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LSL: On n'arrête plus Nîmes !

LMSL

vendredi 17 novembre 2017 - © Yves Michel

 6 min 5 de lecture

Repousser ses limites, c'est l'objectif que s'est fixé Nîmes depuis le début de la saison et notamment depuis son succès face à Paris. Toulouse qui a résisté durant 59 minutes, a craqué sur la fin. Comme la semaine dernière face au PSG, Elohim Prandi a été à l'origine de la déconvenue du Fénix.

Par Yves MICHEL

Jusqu’où va aller Nîmes qui ce jeudi soir a enchaîné sur une 7ème victoire d’affilée ?  Un succès qui fait surtout suite à l’exploit construit une semaine auparavant au Parnasse face à Paris. Une trace indélébile à jamais gravée dans l’histoire du club comme on avait pu l’entendre ça et là et que les joueurs avaient dû rapidement évacuer des esprits, sous peine de s’égarer. « On n’allait pas vivre indéfiniment avec ce bon résultat dans la tête, souligne Elohim Prandi (notre photo de tête). On avait réalisé quelque chose de super mais c’était un match parmi tous les autres et il fallait passer à la suite et se remobiliser ». Le déplacement à Toulouse, une des équipes en forme du moment représentait un véritable danger, tant le retour sur terre pouvait être dommageable.

Les Gardois ont souffert, sont passés par des moments qui n’étaient pas en leur faveur mais ils ont su rester lucides et surtout solidaires et faire la différence quand l’atmosphère était devenue irrespirable, à une minute de la fin avec un tableau d’affichage qui n’avait pas choisi son camp (27-27).

Tout s’est joué lorsque Elohim Prandi en extension dans le central a armé son puissant bras et n’a laissé aucune chance au portier toulousain. « En fait, je ne me suis pas trop posé de questions. Personne n’est monté sur moi et j’ai pris mes responsabilités au shoot. Juste avant, j’avais tiré sur Idrissi, il avait eu de la chance, pas cette fois. Je suis dans un collectif qui me fait confiance, je joue libéré et ça me réussit. » Une semaine plus tôt, le champion du Monde des moins de 19 ans avait terminé le boulot, cette fois, il a tenu le rôle de détonateur. Le dernier pétard du feu d'artifice gardois, c'est O’brian Nyateu qui va le tirer. En grattant un ballon devant l’infortuné danois du Fenix Kisum et en concluant à toutes enjambées dans le but vide. 

Nîmes a arraché son succès à la valeur de l’âme plus qu’à la qualité du jeu déployé. Et même si Rémi Desbonnet a été moins décisif qu’à l’accoutumée avec toutefois des arrêts en fin de rencontre qui pèsent lourd dans la balance, le bloc nîmois a dans ces derniers instants obligé la ligne arrière toulousaine à se découvrir, à chercher de la vitesse d’exécution, au risque de se faire repousser sans ménagement. Et c’est ce qui s’est souvent produit. Un homme, Nyateu (photo ci-dessus) en plein doute en début de saison à cause d’une épaule récalcitrante, symbolise cette bravoure. A plus d’un titre. L’ancien Nantais a été impeccable dans la dissuasion mais également en attaque provoquant de nombreuses fautes toulousaines, le pivot Petersson en fera à maintes reprises, les frais. 

Alors que Toulouse avait dominé la 1ère période avec l'assurance d'Idrissi dans les cages et l'à-propos du Polonais Przybylski, s’octroyant une avance de trois longueurs et pensant peut-être avoir réussi à impacter (du moins dans les têtes) son adversaire, l’USAM est revenu. En exploitant les erreurs et fautes adverses. Celle de Nemanja Ilic juste avant la pause qui touche l’Egyptien Sanad en décalage sur son aile et qui vaudra au capitaine toulousain une exclusion définitive. « C’est vrai, on était en dessous mais on ne s’est jamais affolé, poursuit Elohim Prandi. En ayant fait une mi-temps assez moyenne, on était à peu près là où on voulait être. On s’est bien reposé, on a retrouvé nos esprits et on a attaqué en mettant un peu plus d’intensité. » Au retour des vestiaires, le Fénix avait toujours deux buts d’avance mais la transmission et les intentions s’avéraient un peu plus laborieuses. Un ballon perdu, un échec à 7 mètres, il n’en fallait pas plus à l’USAM pour passer en tête (17-18 à la 37ème). Le mano a mano ponctué de prises d’intervalles, de ballons récupérés, d’arrêts de gardiens, de relances spectaculaires… parfois mal conclues, va durer jusqu’à cette ultime minute dont les Gardois tireront le meilleur profit en s’imposant (27-29).

Lorsque début octobre, les victoires ont commencé à s’enchaîner pour Nîmes, chacun au club est resté prudent, se souvenant d’un passé pas si lointain où l’inconstance avait suivi les bons résultats. Octobre sans échec, des succès face à des attelages moins bien carrossés, il fallait une référence. Il y a eu donc Paris (leader) un 8 novembre et Toulouse (4ème) pour confirmer. « On doit rester humbles mais je crois  qu’on est de plus en plus pris au sérieux. Par les adversaires, par les médias. Personne ne nous voyait à cette place-là à ce moment-là. C’est une belle récompense et je pense que c’est mérité. » Deux adversaires du Top 5 cloués au pilori en une semaine et les petits hommes verts qui tiennent la 2ème place au classement. Il faut remonter à des temps dont seuls les anciens se souviennent pour retrouver pareille situation.



Au palais des sports André Brouat à Toulouse, jeudi 16 novembre 2017
FENIX TOULOUSE - USAM NÎMES GARD           27 - 29  (MT: 16-14)
Arbitres: Thierry Dentz & Denis Reibel

Statistiques du match


Les réactions (recueillies par Mélody Ramirez à Toulouse)

Pierrick Chelle (ailier droit Toulouse -
photo ci-dessus)
C'est une grosse déception, un coup derrière la tête. Ils ont certainement mieux joué que nous, surtout sur la fin. On a fait des erreurs individuelles et on les paie cash. Les Toulouse-Nîmes se jouent souvent comme sur l'intensité et l'investissement qu'on met. On a quand même bien répondu présent mais il nous a manqué ce petit plus d'engagement peut-être. Avec Nîmes, on a un peu la même progression. Mais sur ce coup, ils ont été meilleurs que nous donc forcément ils prennent de l'avance au classement. J'adore jouer ce genre de matches, mais pour les gagner il faut vraiment se sortir les tripes. Eux savent le faire, nous, on l'a appris ce soir donc j'espère que la leçon sera retenue. Bon, en cadeau pour rebondir, c'est... Montpellier. Génial... C'est un autre combat qui va nous attendre. Ils sont meilleurs que nous sur le papier et sur le terrain, mais on a aussi nos arguments.

Rémi Desbonnet (gardien Nîmes)
Ça a été une performance très compliquée à gérer parce quʼon n'a jamais vraiment imposé notre jeu. On finit par sʼen sortir sur la pièce en l'air, les derniers ballons, on sait que cʼest là où tout se joue. En ce moment la pièce tombe souvent du bon côté et on en est ravi de ça. À titre personnel, je ne fait pas beaucoup d'arrêts mais ils ont été décisifs et je remercie les mecs de m'avoir soutenu dans les moments difficiles. Pour la suite de la saison, on ne veut pas se prendre la tête plus que ça. On a Massy la semaine prochaine et pour lʼinstant, cʼest là quʼon regarde. On est sur une belle série qu'on veut faire durer.

Le diaporama de Fénix Toulouse - USAM Nîmes par Mélody Ramirez

LSL: On n'arrête plus Nîmes ! 

LMSL

vendredi 17 novembre 2017 - © Yves Michel

 6 min 5 de lecture

Repousser ses limites, c'est l'objectif que s'est fixé Nîmes depuis le début de la saison et notamment depuis son succès face à Paris. Toulouse qui a résisté durant 59 minutes, a craqué sur la fin. Comme la semaine dernière face au PSG, Elohim Prandi a été à l'origine de la déconvenue du Fénix.

Par Yves MICHEL

Jusqu’où va aller Nîmes qui ce jeudi soir a enchaîné sur une 7ème victoire d’affilée ?  Un succès qui fait surtout suite à l’exploit construit une semaine auparavant au Parnasse face à Paris. Une trace indélébile à jamais gravée dans l’histoire du club comme on avait pu l’entendre ça et là et que les joueurs avaient dû rapidement évacuer des esprits, sous peine de s’égarer. « On n’allait pas vivre indéfiniment avec ce bon résultat dans la tête, souligne Elohim Prandi (notre photo de tête). On avait réalisé quelque chose de super mais c’était un match parmi tous les autres et il fallait passer à la suite et se remobiliser ». Le déplacement à Toulouse, une des équipes en forme du moment représentait un véritable danger, tant le retour sur terre pouvait être dommageable.

Les Gardois ont souffert, sont passés par des moments qui n’étaient pas en leur faveur mais ils ont su rester lucides et surtout solidaires et faire la différence quand l’atmosphère était devenue irrespirable, à une minute de la fin avec un tableau d’affichage qui n’avait pas choisi son camp (27-27).

Tout s’est joué lorsque Elohim Prandi en extension dans le central a armé son puissant bras et n’a laissé aucune chance au portier toulousain. « En fait, je ne me suis pas trop posé de questions. Personne n’est monté sur moi et j’ai pris mes responsabilités au shoot. Juste avant, j’avais tiré sur Idrissi, il avait eu de la chance, pas cette fois. Je suis dans un collectif qui me fait confiance, je joue libéré et ça me réussit. » Une semaine plus tôt, le champion du Monde des moins de 19 ans avait terminé le boulot, cette fois, il a tenu le rôle de détonateur. Le dernier pétard du feu d'artifice gardois, c'est O’brian Nyateu qui va le tirer. En grattant un ballon devant l’infortuné danois du Fenix Kisum et en concluant à toutes enjambées dans le but vide. 

Nîmes a arraché son succès à la valeur de l’âme plus qu’à la qualité du jeu déployé. Et même si Rémi Desbonnet a été moins décisif qu’à l’accoutumée avec toutefois des arrêts en fin de rencontre qui pèsent lourd dans la balance, le bloc nîmois a dans ces derniers instants obligé la ligne arrière toulousaine à se découvrir, à chercher de la vitesse d’exécution, au risque de se faire repousser sans ménagement. Et c’est ce qui s’est souvent produit. Un homme, Nyateu (photo ci-dessus) en plein doute en début de saison à cause d’une épaule récalcitrante, symbolise cette bravoure. A plus d’un titre. L’ancien Nantais a été impeccable dans la dissuasion mais également en attaque provoquant de nombreuses fautes toulousaines, le pivot Petersson en fera à maintes reprises, les frais. 

Alors que Toulouse avait dominé la 1ère période avec l'assurance d'Idrissi dans les cages et l'à-propos du Polonais Przybylski, s’octroyant une avance de trois longueurs et pensant peut-être avoir réussi à impacter (du moins dans les têtes) son adversaire, l’USAM est revenu. En exploitant les erreurs et fautes adverses. Celle de Nemanja Ilic juste avant la pause qui touche l’Egyptien Sanad en décalage sur son aile et qui vaudra au capitaine toulousain une exclusion définitive. « C’est vrai, on était en dessous mais on ne s’est jamais affolé, poursuit Elohim Prandi. En ayant fait une mi-temps assez moyenne, on était à peu près là où on voulait être. On s’est bien reposé, on a retrouvé nos esprits et on a attaqué en mettant un peu plus d’intensité. » Au retour des vestiaires, le Fénix avait toujours deux buts d’avance mais la transmission et les intentions s’avéraient un peu plus laborieuses. Un ballon perdu, un échec à 7 mètres, il n’en fallait pas plus à l’USAM pour passer en tête (17-18 à la 37ème). Le mano a mano ponctué de prises d’intervalles, de ballons récupérés, d’arrêts de gardiens, de relances spectaculaires… parfois mal conclues, va durer jusqu’à cette ultime minute dont les Gardois tireront le meilleur profit en s’imposant (27-29).

Lorsque début octobre, les victoires ont commencé à s’enchaîner pour Nîmes, chacun au club est resté prudent, se souvenant d’un passé pas si lointain où l’inconstance avait suivi les bons résultats. Octobre sans échec, des succès face à des attelages moins bien carrossés, il fallait une référence. Il y a eu donc Paris (leader) un 8 novembre et Toulouse (4ème) pour confirmer. « On doit rester humbles mais je crois  qu’on est de plus en plus pris au sérieux. Par les adversaires, par les médias. Personne ne nous voyait à cette place-là à ce moment-là. C’est une belle récompense et je pense que c’est mérité. » Deux adversaires du Top 5 cloués au pilori en une semaine et les petits hommes verts qui tiennent la 2ème place au classement. Il faut remonter à des temps dont seuls les anciens se souviennent pour retrouver pareille situation.



Au palais des sports André Brouat à Toulouse, jeudi 16 novembre 2017
FENIX TOULOUSE - USAM NÎMES GARD           27 - 29  (MT: 16-14)
Arbitres: Thierry Dentz & Denis Reibel

Statistiques du match


Les réactions (recueillies par Mélody Ramirez à Toulouse)

Pierrick Chelle (ailier droit Toulouse -
photo ci-dessus)
C'est une grosse déception, un coup derrière la tête. Ils ont certainement mieux joué que nous, surtout sur la fin. On a fait des erreurs individuelles et on les paie cash. Les Toulouse-Nîmes se jouent souvent comme sur l'intensité et l'investissement qu'on met. On a quand même bien répondu présent mais il nous a manqué ce petit plus d'engagement peut-être. Avec Nîmes, on a un peu la même progression. Mais sur ce coup, ils ont été meilleurs que nous donc forcément ils prennent de l'avance au classement. J'adore jouer ce genre de matches, mais pour les gagner il faut vraiment se sortir les tripes. Eux savent le faire, nous, on l'a appris ce soir donc j'espère que la leçon sera retenue. Bon, en cadeau pour rebondir, c'est... Montpellier. Génial... C'est un autre combat qui va nous attendre. Ils sont meilleurs que nous sur le papier et sur le terrain, mais on a aussi nos arguments.

Rémi Desbonnet (gardien Nîmes)
Ça a été une performance très compliquée à gérer parce quʼon n'a jamais vraiment imposé notre jeu. On finit par sʼen sortir sur la pièce en l'air, les derniers ballons, on sait que cʼest là où tout se joue. En ce moment la pièce tombe souvent du bon côté et on en est ravi de ça. À titre personnel, je ne fait pas beaucoup d'arrêts mais ils ont été décisifs et je remercie les mecs de m'avoir soutenu dans les moments difficiles. Pour la suite de la saison, on ne veut pas se prendre la tête plus que ça. On a Massy la semaine prochaine et pour lʼinstant, cʼest là quʼon regarde. On est sur une belle série qu'on veut faire durer.

Le diaporama de Fénix Toulouse - USAM Nîmes par Mélody Ramirez

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