » En attaque, la vice-championne de France sait faire beaucoup de choses (1,6 but à 38% cette saison) mais présente les travers de la polyvalence, à savoir qu’elle dispose d’une grosse marge de progression partout. « Oui, admet-elle, c’est vrai. Mon gros problème, c’est surtout le duel avec la gardienne. L’objectif c’est de vraiment progresser davantage, même si je sens que j’ai déjà évolué depuis que je suis ici. »

Pour Camara comme pour Issy-Paris, il s’agit maintenant de concrétiser avec un titre. « On en rêve toutes ici. » Son sourire la quitte. « Faire des finales, c’est bien, mais il faut les gagner maintenant. Metz, l’an dernier, c’était énorme. Sauf qu’il faut répéter ça en finale. » Samedi, c’est un quart de finale de Coupe d’Europe qui attend les siennes, avec pour ambition de remonter le petit but de retard lâché à Erd (28-29) une semaine plus tôt. Et pas sûr que Mariama Signaté, qui attaquera sur Camara, ait droit à beaucoup de sourires de son adversaire.

Samedi 27 février, 20h45
Quart de finale de Coupe des Coupes (C2), match retour
ISSY-PARIS – ERD (aller : 28-29)

Palais des Sports Robert Charpentier. Arbitres : Mmes Rakytina et Tkachuk (UKR).
En direct sur L'Equipe 21

Contre Holstebro en demi ?

Le vainqueur du quart de finale entre Issy-Paris et Erd connaît presque son adversaire au tour suivant. Dans le quart qui concerne les deux équipes, les Danoises de Holstebro ont largement pris le dessus sur leurs compatriotes de Viborg (25-14), grâce à une seconde période de feu (17-7). Si Holstebro a déjà fait preuve d’irrégularité sur la scène européenne, la mission s’annonce compliquée pour Marie-Paule Gnabouyou (4 buts pour Viborg à l’aller) et ses coéquipières… Réponse lundi soir.

Les autres quarts
Viborg (DAN) – Holstebro (DAN) (aller : 14-25)
Krim Mercator (SLV) – Kristiansand (NOR) (27-29)
Lada (RUS) – Zvezda Zvenigorod (RUS) (43-30)

En cas d’égalité, l’équipe qui a marqué le plus de buts à l’extérieur est qualifiée.

CE fém : Camara, leur « Doudou » à elles 

Europe

vendredi 26 février 2016 - © Pierre Menjot

 4 min 6 de lecture

Issy-Paris – Erd, quart de finale retour de Coupe des Coupes (C2).
Elle chante, elle danse et traîne son sourire au quotidien. Mais sur le terrain, Doungou Camara, l'arrière d'Issy-Paris, est une lionne, morte de faim et prête à bondir. Face à Mariama Signaté et les siennes, samedi, la jeune
« Doudou » (21 ans) ne sera pas de trop pour remonter le petit but de retard ramené d'Erd.

Fin d’entraînement, mercredi, au palais des Sports Robert Charpentier d’Issy-les-Moulineaux. Les joueuses viennent d’enchaîner musculation, abdos et squats quand la petite enceinte crache du Rihanna. Ni une, ni deux, Doungou Camara s’en saisit, monte une demi-douzaine de marches et improvise quelques pas de danse, au côté de sa coéquipière Maryam Garba, sous les yeux de leurs coéquipières, hilares. Ça, c’est tout Camara. Boute-en-train au possible, un sourire communicatif impossible à quitter, ambianceuse de service depuis son intégration complète au groupe professionnel, il y a maintenant trois saisons. « C'est clair, en musique, c’est moi la référence », clame celle qui privilégie la genre « afro dance » pour rythmer les voyages et échauffements.

Seulement voilà, dans le monde professionnel, il n’y a pas de place pour les simples mascottes. Mais quand elle entre sur un terrain, Camara n’est plus la même. Le regard droit devant, le visage sans expression. « Dans le vestiaire, raconte-t-elle, on danse un peu. Mais quand l’entraîneur arrive, on se relâche, puis on oublie la musique et on entre dans le match. » Maquillée, elle n’a alors plus rien à voir avec la « Doudou » si avenante. « Je ne peux pas rester souriante en regardant les adversaires ! Je suis obligée de prendre cette posture pour me faire respecter, sinon on va dire "elle est toute petite celle-là (1,67 m), elle ne nous fait pas peur." Sur le terrain, j’ai plutôt tendance à être un peu trop féroce. »

Formée à Pontault-Combault (77) puis passée par Villiers-sur-Marne (94), l'ancienne internationale jeunes avec l’équipe de France (avec ses coéquipières Niakaté et Garba) est une joueuse que tout entraîneur aimerait avoir. Capable de jouer à tous les postes, d’apporter sa folie sur de courtes séquences ou de se battre pendant une heure. « On m’appelle le joker, ou le couteau suisse. J’ai joué partout, même si c’est sur la base arrière que je m’exprime le mieux, car je peux envoyer mon tir en appui. » Les supporters messins, éliminés en demi-finale sur un tir pareil au buzzer l’an dernier, s’en souviennent encore.

A 21 ans depuis janvier, la Parisienne est en progression. En défense surtout. « Je me sentais déjà mieux en début d’année, puis je suis partie aux Jeux africains avec le Sénégal où je me suis vraiment imposée en défense. Depuis, j'essaie de garder le même niveau. » En attaque, la vice-championne de France sait faire beaucoup de choses (1,6 but à 38% cette saison) mais présente les travers de la polyvalence, à savoir qu’elle dispose d’une grosse marge de progression partout. « Oui, admet-elle, c’est vrai. Mon gros problème, c’est surtout le duel avec la gardienne. L’objectif c’est de vraiment progresser davantage, même si je sens que j’ai déjà évolué depuis que je suis ici. »

Pour Camara comme pour Issy-Paris, il s’agit maintenant de concrétiser avec un titre. « On en rêve toutes ici. » Son sourire la quitte. « Faire des finales, c’est bien, mais il faut les gagner maintenant. Metz, l’an dernier, c’était énorme. Sauf qu’il faut répéter ça en finale. » Samedi, c’est un quart de finale de Coupe d’Europe qui attend les siennes, avec pour ambition de remonter le petit but de retard lâché à Erd (28-29) une semaine plus tôt. Et pas sûr que Mariama Signaté, qui attaquera sur Camara, ait droit à beaucoup de sourires de son adversaire.

Samedi 27 février, 20h45
Quart de finale de Coupe des Coupes (C2), match retour
ISSY-PARIS – ERD (aller : 28-29)

Palais des Sports Robert Charpentier. Arbitres : Mmes Rakytina et Tkachuk (UKR).
En direct sur L'Equipe 21

Contre Holstebro en demi ?

Le vainqueur du quart de finale entre Issy-Paris et Erd connaît presque son adversaire au tour suivant. Dans le quart qui concerne les deux équipes, les Danoises de Holstebro ont largement pris le dessus sur leurs compatriotes de Viborg (25-14), grâce à une seconde période de feu (17-7). Si Holstebro a déjà fait preuve d’irrégularité sur la scène européenne, la mission s’annonce compliquée pour Marie-Paule Gnabouyou (4 buts pour Viborg à l’aller) et ses coéquipières… Réponse lundi soir.

Les autres quarts
Viborg (DAN) – Holstebro (DAN) (aller : 14-25)
Krim Mercator (SLV) – Kristiansand (NOR) (27-29)
Lada (RUS) – Zvezda Zvenigorod (RUS) (43-30)

En cas d’égalité, l’équipe qui a marqué le plus de buts à l’extérieur est qualifiée.

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