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LDC M : Le Vardar n'était pas l'adversaire que le PSG attendait

Champion's League

dimanche 4 juin 2017 - © Yves Michel

 6 min 6 de lecture

Pour une finale de Ligue des Champions entre le PSG et Barcelone, il faudra encore attendre un peu. Au moins une saison. La faute aux Catalans qui ce samedi en fin d'après-midi, se sont laissés surprendre dans les dernières secondes par une équipe aussi atypique qu'inattendue du Vardar Skopje (26-25). Paris a l'occasion d'écrire la plus belle page de sa jeune histoire et rejoindre, 14 ans après, Montpellier dans le cercle des lauréats de l'épreuve reine du handball européen.

A Cologne, de notre envoyé spécial Yves MICHEL


Cela se jouera encore sur des détails et surtout, les Parisiens partent un peu dans l’inconnue avant d’affronter le Vardar. Un peu plus en tout cas que s’ils avaient affronté Barcelone au handball si policé. Ce samedi, après que le PSG se soit qualifié pour la finale de la Ligue des Champions en écartant Veszprém, les Catalans sont tombés de très haut. En fait, le piège macédonien s’est refermé sur eux lorsque Cindric, le petit demi-centre croate a choisi la bonne trajectoire pour mettre au pas Gonzalo Perez de Vargas, pourtant le meilleur barcelonais jusque-là  (15 arrêts) et pour renvoyer le champion d’Espagne ressasser ses regrets. En milieu de 1ère période, on a bien cru que le Barça avait mis la bonne impulsion pour faire la course en tête. Wael Jallouz avait souvent trouvé la bonne distance de tir, Valero Rivera s’était illustré à 7 m. Et puis, l’apparente belle cylindrée carrossée pour disputer les Grands Prix s’est mise à connaître des ratés. Des pertes de balle inhabituelles, un empressement coupable à vouloir punir la défense macédonienne, bref, tout ce qu’il ne fallait pas faire face à un adversaire qui n’a jamais paniqué, qui a laissé venir et qui a tranquillement remonté son retard au tableau d’affichage. Envolée l’avance que les Espagnols au fort accent français avaient engrangée (+3 au maximum), le Vardar recollait et n’avait pas l’intention de se laisser semer. Autant Gonzalo Perez de Vargas excellait dans ses cages, autant en face, Arpad Sterbik, le portier aux multiples passeports n’était pas en reste (13 arrêts). C’était à celui qui allait craquer le 1er, le tableau d’affichage ne donnant pas l’impression d’évoluer. Cette guerre des nerfs va s’éterniser, aucune des deux formations n’avait toujours pas fait la différence (25-25) au moment d'envisager s'il y aurait un temps additionnel ou pas. L’ultime possession était macédonienne. Ou plutôt croate. Après un temps mort judicieusement posé par Raul Gonzalez, l’entraîneur du Vardar et une série de croisées, le demi-centre Luka Cindric laissé libre de tous mouvements, allait prendre l’initiative d’un tir venu d’un autre monde. Les défenseurs et le portier barcelonais ne pouvaient que constater les dégâts, le buzzer venait de retentir, l’équipe la plus inattendue des quatre en course, se retrouvait en finale. 

L'album de la demi-finale entre le Vardar et Barcelone par Jean Yves Lhors

Ce dimanche à 18h, le PSG rencontre une équipe qu’elle avait affrontée il y a trois saisons en phase de groupe de la Ligue des Champions et contre laquelle elle ne s’est jamais inclinée (24-24 à l’aller en Macédoine, 35-25 au retour dans la capitale française). Si depuis, quelques têtes ont changé dans les rangs parisiens, le Vardar a renouvelé plus de 2/3 de son effectif. « L’opposition s’annonce… rustique, commente Daniel Costantini, grand témoin du week-end. Quand on voit qu’Arpad Sterbik ne touche qu’un ballon dans le 1er quart d’heure et que derrière, il ferme la boutique, tu te dis que le Vardar a tactiquement bien mené son affaire. Bon, maintenant les tireurs parisiens sont certainement d’un autre niveau que les jeunes barcelonais. Ça s’annonce assez chaud entre deux équipes au style différent. La défense que j’ai vue aujourd’hui du côté de Paris, peut assez facilement museler les tireurs de loin qui ont fait tant de mal à Barcelone. Dujshebaev, on le connait, pour être dans de bonnes dispositions, il faut qu’il s’approche et Borozan (sur le côté opposé), il a fait un début de match extraordinaire mais s’est un peu éteint par la suite. » L’ancien entraîneur des Bleus nous avouera même qu’il a découvert certains joueurs comme le pivot brésilien Rogerio Moraes, un Golgoth de  2.04 m pour 120 kg et qui est très difficile à déplacer. Mais le Vardar possède surtout avec Raul Gonzalez, un stratège de 47 ans hors pair, arrivé en Macédoine en 2015 et qui depuis mars, a pris la succession du charismatique Lino Cervar à la tête de la sélection nationale. « Ce qui est important dans sa façon de manager, insiste Costantini, c’est qu’il arrive à varier les stratégies, il sort un peu ses joueurs de leurs habitudes de défense à plat, il alterne entre le côté affectif et l’autorité, il sait se faire respecter. Ce qui me surprend par rapport à l’évolution du handball moderne, c’est qu’au Vardar, il y a deux joueurs Abutovic et Maqueda qui ne font que défendre, ça peut être exploité surtout lorsqu’en face, il va y avoir un malin comme Serdarusic qui lui, prône attaque et défense. »  Pour sa 1ère participation au Final Four, le Vardar qui cette saison s'est également adjugé la Ligue Seha (qui réunit les meilleures formations des Balkans) en battant en finale Veszprém, est sur un nuage.



Les protégés du milliardaire russe Sergueï Samsonenko, l'homme grâce auquel tout a été rendu possible en Macédoine auront en cas d'échec, moins à perdre que le Paris St Germain. « Pour battre Paris, il faut tout simplement qu’on ait le même état d’esprit qu’aujourd’hui, répond le pivot et capitaine Stojanche Stoilov (photo ci-dessus). Si la défense tient bon et que notre gardien fait des arrêts, tout est possible pour nous. Il y a une excellente ambiance dans le groupe et tout le monde apporte son grain de folie ! (rires). » Ça promet dans un contexte pas franchement hostile sous la direction de l'excellente paire arbitrale allemande Geipel-Helbig. Si le PSG n’a par le passé, affronté qu’à deux reprises son adversaire du jour, le staff parisien a attentivement suivi depuis les quarts, les équipes qui pouvaient être un adversaire potentiel. Le Vardar classé en tête de son groupe préliminaire et donc exempté des 8èmes, en faisait partie. Cédric Sorhaindo qui aurait tant aimé se retrouver en finale face à « beaucoup de ses potes » est persuadé que Paris a de solides arguments pour inscrire son nom au palmarès.  « Nous, par exemple, on n’a pas su appuyer lorsqu’on menait au score. Ils ont un jeu atypique car il y a beaucoup de petits gabarits sur la base arrière et de très grands pivots, il faut pouvoir gérer la relation qu’a Cindric justement avec ses pivots mais aussi sa complicité avec Dujshebaev. Mais connaissant Paris, connaissant les joueurs, je pense que cela va bien se passer. » Le PSG est à 60 minutes minimum du bonheur et de l'occasion de rejoindre Montpellier sur la courte liste des équipes françaises victorieuses de la Ligue des Champions. Personne ne brûlera les étapes. Mais pour les 5 à 600 supporters qui depuis hier ont acquis leurs galons dans l’Arène de Cologne et qui ont su s'illustrer pendant la demi-finale malgré l’écrasante présence hongroise, ce serait aussi, la plus belle des récompenses.  

LDC M : Le Vardar n'était pas l'adversaire que le PSG attendait 

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dimanche 4 juin 2017 - © Yves Michel

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Pour une finale de Ligue des Champions entre le PSG et Barcelone, il faudra encore attendre un peu. Au moins une saison. La faute aux Catalans qui ce samedi en fin d'après-midi, se sont laissés surprendre dans les dernières secondes par une équipe aussi atypique qu'inattendue du Vardar Skopje (26-25). Paris a l'occasion d'écrire la plus belle page de sa jeune histoire et rejoindre, 14 ans après, Montpellier dans le cercle des lauréats de l'épreuve reine du handball européen.

A Cologne, de notre envoyé spécial Yves MICHEL


Cela se jouera encore sur des détails et surtout, les Parisiens partent un peu dans l’inconnue avant d’affronter le Vardar. Un peu plus en tout cas que s’ils avaient affronté Barcelone au handball si policé. Ce samedi, après que le PSG se soit qualifié pour la finale de la Ligue des Champions en écartant Veszprém, les Catalans sont tombés de très haut. En fait, le piège macédonien s’est refermé sur eux lorsque Cindric, le petit demi-centre croate a choisi la bonne trajectoire pour mettre au pas Gonzalo Perez de Vargas, pourtant le meilleur barcelonais jusque-là  (15 arrêts) et pour renvoyer le champion d’Espagne ressasser ses regrets. En milieu de 1ère période, on a bien cru que le Barça avait mis la bonne impulsion pour faire la course en tête. Wael Jallouz avait souvent trouvé la bonne distance de tir, Valero Rivera s’était illustré à 7 m. Et puis, l’apparente belle cylindrée carrossée pour disputer les Grands Prix s’est mise à connaître des ratés. Des pertes de balle inhabituelles, un empressement coupable à vouloir punir la défense macédonienne, bref, tout ce qu’il ne fallait pas faire face à un adversaire qui n’a jamais paniqué, qui a laissé venir et qui a tranquillement remonté son retard au tableau d’affichage. Envolée l’avance que les Espagnols au fort accent français avaient engrangée (+3 au maximum), le Vardar recollait et n’avait pas l’intention de se laisser semer. Autant Gonzalo Perez de Vargas excellait dans ses cages, autant en face, Arpad Sterbik, le portier aux multiples passeports n’était pas en reste (13 arrêts). C’était à celui qui allait craquer le 1er, le tableau d’affichage ne donnant pas l’impression d’évoluer. Cette guerre des nerfs va s’éterniser, aucune des deux formations n’avait toujours pas fait la différence (25-25) au moment d'envisager s'il y aurait un temps additionnel ou pas. L’ultime possession était macédonienne. Ou plutôt croate. Après un temps mort judicieusement posé par Raul Gonzalez, l’entraîneur du Vardar et une série de croisées, le demi-centre Luka Cindric laissé libre de tous mouvements, allait prendre l’initiative d’un tir venu d’un autre monde. Les défenseurs et le portier barcelonais ne pouvaient que constater les dégâts, le buzzer venait de retentir, l’équipe la plus inattendue des quatre en course, se retrouvait en finale. 

L'album de la demi-finale entre le Vardar et Barcelone par Jean Yves Lhors

Ce dimanche à 18h, le PSG rencontre une équipe qu’elle avait affrontée il y a trois saisons en phase de groupe de la Ligue des Champions et contre laquelle elle ne s’est jamais inclinée (24-24 à l’aller en Macédoine, 35-25 au retour dans la capitale française). Si depuis, quelques têtes ont changé dans les rangs parisiens, le Vardar a renouvelé plus de 2/3 de son effectif. « L’opposition s’annonce… rustique, commente Daniel Costantini, grand témoin du week-end. Quand on voit qu’Arpad Sterbik ne touche qu’un ballon dans le 1er quart d’heure et que derrière, il ferme la boutique, tu te dis que le Vardar a tactiquement bien mené son affaire. Bon, maintenant les tireurs parisiens sont certainement d’un autre niveau que les jeunes barcelonais. Ça s’annonce assez chaud entre deux équipes au style différent. La défense que j’ai vue aujourd’hui du côté de Paris, peut assez facilement museler les tireurs de loin qui ont fait tant de mal à Barcelone. Dujshebaev, on le connait, pour être dans de bonnes dispositions, il faut qu’il s’approche et Borozan (sur le côté opposé), il a fait un début de match extraordinaire mais s’est un peu éteint par la suite. » L’ancien entraîneur des Bleus nous avouera même qu’il a découvert certains joueurs comme le pivot brésilien Rogerio Moraes, un Golgoth de  2.04 m pour 120 kg et qui est très difficile à déplacer. Mais le Vardar possède surtout avec Raul Gonzalez, un stratège de 47 ans hors pair, arrivé en Macédoine en 2015 et qui depuis mars, a pris la succession du charismatique Lino Cervar à la tête de la sélection nationale. « Ce qui est important dans sa façon de manager, insiste Costantini, c’est qu’il arrive à varier les stratégies, il sort un peu ses joueurs de leurs habitudes de défense à plat, il alterne entre le côté affectif et l’autorité, il sait se faire respecter. Ce qui me surprend par rapport à l’évolution du handball moderne, c’est qu’au Vardar, il y a deux joueurs Abutovic et Maqueda qui ne font que défendre, ça peut être exploité surtout lorsqu’en face, il va y avoir un malin comme Serdarusic qui lui, prône attaque et défense. »  Pour sa 1ère participation au Final Four, le Vardar qui cette saison s'est également adjugé la Ligue Seha (qui réunit les meilleures formations des Balkans) en battant en finale Veszprém, est sur un nuage.



Les protégés du milliardaire russe Sergueï Samsonenko, l'homme grâce auquel tout a été rendu possible en Macédoine auront en cas d'échec, moins à perdre que le Paris St Germain. « Pour battre Paris, il faut tout simplement qu’on ait le même état d’esprit qu’aujourd’hui, répond le pivot et capitaine Stojanche Stoilov (photo ci-dessus). Si la défense tient bon et que notre gardien fait des arrêts, tout est possible pour nous. Il y a une excellente ambiance dans le groupe et tout le monde apporte son grain de folie ! (rires). » Ça promet dans un contexte pas franchement hostile sous la direction de l'excellente paire arbitrale allemande Geipel-Helbig. Si le PSG n’a par le passé, affronté qu’à deux reprises son adversaire du jour, le staff parisien a attentivement suivi depuis les quarts, les équipes qui pouvaient être un adversaire potentiel. Le Vardar classé en tête de son groupe préliminaire et donc exempté des 8èmes, en faisait partie. Cédric Sorhaindo qui aurait tant aimé se retrouver en finale face à « beaucoup de ses potes » est persuadé que Paris a de solides arguments pour inscrire son nom au palmarès.  « Nous, par exemple, on n’a pas su appuyer lorsqu’on menait au score. Ils ont un jeu atypique car il y a beaucoup de petits gabarits sur la base arrière et de très grands pivots, il faut pouvoir gérer la relation qu’a Cindric justement avec ses pivots mais aussi sa complicité avec Dujshebaev. Mais connaissant Paris, connaissant les joueurs, je pense que cela va bien se passer. » Le PSG est à 60 minutes minimum du bonheur et de l'occasion de rejoindre Montpellier sur la courte liste des équipes françaises victorieuses de la Ligue des Champions. Personne ne brûlera les étapes. Mais pour les 5 à 600 supporters qui depuis hier ont acquis leurs galons dans l’Arène de Cologne et qui ont su s'illustrer pendant la demi-finale malgré l’écrasante présence hongroise, ce serait aussi, la plus belle des récompenses.  

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