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LDC F : Metz, rideau de fer

Europe

dimanche 23 octobre 2016 - © Laurent Hoppe

 4 min 47 de lecture

En se reposant sur une armature défensive à toute épreuve, les championnes de France ont décroché leur première victoire européenne de la saison. Ce 25-18 sur le Thüringer HC de Manon Houette, façonné par Smits, Aoustin et Glauser, leur procure deux points qui pourront s’avérer précieux plus tard.

La succession des faits, leur fréquence, amène à admettre l’évidence. Dans l’accomplissement de leurs destins national et international cette saison, les Messines auront pour meilleur allié leur socle défensif. De premiers indices avaient affleuré en LFH, même si les onze buts encaissés contre Chambray, voire les quinze à Toulon, ne peuvent servir de maître-étalon. Sur la scène européenne, par contre, l’hermétisme a une vraie signification. Bien que battues par Buducnost il y a une semaine, les championnes de France n’avaient concédé que 21 buts au Monténégro. La saison dernière, seul Györ pouvait s’en vanter. Et pour la première continentale aux Arènes, le seuil de tolérance mosellan descendit à 18 unités. Les quelques dizaines de supporters thuringiens, venus avec force tambours, sont clairement dans le déni. Le « mur rouge », arboré sur leurs drapeaux, a été repeint en jaune.

On pouvait tout de même en douter dans le premier quart d’heure. Sous la houlette de son arrière gauche du Haut-Adige (province germanophone du nord de l’Italie), Anika Niederwieser, bien connue des Messines pour leur avoir planté douze buts en amical fin août, les sextuples championnes d’Allemagne en titre bombaient le torse (3-4, 11e puis 4-6, 16e). Puis le rapport de force s’inversa brutalement. Emmanuel Mayonnade abandonna temporairement sa 0-6 de départ, opta pour une défense 3-2-1 inédite cette saison, toutes compétitions confondues.

Au sommet de la pyramide, Xenia Smits. L’arrière allemande était la bonne personne au bon endroit et aux moments opportuns. Ainsi, à la 20e minute, à cinq contre sept (le THC avait fait sortir sa gardienne, Krause), elle gratta un ballon au sol destiné à Wohlbold, changé en passe décisive pour Camille Aoustin (9-6). Le 6-0 en cours (10-6 par Smits, 22e) rendit plus paisible le reste de la soirée. En dépit d’un rapproché germanique ourdi par Iveta Luzumova, l’ancienne miossaise (11-10, 29e puis 12-11, 32e). « On gagne le match en défense, pas en attaque », acquiesce Smits, consciente de n’avoir pas été irréprochable au shoot (6/10). Comme Ana Gros (6/14), comme les tireuses de penaltys en général (trois échecs).

Le rideau de fer messin, générateur d’une saine austérité, fit en tout cas déjouer Thüringer. Manon Houette (2/5, 2 passes décisives, 3 pertes de balle) n’y coupa pas. « L’arrivée de (Béatrice) Edwige leur fait du bien. Derrière, tout le monde prend de l’ampleur, analyse l’ex-Fleuryssoise. Et puis, Laura a encore augmenté son niveau depuis cet été. » Glauser, puisqu’il s’agit bien d’elle, atteignit sa plénitude dans le quatrième quart, arrêtant des quatre membres les derniers feux tirés par Van de Wiel ou Jakubisova. Sans aller jusqu’à marquer quatre fois, comme trois jours plus tôt à Besançon. Les friandises étaient plutôt l’apanage de Camille Aoustin, éclectique dans ses réalisations (aile, 7 m, montée de balle…) mais un poil trop gourmande après le repos. « J’ai essayé de saisir ma chance, ça m’a souri » sourit l’ailière à 5/8.

Trois ans en arrière, en se prenant d’entrée les pieds dans un tapis allemand (22-23 contre Leipzig), Metz s’engageait dans une voie sans issue en Ligue des Champions. Aujourd’hui, le club mosellan s’octroie deux points qui lui entrouvrent une fenêtre donnant sur le tour principal. Il conviendra naturellement de les faire fructifier lors de la double confrontation à venir face à Drammen, ainsi qu’au retour en Thuringe (19 novembre). A priori, ils ne seront pas superflus si le couple franco-allemand rallie ensemble le Top 12.
 
Camille Aoustin, ailière gauche de Metz : « En première mi-temps, il y avait encore des ajustements à faire. Je nous ai trouvées mieux en deuxième. Elles étaient plus fatiguées, les solutions étaient moins évidentes. On a pu en profiter en montant des ballons, en jouant sur grand espace. »

Xenia Smits, arrière de Metz : « On peut faire encore beaucoup mieux. On a pris encore trop de buts. Quand on voit le match, c’est possible d’en encaisser moins. Si on est bien en défense, ça donne confiance, c’est plus facile d’attaquer après. On n’avait pas joué la 3-2-1 cette saison, comme ça Thüringer était surpris. C’était une belle surprise, ç’a bien marché. »

Manon Houette, ailière gauche de Thüringer : « La défaite est plutôt ennuyeuse à long terme. En ayant gagné les Norvégiennes (Drammen) de huit buts chez nous, on n'espère pas aller perdre de neuf là-bas. Pour le deuxième tour, je pense que c'est acté. On voulait passer avec le maximum de points, mais on vient d'en perdre. J'espère qu'on inversera la balance. »


METZ HB – THÜRINGER HC
25-18 (11-10)
3623 spectateurs. Arbitres : Mmes Maric et Masic (SER)

METZ 
Aoustin (5/8, dont 1/2 penaltys), Edwige, Gros (6/14, dont 1/2 penaltys), Luciano (2/2), Smits (6/10), Zaadi (cap.) (4/7, dont 0/1 penalty), puis Horacek (0/1), Flippes (1/2), Pop-Lazic (1/2). Non utilisées : Burlet, O. Kanor, Maubon, N’Diaye, Nocandy. Gardiennes : Glauser (12/26 arrêts en 48 mn) puis Rajcic (2/6 arrêts en 12 mn). 2 minutes : Zaadi (18’). 8 pertes de balle. Entraîneur : E. Mayonnade.

THÜRINGER
Engel (2/5, dont 0/1 penalty), Houette (2/5), Niederwieser (4/10), Planeta (2/4), Schmelzer (0/2), Wohlbold (3/5), puis Aguilar, Jakubisova (1/3), Luzumova (2/3), Pintea (0/2), Scheffknecht, Van de Wiel (2/3). Gardiennes : Krause (4/14 arrêts en 22 mn, dont 1 penalty) puis Eckerle (7/22 arrêts en 38 mn, dont 1 penalty). 2 minutes : Niederwieser (7’). 14 pertes de balle. Entraîneur : H. Müller.

LDC F : Metz, rideau de fer 

Europe

dimanche 23 octobre 2016 - © Laurent Hoppe

 4 min 47 de lecture

En se reposant sur une armature défensive à toute épreuve, les championnes de France ont décroché leur première victoire européenne de la saison. Ce 25-18 sur le Thüringer HC de Manon Houette, façonné par Smits, Aoustin et Glauser, leur procure deux points qui pourront s’avérer précieux plus tard.

La succession des faits, leur fréquence, amène à admettre l’évidence. Dans l’accomplissement de leurs destins national et international cette saison, les Messines auront pour meilleur allié leur socle défensif. De premiers indices avaient affleuré en LFH, même si les onze buts encaissés contre Chambray, voire les quinze à Toulon, ne peuvent servir de maître-étalon. Sur la scène européenne, par contre, l’hermétisme a une vraie signification. Bien que battues par Buducnost il y a une semaine, les championnes de France n’avaient concédé que 21 buts au Monténégro. La saison dernière, seul Györ pouvait s’en vanter. Et pour la première continentale aux Arènes, le seuil de tolérance mosellan descendit à 18 unités. Les quelques dizaines de supporters thuringiens, venus avec force tambours, sont clairement dans le déni. Le « mur rouge », arboré sur leurs drapeaux, a été repeint en jaune.

On pouvait tout de même en douter dans le premier quart d’heure. Sous la houlette de son arrière gauche du Haut-Adige (province germanophone du nord de l’Italie), Anika Niederwieser, bien connue des Messines pour leur avoir planté douze buts en amical fin août, les sextuples championnes d’Allemagne en titre bombaient le torse (3-4, 11e puis 4-6, 16e). Puis le rapport de force s’inversa brutalement. Emmanuel Mayonnade abandonna temporairement sa 0-6 de départ, opta pour une défense 3-2-1 inédite cette saison, toutes compétitions confondues.

Au sommet de la pyramide, Xenia Smits. L’arrière allemande était la bonne personne au bon endroit et aux moments opportuns. Ainsi, à la 20e minute, à cinq contre sept (le THC avait fait sortir sa gardienne, Krause), elle gratta un ballon au sol destiné à Wohlbold, changé en passe décisive pour Camille Aoustin (9-6). Le 6-0 en cours (10-6 par Smits, 22e) rendit plus paisible le reste de la soirée. En dépit d’un rapproché germanique ourdi par Iveta Luzumova, l’ancienne miossaise (11-10, 29e puis 12-11, 32e). « On gagne le match en défense, pas en attaque », acquiesce Smits, consciente de n’avoir pas été irréprochable au shoot (6/10). Comme Ana Gros (6/14), comme les tireuses de penaltys en général (trois échecs).

Le rideau de fer messin, générateur d’une saine austérité, fit en tout cas déjouer Thüringer. Manon Houette (2/5, 2 passes décisives, 3 pertes de balle) n’y coupa pas. « L’arrivée de (Béatrice) Edwige leur fait du bien. Derrière, tout le monde prend de l’ampleur, analyse l’ex-Fleuryssoise. Et puis, Laura a encore augmenté son niveau depuis cet été. » Glauser, puisqu’il s’agit bien d’elle, atteignit sa plénitude dans le quatrième quart, arrêtant des quatre membres les derniers feux tirés par Van de Wiel ou Jakubisova. Sans aller jusqu’à marquer quatre fois, comme trois jours plus tôt à Besançon. Les friandises étaient plutôt l’apanage de Camille Aoustin, éclectique dans ses réalisations (aile, 7 m, montée de balle…) mais un poil trop gourmande après le repos. « J’ai essayé de saisir ma chance, ça m’a souri » sourit l’ailière à 5/8.

Trois ans en arrière, en se prenant d’entrée les pieds dans un tapis allemand (22-23 contre Leipzig), Metz s’engageait dans une voie sans issue en Ligue des Champions. Aujourd’hui, le club mosellan s’octroie deux points qui lui entrouvrent une fenêtre donnant sur le tour principal. Il conviendra naturellement de les faire fructifier lors de la double confrontation à venir face à Drammen, ainsi qu’au retour en Thuringe (19 novembre). A priori, ils ne seront pas superflus si le couple franco-allemand rallie ensemble le Top 12.
 
Camille Aoustin, ailière gauche de Metz : « En première mi-temps, il y avait encore des ajustements à faire. Je nous ai trouvées mieux en deuxième. Elles étaient plus fatiguées, les solutions étaient moins évidentes. On a pu en profiter en montant des ballons, en jouant sur grand espace. »

Xenia Smits, arrière de Metz : « On peut faire encore beaucoup mieux. On a pris encore trop de buts. Quand on voit le match, c’est possible d’en encaisser moins. Si on est bien en défense, ça donne confiance, c’est plus facile d’attaquer après. On n’avait pas joué la 3-2-1 cette saison, comme ça Thüringer était surpris. C’était une belle surprise, ç’a bien marché. »

Manon Houette, ailière gauche de Thüringer : « La défaite est plutôt ennuyeuse à long terme. En ayant gagné les Norvégiennes (Drammen) de huit buts chez nous, on n'espère pas aller perdre de neuf là-bas. Pour le deuxième tour, je pense que c'est acté. On voulait passer avec le maximum de points, mais on vient d'en perdre. J'espère qu'on inversera la balance. »


METZ HB – THÜRINGER HC
25-18 (11-10)
3623 spectateurs. Arbitres : Mmes Maric et Masic (SER)

METZ 
Aoustin (5/8, dont 1/2 penaltys), Edwige, Gros (6/14, dont 1/2 penaltys), Luciano (2/2), Smits (6/10), Zaadi (cap.) (4/7, dont 0/1 penalty), puis Horacek (0/1), Flippes (1/2), Pop-Lazic (1/2). Non utilisées : Burlet, O. Kanor, Maubon, N’Diaye, Nocandy. Gardiennes : Glauser (12/26 arrêts en 48 mn) puis Rajcic (2/6 arrêts en 12 mn). 2 minutes : Zaadi (18’). 8 pertes de balle. Entraîneur : E. Mayonnade.

THÜRINGER
Engel (2/5, dont 0/1 penalty), Houette (2/5), Niederwieser (4/10), Planeta (2/4), Schmelzer (0/2), Wohlbold (3/5), puis Aguilar, Jakubisova (1/3), Luzumova (2/3), Pintea (0/2), Scheffknecht, Van de Wiel (2/3). Gardiennes : Krause (4/14 arrêts en 22 mn, dont 1 penalty) puis Eckerle (7/22 arrêts en 38 mn, dont 1 penalty). 2 minutes : Niederwieser (7’). 14 pertes de balle. Entraîneur : H. Müller.

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