Chantereyne a eu beau agglutiner ses 1.600 spectateurs hebdomadaires jusque sur les bords du 40x20, ça n'aura pas suffi à porter une équipe cherbourgeoise bien trop dispendieuse dans la finition. En pleine maturation, c'est un Bordeaux bien corsé que les Normands ont eu à goûter sans pouvoir l'avaler...

Avant le match, Geoffrey Cassagne regrettait l'incompréhension linguistique avec Popovic et Ervacanin, deux solides gaillards serbes arrivés dans le bordelais à l'intersaison. Mais si les deux golgoths ne maîtrisent pas encore la langue de Molière, il en est une qu'ils maîtrisent parfaitement, celle du handball défensif... Car c'est dans ce secteur que les girondins auront excellé pendant une heure, Moussay, Fernandez ou Gatineaux parlant le même langage que leurs deux compères. Et comme Ghoumal (14 arrêts dont 3 pén.) et Reynaud (11 arrêts dont 1 pén.) ont fait un numéro de duettistes quasi parfait, c'est en toute logique que la JS s'est trouvée très vite en difficultés.

La 0-6 bordelaise a toute suite porté ses fruits. Première alerte, l'ouverture du score par Benali après 3 minutes de jeu et à la limite du refus de jeu. Le décor était planté, ça ne serait pas du nougat pour les hommes de Kachroum. Aux coups de canon de Fernandez et aux envolées de Lacroix, les cherbourgeois répondaient derechef par des tirs à longue distance de Desbois et des "un contre un" d'école signés Segarel, le petit cherbourgeois mystifiant les défenseurs bordelais, maousse costauds et forcément un tantinet patauds (6-6, 13ème).

C'est à la faveur d'un 4-0 conclu par un kung fu magistral de Desbois que Cherbourg va sembler pouvoir prendre la main dans ce match engagé mais toujours correct (12-11, 22ème). Prise de pouvoir de courte durée. Lancé dans l'arène de la Nationale 1 pour la 1ère fois de la saison, Ignol démarre son championnat par un hat trick et comme Benali manque son 2ème penalty, Bordeaux reprend provisoirement les rênes (14-16, 27ème). Fort heureusement, la JS a dans ses rangs un petit (1,80m...) lutin virevoltant, Segarel qui en deux espiègleries ramène les siens à égalité (16-16).

Des petits moments de pur plaisir, les cherbourgeois ont sans doute voulu un peu trop s'en repaître. D'improbables lobes au bout de montées de balle en chabala manqués, relances incertaines ou roucoulettes au... 3ème poteau, la JSC aura peut être voulu jouer au dessus de moyens qu'elle n'avait pas. De quoi faire pester "Titi" Kachroum qui, sur son banc, va assister impuissant aux gabegies de ses hommes. Les occasions vendangées vont se multiplier au retour sur le terrain. Et les vendanges, les bordelais ça les connait, aussi ne vont ils plus avoir qu'à se baisser pour récolter les raisins bien mûrs négligemment offerts par les Bas Normands. Un tir forcé par ci, deux trois passes incertaines par là, un 3ème puis un 4ème penalty manqués, une montée de balle Mauve transformée en but Bleu ciel, et les affaires vont définitivement tourner vinaigre pour l'ex leader de Nationale 1.

L'avantage repris à l'approche du dernier quart d'heure ne sera qu'illusion (22-21, 42ème). Desbois a beau multiplier les shoots gagnants (11 buts dont 5 pén.), le fil du match est rompu. Popovic par deux fois et Fernandez par habitude transpercent le pauvre Dalmont laissé en pâture aux terribles coups de crocs bordelais. Les Girondins font le break une 1ère fois (24-27, 50ème) puis définitivement en brisant impitoyablement le retour touche-touche des cherbourgeois. L'espoir généré par le 27-28 (53ème) devient désespoir après le 3-0 infligé par le seul Gatineaux. La défense tout terrain des Mauves ne changera rien au scénario écrit de main de maître par les bordelais dès le clap de début. Bordeaux gagne son premier match à l'extérieur. Le premier mais sans doute pas le dernier.

JS CHERBOURG HB - GIRONDINS DE BORDEAUX HBC
30-32 (Mi-temps : 16-16)

Lieu :
CHANTEREYNE
AVENUE DE CESSART 50100 CHERBOURG OCTEVILLE
Date :
Le 14/11/2010 16h00
Arbitres :
TROUSSE ANTHONY
TUSSEAU NICOLAS

Statistiques du match

Photos : Antoine Soubigou - soubigousports@gmail.com