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Aix - Marseille : Un titre européen pour l'histoire

Europe

vendredi 27 juillet 2018 - © François Dasriaux

 7 min 0 de lecture

Alors que les équipes de France continuent à briller dans toutes les compétitions internationales, le handball français a conquis un nouveau titre la semaine dernière et de façon assez magistrale. Les féminines de l’Université Aix – Marseille sont tout simplement devenues championnes d’Europe et ce pour la première fois de l'histoire du handball tricolore, alors que leurs alter ego masculin ont buté sur la dernière marche.

Respectivement championnes et champions de France la saison passée, les filles et les garçons de l’université de la cité phocéenne avaient gagné le droit de se rendre à Coimbra au Portugal pour y défier ce qui se fait de mieux en termes universitaires en Europe. Mais de là à venir planifier un titre au bout de la courte mais épuisante semaine de compétition, il fallait avoir le cœur bien accroché et l’enthousiasme rivé au corps pour y croire. Mais dans ce domaine, ce groupe constitué pour 70% de joueuses ou ex joueuses de Plan de Cuques, de l’apport majeur de quelques joueuses d’Aix Bouc Bel Air allait monter constamment de niveau au fil des matches. Manon Grimaud, animatrice et tête pensante du jeu offensif du groupe reste sur son nuage après ce triomphe « On a joué une compétition épuisante, un match tous les jours, des équipes de haut niveau quasiment à chaque match avec des Serbes, des Allemandes, des Bataves, Norvégiennes et autres Lituaniennes. Et il a fallu souvent être très fortes dans les têtes. Des arbitrages plus que légers dans les premiers tours et des adversaires qui savent rapidement mettre les choses sur le plan du physique. Heureusement que l’on avait un groupe très complet et très soudé. Le fait que l’ossature du groupe soit composée de joueuses ou ex joueuses de Plan de Cuques nous a vraiment aidé. Et surtout, on n’a eu aucune blessée à déplorer. Un groupe de 14 qui tourne à plein régime, une envie commune de s’éclater. On a vraiment vécu une aventure humaine exceptionnelle ! »

Si le quart de finale face aux Lituaniennes de l’Université des Sports a été le match le plus compliqué. Les Provençales étant menées jusqu’à la 45° avant de s’envoler en fin de match en fermant la boutique à double tour en défense, après tout s’est presque déroulé comme dans un rêve avec notamment une finale menée de main de maître ou plutôt de maîtresse ! Les Serbes de Belgrade ont tenté de s’opposer, mais sur ce match la variété des poisons offensifs d’Aix Marseille ont fait la différence sans trop de peur et que dire de la finale ! Face à une équipe de Nimègue qui possédait en Loes Vandewal la future meilleure joueuse du championnat, le groupe de Dominique Deschamps à démontré une maturité et un talent largement au-dessus de ses adversaires du jour. Pour la demi-centre de Plan de Cuques, ce match est l’aboutissement d’une semaine quasi rêvée « On savait que la principale force de nos adversaires était le jeu rapide. On a appliqué à la lettre les consignes des coaches. Patientes en attaque, solides sur le repli et compactes mais très propres sur les duels, on ne les a pas laissé espérer ! Même si avec l’accumulation des matches, Grace Shokkos, notre perforeuse de défense, devait faire un changement attaque - défense, on a été solides et on n’a jamais été vraiment en difficulté. Maintenant, toute cette aventure nous donne des souvenirs à vie, cette semaine, aucune de nous ne pourra l’oublier. Même si les vacances vont être très courtes avant notre reprise (10 jours), on est encore sur notre petit nuage d’avoir pu vivre une si belle aventure ! »

Mais pour que tout cela fonctionne, que la musique soit jouée au mieux et que tout le monde y trouve son compte, il faut un chef d’orchestre de haute volée ! Et avec Dominique Deschamps, les Provençales avaient un atout maître ! Ancien très grand joueur de l’équipe de France, multi champion de France avec Gagny, plus de 100 sélections en bleu et 2 titres de meilleur joueur du championnat en 1983 et 84, bref du lourd en tant que joueur, mais aussi en tant qu’entraîneur avec un Toulon Saint Cyr qui lui doit son arrivée dans le monde pro puis par la suite la gestion du Pôle de Marseille où il a eu pas moins de 8 des 14 joueuses présentes à Coimbra. Et si le jeu développé a été une très grande satisfaction pour lui, le souvenir qu’il gardera reste l’aventure humaine avec ce groupe de jeunes filles au but commun « Ce qui me restera, c’est cette qualité de vie dans le groupe ! Une communion totale qui se vit aussi en dehors du Handball. Ce groupe était tout sauf une addition d’individualités ! Ce qui a fait sa force c’est sa détermination commune. Une force qui s’était déjà créée la saison dernière avec le titre de champion de France, mais qui a encore progressé au fil des matches. Elles resteront liées à vie avec ce souvenir commun, la victoire bien évidemment mais aussi la vie qu’elles ont su mettre dans cette aventure. Quand on voit comment les filles et les garçons ont fêté leurs médailles alors que nous les coaches (Linda Vigiola et Michel Cicut) on était tellement rincés qu’on a été se coucher rapidement, cela montre leur envie de faire perdurer l’aventure au-delà du terrain. » S’entendre, vivre ensemble, communier, c’est une chose, encore faut-il arriver à faire passer tout cela sur le terrain ! Là aussi, la patte de « Dom » s’est vue et la démonstration tactique notamment en finale. Le jeu rapide des Bataves a explosé en vol face aux solutions prônées par le coach provençal « On savait qu’il fallait les user en attaque. Être patientes et jouer sur du renversement pour pouvoir les traverser, mettre Grâce Shokkos sur les rails. Comme on est capable de marquer sur tous les postes, cela pose obligatoirement de vrais soucis à la défense adverse. Et qui dit buts, dit jeu rapide réduit à sa plus simple expression. On ne voulait pas revivre le match face à la Lituanie qui avait été trop physique et où on avait failli passer à la trappe en quart de finale. Alors avec des joueuses parfaites comme relais, Griselda Rovira en capitaine, Grâce Shokkos en vice-capitaine, Eloise Desile en tant que chef de défense et Manon Grimaud en tant que chef d’attaque, j’avais tout ce qu’il me fallait pour bien faire passer les messages. Comme en plus Marie Kazgandjian a été royale dans ses buts comme tout au long de cet Euro, on avait les bons atouts pour dominer la finale ! » Lui aussi peut maintenant bénéficier de quelques jours de repos, la semaine portugaise a été tellement intense et peut-être a-t-il dans un coin de sa tête une petite revanche prise sur le passé, lui qui avait échoué en tant que joueur dans ce même championnat en finale en 1980.


Les coaches tricolores : Michel Cicut, Linda Vigiola et Dominique Deschamps

Tout le monde a pu s’offrir une dernière salve après les finales, et elle aussi à été majestueuse, les garçons malgré leur défaite en finale face aux Allemands de Bochum ont su répondre à la joie des filles tout en ayant une petite même une grosse pensée pour Stephen Ouakil, l’ex Nancéen qui s’est rompu le tendon d’Achille alors qu’il était en discussion pour un contrat pro en Espagne… Seule ombre au tableau, et on lui souhaite un prompt rétablissement pour le revoir rapidement dans l’élite française ou européenne.

Les résultats des Féminines d'Aix Marseille
Poule
Porto (POR) - Aix Marseille : 21 - 29
Aix Marseille - Hessen (ALL) : 31 - 20

Quart de finale
Lituanie Sport Uni. - Aix Marseille : 23 - 29
Demi-finale
Aix Marseille - Belgrade (SER) : 33 - 30
Finale
Aix Marseille - Nimègue (NED) : 27 - 17

Les résultats des Masculins d'Aix Marseille
Poule
Minho (POR) - Aix Marseille : 24 - 33
Aix Marseille - Yedi Tepe (TUR) : 46 - 17
Aix Marseille - Oslo (NOR) : 28 - 27
Quart de finale
Aix Marseille - Minho (POR) : 28 - 23
Demi-finale
Aix Marseille
- Mare (ROU) : 25 - 19
Finale
Bochum (ALL)
- Aix Marseille : 25 - 19


Merci à Corinne Parain pour les photos, Manon Grimaud et Dominique Deschamps pour leur disponibilité

Aix - Marseille : Un titre européen pour l'histoire 

Europe

vendredi 27 juillet 2018 - © François Dasriaux

 7 min 0 de lecture

Alors que les équipes de France continuent à briller dans toutes les compétitions internationales, le handball français a conquis un nouveau titre la semaine dernière et de façon assez magistrale. Les féminines de l’Université Aix – Marseille sont tout simplement devenues championnes d’Europe et ce pour la première fois de l'histoire du handball tricolore, alors que leurs alter ego masculin ont buté sur la dernière marche.

Respectivement championnes et champions de France la saison passée, les filles et les garçons de l’université de la cité phocéenne avaient gagné le droit de se rendre à Coimbra au Portugal pour y défier ce qui se fait de mieux en termes universitaires en Europe. Mais de là à venir planifier un titre au bout de la courte mais épuisante semaine de compétition, il fallait avoir le cœur bien accroché et l’enthousiasme rivé au corps pour y croire. Mais dans ce domaine, ce groupe constitué pour 70% de joueuses ou ex joueuses de Plan de Cuques, de l’apport majeur de quelques joueuses d’Aix Bouc Bel Air allait monter constamment de niveau au fil des matches. Manon Grimaud, animatrice et tête pensante du jeu offensif du groupe reste sur son nuage après ce triomphe « On a joué une compétition épuisante, un match tous les jours, des équipes de haut niveau quasiment à chaque match avec des Serbes, des Allemandes, des Bataves, Norvégiennes et autres Lituaniennes. Et il a fallu souvent être très fortes dans les têtes. Des arbitrages plus que légers dans les premiers tours et des adversaires qui savent rapidement mettre les choses sur le plan du physique. Heureusement que l’on avait un groupe très complet et très soudé. Le fait que l’ossature du groupe soit composée de joueuses ou ex joueuses de Plan de Cuques nous a vraiment aidé. Et surtout, on n’a eu aucune blessée à déplorer. Un groupe de 14 qui tourne à plein régime, une envie commune de s’éclater. On a vraiment vécu une aventure humaine exceptionnelle ! »

Si le quart de finale face aux Lituaniennes de l’Université des Sports a été le match le plus compliqué. Les Provençales étant menées jusqu’à la 45° avant de s’envoler en fin de match en fermant la boutique à double tour en défense, après tout s’est presque déroulé comme dans un rêve avec notamment une finale menée de main de maître ou plutôt de maîtresse ! Les Serbes de Belgrade ont tenté de s’opposer, mais sur ce match la variété des poisons offensifs d’Aix Marseille ont fait la différence sans trop de peur et que dire de la finale ! Face à une équipe de Nimègue qui possédait en Loes Vandewal la future meilleure joueuse du championnat, le groupe de Dominique Deschamps à démontré une maturité et un talent largement au-dessus de ses adversaires du jour. Pour la demi-centre de Plan de Cuques, ce match est l’aboutissement d’une semaine quasi rêvée « On savait que la principale force de nos adversaires était le jeu rapide. On a appliqué à la lettre les consignes des coaches. Patientes en attaque, solides sur le repli et compactes mais très propres sur les duels, on ne les a pas laissé espérer ! Même si avec l’accumulation des matches, Grace Shokkos, notre perforeuse de défense, devait faire un changement attaque - défense, on a été solides et on n’a jamais été vraiment en difficulté. Maintenant, toute cette aventure nous donne des souvenirs à vie, cette semaine, aucune de nous ne pourra l’oublier. Même si les vacances vont être très courtes avant notre reprise (10 jours), on est encore sur notre petit nuage d’avoir pu vivre une si belle aventure ! »

Mais pour que tout cela fonctionne, que la musique soit jouée au mieux et que tout le monde y trouve son compte, il faut un chef d’orchestre de haute volée ! Et avec Dominique Deschamps, les Provençales avaient un atout maître ! Ancien très grand joueur de l’équipe de France, multi champion de France avec Gagny, plus de 100 sélections en bleu et 2 titres de meilleur joueur du championnat en 1983 et 84, bref du lourd en tant que joueur, mais aussi en tant qu’entraîneur avec un Toulon Saint Cyr qui lui doit son arrivée dans le monde pro puis par la suite la gestion du Pôle de Marseille où il a eu pas moins de 8 des 14 joueuses présentes à Coimbra. Et si le jeu développé a été une très grande satisfaction pour lui, le souvenir qu’il gardera reste l’aventure humaine avec ce groupe de jeunes filles au but commun « Ce qui me restera, c’est cette qualité de vie dans le groupe ! Une communion totale qui se vit aussi en dehors du Handball. Ce groupe était tout sauf une addition d’individualités ! Ce qui a fait sa force c’est sa détermination commune. Une force qui s’était déjà créée la saison dernière avec le titre de champion de France, mais qui a encore progressé au fil des matches. Elles resteront liées à vie avec ce souvenir commun, la victoire bien évidemment mais aussi la vie qu’elles ont su mettre dans cette aventure. Quand on voit comment les filles et les garçons ont fêté leurs médailles alors que nous les coaches (Linda Vigiola et Michel Cicut) on était tellement rincés qu’on a été se coucher rapidement, cela montre leur envie de faire perdurer l’aventure au-delà du terrain. » S’entendre, vivre ensemble, communier, c’est une chose, encore faut-il arriver à faire passer tout cela sur le terrain ! Là aussi, la patte de « Dom » s’est vue et la démonstration tactique notamment en finale. Le jeu rapide des Bataves a explosé en vol face aux solutions prônées par le coach provençal « On savait qu’il fallait les user en attaque. Être patientes et jouer sur du renversement pour pouvoir les traverser, mettre Grâce Shokkos sur les rails. Comme on est capable de marquer sur tous les postes, cela pose obligatoirement de vrais soucis à la défense adverse. Et qui dit buts, dit jeu rapide réduit à sa plus simple expression. On ne voulait pas revivre le match face à la Lituanie qui avait été trop physique et où on avait failli passer à la trappe en quart de finale. Alors avec des joueuses parfaites comme relais, Griselda Rovira en capitaine, Grâce Shokkos en vice-capitaine, Eloise Desile en tant que chef de défense et Manon Grimaud en tant que chef d’attaque, j’avais tout ce qu’il me fallait pour bien faire passer les messages. Comme en plus Marie Kazgandjian a été royale dans ses buts comme tout au long de cet Euro, on avait les bons atouts pour dominer la finale ! » Lui aussi peut maintenant bénéficier de quelques jours de repos, la semaine portugaise a été tellement intense et peut-être a-t-il dans un coin de sa tête une petite revanche prise sur le passé, lui qui avait échoué en tant que joueur dans ce même championnat en finale en 1980.


Les coaches tricolores : Michel Cicut, Linda Vigiola et Dominique Deschamps

Tout le monde a pu s’offrir une dernière salve après les finales, et elle aussi à été majestueuse, les garçons malgré leur défaite en finale face aux Allemands de Bochum ont su répondre à la joie des filles tout en ayant une petite même une grosse pensée pour Stephen Ouakil, l’ex Nancéen qui s’est rompu le tendon d’Achille alors qu’il était en discussion pour un contrat pro en Espagne… Seule ombre au tableau, et on lui souhaite un prompt rétablissement pour le revoir rapidement dans l’élite française ou européenne.

Les résultats des Féminines d'Aix Marseille
Poule
Porto (POR) - Aix Marseille : 21 - 29
Aix Marseille - Hessen (ALL) : 31 - 20

Quart de finale
Lituanie Sport Uni. - Aix Marseille : 23 - 29
Demi-finale
Aix Marseille - Belgrade (SER) : 33 - 30
Finale
Aix Marseille - Nimègue (NED) : 27 - 17

Les résultats des Masculins d'Aix Marseille
Poule
Minho (POR) - Aix Marseille : 24 - 33
Aix Marseille - Yedi Tepe (TUR) : 46 - 17
Aix Marseille - Oslo (NOR) : 28 - 27
Quart de finale
Aix Marseille - Minho (POR) : 28 - 23
Demi-finale
Aix Marseille
- Mare (ROU) : 25 - 19
Finale
Bochum (ALL)
- Aix Marseille : 25 - 19


Merci à Corinne Parain pour les photos, Manon Grimaud et Dominique Deschamps pour leur disponibilité

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