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LSL: Le Languedoc a pris le pouvoir !

LMSL

mercredi 8 novembre 2017 - © Yves Michel

 11 min 7 de lecture

Quelle soirée !  La 8ème n’a pas fait dans le détail puisque le champion en titre et son dauphin se sont pris les pieds dans le tapis. Le PSG s’est incliné à Nîmes et Nantes à Ivry. Le revers parisien profite en tête de classement, à Montpellier vainqueur dans la souffrance de Saran. Héraultais et Gardois en pôle... l'élite masculine du handball prend l'accent du Languedoc !   

par Yves MICHEL


Le Parnasse théâtre de gladiateurs

Dans une énorme ambiance où les 4 000 spectateurs auront été aussi grands que les joueurs, le coup de tonnerre est venu du Parnasse. Comme le disait simplement et presque incrédule Remi Desbonnet à la fin du match « l’USAM a battu le PSG ! » Et clairement, cette victoire ne doit rien au hasard. Certes, Paris était privé de quelques joueurs mais quand il reste Gensheimer, Hansen, Sagosen, Karabatic (Nikola), Omeyer, Remili, Nielsen et d’autres encore pour jouer un match face à une bande de Nîmois dont le plus capé l'Egyptien Hicham Sanad, était encore inconnu de beaucoup il y a quelques semaines, on se dit que Paris avait les ingrédients pour s'adjuger un match même dans un contexte digne de la Féria et ses corridas de Pentecôte.



Sauf que le PSG a produit une bouillie de handball collectif en attaque. Comme souvent, la base arrière a évolué arrêtée, jouant tous les coups sur du duel. D'habitude, cela suffit et les Parisiens sont souvent largement au-dessus. Mais pas cette fois ! L’envie, le don de tous envers le collectif, bref, l’âme des petits hommes verts a renversé la montagne PSG. Auteurs d’une première période insolente de facilité et qui aurait pu (ou du) terminer avec un écart bien plus large que le 16-13. Rebichon, Sanad, Kaabeche, Tobie et même Remi Desbonnet sur un tir direct sans gardien dans les buts, alors qu’il est chirurgical dans le domaine d’habitude, tous avaient loupé l’occasion de mettre les Parisiens dans la nasse et tuer le match. En fait, Paris ne tenait que sur sa défense et sur un Thierry Omeyer qui avait enchaîné les arrêts voire les miracles. Le gros hic c’est qu’en face Rémi Desbonnet faisait aussi bien et même mieux ! En seconde période, Nîmes va trouver d’autres valeurs que du jeu flamboyant et une insouciance de tous les instants. Clairement les USAMistes étaient dans le rouge physiquement et l’efficacité offensive s’en ressentait. Alors Paris, sans forcément jouer beaucoup mieux allait grignoter, revenir et même avoir plusieurs fois les ballons pour passer devant. Nîmes était parvenu à mener de cinq buts (20-15 à la 37ème) mais lorsque Paris avait recollé (24-24 à la 51ème), un renversement de situation était possible. Encore une fois, l’âme collective des Gardois va faire des merveilles, les (quasi) miracles dus aussi à la maladresse parisienne succédant aux arrêts de Rémi Desbonnet (17 au total). Jusqu’à ce que Jérémy Suty ne redonne l'avantage et qu’Elohim Prandi, énorme d’envie et de percussion, ne crucifie Paris sur un jet franc en protection joué au bout du bout du refus de jeu à moins d'une minute de la fin du match. Après ce succès (26-24), Nîmes est deuxième au classement devant Paris. Clairement, en début de saison, cela valait une cote. Au bout de 8 journées, et un exploit retentissant, c’est presque logique. En tout cas, sur ce match, cela se justifie pleinement !
                                                                                             avec François Dasriaux



Franck Maurice (entraîneur de Nîmes): "Une page de l'histoire de l'USAM"

Que vas-tu retenir de cette soirée ?
La performance collective, ce qu'on a fait est énorme. On a vécu une très bonne 1ère mi-temps, un bon début de 2ème et un gros temps faible qui leur permet de revenir. Là, on aurait pu se désunir mais cette équipe a montré qu'elle avait du caractère, on n'a rien cédé, on s'est accroché comme des morts de faim, l'abnégation a été extraordinaire, on a écrit une page de l'histoire de l'USAM du 21ème siècle. Et on est très fier de ça.  

Ce succès est important pour l'image que vous renvoyez...
Ce qui a changé dans notre entourage, c'est que pas mal de gens sont venus voir l'USAM ce soir. Avant ils venaient voir le PSG, maintenant c'est Nîmes, en espérant qu'il y aurait un gros match et qu'il allait se passer quelque chose. Ils ont été gâtés, nous, on y a cru car on avait envie de bousculer Paris, on a été au bout de ça. C'est facile de dire cela après, mais sincèrement, on n'aurait pas gagné, j'aurais été fier quand même eu égard à tout l'investissement consenti par tous les joueurs.

Vous êtes 2èmes au classement, cela confère des devoirs...
On a surtout celui d'être droit dans nos bottes. On s'est fixé une certaine exigence, une ambition d'être une équipe de caractère à chaque match et il faut que cela nous donne confiance dans ce qu'on fait mais pas de suffisance. On doit avoir envie d'encore plus progresser. On craint tout le monde mais on a peur de personne. C'est ce qui doit nous guider.



Montpellier comme au bon vieux temps

Grâce au voisin gardois, Montpellier se frotte les mains. Mais la satisfaction d'avoir battu Saran et de s'installer seul en tête ne doit pas détourner les Héraultais de la difficulté qu'ils ont rencontrée pour parvenir à leurs fins. Car même si les Loiretains avaient la tête sous l'eau après 19 minutes (12-4), ils ont refait surface en seconde période (21-19 à la 40ème) et ont même failli réalisé l'impensable, tant Montpellier a joué avec le feu jusqu'au bout (succès 32-29). « Dire que j’ai été serein tout le match serait mentir, reconnait Patrice CanayerIl faut se rendre à l’évidence, aujourd’hui, il y a un écart entre les titulaires et les remplaçants en tout cas en défense. En attaque, ça se voit moins. Certains ont encore des efforts à faire. On joue à un niveau où tu ne peux pas faire semblant. Diego Simonet était touché à la cuisse et Michaël Guigou n’était pas dedans, alors je l’ai sorti. » Le technicien du MHB ne fera pas la fine bouche car de cette soirée, il retire aussi des enseignements positifs. Celui d'avoir eu une équipe qui a toujours mené au score, qui a contrôlé et qui s'est souvent reposée sur Jean Loup Faustin (8/10) à qui le costume de patron n'est pas si grand. Sans oublier, la régularité (depuis quelques semaines) de Valentin Porte. Autre élément de satisfaction, Montpellier prend donc seul les commandes. Après la 8ème journée, cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. « Si ça trébuche autour de nous, tant mieux. Ce qui me rassure, ce n’est pas difficile que pour nous. Regardez les résultats en championnat des trois clubs français qui ont gagné en Ligue des champions le week-end dernier…» Saran a couru après le score et c'est qui lui a été fatal. Tout n'est pas à jeter. Le pivot Hadrien Ramond par exemple, a causé bien des soucis à la défense héraultaise.

Le diaporama de Montpellier - Saran par Patrick Davignon

Nantes ou la tristesse incarnée

Après Paris, Nantes aussi s'est bien vautré. Non pas que Ivry lui était outrageusement supérieur mais tout simplement l'envie, la hargne, les vertus guerrières des Val-de-Marnais ont pris le dessus sur un adversaire souvent en manque d'inspiration et de moyens. A maintes reprises, les Nantais auraient pu tuer tout suspense, prendre le large et imposer leur mainmise. Sauf qu'il n'en a rien été et à chaque fois, Ivry est revenu. D'abord, offensivement grâce à ses jeunes comme César Castro et Léo Martinez. Ensuite défensivement avec en tête de gondole, François-Xavier Chapon. Avec 19 parades, le portier francilien a fait souvent tomber la pièce du bon côté. « On a été au combat, on a touché, contré, on n'a rien lâché. Peut-être que face à des équipes comme Nantes, on joue plus relâché car si tu perds, on ne te le reprochera pas. Contrairement à ce qu'on avait fait contre Massy. Pour les arrêts, tu les fais si devant ça défend bien. C'est toujours plus facile. » La facilité... l'image est excessive dans une opposition qui ne s'est décantée qu'à 40 secondes du terme, lorsque le Cubain Rios est allé mystifier Arnaud Siffert dans un angle (a priori) impossible. Un but scellant une défaite (30-29) qui a assommé les Nantais et par la même occasion leur entraîneur Thierry Anti. « On commence bien mais on se met à perdre des ballons qui nous font très mal car on prend des contre-attaques derrière. On rate trop de tirs pour à moments donnés, faire un vrai break. Ce qui me gêne c'est que ça s'est renouvelé plusieurs fois dans le match. Pour retrouver de la confiance, un peu plus de sérénité, il faut qu'on reprenne un cycle de victoires. Mais pour cela, il faut marquer des buts et dans ce domaine, on a failli. » Nicolas Claire ou Kiril Lazarov en dessous, seuls Guillaume Saurina, Senjamin Buric et David Balaguer ont surnagé dans ce registre. Nantes n'a plus le même rendement en championnat et pointe à une 7ème place qui ne colle pas avec les objectifs avoués en début de saison. « On est à 8 journées de championnat et on en a perdu la moitié, constate Gaël Pelletier, le président du "H". On est loin du compte souhaité. Même si la période est compliquée, j'espère que ce coup d'arrêt est momentané. Comme on veut s'installer durablement en Ligue des Champions, cela ne passe que par de bons résultats en championnat. Donc actuellement, nous ne sommes pas dans les standards et les objectifs qu'on s'est fixés. » Les Nantais réussissent pour l'instant plutôt bien en poule haute de Ligue des Champions avec un classement qui est conforme à leur niveau derrière les cadors que sont le Vardar, Barcelone et les Rhein Neckar Löwen. «Je ne pense pas que les joueurs soient moins motivés à disputer le championnat. Il n'y a certainement pas la même implication que sur la Ligue des Champions qui pour eux, est plus... énergisante. A tort, aujourd'hui, on sous-estime la réalité de notre championnat qui est dur avec des équipes équilibrées. Certains chez nous n'en ont pas totalement conscience.C'est ce qui explique notre situation.» Dès ce jeudi, Nantes s'envole vers la Hongrie afin d'y disputer face à Szeged, la 4ème place du groupe de LDC.

Le diaporama de Ivry - Nantes par Mélanie Ramamonjisoa


Toulouse la bonne surprise, Aix repart, Dunkerque et Tremblay explosent 

Cette 8ème journée a confirmé le redressement de Chambéry qui même si cela n'a pas été facile, est allé s'imposer à Massy (31-32) après avoir mené une bonne partie de la rencontre. Pas de confirmation en revanche pour Tremblay qui après deux matches sans défaite (1 succès, 1 nul) a véritablement explosé en plein vol. Les Franciliens n'ont même pas touché terre et ont rendu une copie bien pâle. L'avis de tempête est annoncé. La faute à une équipe d'Aix qui a su rester solidaire lorsqu'il a fallu gérer l'accident du gardien Djukanovic et lorsque Nantes et Montpellier en ont profité. Ce mercredi, les hommes de Jérôme Fernandez ont pris leurs aises après seulement un quart d'heure de jeu et pour Tremblay, l'hémorragie n'a fait que s'accentuer (21-30). C'est pratiquement le même écart, à un but près qui a sanctionné Dunkerque, battu à domicile par Toulouse (24-32). Dans le Nord, le Fénix a été plus expéditif que ne l'a été Aix en région parisienne. Les protégés de Philippe Gardent avaient déjà fait le trou (1-4) après seulement 4 minutes, Nemanja Ilic (7 buts en 1ère période sur 9 au total) ayant été le principal bourreau de ceux de Patrick Cazal, relayé dans le second acte par le pivot suédois Pettersson. C'est une sacrée gifle pour Dunkerque qui faute d'un porte-monnaie extensible devra faire avec les moyens du bord. On le savait, Dylan Garain manque cruellement et son successeur tarde à se signaler.

Cesson - St Raphaël clôturera ce jeudi, cette 8ème journée. Avec Massy, Cesson est l'autre équipe à ne pas avoir gagné un match depuis le début de la saison. Face aux Varois, cela risque d'être encore compliqué. A moins que le retour de Matthieu Lanfranchi reconverti entraîneur de la réserve mais rappelé aux affaires dans un rôle de couteau suisse mais aussi de panseur de maux, dynamise un ensemble breton qui en a bien besoin.  

Le diaporama de Dunkerque - Toulouse par Lorie Couvillers

 

DUNKERQUE HGL - FENIX TOULOUSE                24 - 32 (mi-temps: 11-18)

Statistiques du match

*****************************

US IVRY HANDBALLHBC NANTES             30 - 29 (mi-temps: 15-16)

Statistiques du match

*****************************

MASSY ESSONNE - CHAMBERY SMBHB        31 - 32 (mi-temps: 14-18)

Statistiques du match


                     Jean Loup Faustin, le minot de Montpellier prend de plus en plus d'épaisseur

MONTPELLIER HANDBALLUSM SARAN     32 - 29 (mi-temps: 17-12)

Statistiques du match

*****************************

USAM NIMES GARD - PSG HANDBALL         26 - 24 (mi-temps: 16-13)

Statistiques du match

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TREMBLAY EN FRANCE - PAYS D'AIX UC     21 - 30 (mi-temps: 8-15)

Statistiques du match

LSL: Le Languedoc a pris le pouvoir ! 

LMSL

mercredi 8 novembre 2017 - © Yves Michel

 11 min 7 de lecture

Quelle soirée !  La 8ème n’a pas fait dans le détail puisque le champion en titre et son dauphin se sont pris les pieds dans le tapis. Le PSG s’est incliné à Nîmes et Nantes à Ivry. Le revers parisien profite en tête de classement, à Montpellier vainqueur dans la souffrance de Saran. Héraultais et Gardois en pôle... l'élite masculine du handball prend l'accent du Languedoc !   

par Yves MICHEL


Le Parnasse théâtre de gladiateurs

Dans une énorme ambiance où les 4 000 spectateurs auront été aussi grands que les joueurs, le coup de tonnerre est venu du Parnasse. Comme le disait simplement et presque incrédule Remi Desbonnet à la fin du match « l’USAM a battu le PSG ! » Et clairement, cette victoire ne doit rien au hasard. Certes, Paris était privé de quelques joueurs mais quand il reste Gensheimer, Hansen, Sagosen, Karabatic (Nikola), Omeyer, Remili, Nielsen et d’autres encore pour jouer un match face à une bande de Nîmois dont le plus capé l'Egyptien Hicham Sanad, était encore inconnu de beaucoup il y a quelques semaines, on se dit que Paris avait les ingrédients pour s'adjuger un match même dans un contexte digne de la Féria et ses corridas de Pentecôte.



Sauf que le PSG a produit une bouillie de handball collectif en attaque. Comme souvent, la base arrière a évolué arrêtée, jouant tous les coups sur du duel. D'habitude, cela suffit et les Parisiens sont souvent largement au-dessus. Mais pas cette fois ! L’envie, le don de tous envers le collectif, bref, l’âme des petits hommes verts a renversé la montagne PSG. Auteurs d’une première période insolente de facilité et qui aurait pu (ou du) terminer avec un écart bien plus large que le 16-13. Rebichon, Sanad, Kaabeche, Tobie et même Remi Desbonnet sur un tir direct sans gardien dans les buts, alors qu’il est chirurgical dans le domaine d’habitude, tous avaient loupé l’occasion de mettre les Parisiens dans la nasse et tuer le match. En fait, Paris ne tenait que sur sa défense et sur un Thierry Omeyer qui avait enchaîné les arrêts voire les miracles. Le gros hic c’est qu’en face Rémi Desbonnet faisait aussi bien et même mieux ! En seconde période, Nîmes va trouver d’autres valeurs que du jeu flamboyant et une insouciance de tous les instants. Clairement les USAMistes étaient dans le rouge physiquement et l’efficacité offensive s’en ressentait. Alors Paris, sans forcément jouer beaucoup mieux allait grignoter, revenir et même avoir plusieurs fois les ballons pour passer devant. Nîmes était parvenu à mener de cinq buts (20-15 à la 37ème) mais lorsque Paris avait recollé (24-24 à la 51ème), un renversement de situation était possible. Encore une fois, l’âme collective des Gardois va faire des merveilles, les (quasi) miracles dus aussi à la maladresse parisienne succédant aux arrêts de Rémi Desbonnet (17 au total). Jusqu’à ce que Jérémy Suty ne redonne l'avantage et qu’Elohim Prandi, énorme d’envie et de percussion, ne crucifie Paris sur un jet franc en protection joué au bout du bout du refus de jeu à moins d'une minute de la fin du match. Après ce succès (26-24), Nîmes est deuxième au classement devant Paris. Clairement, en début de saison, cela valait une cote. Au bout de 8 journées, et un exploit retentissant, c’est presque logique. En tout cas, sur ce match, cela se justifie pleinement !
                                                                                             avec François Dasriaux



Franck Maurice (entraîneur de Nîmes): "Une page de l'histoire de l'USAM"

Que vas-tu retenir de cette soirée ?
La performance collective, ce qu'on a fait est énorme. On a vécu une très bonne 1ère mi-temps, un bon début de 2ème et un gros temps faible qui leur permet de revenir. Là, on aurait pu se désunir mais cette équipe a montré qu'elle avait du caractère, on n'a rien cédé, on s'est accroché comme des morts de faim, l'abnégation a été extraordinaire, on a écrit une page de l'histoire de l'USAM du 21ème siècle. Et on est très fier de ça.  

Ce succès est important pour l'image que vous renvoyez...
Ce qui a changé dans notre entourage, c'est que pas mal de gens sont venus voir l'USAM ce soir. Avant ils venaient voir le PSG, maintenant c'est Nîmes, en espérant qu'il y aurait un gros match et qu'il allait se passer quelque chose. Ils ont été gâtés, nous, on y a cru car on avait envie de bousculer Paris, on a été au bout de ça. C'est facile de dire cela après, mais sincèrement, on n'aurait pas gagné, j'aurais été fier quand même eu égard à tout l'investissement consenti par tous les joueurs.

Vous êtes 2èmes au classement, cela confère des devoirs...
On a surtout celui d'être droit dans nos bottes. On s'est fixé une certaine exigence, une ambition d'être une équipe de caractère à chaque match et il faut que cela nous donne confiance dans ce qu'on fait mais pas de suffisance. On doit avoir envie d'encore plus progresser. On craint tout le monde mais on a peur de personne. C'est ce qui doit nous guider.



Montpellier comme au bon vieux temps

Grâce au voisin gardois, Montpellier se frotte les mains. Mais la satisfaction d'avoir battu Saran et de s'installer seul en tête ne doit pas détourner les Héraultais de la difficulté qu'ils ont rencontrée pour parvenir à leurs fins. Car même si les Loiretains avaient la tête sous l'eau après 19 minutes (12-4), ils ont refait surface en seconde période (21-19 à la 40ème) et ont même failli réalisé l'impensable, tant Montpellier a joué avec le feu jusqu'au bout (succès 32-29). « Dire que j’ai été serein tout le match serait mentir, reconnait Patrice CanayerIl faut se rendre à l’évidence, aujourd’hui, il y a un écart entre les titulaires et les remplaçants en tout cas en défense. En attaque, ça se voit moins. Certains ont encore des efforts à faire. On joue à un niveau où tu ne peux pas faire semblant. Diego Simonet était touché à la cuisse et Michaël Guigou n’était pas dedans, alors je l’ai sorti. » Le technicien du MHB ne fera pas la fine bouche car de cette soirée, il retire aussi des enseignements positifs. Celui d'avoir eu une équipe qui a toujours mené au score, qui a contrôlé et qui s'est souvent reposée sur Jean Loup Faustin (8/10) à qui le costume de patron n'est pas si grand. Sans oublier, la régularité (depuis quelques semaines) de Valentin Porte. Autre élément de satisfaction, Montpellier prend donc seul les commandes. Après la 8ème journée, cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. « Si ça trébuche autour de nous, tant mieux. Ce qui me rassure, ce n’est pas difficile que pour nous. Regardez les résultats en championnat des trois clubs français qui ont gagné en Ligue des champions le week-end dernier…» Saran a couru après le score et c'est qui lui a été fatal. Tout n'est pas à jeter. Le pivot Hadrien Ramond par exemple, a causé bien des soucis à la défense héraultaise.

Le diaporama de Montpellier - Saran par Patrick Davignon

Nantes ou la tristesse incarnée

Après Paris, Nantes aussi s'est bien vautré. Non pas que Ivry lui était outrageusement supérieur mais tout simplement l'envie, la hargne, les vertus guerrières des Val-de-Marnais ont pris le dessus sur un adversaire souvent en manque d'inspiration et de moyens. A maintes reprises, les Nantais auraient pu tuer tout suspense, prendre le large et imposer leur mainmise. Sauf qu'il n'en a rien été et à chaque fois, Ivry est revenu. D'abord, offensivement grâce à ses jeunes comme César Castro et Léo Martinez. Ensuite défensivement avec en tête de gondole, François-Xavier Chapon. Avec 19 parades, le portier francilien a fait souvent tomber la pièce du bon côté. « On a été au combat, on a touché, contré, on n'a rien lâché. Peut-être que face à des équipes comme Nantes, on joue plus relâché car si tu perds, on ne te le reprochera pas. Contrairement à ce qu'on avait fait contre Massy. Pour les arrêts, tu les fais si devant ça défend bien. C'est toujours plus facile. » La facilité... l'image est excessive dans une opposition qui ne s'est décantée qu'à 40 secondes du terme, lorsque le Cubain Rios est allé mystifier Arnaud Siffert dans un angle (a priori) impossible. Un but scellant une défaite (30-29) qui a assommé les Nantais et par la même occasion leur entraîneur Thierry Anti. « On commence bien mais on se met à perdre des ballons qui nous font très mal car on prend des contre-attaques derrière. On rate trop de tirs pour à moments donnés, faire un vrai break. Ce qui me gêne c'est que ça s'est renouvelé plusieurs fois dans le match. Pour retrouver de la confiance, un peu plus de sérénité, il faut qu'on reprenne un cycle de victoires. Mais pour cela, il faut marquer des buts et dans ce domaine, on a failli. » Nicolas Claire ou Kiril Lazarov en dessous, seuls Guillaume Saurina, Senjamin Buric et David Balaguer ont surnagé dans ce registre. Nantes n'a plus le même rendement en championnat et pointe à une 7ème place qui ne colle pas avec les objectifs avoués en début de saison. « On est à 8 journées de championnat et on en a perdu la moitié, constate Gaël Pelletier, le président du "H". On est loin du compte souhaité. Même si la période est compliquée, j'espère que ce coup d'arrêt est momentané. Comme on veut s'installer durablement en Ligue des Champions, cela ne passe que par de bons résultats en championnat. Donc actuellement, nous ne sommes pas dans les standards et les objectifs qu'on s'est fixés. » Les Nantais réussissent pour l'instant plutôt bien en poule haute de Ligue des Champions avec un classement qui est conforme à leur niveau derrière les cadors que sont le Vardar, Barcelone et les Rhein Neckar Löwen. «Je ne pense pas que les joueurs soient moins motivés à disputer le championnat. Il n'y a certainement pas la même implication que sur la Ligue des Champions qui pour eux, est plus... énergisante. A tort, aujourd'hui, on sous-estime la réalité de notre championnat qui est dur avec des équipes équilibrées. Certains chez nous n'en ont pas totalement conscience.C'est ce qui explique notre situation.» Dès ce jeudi, Nantes s'envole vers la Hongrie afin d'y disputer face à Szeged, la 4ème place du groupe de LDC.

Le diaporama de Ivry - Nantes par Mélanie Ramamonjisoa


Toulouse la bonne surprise, Aix repart, Dunkerque et Tremblay explosent 

Cette 8ème journée a confirmé le redressement de Chambéry qui même si cela n'a pas été facile, est allé s'imposer à Massy (31-32) après avoir mené une bonne partie de la rencontre. Pas de confirmation en revanche pour Tremblay qui après deux matches sans défaite (1 succès, 1 nul) a véritablement explosé en plein vol. Les Franciliens n'ont même pas touché terre et ont rendu une copie bien pâle. L'avis de tempête est annoncé. La faute à une équipe d'Aix qui a su rester solidaire lorsqu'il a fallu gérer l'accident du gardien Djukanovic et lorsque Nantes et Montpellier en ont profité. Ce mercredi, les hommes de Jérôme Fernandez ont pris leurs aises après seulement un quart d'heure de jeu et pour Tremblay, l'hémorragie n'a fait que s'accentuer (21-30). C'est pratiquement le même écart, à un but près qui a sanctionné Dunkerque, battu à domicile par Toulouse (24-32). Dans le Nord, le Fénix a été plus expéditif que ne l'a été Aix en région parisienne. Les protégés de Philippe Gardent avaient déjà fait le trou (1-4) après seulement 4 minutes, Nemanja Ilic (7 buts en 1ère période sur 9 au total) ayant été le principal bourreau de ceux de Patrick Cazal, relayé dans le second acte par le pivot suédois Pettersson. C'est une sacrée gifle pour Dunkerque qui faute d'un porte-monnaie extensible devra faire avec les moyens du bord. On le savait, Dylan Garain manque cruellement et son successeur tarde à se signaler.

Cesson - St Raphaël clôturera ce jeudi, cette 8ème journée. Avec Massy, Cesson est l'autre équipe à ne pas avoir gagné un match depuis le début de la saison. Face aux Varois, cela risque d'être encore compliqué. A moins que le retour de Matthieu Lanfranchi reconverti entraîneur de la réserve mais rappelé aux affaires dans un rôle de couteau suisse mais aussi de panseur de maux, dynamise un ensemble breton qui en a bien besoin.  

Le diaporama de Dunkerque - Toulouse par Lorie Couvillers

 

DUNKERQUE HGL - FENIX TOULOUSE                24 - 32 (mi-temps: 11-18)

Statistiques du match

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US IVRY HANDBALLHBC NANTES             30 - 29 (mi-temps: 15-16)

Statistiques du match

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MASSY ESSONNE - CHAMBERY SMBHB        31 - 32 (mi-temps: 14-18)

Statistiques du match


                     Jean Loup Faustin, le minot de Montpellier prend de plus en plus d'épaisseur

MONTPELLIER HANDBALLUSM SARAN     32 - 29 (mi-temps: 17-12)

Statistiques du match

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USAM NIMES GARD - PSG HANDBALL         26 - 24 (mi-temps: 16-13)

Statistiques du match

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TREMBLAY EN FRANCE - PAYS D'AIX UC     21 - 30 (mi-temps: 8-15)

Statistiques du match

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