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La Tunisie, la bonne surprise de ce Mondial

Mondial

dimanche 24 juillet 2011 - © Yves Michel

 4 min 57 de lecture

La Tunisie s’est non seulement qualifiée pour les 8èmes de finale du Mondial mais également, elle y a mis la manière. Avec une génération qu’Alain Portes ne perd plus des yeux, notamment en vue de rajeunir son équipe A, les juniors tunisiens affrontent ce soir à 20h30, l’hôte grec.

« Dans cette équipe, il y a du talent mais la défense laisse à désirer » Le constat peut paraître abrupt mais lorsqu’on sait que c’est  Alain Portes le sélectionneur tunisien en personne qui le dressait, on ne peut que l’inciter désormais à parler au passé. Après un 1er match à moitié raté contre la Slovénie mais une bonne réplique contre les Français, elle-même suivie de trois confirmations respectivement contre le Chili, la Norvège et la Serbie, la Tunisie s’est métamorphosée et elle a changé de statut. Elle est tout simplement passée d’une équipe quelconque à une équipe favorite du tournoi. « C’est flatteur, reconnait le technicien nîmois et je dois dire que sans être dans l’excès, nous pratiquons un beau handball. Ma plus grande surprise c’est que ma défense termine la meilleure du groupe» Avec une 1ère phase gérée rigoureusement, deux gardiens au rendez-vous (Sfar et Belfkih sont à 43%), des attaquants performants et surtout une défense (par rapport aux matches de préparation) retrouvée, la Tunisie aborde toutefois son match contre la Grèce prudemment. « Les Grecs jouent chez eux et ils seront euphoriques, mais c’est vrai j’ai une équipe performante.

Une nouvelle génération de très bons joueurs pointe à l’horizon et pourrait très rapidement susciter la convoitise des différents clubs de la Vieille Europe.

Même s’ils ne sont pas encore connus du grand public, les noms de Marouan Chouiref, Mosbah Sanaï, Mohammed Sfar, Abdelhak Ben Salah et Oussama Boughanmi, pourraient d’ici peu franchir la Méditerranée. D’ailleurs chacun d’entre eux vous le dira. Le rêve absolu serait d’évoluer à l’étranger.

Oussama Boughanmi : « Toulouse est un club qui m’intéresse »
Distingué comme le meilleur ailier gauche au Mondial Cadets 2009, Oussama Boughanmi confirme par sa régularité et son efficacité (26 buts à 63%). Le jeune joueur du Club Africain (l’ancien club du Montpelliérain Aymen Hammed) n’a commencé le hand qu’à l’âge de 13 ans au collège après quelques essais au football. Bien lui en a pris, puisqu’il est désormais une des pièces maîtresses de la sélection. C’est un jeune homme très serein qui a bien voulu répondre à nos questions.

Oussama, es-tu étonné par la performance de la Tunisie ?
Non car le groupe a du potentiel mais c’est vrai que nous avons fait des matches sérieux et avec de la rigueur, cela paye toujours. Il faut rester les pieds sur terre. J’ai en mémoire dans le passé très récent des joueurs qui se sont enflammés et qui se sont brulés les ailes.

En Tunisie, la critique est souvent dure
Oui mais j’ai l’habitude de dire que le hand, ça se passe sur le terrain et pas dans les tribunes. J’ai disputé la demi-finale contre l’Islande au Mondial cadets. On a perdu, nous avons été critiqué, on nous a pris pour des dilettantes mais désormais, c’est du passé, il faut regarder devant nous.

A titre personnel, tu es considéré comme un très bon joueur. Il est fort peu probable que tu restes en Tunisie…
Très bon je ne sais pas, il faut que je garde les pieds sur terre. En Tunisie, le niveau n’est pas très élevé d’ailleurs les joueurs qui ont des qualités sont à l’extérieur. La France a par exemple des clubs et un championnat qui tiennent la route.

Est-ce que cela veut dire que ton avenir est en France ?
Oui pourquoi pas. Mais j’aimerais trouver un club intermédiaire où je puisse m’acclimater. J’ai souvent discuté avec Anouar Ayed (ailier gauche toulousain) et Marouenne Bel Hadj (ancien toulousain et désormais au Club Africain) et le club de Toulouse me parait le mieux indiqué pour cela. L’environnement géographie, le climat et la mentalité sont des atouts non négligeables.

Revenons à cette équipe de Tunisie, qu’est ce qui fait sa force ?
Un mot résume tout…. « Glaieb » en arabe, cela signifie que tu joues avec ton cœur pour gagner. La meilleure chose qui nous soit arrivée aussi, c’est que Monsieur Alain Portes ait bien voulu s’occuper de nous. Et puis il y a la religion et c’est très important.

Tu es aussi pratiquant ?
Oui, depuis trois mois et j’ai trouvé une certaine sérénité dans la prière. Fin juin, nous sommes allés en stage en Arabie Saoudite. J’ai vécu un grand moment en allant me recueillir à la Mecque. C’est fondamental pour un musulman. Devant la Kaaba (sanctuaire de l’Islam construit au milieu du lieu saint), tu te sens encore plus fort.

Tu as 21 ans et c’est par sa jeunesse que ton pays s’est soulevé, tu as pris part à la révolte ?
J’habite à Tunis dans le quartier d’El Ouardia, et c’était assez chaud. Il y a eu pas mal de troubles et les nuits de sommeil étaient assez courtes. Le hand est passé au second plan. Je participais aux manifs car il fallait aller jusqu’au bout mais c’est comme tout, avec la volonté, nous avons gagné. L’équipe dans un championnat, c’est pareil.

Donc, on retrouve la Tunisie en finale de ce Mondial ?
Incha’Allah. Si Dieu le veut mais déjà il faut battre la Grèce et ensuite nous verrons…. Mais nous ferons tout pour.

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

La Tunisie, la bonne surprise de ce Mondial 

Mondial

dimanche 24 juillet 2011 - © Yves Michel

 4 min 57 de lecture

La Tunisie s’est non seulement qualifiée pour les 8èmes de finale du Mondial mais également, elle y a mis la manière. Avec une génération qu’Alain Portes ne perd plus des yeux, notamment en vue de rajeunir son équipe A, les juniors tunisiens affrontent ce soir à 20h30, l’hôte grec.

« Dans cette équipe, il y a du talent mais la défense laisse à désirer » Le constat peut paraître abrupt mais lorsqu’on sait que c’est  Alain Portes le sélectionneur tunisien en personne qui le dressait, on ne peut que l’inciter désormais à parler au passé. Après un 1er match à moitié raté contre la Slovénie mais une bonne réplique contre les Français, elle-même suivie de trois confirmations respectivement contre le Chili, la Norvège et la Serbie, la Tunisie s’est métamorphosée et elle a changé de statut. Elle est tout simplement passée d’une équipe quelconque à une équipe favorite du tournoi. « C’est flatteur, reconnait le technicien nîmois et je dois dire que sans être dans l’excès, nous pratiquons un beau handball. Ma plus grande surprise c’est que ma défense termine la meilleure du groupe» Avec une 1ère phase gérée rigoureusement, deux gardiens au rendez-vous (Sfar et Belfkih sont à 43%), des attaquants performants et surtout une défense (par rapport aux matches de préparation) retrouvée, la Tunisie aborde toutefois son match contre la Grèce prudemment. « Les Grecs jouent chez eux et ils seront euphoriques, mais c’est vrai j’ai une équipe performante.

Une nouvelle génération de très bons joueurs pointe à l’horizon et pourrait très rapidement susciter la convoitise des différents clubs de la Vieille Europe.

Même s’ils ne sont pas encore connus du grand public, les noms de Marouan Chouiref, Mosbah Sanaï, Mohammed Sfar, Abdelhak Ben Salah et Oussama Boughanmi, pourraient d’ici peu franchir la Méditerranée. D’ailleurs chacun d’entre eux vous le dira. Le rêve absolu serait d’évoluer à l’étranger.

Oussama Boughanmi : « Toulouse est un club qui m’intéresse »
Distingué comme le meilleur ailier gauche au Mondial Cadets 2009, Oussama Boughanmi confirme par sa régularité et son efficacité (26 buts à 63%). Le jeune joueur du Club Africain (l’ancien club du Montpelliérain Aymen Hammed) n’a commencé le hand qu’à l’âge de 13 ans au collège après quelques essais au football. Bien lui en a pris, puisqu’il est désormais une des pièces maîtresses de la sélection. C’est un jeune homme très serein qui a bien voulu répondre à nos questions.

Oussama, es-tu étonné par la performance de la Tunisie ?
Non car le groupe a du potentiel mais c’est vrai que nous avons fait des matches sérieux et avec de la rigueur, cela paye toujours. Il faut rester les pieds sur terre. J’ai en mémoire dans le passé très récent des joueurs qui se sont enflammés et qui se sont brulés les ailes.

En Tunisie, la critique est souvent dure
Oui mais j’ai l’habitude de dire que le hand, ça se passe sur le terrain et pas dans les tribunes. J’ai disputé la demi-finale contre l’Islande au Mondial cadets. On a perdu, nous avons été critiqué, on nous a pris pour des dilettantes mais désormais, c’est du passé, il faut regarder devant nous.

A titre personnel, tu es considéré comme un très bon joueur. Il est fort peu probable que tu restes en Tunisie…
Très bon je ne sais pas, il faut que je garde les pieds sur terre. En Tunisie, le niveau n’est pas très élevé d’ailleurs les joueurs qui ont des qualités sont à l’extérieur. La France a par exemple des clubs et un championnat qui tiennent la route.

Est-ce que cela veut dire que ton avenir est en France ?
Oui pourquoi pas. Mais j’aimerais trouver un club intermédiaire où je puisse m’acclimater. J’ai souvent discuté avec Anouar Ayed (ailier gauche toulousain) et Marouenne Bel Hadj (ancien toulousain et désormais au Club Africain) et le club de Toulouse me parait le mieux indiqué pour cela. L’environnement géographie, le climat et la mentalité sont des atouts non négligeables.

Revenons à cette équipe de Tunisie, qu’est ce qui fait sa force ?
Un mot résume tout…. « Glaieb » en arabe, cela signifie que tu joues avec ton cœur pour gagner. La meilleure chose qui nous soit arrivée aussi, c’est que Monsieur Alain Portes ait bien voulu s’occuper de nous. Et puis il y a la religion et c’est très important.

Tu es aussi pratiquant ?
Oui, depuis trois mois et j’ai trouvé une certaine sérénité dans la prière. Fin juin, nous sommes allés en stage en Arabie Saoudite. J’ai vécu un grand moment en allant me recueillir à la Mecque. C’est fondamental pour un musulman. Devant la Kaaba (sanctuaire de l’Islam construit au milieu du lieu saint), tu te sens encore plus fort.

Tu as 21 ans et c’est par sa jeunesse que ton pays s’est soulevé, tu as pris part à la révolte ?
J’habite à Tunis dans le quartier d’El Ouardia, et c’était assez chaud. Il y a eu pas mal de troubles et les nuits de sommeil étaient assez courtes. Le hand est passé au second plan. Je participais aux manifs car il fallait aller jusqu’au bout mais c’est comme tout, avec la volonté, nous avons gagné. L’équipe dans un championnat, c’est pareil.

Donc, on retrouve la Tunisie en finale de ce Mondial ?
Incha’Allah. Si Dieu le veut mais déjà il faut battre la Grèce et ensuite nous verrons…. Mais nous ferons tout pour.

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

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