N1M : Martigues fait avec les moyens du bord

Nationale 1M

vendredi 15 avril 2016 - © Davy Bodiguel

17 min 22 de lecture

Présentation de la 19° Journée de Nationale 1 Masculine.
Week-end à prendre très au sérieux pour les ténors de N1M, à commencer par Nice qui reçoit en poule 1 l'équipe en forme du moment Montélimar. En poule 2, le leader Caen a toujours son destin entre ses mains, il scrutera de près le périlleux voyage de son dauphin Rouennais à Nanterre. Voyage piège également en poule 3 pour St-Gratien Sannois et Strasbourg, les deux candidats au titre. Le maintien, il en est question en bas de tableau : Martigues peut l'assurer en cas de succès.

Les ambitions sont en berne au Martigues Handball. Pire ! Elles sont à ranger au rayon des vieux souvenirs : il n’y a pas si longtemps, le club Provençal proclamait haut et fort sa volonté d’accéder rapidement en Pro D2 sous trois ans. Mais depuis, la municipalité a sérieusement revu ses plans à la baisse et le handball n’est plus vraiment la priorité du côté de la « Venise Provençale ». Confrontée à la concurrence du football et surtout du volley, la structure Sang-et-Or n’a plus la cote chez les collectivités locales… au point de fragiliser grandement le maintien de l’équipe fanion en N1 Masculine. Un début d’année 2016 décidemment galère… A quatre journées de la fin, le MHB a certes six points d’avance sur le premier relégable, Villeurbanne mais il faut encore une voire deux victoires aux hommes de Stéphane Clémençon pour assurer le renouvellement de leur bail… Un point d’honneur pour cette équipe à l’effectif rachitique mais à l’obstination tenace. Après deux grosses fessées subies en avril, rien n’est acquis… Martigues navigue à vue et souhaite en terminer ce samedi à domicile face à la réserve de St-Raphael. Trois points pour enfin délivrer Josselyn Aroca et ses coéquipiers d’une situation peu enviable et surtout préparer la suite. Car il y a fort à parier que la vague de départs sera massive à l’intersaison, Martigues n’ayant plus les moyens financiers ni structurels pour jouer en N1, qui plus est avec un gymnase Picasso ressemblant plus à une salle de quartier qu'à une enceinte digne de l'élite amateur. Retour sur cette situation humainement très compliquée à vivre avec l’ancien gardien d'Aix-en-Provence et entraîneur actuel du MHB, Stéphane Clémençon.

Stéphane, vous sortez d’une défaite sévère à Grenoble… la fin de saison est compliquée ?
Oui, d’autant que notre effectif est amputé d’un tiers depuis le début de l’année. On est monté à Grenoble avec plusieurs joueurs -18 et de l’équipe réserve. Forcément, à une semaine d’une échéance capitale, ça n’était pas vraiment dans nos capacités d’aller battre le second chez lui. Sur ce match, on a joué vingt minutes… on a fait des erreurs et commencé à prendre l’eau en fin de première mi-temps. Et en seconde, j’ai mis les jeunes sur le terrain… mais il y a trop d’écart pour espérer rivaliser.

Préserver le groupe existant, c’était d’abord ta préoccupation ?
Il fallait mettre des cadres de côté pour préparer la suite. Perdre de deux ou vingt buts, ça n’avait pas d’incidence majeure… au moins, j’évite de blesser des joueurs sur qui je tire depuis janvier, les six mêmes joueurs parce que je n’ai pas de remplaçants.

Dernièrement, le revers à domicile face à Bagnols était lui plus contraignant ?
Mais c’est un copié collé ! Sauf que les arbitres ont tué le match en me sortant Olivier Alfred à la 32ème minute sur un carton rouge imaginaire et en sanctionnant trois fois Mickael Illes. Et n’ayant personne sur le banc, le match a été plié en une demi-heure. C’est mon triste quotidien ici à Martigues. On fait désormais ce qu’on peut avec ce qu’on a. Si j’ai aujourd’hui un joueur qui se blesse… c’est tout de suite la catastrophe. Faire un six contre douze, c’est juste injouable… donc il faut se fixer des priorités et on regarde dans le rétroviseur pour voir si les autres se rapprochent dangereusement ou pas.

Que s’est-il passé pour en arriver à une telle situation ?
Il faut savoir que la mairie s’est désengagée par rapport à ce qu’on devait avoir. Des partenaires étaient même prêts à s’engager… seul nous manquait une structure au niveau pour pouvoir se développer par nous-mêmes, recevoir sponsors et public. En plus, ici, on a un bassin industriel énorme… un des plus gros d’Europe en Pétrochimie… La conclusion que j’en tire aujourd’hui, c’est qu’il y avait d’autres priorités. Du coup, des joueurs sont partis et on se retrouve à terminer une saison dans un contexte incroyable… On joue avec huit joueurs ! Heureusement qu’on a mis des points au frais avant !

Plus mauvaise défense du championnat, le MHB n’arrive pas à se stabiliser derrière ?
Si on est la pire défense de la poule, c’est dû à nos deux derniers résultats (24-35 contre Bagnols, 24-41 à Grenoble). On a pris des valises… mais à part ça, on n’est pas si mauvais que ça. En phase aller, on avait une défense qui n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui, j’avais d’autres joueurs… et une défense qui perturbait l’adversaire, on récupérait pas mal de ballons. N’ayant plus ces joueurs, je suis obligé de faire une défense qui ne soit pas trop énergivore et permettre à tout le monde de rester une heure sur le terrain… Sinon, ça devient vite compliqué. Forcément, lorsque l’on joue avec une seule rotation, il y a des moments où il faut faire l’impasse.

Prochain défi à domicile, battre St-Raphael. Que penses-tu de cet adversaire ?
C’est une des équipes qui a le plus de cœur et de courage dans ce championnat. Une équipe jeune avec la fougue et l’insouciance comme atouts… mais aussi des inconvénients comme beaucoup d’erreurs qu’ils payent en fin de match. Ça manque certes d’expérience mais je me méfie de cette équipe.

C’est ta seconde saison sur le banc Martégal, comment la juges-tu ?
Avec l’équipe que l’on avait en début de saison, on pouvait viser si ce n’est les premiers rôles… au moins les quatre premières places. Mais si on n’avait pas eu la démission du président avec tout un bureau directeur qui part avec, si on n’avait pas eu le départ de joueurs, on n’aurait pu remplir cet objectif. Malheureusement depuis janvier, je suis profondément attristé… le projet pour lequel j’étais venu n’existe plus. C’est dur à vivre ! Le seul qui reste, ce sont les six joueurs et moi-même.

Irez-vous jusqu’au bout de la saison.... quid de ton avenir ?
C’est sûr, on ira jusqu’au bout. Quant à moi, je ne m’inscris pas à long terme dans le projet Martégal. J’ai besoin de tutoyer le haut niveau, d’ambitions… et à l’heure actuelle, l’ambition n’existe plus ici. Quand on fait une carrière professionnelle à haut niveau et qu’on descend en N1, on s’attend à ce qu’il y ait des différences… je m’y étais préparé mais je ne m’attendais pas à autant. Il a fallu s’adapter… et ne pas imposer des choses à des gens dont ce n’est pas le métier. Là où j’ai beaucoup appris, c’est de gérer un groupe en tenant compte de la vie privée de chacun. L’exigence pour aller vers de la performance, on en était quand même très loin au début… mais en même temps, c’est formateur.

Poule 1
Quatre victoires de suite dont une particulièrement convaincante le week-end dernier à Rodez, la dynamique du Cavigal Nice ne cesse d’impressionner : le leader Azuréen n’a plus que trois victoires à prendre pour s’assurer du titre. Attention toutefois car Montélimar, autre équipe en forme avec six victoires d’affilée, se présente à Pasteur pour ce qui constitue l’affiche de cette 19ème journée en poule 1.
Grenoble a beau mettre la pression sur Nice… rien n’y fait ! Après une victoire facile à domicile contre Martigues, le GSMH-GUC repart à l’assaut pour obtenir une 15ème victoire cette saison. Chez une lanterne rouge Ajaccion en grande difficulté, le visiteur Isérois n’a pas d’autre choix que de gagner. Il existe certes un infirme espoir de maintien… mais le Gazélec a perdu gros samedi passé à Bagnos, concurrent direct.
Quand Rodez et Pau Nousty (3ème ex-aequo avec 39 points), c’est évidemment le podium final qui se joue. D’un côté, Rodez veut effacer son lourd revers à domicile… en reprenant très vite la main dans son fief de l’Ampithéâtre. De l’autre, Nousty veut surfer sur sa bonne forme actuelle, en atteste la démonstration à domicile infligée à Villeurbanne.
Nettement battu dans le Béarn, Villeurbanne n’a pas le temps de gamberger : 9ème en position de relégable, le VHA sait qu’il doit battre la réserve de Montpellier pour sortir de l’ornière. Mais en face, on a repris au poil de la bête à Bougnol, Kyllian Villeminot et les jeunes Héraultais ont les moyens de surprendre les Blacks Gones malgré un effectif réduit.
Duel frontal pour le maintien entre le relégable St-Egrève et le 8ème, Bagnols. Dernière chance pour continuer à espérer côté USSE, le collectif Isérois reste sur quatre revers de suite et doit à tout prix casser la spirale de l’échec. En face, Bagnols sait parfaitement qu’une victoire l’éloignerait quasi définitivement de la zone rouge.
Match tout aussi capitale entre Martigues et la réserve de St-Raphael : avec un effectif réduit comme peau de chagrin, les Martégaux ont encore besoin de trois petits points pour assurer le maintien et enfin passer à autre chose après une année 2016 galère en interne. En face, St-Raphael doit en finir avec une mauvaise série de trois revers de suite… et redresser la tête au meilleur des moments, question d’orgueil.

CAVIGAL NICE SPORTS HB - MONTELIMAR CRUAS HB

Pronostic : Nice

Arbitres / Délégué (D) :
VASSERE MANUEL
MARKOVIC JOVICA
Date et Heure :
Le 23/04/2016 A 18:30:00
Lieu :
Pasteur
23 av du professeur Delvalle
NICE

N1M : Martigues fait avec les moyens du bord

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vendredi 15 avril 2016 - © Davy Bodiguel

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