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Audrey Bruneau, un diamant à façonner

Mondial

dimanche 27 novembre 2011 - © Yves Michel

 4 min 59 de lecture

Mardi matin, Audrey Bruneau se réveillera à Sao Paulo. La plus jeune des dix-huit joueuses sélectionnées par Olivier Krumbholz au prochain championnat du Monde mesure depuis quelques jours, la chance qui lui est donnée. Mais pour elle, le plus dur commence. A 19 ans, l'éternel espoir du handball français devra faire ses preuves. 

L’équipe de France qui a remporté ce dimanche la 9ème édition du tournoi de Paris s’envolera donc ce lundi soir pour le Brésil où samedi face au Japon, elle entrera de plain-pied dans le championnat du Monde. Dix-huit jeunes filles vont donc débarquer dans une mégalopole de plus de 11 millions d’habitants mais Olivier Krumbholz devra en choisir 16 pour débuter la compétition. Les deux joueuses d’Issy Paris handball, la gardienne Armelle Attingré et l'arrière gauche Audrey Bruneau devraient se retrouver dans les tribunes en attendant mieux. Une 3ème ira très vraisemblablement les rejoindre, le sélectionneur se réservant à tout moment la possibilité de recourir à un joker supplémentaire.

A 19 ans et un peu plus de deux mois, Audrey Bruneau est la benjamine du groupe et donc en pratique, la moins expérimentée. La joueuse née à Clichy-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine est arrivée tardivement au handball, après être passée par le basket et l’athlétisme (le 400 m étant sa distance favorite). Après un apprentissage il y a six ans à Villemomble puis à Epinay-sur-Seine, elle a débarqué à Issy-les-Moulineaux, en 2008. « Elle fait partie de ces joueuses grandes et rapides, qui ont du bras, se plait à dire Olivier Krumbholz. Elle a un potentiel exceptionnel et c’est une belle expérience pour elle, d’être avec nous. » On l’aura compris Audrey Bruneau est là pour apprendre mais aussi pour apporter sa contribution. « Nous ne l’avons pas sélectionnée par défaut ou pour préparer l’avenir, s’empresse de préciser Eric Baradat, l’adjoint du sélectionneur. Si elle est avec nous, c’est qu’elle le mérite. Son souci actuel, c’est un problème d’image. Nous allons essayer de lui donner des moyens de se réaliser. » Le technicien palois a parfaitement cerné le personnage. 


Le profil d'Audrey Bruneau est épinglé dans la catégorie " joueuses qui ont des possibilités mais qui ne les exploitent pas". L’intéressée elle-même ne récuse pas ce qui pourrait apparaître comme une critique. « C’est vrai, je reconnais que je suis assez nonchalante et pas uniquement sur le parquet. Je donne l’impression que je ne suis pas concentrée et que je fais semblant d’écouter mais c’est tout le contraire. Prendre les conseils et les suivre, cela ne peut que me faire progresser.» A Issy où elle a été très vite confrontée au haut niveau, l’entraîneur Arnaud Gandais se montre plus exigeant. « Avec Audrey, c’est le conflit permanent. Il faut tout le temps la bousculer. Parfois, j’ai le sentiment de me retrouver face à un mur inamovible. Elle a des qualités qu'elle n’exploite pas. Si elle se convainc qu'elle a des possibilités, elle sera une grande. » Le technicien francilien qui a eu sous sa responsabilité, onze (dont cinq actuellement) des dix-huit joueuses retenues pour ce Mondial, sait de quoi il parle. Audrey Bruneau présentée comme un des grands espoirs du handball féminin ne pourra pas traîner cette étiquette trop longtemps. « C’est bien de la mettre en contact avec le très haut niveau, martèle le coach, mais le vrai défi c’est qu'elle en devienne une actrice. » N’empêche que depuis quelques jours, Audrey Bruneau vit un rêve éveillé même si elle sait qu'Olivier Krumbholz ne la sollicitera qu'au dernier moment. « Déjà partager l’aventure avec les filles, c’est une belle récompense. Je suis très fière. Ça s’est passé très vite et pour être honnête, je ne pensais pas être prise. Tout arrive d’un coup, c’est vraiment incroyable. » Audrey Bruneau qui à l'instar d'Allison Pineau, n'aura pas perdu son temps en sélection juniors (soucis de compétences dans l'encadrement de cette tranche d'âge ?), va pour ainsi dire, tenter de mûrir chez les A. Et si ce Mondial était le déclic ? « Sur cette compétition, précise Eric Baradat, l'entraîneur national adjoint, il est évident que Mariama Signaté qui est la titulaire du poste, aura besoin de souffler. Audrey peut être une option séduisante. Lors des matches qu'elle a faits avec nous, elle nous a apporté des garanties notamment en défense. » Toutes les personnes de bonne volonté seront à l’écoute et au soutien de la joueuse d’Issy-Paris Handball. Elle, qui se passionne pour la cuisine de ses origines guyano-haïtiennes veut déjà dépasser le Brésil, le regard fixé vers Londres et les Jeux Olympiques d’été. « Je pourrais me dire que vu mon jeune âge, j’ai le temps d’y penser, avoue-t-elle, que d’autres filles méritent les Jeux plus que moi. Mais je vais travailler pour y parvenir et si j’ai cette chance, ça sera un grand rêve qui se réalisera. » En attendant Audrey Bruneau vole à toute vitesse vers Sao Paulo, première étape d’une destinée qui lui tend les bras. 

Audrey Bruneau, un diamant à façonner 

Mondial

dimanche 27 novembre 2011 - © Yves Michel

 4 min 59 de lecture

Mardi matin, Audrey Bruneau se réveillera à Sao Paulo. La plus jeune des dix-huit joueuses sélectionnées par Olivier Krumbholz au prochain championnat du Monde mesure depuis quelques jours, la chance qui lui est donnée. Mais pour elle, le plus dur commence. A 19 ans, l'éternel espoir du handball français devra faire ses preuves. 

L’équipe de France qui a remporté ce dimanche la 9ème édition du tournoi de Paris s’envolera donc ce lundi soir pour le Brésil où samedi face au Japon, elle entrera de plain-pied dans le championnat du Monde. Dix-huit jeunes filles vont donc débarquer dans une mégalopole de plus de 11 millions d’habitants mais Olivier Krumbholz devra en choisir 16 pour débuter la compétition. Les deux joueuses d’Issy Paris handball, la gardienne Armelle Attingré et l'arrière gauche Audrey Bruneau devraient se retrouver dans les tribunes en attendant mieux. Une 3ème ira très vraisemblablement les rejoindre, le sélectionneur se réservant à tout moment la possibilité de recourir à un joker supplémentaire.

A 19 ans et un peu plus de deux mois, Audrey Bruneau est la benjamine du groupe et donc en pratique, la moins expérimentée. La joueuse née à Clichy-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine est arrivée tardivement au handball, après être passée par le basket et l’athlétisme (le 400 m étant sa distance favorite). Après un apprentissage il y a six ans à Villemomble puis à Epinay-sur-Seine, elle a débarqué à Issy-les-Moulineaux, en 2008. « Elle fait partie de ces joueuses grandes et rapides, qui ont du bras, se plait à dire Olivier Krumbholz. Elle a un potentiel exceptionnel et c’est une belle expérience pour elle, d’être avec nous. » On l’aura compris Audrey Bruneau est là pour apprendre mais aussi pour apporter sa contribution. « Nous ne l’avons pas sélectionnée par défaut ou pour préparer l’avenir, s’empresse de préciser Eric Baradat, l’adjoint du sélectionneur. Si elle est avec nous, c’est qu’elle le mérite. Son souci actuel, c’est un problème d’image. Nous allons essayer de lui donner des moyens de se réaliser. » Le technicien palois a parfaitement cerné le personnage. 


Le profil d'Audrey Bruneau est épinglé dans la catégorie " joueuses qui ont des possibilités mais qui ne les exploitent pas". L’intéressée elle-même ne récuse pas ce qui pourrait apparaître comme une critique. « C’est vrai, je reconnais que je suis assez nonchalante et pas uniquement sur le parquet. Je donne l’impression que je ne suis pas concentrée et que je fais semblant d’écouter mais c’est tout le contraire. Prendre les conseils et les suivre, cela ne peut que me faire progresser.» A Issy où elle a été très vite confrontée au haut niveau, l’entraîneur Arnaud Gandais se montre plus exigeant. « Avec Audrey, c’est le conflit permanent. Il faut tout le temps la bousculer. Parfois, j’ai le sentiment de me retrouver face à un mur inamovible. Elle a des qualités qu'elle n’exploite pas. Si elle se convainc qu'elle a des possibilités, elle sera une grande. » Le technicien francilien qui a eu sous sa responsabilité, onze (dont cinq actuellement) des dix-huit joueuses retenues pour ce Mondial, sait de quoi il parle. Audrey Bruneau présentée comme un des grands espoirs du handball féminin ne pourra pas traîner cette étiquette trop longtemps. « C’est bien de la mettre en contact avec le très haut niveau, martèle le coach, mais le vrai défi c’est qu'elle en devienne une actrice. » N’empêche que depuis quelques jours, Audrey Bruneau vit un rêve éveillé même si elle sait qu'Olivier Krumbholz ne la sollicitera qu'au dernier moment. « Déjà partager l’aventure avec les filles, c’est une belle récompense. Je suis très fière. Ça s’est passé très vite et pour être honnête, je ne pensais pas être prise. Tout arrive d’un coup, c’est vraiment incroyable. » Audrey Bruneau qui à l'instar d'Allison Pineau, n'aura pas perdu son temps en sélection juniors (soucis de compétences dans l'encadrement de cette tranche d'âge ?), va pour ainsi dire, tenter de mûrir chez les A. Et si ce Mondial était le déclic ? « Sur cette compétition, précise Eric Baradat, l'entraîneur national adjoint, il est évident que Mariama Signaté qui est la titulaire du poste, aura besoin de souffler. Audrey peut être une option séduisante. Lors des matches qu'elle a faits avec nous, elle nous a apporté des garanties notamment en défense. » Toutes les personnes de bonne volonté seront à l’écoute et au soutien de la joueuse d’Issy-Paris Handball. Elle, qui se passionne pour la cuisine de ses origines guyano-haïtiennes veut déjà dépasser le Brésil, le regard fixé vers Londres et les Jeux Olympiques d’été. « Je pourrais me dire que vu mon jeune âge, j’ai le temps d’y penser, avoue-t-elle, que d’autres filles méritent les Jeux plus que moi. Mais je vais travailler pour y parvenir et si j’ai cette chance, ça sera un grand rêve qui se réalisera. » En attendant Audrey Bruneau vole à toute vitesse vers Sao Paulo, première étape d’une destinée qui lui tend les bras. 

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