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CDF : Orvault n'est pas en finale de Coupe par hasard

Coupe de France

vendredi 6 mai 2016 - © Davy Bodiguel

 6 min 0 de lecture

Intenses moments de joie le 27 mars dernier lorsqu'à Celles sur Belle le modeste club d'Orvault (honneur départemental) réalise le coup d'éclat de sa jeune histoire : battre le finaliste de la Coupe de France départementale de l'an passé et participer à une finale rêvée en lever de rideau d'un PSG - Montpellier. Un exploit historique mais qui n'a rien d'un hasard : le mental des Orvaltais et la préparation minutieuse de leur coach ont pleinement joué leur rôle dans cette épopée.

En Loire-Atlantique, il n'y a pas que le HBC Nantes qui participe en mai à un évènement handballistique majeur. A l'ombre du géant de LNH, un petit club de l'agglomération Nantaise vit une aventure exceptionnelle… celle de la Coupe de France départementale et au bout de l’aventure se joue une finale rêvée à Bercy le 21 mai prochain. Moment inédit pour le HBO (Handball Orvaltais) tout juste précédé d’une montée récemment validée en excellence départementale. « Avec l’objectif de la finale, on a savouré à sa juste mesure notre montée. C’est vrai que depuis la demi-finale à Celles, tout le monde avait la tête à Bercy » révèle Philippe Boeckler, l’entraîneur à l’origine de cette formidable épopée. « Malgré le fait qu’on ait perdu en avril contre notre adversaire principal Ligné, on a su terminer avec un point de plus en championnat ». Un championnat clôturé le 30 avril, les Orvaltais sont donc naturellement tournés depuis cette date vers la préparation du grand évènement.

Alors… comment expliquer la réussite du HBO ? « A mon sens, il y a plusieurs paramètres » poursuit Philippe Boeckler. « Cette saison, on a récupéré trois joueurs de Carquefou qui ont évolué à un niveau régional. Ce qui a fait la différence aussi, c’est qu’on a été capable de créer un vrai groupe. On a des jeunes et des anciens… et l’amalgame a pris. Mais c’est réellement l’aventure Coupe de France qui a forgé mon groupe. Et je pense à ce match en novembre contre le handball Détente de Rennes qui a déclenché les choses… On s’est dit qu’on était capable d’aller loin ». Un secteur retient plus particulièrement l’attention, la défense : le HBO sait se reposer sur un savoir-faire dans ce domaine et un Guillaume Averty déterminant dans la cage : « il est clairement décisif, c’est un de nos principaux atouts. On a globalement des joueurs très bons… mais toute l’équipe fait l’effort. J’ai en tout cas souhaité en début de saison mettre en place un jeu collectif qui ne se base pas que sur une ou deux individualités. Je prends l’exemple d’adversaires qui ont fait des strictes sur nous sans jamais trop nous gêner… parce qu’on avait les solutions derrière ».

La réussite est au rendez-vous pour ce coach qui pour la première fois de sa vie entraîne une équipe senior : coup d’essai et… coup de maître pour un Philippe Boeckler qui a su mettre toutes les chances de son côté en supervisant les matchs de ses adversaires. « Ca été le cas à Bordeaux pour préparer notre quart contre Cadillac … et j’ai filmé le quart de Corbeil le matin à Celles de manière à faire un débriefing vidéo et à s’appuyer sur ça pour établir la stratégie en vue de la demie. Ca a demandé un gros travail d’analyse : notre idée vu la différence de gabarits avec Corbeil, c’était de faire courir le ballon et d’éviter l’affrontement physique ». Pari réussi avec le concours précieux d’Olivier de la Bretèche : le papa de Solène et Mathieu (bien connus du monde de la D1) « a apporté tout son sens tactique pour nous aider à nous qualifier. Je manquais d'expérience et j'ai encore des choses à apprendre à ce niveau-là, je trouvais donc utile de faire appel à Olivier. Il sera d’ailleurs à mes côtés sur le banc lors de la finale ». Des affinités qui ont fait naître dernièrement un site internet dédié aux entraîneurs bénévoles, un outil pour tous les parents de jeunes handballeurs en recherche d’informations sur la préparation des entraînements et des matchs (*).

Orvault en finale de Coupe de France… forcément, l’émulation est forte au sein du club : « la clé de notre beau parcours, c’est justement d’avoir été suivi par tout le club et notamment par nos supporters. Sur chacun de nos déplacements en Coupe, on avait au minimum une centaine de supporters. Et à domicile, on arrive à 300 supporters de moyenne qui viennent nous soutenir ». Un engouement rare pour un club de ce niveau. « Dès le lendemain de la qualification, on s’est mis en ordre de bataille pour préparer au mieux notre déplacement vers Paris : on se déplacera à 300 avec trois bus. Sachant qu’on a 300 licenciés dans notre club… c’est vraiment un phénomène extraordinaire ! ».

La finale… parlons-en. Cassis-Carnoux défiera les Orvaltais. Une équipe sudiste qui a elle aussi réussi un superbe parcours pour en arriver là après avoir éliminé Hilsenheim en demie. « Moi qui suis Alsacien d’origine, j’avais échangé un peu avec Thomas Haegeli (entraîneur d’Hilsenheim et ex-joueur de D1) en déconnant en se disant qu’on se ferait une finale d’Alsaciens à Paris ». Ça ne se fera pas… De son côté, Cassis-Carnoux aborde lui aussi la première finale de son histoire : « j’ai peu d’informations sur notre rival, je sais que c’est une équipe qui a beaucoup d’expérience. Il faudra être capable de mettre du rythme, de les user et de rester fidèle aux fondements mêmes de notre jeu » martèle Philippe Boeckler. Avec une pensée pour Thibault Loiseleux, blessé gravement et fatalement grand absent de cette finale.

La vie du HBO ne s’arrêtera évidemment pas au soir de la finale. Né il y a dix ans, le club de Loire-Atlantique veut continuer à grandir sereinement, en bonne intelligence avec les autres clubs connus de l’agglomération que sont le HBC Nantes, le NLA bien sûr… mais aussi Rezé, Carquefou ou Bouguenais. « Nos objectifs sont ambitieux : on a notamment comme objectif de faire monter nos deux équipes filles et garçons en N3. Chez nous, tout est axé sur la formation du jeune joueur, c’est pour ça que nos entraîneurs sont dédiés d’abord à nos équipes jeunes. Et dans notre organisation interne, on a récemment recruté Philippe Aubry (ancien président du NLA) pour structurer le club. Structurer, c’est pouvoir augmenter notre niveau ». Nul doute qu’avec une philosophie comme celle-ci, le Handball Orvaltais a de beaux jours devant lui.

(*) Retrouvez le site entraînement-handball.fr ici.

CDF : Orvault n'est pas en finale de Coupe par hasard 

Coupe de France

vendredi 6 mai 2016 - © Davy Bodiguel

 6 min 0 de lecture

Intenses moments de joie le 27 mars dernier lorsqu'à Celles sur Belle le modeste club d'Orvault (honneur départemental) réalise le coup d'éclat de sa jeune histoire : battre le finaliste de la Coupe de France départementale de l'an passé et participer à une finale rêvée en lever de rideau d'un PSG - Montpellier. Un exploit historique mais qui n'a rien d'un hasard : le mental des Orvaltais et la préparation minutieuse de leur coach ont pleinement joué leur rôle dans cette épopée.

En Loire-Atlantique, il n'y a pas que le HBC Nantes qui participe en mai à un évènement handballistique majeur. A l'ombre du géant de LNH, un petit club de l'agglomération Nantaise vit une aventure exceptionnelle… celle de la Coupe de France départementale et au bout de l’aventure se joue une finale rêvée à Bercy le 21 mai prochain. Moment inédit pour le HBO (Handball Orvaltais) tout juste précédé d’une montée récemment validée en excellence départementale. « Avec l’objectif de la finale, on a savouré à sa juste mesure notre montée. C’est vrai que depuis la demi-finale à Celles, tout le monde avait la tête à Bercy » révèle Philippe Boeckler, l’entraîneur à l’origine de cette formidable épopée. « Malgré le fait qu’on ait perdu en avril contre notre adversaire principal Ligné, on a su terminer avec un point de plus en championnat ». Un championnat clôturé le 30 avril, les Orvaltais sont donc naturellement tournés depuis cette date vers la préparation du grand évènement.

Alors… comment expliquer la réussite du HBO ? « A mon sens, il y a plusieurs paramètres » poursuit Philippe Boeckler. « Cette saison, on a récupéré trois joueurs de Carquefou qui ont évolué à un niveau régional. Ce qui a fait la différence aussi, c’est qu’on a été capable de créer un vrai groupe. On a des jeunes et des anciens… et l’amalgame a pris. Mais c’est réellement l’aventure Coupe de France qui a forgé mon groupe. Et je pense à ce match en novembre contre le handball Détente de Rennes qui a déclenché les choses… On s’est dit qu’on était capable d’aller loin ». Un secteur retient plus particulièrement l’attention, la défense : le HBO sait se reposer sur un savoir-faire dans ce domaine et un Guillaume Averty déterminant dans la cage : « il est clairement décisif, c’est un de nos principaux atouts. On a globalement des joueurs très bons… mais toute l’équipe fait l’effort. J’ai en tout cas souhaité en début de saison mettre en place un jeu collectif qui ne se base pas que sur une ou deux individualités. Je prends l’exemple d’adversaires qui ont fait des strictes sur nous sans jamais trop nous gêner… parce qu’on avait les solutions derrière ».

La réussite est au rendez-vous pour ce coach qui pour la première fois de sa vie entraîne une équipe senior : coup d’essai et… coup de maître pour un Philippe Boeckler qui a su mettre toutes les chances de son côté en supervisant les matchs de ses adversaires. « Ca été le cas à Bordeaux pour préparer notre quart contre Cadillac … et j’ai filmé le quart de Corbeil le matin à Celles de manière à faire un débriefing vidéo et à s’appuyer sur ça pour établir la stratégie en vue de la demie. Ca a demandé un gros travail d’analyse : notre idée vu la différence de gabarits avec Corbeil, c’était de faire courir le ballon et d’éviter l’affrontement physique ». Pari réussi avec le concours précieux d’Olivier de la Bretèche : le papa de Solène et Mathieu (bien connus du monde de la D1) « a apporté tout son sens tactique pour nous aider à nous qualifier. Je manquais d'expérience et j'ai encore des choses à apprendre à ce niveau-là, je trouvais donc utile de faire appel à Olivier. Il sera d’ailleurs à mes côtés sur le banc lors de la finale ». Des affinités qui ont fait naître dernièrement un site internet dédié aux entraîneurs bénévoles, un outil pour tous les parents de jeunes handballeurs en recherche d’informations sur la préparation des entraînements et des matchs (*).

Orvault en finale de Coupe de France… forcément, l’émulation est forte au sein du club : « la clé de notre beau parcours, c’est justement d’avoir été suivi par tout le club et notamment par nos supporters. Sur chacun de nos déplacements en Coupe, on avait au minimum une centaine de supporters. Et à domicile, on arrive à 300 supporters de moyenne qui viennent nous soutenir ». Un engouement rare pour un club de ce niveau. « Dès le lendemain de la qualification, on s’est mis en ordre de bataille pour préparer au mieux notre déplacement vers Paris : on se déplacera à 300 avec trois bus. Sachant qu’on a 300 licenciés dans notre club… c’est vraiment un phénomène extraordinaire ! ».

La finale… parlons-en. Cassis-Carnoux défiera les Orvaltais. Une équipe sudiste qui a elle aussi réussi un superbe parcours pour en arriver là après avoir éliminé Hilsenheim en demie. « Moi qui suis Alsacien d’origine, j’avais échangé un peu avec Thomas Haegeli (entraîneur d’Hilsenheim et ex-joueur de D1) en déconnant en se disant qu’on se ferait une finale d’Alsaciens à Paris ». Ça ne se fera pas… De son côté, Cassis-Carnoux aborde lui aussi la première finale de son histoire : « j’ai peu d’informations sur notre rival, je sais que c’est une équipe qui a beaucoup d’expérience. Il faudra être capable de mettre du rythme, de les user et de rester fidèle aux fondements mêmes de notre jeu » martèle Philippe Boeckler. Avec une pensée pour Thibault Loiseleux, blessé gravement et fatalement grand absent de cette finale.

La vie du HBO ne s’arrêtera évidemment pas au soir de la finale. Né il y a dix ans, le club de Loire-Atlantique veut continuer à grandir sereinement, en bonne intelligence avec les autres clubs connus de l’agglomération que sont le HBC Nantes, le NLA bien sûr… mais aussi Rezé, Carquefou ou Bouguenais. « Nos objectifs sont ambitieux : on a notamment comme objectif de faire monter nos deux équipes filles et garçons en N3. Chez nous, tout est axé sur la formation du jeune joueur, c’est pour ça que nos entraîneurs sont dédiés d’abord à nos équipes jeunes. Et dans notre organisation interne, on a récemment recruté Philippe Aubry (ancien président du NLA) pour structurer le club. Structurer, c’est pouvoir augmenter notre niveau ». Nul doute qu’avec une philosophie comme celle-ci, le Handball Orvaltais a de beaux jours devant lui.

(*) Retrouvez le site entraînement-handball.fr ici.

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