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Vincent Gérard, l'antithèse de Cyril Dumoulin

France

dimanche 9 septembre 2012 - © Yves Michel

 6 min 30 de lecture

La finale du trophée des champions opposera Dunkerque à Chambéry. Deux équipes au style de jeu différent, aux sensibilités contrastées, aux caractères bien trempés. Avec aussi dans les buts, deux des gardiens les plus prometteurs du handball français. C’est le seul point qu'ils ont en commun car Vincent Gérard, le nordiste est l’antithèse de Cyril Dumoulin son vis-à-vis savoyard. 

Ce samedi, Vincent Gérard a parfaitement rempli son contrat. Derrière une défense qui, privée de son patron Mickaël Grocaut (blessé au mollet le matin même à l’entraînement) n’a jamais faibli, ‘’Vince’’ a dégusté du caviar à la louche. Dix-huit arrêts sur l’ensemble du match, de quoi véritablement dégoûter ses anciens camarades héraultais, Nicolas Karabatic en tête. Pour le Nordiste, même s’il rechigne à l’avouer, un match contre Montpellier reste un rendez-vous à part, surtout lorsqu’on a débuté sa carrière du côté de Bougnol. Le Messin d’origine ne s’attarde jamais sur cette période achevée en 2007 et poursuivie un temps, sur les bords de l’étang de Berre à Istres où il remportera la Coupe de la Ligue en finale contre… Montpellier (la fameuse en 2009 organisée à Miami) puis à Dunkerque avec deux faits d’armes retentissants, la finale de la coupe de France 2011 remportée à Bercy sur Chambéry et la coupe de l’EHF cette année, où l’USDK signera l’exploit de se qualifier en finale malheureusement perdue face à Göppingen. Vincent Gérard  aborde sa 3ème saison dans les rangs nordistes. Une année de bail qui commence donc par… une finale arrachée aux dépens de Montpellier. « Quand à un moment, j’ai levé les yeux et que j’ai vu le tableau d’affichage avec une avance de neuf buts, je vous avoue que cela m’a un peu surpris. Ce qui a été positif, c’est qu’on est arrivé encore et encore à pousser et le moment où on a commencé à reculer, était suffisamment tard pour qu’on perde la rencontre. » Sur sa prestation, le gardien nordiste reste modeste même s’il sait au fond de lui, qu’elle a été mise en valeur par les observateurs et qu’elle rassure surtout ses coéquipiers. Vincent Gérard qui est une garantie tous risques de l’effectif dunkerquois sait aussi que ce Trophée des Champions n’est qu’une première étape dans une saison qui ne fait que commencer. « Ce qui est important, c’est le championnat. Surtout pour nous qui cette année sommes privés d’Europe. Cette épreuve à Monaco, c’est comme la rentrée des classes, on se raconte tous nos vacances, c’est sympa mais les choses sérieuses et les premiers exams débutent dès la semaine prochaine et c’est à ce moment-là qu’il faudra être bon. Mais on est très satisfait d’avoir remporté notre premier match officiel et qui plus est contre le champion en titre. C’est important pour la confiance et le moral. » Il reste une finale à disputer ce dimanche contre… Chambéry pour un remake de l’ultime rendez-vous en coupe de France, il y a deux ans. 


Après une préparation et des résultats en dents de scie, Dunkerque retrouve de l’allant et par la même occasion donc, un gardien de buts en pleine confiance qui place la barre assez haut. Ce qui fait sortir Patrick Cazal, son entraîneur, d’une certaine réserve: « Depuis le début de la préparation, Vincent a voulu baliser son territoire, hiérarchiser d’entrée le poste de n°1. Je pense qu’une grosse équipe doit avoir deux gardiens de même niveau. William (Annotel) est un bosseur qui se pose beaucoup de questions car à dessein, je n’ai pas voulu le mettre dans un certain confort. » Fort de la mauvaise expérience de l’an passé où ses deux portiers s’étaient blessés l’un après l’autre, Patrick Cazal a changé son organisation en responsabilisant Nicolas Huyghe, le jeune gardien du centre de formation. « Je veux que ce 3ème gardien ait à manger toute l’année (sic), je m’en voudrais si je devais le mobiliser et ne pas l'utiliser. C’est la raison pour laquelle la concurrence à trois est ouverte. A Dunkerque, aucun des gardiens n’avait l’habitude de ce type de fonctionnement, désormais c’est différent. Je veux trois gardiens sur lesquels je peux compter. »  Vincent Gérard est prévenu même si pour le moment c’est lui qui garde les clés du but nordiste.
 

Longtemps annoncé aux portes de l’équipe de France, il retrouvera ce dimanche après-midi, un de ses plus sérieux concurrents pour ses rêves en bleu, un certain Cyril Dumoulin, 3ème portier des Experts et surtout 1er gardien de Chambéry. Hier encore, le grand Cyril a été efficace derrière une défense savoyarde qui a contrecarré les velléités offensives nantaises. Ce nouveau duel entre Dunkerquois et Chambériens nous fait replonger deux ans en arrière, lorsqu’en apothéose de la Coupe de France à Bercy, le mano a mano tant attendu avait été profitable aux joueurs du Nord « Il ne faut pas rester là-dessus même si le souvenir est amer, reconnaît le Chambérien. C’est une nouvelle finale qui se présente à nous face à une belle équipe de Dunkerque bien renforcée mais je pense que la clé du match reste l’énergie que l’une ou l’autre équipe va mettre en défense. » Tiens, Cyril Dumoulin aurait-il le même défaut que son alter ego dunkerquois ? Minimiserait-il l’importance du gardien ?  « Non, certainement pas mais ça m’insupporte d’entendre chaque fois que l’on sépare le gardien et la défense. Les deux sont indissociables, le nombre d’heures passées à régler tout ce fonctionnement avec les défenseurs est important, c’est de cette façon que Dunkerque a gagné son match contre Montpellier, c’est de cette façon qu’on a écarté Nantes et j’espère c’est de cette façon que nous allons nous imposer en finale. » Le dernier rempart de l’équipe alpine connait par cœur les qualités et les défauts de son adversaire dominical et qui plus est de son gardien n°1. Les deux hommes sont quasiment de la même génération. Vincent Gérard est né en décembre 1986, le Chambérien lui en février 1984. « J’ai beaucoup de respect pour ce que fait Vincent. Cela fait déjà quelques saisons qu’il est présent au plus haut niveau. Il sait se faire détester car il chambre beaucoup les attaquants adverses, c’est je pense, sa façon de monter en puissance pendant les matches, mais moi, ça me passe au dessus car je l’apprécie. » Le gardien de handball est décidément une race à part. Capable du pire comme du meilleur. « Il n’y a pas deux gardiens qui évoluent de la même manière, vu que chaque être humain a sa propre personnalité. Vincent fait partie de ces gardiens qui anticipent assez peu, qui jouent plus sur la vitesse de bras, sur la vitesse de jambes. Moi je suis plus en lecture, j’utilise aussi un peu plus mon envergure. Il a un jeu qui se rapprocherait de celui de Titi Omeyer même si je le redis, chacun est différent. » Rien que ça et comme cela va au-delà du compliment, cette finale entre Dunkerque et Chambéry ira ce dimanche après-midi au-delà de la simple opposition entre deux des plus beaux effectifs de la D.1 française. 

Vincent Gérard, l'antithèse de Cyril Dumoulin 

France

dimanche 9 septembre 2012 - © Yves Michel

 6 min 30 de lecture

La finale du trophée des champions opposera Dunkerque à Chambéry. Deux équipes au style de jeu différent, aux sensibilités contrastées, aux caractères bien trempés. Avec aussi dans les buts, deux des gardiens les plus prometteurs du handball français. C’est le seul point qu'ils ont en commun car Vincent Gérard, le nordiste est l’antithèse de Cyril Dumoulin son vis-à-vis savoyard. 

Ce samedi, Vincent Gérard a parfaitement rempli son contrat. Derrière une défense qui, privée de son patron Mickaël Grocaut (blessé au mollet le matin même à l’entraînement) n’a jamais faibli, ‘’Vince’’ a dégusté du caviar à la louche. Dix-huit arrêts sur l’ensemble du match, de quoi véritablement dégoûter ses anciens camarades héraultais, Nicolas Karabatic en tête. Pour le Nordiste, même s’il rechigne à l’avouer, un match contre Montpellier reste un rendez-vous à part, surtout lorsqu’on a débuté sa carrière du côté de Bougnol. Le Messin d’origine ne s’attarde jamais sur cette période achevée en 2007 et poursuivie un temps, sur les bords de l’étang de Berre à Istres où il remportera la Coupe de la Ligue en finale contre… Montpellier (la fameuse en 2009 organisée à Miami) puis à Dunkerque avec deux faits d’armes retentissants, la finale de la coupe de France 2011 remportée à Bercy sur Chambéry et la coupe de l’EHF cette année, où l’USDK signera l’exploit de se qualifier en finale malheureusement perdue face à Göppingen. Vincent Gérard  aborde sa 3ème saison dans les rangs nordistes. Une année de bail qui commence donc par… une finale arrachée aux dépens de Montpellier. « Quand à un moment, j’ai levé les yeux et que j’ai vu le tableau d’affichage avec une avance de neuf buts, je vous avoue que cela m’a un peu surpris. Ce qui a été positif, c’est qu’on est arrivé encore et encore à pousser et le moment où on a commencé à reculer, était suffisamment tard pour qu’on perde la rencontre. » Sur sa prestation, le gardien nordiste reste modeste même s’il sait au fond de lui, qu’elle a été mise en valeur par les observateurs et qu’elle rassure surtout ses coéquipiers. Vincent Gérard qui est une garantie tous risques de l’effectif dunkerquois sait aussi que ce Trophée des Champions n’est qu’une première étape dans une saison qui ne fait que commencer. « Ce qui est important, c’est le championnat. Surtout pour nous qui cette année sommes privés d’Europe. Cette épreuve à Monaco, c’est comme la rentrée des classes, on se raconte tous nos vacances, c’est sympa mais les choses sérieuses et les premiers exams débutent dès la semaine prochaine et c’est à ce moment-là qu’il faudra être bon. Mais on est très satisfait d’avoir remporté notre premier match officiel et qui plus est contre le champion en titre. C’est important pour la confiance et le moral. » Il reste une finale à disputer ce dimanche contre… Chambéry pour un remake de l’ultime rendez-vous en coupe de France, il y a deux ans. 


Après une préparation et des résultats en dents de scie, Dunkerque retrouve de l’allant et par la même occasion donc, un gardien de buts en pleine confiance qui place la barre assez haut. Ce qui fait sortir Patrick Cazal, son entraîneur, d’une certaine réserve: « Depuis le début de la préparation, Vincent a voulu baliser son territoire, hiérarchiser d’entrée le poste de n°1. Je pense qu’une grosse équipe doit avoir deux gardiens de même niveau. William (Annotel) est un bosseur qui se pose beaucoup de questions car à dessein, je n’ai pas voulu le mettre dans un certain confort. » Fort de la mauvaise expérience de l’an passé où ses deux portiers s’étaient blessés l’un après l’autre, Patrick Cazal a changé son organisation en responsabilisant Nicolas Huyghe, le jeune gardien du centre de formation. « Je veux que ce 3ème gardien ait à manger toute l’année (sic), je m’en voudrais si je devais le mobiliser et ne pas l'utiliser. C’est la raison pour laquelle la concurrence à trois est ouverte. A Dunkerque, aucun des gardiens n’avait l’habitude de ce type de fonctionnement, désormais c’est différent. Je veux trois gardiens sur lesquels je peux compter. »  Vincent Gérard est prévenu même si pour le moment c’est lui qui garde les clés du but nordiste.
 

Longtemps annoncé aux portes de l’équipe de France, il retrouvera ce dimanche après-midi, un de ses plus sérieux concurrents pour ses rêves en bleu, un certain Cyril Dumoulin, 3ème portier des Experts et surtout 1er gardien de Chambéry. Hier encore, le grand Cyril a été efficace derrière une défense savoyarde qui a contrecarré les velléités offensives nantaises. Ce nouveau duel entre Dunkerquois et Chambériens nous fait replonger deux ans en arrière, lorsqu’en apothéose de la Coupe de France à Bercy, le mano a mano tant attendu avait été profitable aux joueurs du Nord « Il ne faut pas rester là-dessus même si le souvenir est amer, reconnaît le Chambérien. C’est une nouvelle finale qui se présente à nous face à une belle équipe de Dunkerque bien renforcée mais je pense que la clé du match reste l’énergie que l’une ou l’autre équipe va mettre en défense. » Tiens, Cyril Dumoulin aurait-il le même défaut que son alter ego dunkerquois ? Minimiserait-il l’importance du gardien ?  « Non, certainement pas mais ça m’insupporte d’entendre chaque fois que l’on sépare le gardien et la défense. Les deux sont indissociables, le nombre d’heures passées à régler tout ce fonctionnement avec les défenseurs est important, c’est de cette façon que Dunkerque a gagné son match contre Montpellier, c’est de cette façon qu’on a écarté Nantes et j’espère c’est de cette façon que nous allons nous imposer en finale. » Le dernier rempart de l’équipe alpine connait par cœur les qualités et les défauts de son adversaire dominical et qui plus est de son gardien n°1. Les deux hommes sont quasiment de la même génération. Vincent Gérard est né en décembre 1986, le Chambérien lui en février 1984. « J’ai beaucoup de respect pour ce que fait Vincent. Cela fait déjà quelques saisons qu’il est présent au plus haut niveau. Il sait se faire détester car il chambre beaucoup les attaquants adverses, c’est je pense, sa façon de monter en puissance pendant les matches, mais moi, ça me passe au dessus car je l’apprécie. » Le gardien de handball est décidément une race à part. Capable du pire comme du meilleur. « Il n’y a pas deux gardiens qui évoluent de la même manière, vu que chaque être humain a sa propre personnalité. Vincent fait partie de ces gardiens qui anticipent assez peu, qui jouent plus sur la vitesse de bras, sur la vitesse de jambes. Moi je suis plus en lecture, j’utilise aussi un peu plus mon envergure. Il a un jeu qui se rapprocherait de celui de Titi Omeyer même si je le redis, chacun est différent. » Rien que ça et comme cela va au-delà du compliment, cette finale entre Dunkerque et Chambéry ira ce dimanche après-midi au-delà de la simple opposition entre deux des plus beaux effectifs de la D.1 française. 

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