bandeau handzone

Coupe des Coupes: Issy a manqué de souffle

Europe

samedi 6 avril 2013 - © Pierre Menjot

 6 min 2 de lecture

Après un premier quart d’heure quasi-parfait, Issy-Paris a baissé de rythme progressivement, avant de trouver les ressources pour s'imposer dans cette demi-finale aller de la coupe EHF des vainqueurs de coupe. Il faudra au moins faire match nul en Russie pour se qualifier.

Elles auraient signé pour un tel résultat avant le match. Battre un cador européen, régaler leur public, préserver leurs chances de qualification : les Isséennes ont rempli leur contrat dans ce match aller des demi-finales. A la mi-temps de cette opposition, l’heure est pourtant aux regrets.

Avec sept buts d’avance en première mi-temps, et même deux occasions à six mètres de reléguer Rostov à huit unités, Issy a eu le match en mains. Signaté et Goudjo fatiguées, Toskovic et N’Gouan prenaient un relais efficace (deux buts pour la première, un pénalty provoqué pour la seconde). Les filles d’Arnaud Gandais enfilaient quinze buts en une mi-temps, performance rarement vue cette saison, et on pensait que Rostov avait les épaules refroidies par le froid sibérien qui règne en Russie.

Rostov revient aux affaires

« On ne peut pas mieux jouer que pendant les quinze première minutes du match », se satisfaisait l’entraîneur isséen. Une entame parfaite, un 5-0 après huit minutes de jeu, et Issy-Paris semblait intouchable. La paire défensive Kpoze-Signaté faisait encore des merveilles, Armelle Attingré (notre photo de tête) stoppait les rares tirs russes, Amélie Goudjo y allait de son doublé et c’est tout l’IPH qui asphyxiait son adversaire. Le temps-mort de Sergey Belitskiy avait le mérite de réveiller un minimum ses joueuses (7-2, 13e), pas de perturber la machine parisienne.

Seulement, quand Issy s’essoufflait un peu (neuf balles perdues en première mi-temps), Rostov faisait tourner. Les trois arrières, en difficulté jusque-là, laissaient leur place à des remplaçantes ultra-efficaces. Lavrenyuk à droite et Bobrovnikova à gauche alimentaient la marque et menaçaient les locales (13-9, 27e), qui au talent russe opposaient leurs valeurs défensives. Sans une énorme Armelle Attingré (10 arrêts à la pause, 18 au total), les Noires auraient même pu s’asseoir sur leur matelas – toujours confortable – de quatre buts à la pause.

La reprise laissait craindre le pire. De nouvelles balles perdues par Jasna Toskovic constituaient autant de munitions pour les deux ailières Lavrenyuk et Yartseva. Belitskiy continuait d’orchestrer, Issy piochait. « Nos adversaires ont joué à seize ce soir, elles nous ont usé pendant une heure, avec beaucoup de savoir-faire et d’expérience », se désolait Arnaud Gandais.

Sept buts en deuxième mi-temps pour Issy

C’est surtout l’attaque qui faisait défaut côté parisien, avec seulement sept buts marqués en seconde mi-temps, la faute à une stricte de la défense russe sur Mariama Signaté. Karolina Zalewski et Armelle Attingré faisaient de la résistance, mais l’inévitable se produisait. A cinq minutes du terme, Rostov recollait (21-21), laissant peu de doute pour la fin de match.

Dans un orgueil retrouvé, le même qui leur a permis de l’emporter en coupe de la Ligue et face au Havre en championnat mercredi, les Isséennes redevenaient maîtres de leur jeu. Signaté provoquait une exclusion adverse, la défense regagnait en intensité et l’IPH refaisait un break (23-21, 58e) par Zalewski. Un écart qui aurait pu être conservé jusqu’à la fin, sans un dernier arrêt de la solide Gabisova (13 arrêts) sur un pénalty de l’ailière droite francilienne à l’ultime seconde.

« Il y a eu du bon et du moins bon », résumait Mariama Signaté, auteur d’un encourageant 6 sur 9 aux tirs pour son retour. Ce sera encore plus compliqué en Russie, dans une salle où Rostov « n’a pas perdu depuis longtemps », à en croire Arnaud Gandais, l’entraîneur parisien. Mais il promet : « J’ai gardé une arme tactique défensive pour le match retour. » Ce ne sera pas de trop pour se qualifier.

Les réactions :

Arnaud Gandais (entraîneur IPH)
« Sur la physionomie du match, il y avait moyen de faire mieux. Mais on fait avec les moyens du moment, alors que Mariama revient et qu’Angélique (Spincer) se blesse en première mi-temps. Sur l’ensemble du match, les filles font une prestation vraiment honnête. Il va falloir retravailler tactiquement cette semaine, se montrer plus réalistes, plus efficaces sur notre côté droit. Quatre ou cinq buts d’écart auraient été nécessaires pour nous, nous avons moins de chances de nous qualifier après qu’avant le match. Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. »

Mariama Signaté (arrière IPH)
« Nous avons encore le droit de rêver. Il y a eu du bien et du moins bien, avec un gros passage à vide et des balles perdues en fin de première mi-temps. Elles ont su nous poser des problèmes, notamment avec la prise en stricte. Il faudra garder nos principes de jeu et gagner en lucidité pour le match retour. »

Coralie Lassource (ailière IPH)
« Nous nous sommes un peu relâchées en première mi-temps, sans le vouloir. Au retour des vestiaires on n’arrive pas à marquer et on met moins d’intensité en défense. Rostov a su profiter de nos failles. Mais il reste une heure à jouer là-bas, ce n’est pas fini, j’espère que la semaine de travail va nous faire du bien et que nous allons tout déchirer. »

La fiche technique

Issy-Paris – Rostov : 23-22 (15-11)

Bon arbitrage de Patrick Hakansson et Maths Nilsson (Suède)

Issy-Paris
Gardiennes : Attingré (60 min, 18 arrêts dont 1/3 pen), Batistella Gadelha (0/1 pen).
Marqueuses : Lassource (1/2), Toskovic (2/6), Briemant (0/2), Gardoni (7/10 dt 4/5 pen), N’Gouan, Mordal (1/5 dt 0/1 pen), Goudjo (4/4), Spincer (0/5), Moretto (0/1), Signaté (6/9), Kpoze (1/1).

Rostov
Gardiennes : Barjaktarovic (60 min, 13 arrêts dt 2/5 pen), Gabisova (0/1 pen).
Marqueuses : Artamonova (0/1), Slivinskaya (3/5), Petrova (0/1), Lavrenyuk (3/4), Zhitlova (1/1), Svitanko (0/2), Shybanova, Yartseva (4/6), Bobrovnikova (8/15 dt 3/3 pen), Sen (0/1), Shymkute (2/10 dt 0/1 pen), Tsvirinko, Garbuz, Djokic.

Coupe des Coupes: Issy a manqué de souffle 

Europe

samedi 6 avril 2013 - © Pierre Menjot

 6 min 2 de lecture

Après un premier quart d’heure quasi-parfait, Issy-Paris a baissé de rythme progressivement, avant de trouver les ressources pour s'imposer dans cette demi-finale aller de la coupe EHF des vainqueurs de coupe. Il faudra au moins faire match nul en Russie pour se qualifier.

Elles auraient signé pour un tel résultat avant le match. Battre un cador européen, régaler leur public, préserver leurs chances de qualification : les Isséennes ont rempli leur contrat dans ce match aller des demi-finales. A la mi-temps de cette opposition, l’heure est pourtant aux regrets.

Avec sept buts d’avance en première mi-temps, et même deux occasions à six mètres de reléguer Rostov à huit unités, Issy a eu le match en mains. Signaté et Goudjo fatiguées, Toskovic et N’Gouan prenaient un relais efficace (deux buts pour la première, un pénalty provoqué pour la seconde). Les filles d’Arnaud Gandais enfilaient quinze buts en une mi-temps, performance rarement vue cette saison, et on pensait que Rostov avait les épaules refroidies par le froid sibérien qui règne en Russie.

Rostov revient aux affaires

« On ne peut pas mieux jouer que pendant les quinze première minutes du match », se satisfaisait l’entraîneur isséen. Une entame parfaite, un 5-0 après huit minutes de jeu, et Issy-Paris semblait intouchable. La paire défensive Kpoze-Signaté faisait encore des merveilles, Armelle Attingré (notre photo de tête) stoppait les rares tirs russes, Amélie Goudjo y allait de son doublé et c’est tout l’IPH qui asphyxiait son adversaire. Le temps-mort de Sergey Belitskiy avait le mérite de réveiller un minimum ses joueuses (7-2, 13e), pas de perturber la machine parisienne.

Seulement, quand Issy s’essoufflait un peu (neuf balles perdues en première mi-temps), Rostov faisait tourner. Les trois arrières, en difficulté jusque-là, laissaient leur place à des remplaçantes ultra-efficaces. Lavrenyuk à droite et Bobrovnikova à gauche alimentaient la marque et menaçaient les locales (13-9, 27e), qui au talent russe opposaient leurs valeurs défensives. Sans une énorme Armelle Attingré (10 arrêts à la pause, 18 au total), les Noires auraient même pu s’asseoir sur leur matelas – toujours confortable – de quatre buts à la pause.

La reprise laissait craindre le pire. De nouvelles balles perdues par Jasna Toskovic constituaient autant de munitions pour les deux ailières Lavrenyuk et Yartseva. Belitskiy continuait d’orchestrer, Issy piochait. « Nos adversaires ont joué à seize ce soir, elles nous ont usé pendant une heure, avec beaucoup de savoir-faire et d’expérience », se désolait Arnaud Gandais.

Sept buts en deuxième mi-temps pour Issy

C’est surtout l’attaque qui faisait défaut côté parisien, avec seulement sept buts marqués en seconde mi-temps, la faute à une stricte de la défense russe sur Mariama Signaté. Karolina Zalewski et Armelle Attingré faisaient de la résistance, mais l’inévitable se produisait. A cinq minutes du terme, Rostov recollait (21-21), laissant peu de doute pour la fin de match.

Dans un orgueil retrouvé, le même qui leur a permis de l’emporter en coupe de la Ligue et face au Havre en championnat mercredi, les Isséennes redevenaient maîtres de leur jeu. Signaté provoquait une exclusion adverse, la défense regagnait en intensité et l’IPH refaisait un break (23-21, 58e) par Zalewski. Un écart qui aurait pu être conservé jusqu’à la fin, sans un dernier arrêt de la solide Gabisova (13 arrêts) sur un pénalty de l’ailière droite francilienne à l’ultime seconde.

« Il y a eu du bon et du moins bon », résumait Mariama Signaté, auteur d’un encourageant 6 sur 9 aux tirs pour son retour. Ce sera encore plus compliqué en Russie, dans une salle où Rostov « n’a pas perdu depuis longtemps », à en croire Arnaud Gandais, l’entraîneur parisien. Mais il promet : « J’ai gardé une arme tactique défensive pour le match retour. » Ce ne sera pas de trop pour se qualifier.

Les réactions :

Arnaud Gandais (entraîneur IPH)
« Sur la physionomie du match, il y avait moyen de faire mieux. Mais on fait avec les moyens du moment, alors que Mariama revient et qu’Angélique (Spincer) se blesse en première mi-temps. Sur l’ensemble du match, les filles font une prestation vraiment honnête. Il va falloir retravailler tactiquement cette semaine, se montrer plus réalistes, plus efficaces sur notre côté droit. Quatre ou cinq buts d’écart auraient été nécessaires pour nous, nous avons moins de chances de nous qualifier après qu’avant le match. Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. »

Mariama Signaté (arrière IPH)
« Nous avons encore le droit de rêver. Il y a eu du bien et du moins bien, avec un gros passage à vide et des balles perdues en fin de première mi-temps. Elles ont su nous poser des problèmes, notamment avec la prise en stricte. Il faudra garder nos principes de jeu et gagner en lucidité pour le match retour. »

Coralie Lassource (ailière IPH)
« Nous nous sommes un peu relâchées en première mi-temps, sans le vouloir. Au retour des vestiaires on n’arrive pas à marquer et on met moins d’intensité en défense. Rostov a su profiter de nos failles. Mais il reste une heure à jouer là-bas, ce n’est pas fini, j’espère que la semaine de travail va nous faire du bien et que nous allons tout déchirer. »

La fiche technique

Issy-Paris – Rostov : 23-22 (15-11)

Bon arbitrage de Patrick Hakansson et Maths Nilsson (Suède)

Issy-Paris
Gardiennes : Attingré (60 min, 18 arrêts dont 1/3 pen), Batistella Gadelha (0/1 pen).
Marqueuses : Lassource (1/2), Toskovic (2/6), Briemant (0/2), Gardoni (7/10 dt 4/5 pen), N’Gouan, Mordal (1/5 dt 0/1 pen), Goudjo (4/4), Spincer (0/5), Moretto (0/1), Signaté (6/9), Kpoze (1/1).

Rostov
Gardiennes : Barjaktarovic (60 min, 13 arrêts dt 2/5 pen), Gabisova (0/1 pen).
Marqueuses : Artamonova (0/1), Slivinskaya (3/5), Petrova (0/1), Lavrenyuk (3/4), Zhitlova (1/1), Svitanko (0/2), Shybanova, Yartseva (4/6), Bobrovnikova (8/15 dt 3/3 pen), Sen (0/1), Shymkute (2/10 dt 0/1 pen), Tsvirinko, Garbuz, Djokic.

Dans la même rubrique

  1 2 3 4