Faute avouée à moitié rattrapée...
Une semaine après le cauchemar de Bucarest, Metz a remporté de sept
buts son quart de finale retour de Ligue des Champions (27-20).
Insuffisant, évidemment, pour empêcher le CSM de Gnonsiane Niombla
et Camille Ayglon-Saurina de jouer le Final Four à Budapest, dans
trois semaines. Elles y retrouveront des habitués (Vardar Skopje,
Györ) et l'inédit Rostov, qui tentera le doublé EHF-C1.
Le plus dingue, c'est que ça pouvait
quand même passer... A 19-10 (39ème minute, but d'Ailly Luciano), et
encore à 22-13, à la 48ème (Smits), Metz a réellement semblé
capable de réussir son improbable défi. Remonter treize buts au CSM
Bucarest, roi du continent il y a deux saisons et demi-finaliste de
C1 l'an passé. Mais le +10 n'est jamais venu. Mais Cristina Neagu,
l'icône nationale roumaine, a décoché trois flèches successives en plein
cœur.
La formation d'Emmanuel Mayonnade n'a
donc pas suivi la jurisprudence Itxako, ce club espagnol revenu
d'aussi loin, en huitième de finale de Coupe EHF (février 2013).
Malgré un match retour quasi parfait, une intensité défensive
maximale personnifiée par Laura Flippes, elle n'a pu effacer qu'à
moitié (27-20) l'encombrant passif de l'aller (défaite 34-21).
« La prestation a été incroyable,
se console l'entraîneur mosellan. On a fait douter Bucarest longtemps,
longtemps... Les filles ont été grandes, magnifiques, superbes.
Elles y ont tout le temps cru, montré des vertus défensives plus
montrées depuis un petit moment. On était convaincus de la
faisabilité de la chose. »
Tous les systèmes défensifs possibles
et imaginables y sont passés, jusqu'à la 3-3. La résurrection de
Marina Rajcic (14 arrêts) a été le fil conducteur d'une première période
ayant, par ailleurs, accrédité le théorème avancé par Mayonnade
pendant la semaine, « inscrire un but de plus toutes les cinq
minutes ». L'avance a augmenté par paliers, plus ou moins
régulièrement (4-2 à la 9ème, 7-3 à la 12ème, 13-7 à la 29ème).
L'éruption de Manon Houette, en début de seconde
mi-temps (hat-trick pour passer à 17-9, 36ème), a fait oublier les
trois péchés originels. Ces jets de 7 mètres faisandés par Gros
(5ème) et Zaadi (7ème), ce tir à l'aile de la Sarthoise ricochant
sur le premier poteau de Grubisic (17ème).
Metz a voulu survivre à tous les
contretemps, toutes les contrariétés. S'est dépouillé, avant,
sans doute, de ressentir le contrecoup de tous ses efforts dans le
dernier quart-temps. Quelques munitions égarées en chemin par
Zaadi, quelques fissures en défense, et l'avantage a cessé de
croître (25-19, 56ème). « Il y a eu un petit problème de rigueur
et de concentration sur le retour du temps mort » pris par Bucarest
à 19-10, situe Mayonnade.
Le porte-drapeau éliminé en quarts
pour la deuxième année consécutive, un an jour pour jour après la
mésaventure initiatique à Györ, la France sera encore représentée
par ses expatriées, les 12 et 13 mai à Budapest. Camille
Ayglon-Saurina (essentiellement utilisée en défense ce dimanche, une interception) et
Gnonsiane Niombla (2/4), les Bleues de Roumanie, rejoignent Amandine
Leynaud, Alexandra Lacrabère (Vardar Skopje), Siraba Dembélé et
Frédéric Bougeant (ailière et entraîneur de Rostov), qui avaient
assuré leur présence au Final Four la veille.
« Tout le monde a de
bonnes raisons de vouloir le gagner. Györ n'a pas envie de lâcher
cette Ligue des Champions, l'aventure du Vardar s'arrête... Ca sera
une grosse guerre, salive Ayglon, la future Nantaise. On savoure
même si, à la fin de ce match, les sentiments sont partagés. Se
qualifier avec un jour sans, c'est un luxe. »
le diaporama du match par Céline Dely
METZ HB - CSM BUCAREST (ROU) : 27-20 (14-9)
Dimanche 15 avril 2018. Les Arènes. 4753 spectateurs. Arbitres : Mirza Kurtagic, Mattias Wetterwik (SUE).
Match aller : 21-34 (Bucarest qualifié).
Les autres quarts de finale
GYÖR (HON) - Buducnost Podgorica (MTN) 30-28 (aller : 26-20)
VARDAR SKOPJE (MCD) - Midtjylland (DAN) 32-25 (aller : 24-23)
ROSTOV (RUS) - Ferencvaros Budapest (HON) 32-22 (aller : 31-29)