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Un Français en demi-finale !

Mondial

mercredi 27 juillet 2011 - © Yves Michel

 4 min 39 de lecture

En battant avec le cœur et l’envie, l’Espagne (31-30) la Tunisie d’Alain Portes s’est qualifiée pour la demi-finale du Mondial juniors. L’entraîneur français a d’ores et déjà réussi son pari. Mais pour autant, sa tâche n’est pas terminée. Prochain objectif : monter sur le podium et si possible, sur la plus haute marche. 

Le contraste est saisissant et la scène maintes fois vécue. Des Tunisiens en liesse et en transes au coup de sifflet final et des Espagnols pourtant donnés favoris qui cherchent le moindre trou de souris, la moindre parcelle de tissu pour cacher leur tristesse. La Tunisie génération 90-91 confirme son Mondial 2009 chez les cadets, terminé à la quatrième place. Les Espagnols vont, comme les Français, échouer encore une fois, aux portes du podium.

D’ailleurs la dernière action du match, ce dernier coup franc direct à l’ultime seconde résume à lui seul toute la rencontre. Un banc espagnol pétrifié et en plein doute, où l’entraîneur Isidoro Martinez est obligé de tirer de sa torpeur le grand Carlos Molina pour l’envoyer au tir et en face, un banc excité par cet exploit retentissant qui est en train de se dessiner. Le tir de Molina (photo suivante) sera bloqué et les Espagnols éliminés.

Mais que cette équipe tunisienne est généreuse dans l’effort ! Jamais les protégés d’Alain Portes n’ont douté, jamais ils n’ont cédé à la panique. C’est l’Espagne qui est plutôt tombée dans ce travers. Les Ibères semblaient pourtant avoir la maîtrise du sujet en attaque avec de véritables lapins de garenne (du moins au début) et en défense avec une 5/1 perturbatrice. D’ailleurs les Tunisiens seront cueillis à froid (4-8 à la 14ème) et mettront du temps à réagir, sans pour autant perdre pied. En face, ce qui avait fait jusque-là, la force de cette équipe commençait à se désagréger. Gonzalo Perez de Vargas était moins en réussite dans ces buts (notamment sur les tirs lointains) et aucun ballon n’arrivait au petit prodige de l’aile gauche Alvaro Cabanas (son capital n’étant alimenté que par sa réussite à 7m). Les Espagnols étaient moins sereins mais restaient devant (10-10 puis 15-13 à la pause).

Avec un Amine Bannour retrouvé (l’arrière droit du Club Africain plutôt transparent lors des six premiers matches alignera un grand 12/15 dont 8 en 1ère mi-temps), la Tunisie revenait sur le parquet encore plus déterminée. Entre temps, côté espagnol, Rodrigo Corralès avait remplacé son compère catalan dans les buts et son entrée va  entretenir l’illusion l’espace de 10 minutes. Un  tir arrêté, une relance au millimètre sur Alvaro Ruiz, son demi-centre et l’Espagne fait le trou (14-18 à la 35ème). Mais à l’image de leur passage à vide contre la Grèce en 8èmes (6 buts consécutifs encaissés en début de 2ème période), les Tunisiens gardent le contact (22-24 à la 44ème). Et c’est à ce moment-là qu’Alain Portes va abattre son joker. Demander à sa défense de passer en 6/0. Et effet immédiat, les Espagnols vont déjouer et ne plus pouvoir trouver de solutions convaincantes (25-25 puis 26-27). Et comme Amine Bannour continuait son festival, pour la première fois de la rencontre, la Tunisie passait devant (28-27 à 6’ de la sirène).

Pour le banc tunisien, ces six dernières minutes vont paraitre une éternité. Surtout lorsqu’en à peine 160 secondes, les Espagnols reviennent à égalité (30-30). Il reste 30 secondes à jouer, Hafed Boussaha prend le tir et marque (31-30). La tension est à son comble, les hommes d’Isidoro Martinez font tout pour arracher la prolongation. Trop tard ! L’ultime tir de Carlos Molina dans la muraille rouge anéantit leurs espoirs. Longtemps après la sirène, Gonzalo Perez de Vargas, le gardien emblématique de la « selección »  va rester prostré sur son banc, le maillot replié sur la tête ! Le futur portier de Granollers ne verra même pas les scènes de liesse qui vont animer les joueurs tunisiens. Des Tunisiens qui enchainent leur sixième succès consécutif. Il ne leur reste plus que deux étapes avant la consécration suprême.

La réussite d’un coach bien de chez nous
Meilleur entraîneur français de l’étranger, Alain Portes est depuis dix jours sur un petit nuage. Et tout lui réussit. On lui sert la France sur un plateau ? Son équipe l’avale sans indigestion. On lui propose la Grèce à domicile ?  La pression du public n’est qu’une franche rigolade. On lui dit qu’il va connaître l’enfer face à l’Espagne ? C’est plutôt l’effet contraire qui se produit. Au risque d’en agacer certains (mais ils sont de moins en moins nombreux), on pourrait s’interroger pour quelles raisons le technicien nîmois a du quitter un pays à qui il avait donné  près de quarante années de handball. En à peine deux ans, ce qu’il a fait avec la Tunisie A (médaille de bronze au Jeux Med et succès en finale de la C.A.N face aux Egyptiens chez eux) et ce qu’il est en train de faire avec les juniors en Grèce, mérite un ban d’honneur. Et certainement beaucoup plus que de simples félicitations.

Les résultats des quarts de finale
Danemark – Suède 28-27
Tunisie – Espagne 31-30
Egypte – Slovénie 26-21
Allemagne – France 28-23
Demi-finales (jeudi)
Danemark – Tunisie
Egypte – Allemagne
Match de classement  pour la 5-8 (aujourd’hui)
17h Suède – Espagne
19h30 France - Slovénie

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

Un Français en demi-finale ! 

Mondial

mercredi 27 juillet 2011 - © Yves Michel

 4 min 39 de lecture

En battant avec le cœur et l’envie, l’Espagne (31-30) la Tunisie d’Alain Portes s’est qualifiée pour la demi-finale du Mondial juniors. L’entraîneur français a d’ores et déjà réussi son pari. Mais pour autant, sa tâche n’est pas terminée. Prochain objectif : monter sur le podium et si possible, sur la plus haute marche. 

Le contraste est saisissant et la scène maintes fois vécue. Des Tunisiens en liesse et en transes au coup de sifflet final et des Espagnols pourtant donnés favoris qui cherchent le moindre trou de souris, la moindre parcelle de tissu pour cacher leur tristesse. La Tunisie génération 90-91 confirme son Mondial 2009 chez les cadets, terminé à la quatrième place. Les Espagnols vont, comme les Français, échouer encore une fois, aux portes du podium.

D’ailleurs la dernière action du match, ce dernier coup franc direct à l’ultime seconde résume à lui seul toute la rencontre. Un banc espagnol pétrifié et en plein doute, où l’entraîneur Isidoro Martinez est obligé de tirer de sa torpeur le grand Carlos Molina pour l’envoyer au tir et en face, un banc excité par cet exploit retentissant qui est en train de se dessiner. Le tir de Molina (photo suivante) sera bloqué et les Espagnols éliminés.

Mais que cette équipe tunisienne est généreuse dans l’effort ! Jamais les protégés d’Alain Portes n’ont douté, jamais ils n’ont cédé à la panique. C’est l’Espagne qui est plutôt tombée dans ce travers. Les Ibères semblaient pourtant avoir la maîtrise du sujet en attaque avec de véritables lapins de garenne (du moins au début) et en défense avec une 5/1 perturbatrice. D’ailleurs les Tunisiens seront cueillis à froid (4-8 à la 14ème) et mettront du temps à réagir, sans pour autant perdre pied. En face, ce qui avait fait jusque-là, la force de cette équipe commençait à se désagréger. Gonzalo Perez de Vargas était moins en réussite dans ces buts (notamment sur les tirs lointains) et aucun ballon n’arrivait au petit prodige de l’aile gauche Alvaro Cabanas (son capital n’étant alimenté que par sa réussite à 7m). Les Espagnols étaient moins sereins mais restaient devant (10-10 puis 15-13 à la pause).

Avec un Amine Bannour retrouvé (l’arrière droit du Club Africain plutôt transparent lors des six premiers matches alignera un grand 12/15 dont 8 en 1ère mi-temps), la Tunisie revenait sur le parquet encore plus déterminée. Entre temps, côté espagnol, Rodrigo Corralès avait remplacé son compère catalan dans les buts et son entrée va  entretenir l’illusion l’espace de 10 minutes. Un  tir arrêté, une relance au millimètre sur Alvaro Ruiz, son demi-centre et l’Espagne fait le trou (14-18 à la 35ème). Mais à l’image de leur passage à vide contre la Grèce en 8èmes (6 buts consécutifs encaissés en début de 2ème période), les Tunisiens gardent le contact (22-24 à la 44ème). Et c’est à ce moment-là qu’Alain Portes va abattre son joker. Demander à sa défense de passer en 6/0. Et effet immédiat, les Espagnols vont déjouer et ne plus pouvoir trouver de solutions convaincantes (25-25 puis 26-27). Et comme Amine Bannour continuait son festival, pour la première fois de la rencontre, la Tunisie passait devant (28-27 à 6’ de la sirène).

Pour le banc tunisien, ces six dernières minutes vont paraitre une éternité. Surtout lorsqu’en à peine 160 secondes, les Espagnols reviennent à égalité (30-30). Il reste 30 secondes à jouer, Hafed Boussaha prend le tir et marque (31-30). La tension est à son comble, les hommes d’Isidoro Martinez font tout pour arracher la prolongation. Trop tard ! L’ultime tir de Carlos Molina dans la muraille rouge anéantit leurs espoirs. Longtemps après la sirène, Gonzalo Perez de Vargas, le gardien emblématique de la « selección »  va rester prostré sur son banc, le maillot replié sur la tête ! Le futur portier de Granollers ne verra même pas les scènes de liesse qui vont animer les joueurs tunisiens. Des Tunisiens qui enchainent leur sixième succès consécutif. Il ne leur reste plus que deux étapes avant la consécration suprême.

La réussite d’un coach bien de chez nous
Meilleur entraîneur français de l’étranger, Alain Portes est depuis dix jours sur un petit nuage. Et tout lui réussit. On lui sert la France sur un plateau ? Son équipe l’avale sans indigestion. On lui propose la Grèce à domicile ?  La pression du public n’est qu’une franche rigolade. On lui dit qu’il va connaître l’enfer face à l’Espagne ? C’est plutôt l’effet contraire qui se produit. Au risque d’en agacer certains (mais ils sont de moins en moins nombreux), on pourrait s’interroger pour quelles raisons le technicien nîmois a du quitter un pays à qui il avait donné  près de quarante années de handball. En à peine deux ans, ce qu’il a fait avec la Tunisie A (médaille de bronze au Jeux Med et succès en finale de la C.A.N face aux Egyptiens chez eux) et ce qu’il est en train de faire avec les juniors en Grèce, mérite un ban d’honneur. Et certainement beaucoup plus que de simples félicitations.

Les résultats des quarts de finale
Danemark – Suède 28-27
Tunisie – Espagne 31-30
Egypte – Slovénie 26-21
Allemagne – France 28-23
Demi-finales (jeudi)
Danemark – Tunisie
Egypte – Allemagne
Match de classement  pour la 5-8 (aujourd’hui)
17h Suède – Espagne
19h30 France - Slovénie

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

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