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Le pari olympique... Avec qui ?

Euro

lundi 29 janvier 2024 - © Yves Michel

 6 min 27 de lecture

Dans moins de six mois, filles et garçons du handball français seront à nouveau en piste. Pour la plus belle des épreuves, les Jeux Olympiques. Qui plus est, organisés sur le sol national. Avec un titre mondial pour les unes, européen pour les autres, les deux sélections seront les favoris désignés pour la plus haute marche du podium. Pour les garçons, c'est avec les 19 qui étaient en Allemagne que va se dessiner l'équipe réduite à 15 retenue pour les Jeux.

Quelle richesse et quel coup de maître de la part du handball français ! 

17 décembre 2023… 16 filles sur le banc le jour de la finale contre la Norvège, trois autres en tribunes deviennent championnes du Monde au Danemark. 

28 janvier 2024… 16 garçons sur le banc le jour de la finale contre le Danemark, deux en tribunes, un autre rentré à Barcelone pour devenir papa d’une petite fille, deviennent champions d’Europe en Allemagne. 

Jamais une sélection française n’avait remporté son championnat référence à quelques mois de l’échéance olympique ! Et désormais pour les entraîneurs respectifs, le casse-tête de la sélection est posé. 

Casse-tête car aux Jeux, le groupe est réduit. A 14 éléments + un(e) remplaçant(e) pendant toute la durée de la compétition. Avec le dépôt d’une liste de 28 joueur(se)s au préalable dans laquelle il sera possible de puiser jusqu’aux quarts de finale (jusqu’à la finale pour les gardiens). 

La compétition débutera à l’Arena Paris Sud située au parc des expositions de la porte de Versailles, le 25 juillet pour les filles, deux jours plus tard pour les garçons. Douze équipes seront réparties en deux groupes, les quatre 1ères se qualifiant pour un tour à élimination directe jusqu’à la finale programmée au stade Pierre-Mauroy à Villeneuve-d’Ascq. 

Voilà le décor planté.  

Chez les hommes, Guillaume Gille va se plonger dans la réflexion. Pour justement, dessiner les contours du groupe qu’il amènera aux Jeux. La sélection devrait être annoncée le 5 juillet. Dans 158 jours. 

Un peu plus de 5 mois durant lesquels ‘’Gino’’ et son staff devront évaluer les besoins, définir les associations, le tout dicté par l’obligation de ne pouvoir compter que sur un groupe resserré. Ils devront aussi se pencher sur la forme physique du moment. Et sortir du chapeau, les quinze noms qui s’imposent. 

Ils auront pour cela une bonne base de travail, l’Euro qui vient de se terminer en est une mais également à leur disposition, les 14 et 16 mars, un tournoi à Montpellier avec comme adversaires, l’Argentine, le Japon et l’Egypte (trois nations qui ont obtenu leur passe olympique au titre de championnes panaméricaines, d’Asie et d’Afrique). D'autres rencontres de préparation sont à l'étude. Un stage en altitude dans la station savoyarde de Tignes est planifié du 19 juin au 4 juillet. 

Quels choix dès lors, pour l’équipe de France masculine ? 

En l’état et quasiment une certitude, c’est à partir des dix-neuf néo champions d’Europe que sera constituée la sélection olympique. Sauf blessure majeure ou extrême méforme. 



Poste par poste, qui sont les incontournables ?


ARRIERES DROITS
C’est le poste où le choix ne souffre d’aucune contestation. Dika Mem et Melvyn Richardson sont les deux meilleures options. Leur polyvalence (également sur le poste de demi-centre) est un atout. Le 1er a su se réveiller au bon moment en finale à Cologne. Le second n’était pas là pour le plus louable des motifs. Assister à la naissance de son 1er enfant.  

AILIERS DROITS
Valentin Porte est un des trois rescapés (avec les frangins Karabatic) du titre européen de la France il y a dix ans au Danemark. Le capitaine montpelliérain est un de ceux qui a le mieux symbolisé la transition post-Experts. Son travail de sape en défense, ses qualités de perforateur mais aussi son apport dans le vestiaire, font de lui un ‘’Grognard’’ incontournable. Son partenaire au MHB, Yanis Lenne revient de loin. Blessé aux adducteurs pendant trois mois, son incorporation sur l’Euro s’est faite progressivement. Il a mieux terminé qu’il n’avait commencé. Outre-Rhin, Benoit Kounkoud a tenu avec satisfaction le rôle de remplaçant de luxe, il devrait le rester.

PIVOTS
Un titulaire indiscutable et indiscuté : Ludovic Fabregas. Sa performance sur l’Euro lui apporte encore un peu plus de crédit. Qui lui associer ? Luka Karabatic, increvable défenseur, incontestable capitaine a été un des éléments les plus utilisés par le sélectionneur en Allemagne. Une 3ème place se décidera entre Karl Konan (défenseur exclusif) et Nicolas Tournat (utile aux deux extrémités). 


ARRIERES GAUCHES 
Pour son dernier tour de piste, Nikola Karabatic est incontournable. Non pas pour service rendu à la nation depuis sa 1ère apparition chez les Bleus en octobre 2002 mais parce que 356 sélections, 1293 buts et 11 titres internationaux plus tard, sa présence est indispensable au sein du groupe et il l’a démontré lors de l’Euro. Elohim Prandi, dernier arrivé dans l'espace, a acquis définitivement ses galons en Allemagne. Son but controversé en demie, ses missiles en finale, sa hargne et son timing en défense parlent en sa faveur. Thibaud Briet a été convié au Mondial 2023 et au rassemblement de Noël et du Jour de l’An. A 23 ans et autant de sélections chez les Bleus, il devra encore patienter. Présent à l’Euro, Timothey N’Guessan, si peu utilisé et si peu convaincant, n’a aucune chance de figurer dans la liste finale.  

AILIERS GAUCHES
Là aussi, il n’y a aucun mystère sur les deux partants. Hugo Descat est devenu le taulier sur le poste. Il termine 3ème buteur tricolore (derrière Mem et Fabregas) sur la campagne européenne. Comme ‘’Elo’’ Prandi, son pote de la génération dorée des 98-99, Dylan Nahi n’a fait que confirmer ses immenses qualités à Cologne. 22 buts à son actif mais surtout un apport indéniable aux deux extrémités notamment en finale où il a été titularisé d’entrée. 

DEMI-CENTRES
La polyvalence est un label de la base arrière tricolore. Et Nedim Remili coche toutes les cases. Buteur, passeur, fixateur, leader sur et hors du terrain, sauf tracas de dernière minute, il disputera ses 2èmes Jeux à Paris, après avoir ravi l’or à Tokyo. Kentin Mahé devrait aussi en être. Le fait d’être peu sollicité ces derniers mois à Veszprém aurait pu le pénaliser. Guillaume Gille l’a utilisé par à-coups en Allemagne et notamment en finale où aux moments-clé il a su apporter un peu plus de fluidité dans le jeu tricolore. Sa carte de visite et donc son expérience au plus haut niveau plaident en sa faveur. Aymeric Minne devra (comme son compère Briet) attendre son tour ou une éventuelle (mais non souhaitée) défaillance. 


GARDIENS
S’il est un poste qui a le plus fait couler d’encre ces derniers mois, c’est celui de gardien. L’hégémonie Omeyer est difficile à oublier. Vincent Gérard était bien installé mais une blessure aux adducteurs qui a débouché sur une opération lui a fait rater le début de saison. Le THW Kiel, club où il avait débarqué l’été dernier ne compte plus sur lui parce qu’un certain Samir Bellahcène, dépêché de Dunkerque en renfort, s’est imposé. Et le minot formé à Montpellier (29 ans, le 20 février prochain) a continué sur sa lancée en équipe nationale. Au point de brouiller les cartes et de s’installer en tête de file. Devant Rémi Desbonnet qui n’aura disputé que 23 secondes de la finale pour tenter de stopper par deux fois Mikkel Hansen à 7 mètres et un quart d’heure en demie. Charles Bolzinger est le recours. A 23 ans, c’est le benjamin du trio, le plus perfectible et donc l’avenir. Mais Vincent Gérard (150 sélections) n’a pas dit son dernier mot. Il a chargé "Dédé" Golic, son agent de lui trouver un club qui pourrait le maintenir au plus haut niveau. Le compte à rebours est désormais enclenché.

Le pari olympique... Avec qui ?  

Euro

lundi 29 janvier 2024 - © Yves Michel

 6 min 27 de lecture

Dans moins de six mois, filles et garçons du handball français seront à nouveau en piste. Pour la plus belle des épreuves, les Jeux Olympiques. Qui plus est, organisés sur le sol national. Avec un titre mondial pour les unes, européen pour les autres, les deux sélections seront les favoris désignés pour la plus haute marche du podium. Pour les garçons, c'est avec les 19 qui étaient en Allemagne que va se dessiner l'équipe réduite à 15 retenue pour les Jeux.

Quelle richesse et quel coup de maître de la part du handball français ! 

17 décembre 2023… 16 filles sur le banc le jour de la finale contre la Norvège, trois autres en tribunes deviennent championnes du Monde au Danemark. 

28 janvier 2024… 16 garçons sur le banc le jour de la finale contre le Danemark, deux en tribunes, un autre rentré à Barcelone pour devenir papa d’une petite fille, deviennent champions d’Europe en Allemagne. 

Jamais une sélection française n’avait remporté son championnat référence à quelques mois de l’échéance olympique ! Et désormais pour les entraîneurs respectifs, le casse-tête de la sélection est posé. 

Casse-tête car aux Jeux, le groupe est réduit. A 14 éléments + un(e) remplaçant(e) pendant toute la durée de la compétition. Avec le dépôt d’une liste de 28 joueur(se)s au préalable dans laquelle il sera possible de puiser jusqu’aux quarts de finale (jusqu’à la finale pour les gardiens). 

La compétition débutera à l’Arena Paris Sud située au parc des expositions de la porte de Versailles, le 25 juillet pour les filles, deux jours plus tard pour les garçons. Douze équipes seront réparties en deux groupes, les quatre 1ères se qualifiant pour un tour à élimination directe jusqu’à la finale programmée au stade Pierre-Mauroy à Villeneuve-d’Ascq. 

Voilà le décor planté.  

Chez les hommes, Guillaume Gille va se plonger dans la réflexion. Pour justement, dessiner les contours du groupe qu’il amènera aux Jeux. La sélection devrait être annoncée le 5 juillet. Dans 158 jours. 

Un peu plus de 5 mois durant lesquels ‘’Gino’’ et son staff devront évaluer les besoins, définir les associations, le tout dicté par l’obligation de ne pouvoir compter que sur un groupe resserré. Ils devront aussi se pencher sur la forme physique du moment. Et sortir du chapeau, les quinze noms qui s’imposent. 

Ils auront pour cela une bonne base de travail, l’Euro qui vient de se terminer en est une mais également à leur disposition, les 14 et 16 mars, un tournoi à Montpellier avec comme adversaires, l’Argentine, le Japon et l’Egypte (trois nations qui ont obtenu leur passe olympique au titre de championnes panaméricaines, d’Asie et d’Afrique). D'autres rencontres de préparation sont à l'étude. Un stage en altitude dans la station savoyarde de Tignes est planifié du 19 juin au 4 juillet. 

Quels choix dès lors, pour l’équipe de France masculine ? 

En l’état et quasiment une certitude, c’est à partir des dix-neuf néo champions d’Europe que sera constituée la sélection olympique. Sauf blessure majeure ou extrême méforme. 



Poste par poste, qui sont les incontournables ?


ARRIERES DROITS
C’est le poste où le choix ne souffre d’aucune contestation. Dika Mem et Melvyn Richardson sont les deux meilleures options. Leur polyvalence (également sur le poste de demi-centre) est un atout. Le 1er a su se réveiller au bon moment en finale à Cologne. Le second n’était pas là pour le plus louable des motifs. Assister à la naissance de son 1er enfant.  

AILIERS DROITS
Valentin Porte est un des trois rescapés (avec les frangins Karabatic) du titre européen de la France il y a dix ans au Danemark. Le capitaine montpelliérain est un de ceux qui a le mieux symbolisé la transition post-Experts. Son travail de sape en défense, ses qualités de perforateur mais aussi son apport dans le vestiaire, font de lui un ‘’Grognard’’ incontournable. Son partenaire au MHB, Yanis Lenne revient de loin. Blessé aux adducteurs pendant trois mois, son incorporation sur l’Euro s’est faite progressivement. Il a mieux terminé qu’il n’avait commencé. Outre-Rhin, Benoit Kounkoud a tenu avec satisfaction le rôle de remplaçant de luxe, il devrait le rester.

PIVOTS
Un titulaire indiscutable et indiscuté : Ludovic Fabregas. Sa performance sur l’Euro lui apporte encore un peu plus de crédit. Qui lui associer ? Luka Karabatic, increvable défenseur, incontestable capitaine a été un des éléments les plus utilisés par le sélectionneur en Allemagne. Une 3ème place se décidera entre Karl Konan (défenseur exclusif) et Nicolas Tournat (utile aux deux extrémités). 


ARRIERES GAUCHES 
Pour son dernier tour de piste, Nikola Karabatic est incontournable. Non pas pour service rendu à la nation depuis sa 1ère apparition chez les Bleus en octobre 2002 mais parce que 356 sélections, 1293 buts et 11 titres internationaux plus tard, sa présence est indispensable au sein du groupe et il l’a démontré lors de l’Euro. Elohim Prandi, dernier arrivé dans l'espace, a acquis définitivement ses galons en Allemagne. Son but controversé en demie, ses missiles en finale, sa hargne et son timing en défense parlent en sa faveur. Thibaud Briet a été convié au Mondial 2023 et au rassemblement de Noël et du Jour de l’An. A 23 ans et autant de sélections chez les Bleus, il devra encore patienter. Présent à l’Euro, Timothey N’Guessan, si peu utilisé et si peu convaincant, n’a aucune chance de figurer dans la liste finale.  

AILIERS GAUCHES
Là aussi, il n’y a aucun mystère sur les deux partants. Hugo Descat est devenu le taulier sur le poste. Il termine 3ème buteur tricolore (derrière Mem et Fabregas) sur la campagne européenne. Comme ‘’Elo’’ Prandi, son pote de la génération dorée des 98-99, Dylan Nahi n’a fait que confirmer ses immenses qualités à Cologne. 22 buts à son actif mais surtout un apport indéniable aux deux extrémités notamment en finale où il a été titularisé d’entrée. 

DEMI-CENTRES
La polyvalence est un label de la base arrière tricolore. Et Nedim Remili coche toutes les cases. Buteur, passeur, fixateur, leader sur et hors du terrain, sauf tracas de dernière minute, il disputera ses 2èmes Jeux à Paris, après avoir ravi l’or à Tokyo. Kentin Mahé devrait aussi en être. Le fait d’être peu sollicité ces derniers mois à Veszprém aurait pu le pénaliser. Guillaume Gille l’a utilisé par à-coups en Allemagne et notamment en finale où aux moments-clé il a su apporter un peu plus de fluidité dans le jeu tricolore. Sa carte de visite et donc son expérience au plus haut niveau plaident en sa faveur. Aymeric Minne devra (comme son compère Briet) attendre son tour ou une éventuelle (mais non souhaitée) défaillance. 


GARDIENS
S’il est un poste qui a le plus fait couler d’encre ces derniers mois, c’est celui de gardien. L’hégémonie Omeyer est difficile à oublier. Vincent Gérard était bien installé mais une blessure aux adducteurs qui a débouché sur une opération lui a fait rater le début de saison. Le THW Kiel, club où il avait débarqué l’été dernier ne compte plus sur lui parce qu’un certain Samir Bellahcène, dépêché de Dunkerque en renfort, s’est imposé. Et le minot formé à Montpellier (29 ans, le 20 février prochain) a continué sur sa lancée en équipe nationale. Au point de brouiller les cartes et de s’installer en tête de file. Devant Rémi Desbonnet qui n’aura disputé que 23 secondes de la finale pour tenter de stopper par deux fois Mikkel Hansen à 7 mètres et un quart d’heure en demie. Charles Bolzinger est le recours. A 23 ans, c’est le benjamin du trio, le plus perfectible et donc l’avenir. Mais Vincent Gérard (150 sélections) n’a pas dit son dernier mot. Il a chargé "Dédé" Golic, son agent de lui trouver un club qui pourrait le maintenir au plus haut niveau. Le compte à rebours est désormais enclenché.

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