Revoilà un des plus anciens clubs de hand français parmi l'élite. Après une année dans le purgatoire de la Pro D2, l'US Ivry retrouve la LNH avec des moyens mesurés et seulement deux nouveaux joueurs recrutés (Benjamin Bataille et Mikhaïl Chipurin) mais un état d'esprit qui a changé. Avec le maintien comme minimum syndical.

par Yves MICHEL

Les signes ne trompent pas, Ivry prépare sa mutation et en attendant une salle un peu plus grande (3500 places) implantée (l'échéancier n'est pas encore établi) sur un site urbanisé de 145 hectares en bord de Seine, Delaune fait peau neuve. Le parquet a été changé et repeint, les murs lessivés et débarrassés de cette teinte saumon évanescente, le tout au profit des traditionnelles couleurs "rouge et noir". Pour son retour parmi l’élite, l’USI a soigné son accueil puis son relationnel puisqu’un responsable commercial a été recruté. Presqu'en même temps, les dirigeants ont procédé à une revue d'effectif. Pas de chamboulements massifs, la stabilité mais surtout l’enveloppe budgétaire ont guidé le recrutement. Un seul départ (celui du jeune Khermouche pour Cherbourg) pour deux arrivées. Celle de Benjamin Bataille (voir plus bas) qui s’apparente plus à un retour puisque le jeune arrière gauche a été formé au club et celle du pivot international russe, Mikhail Chipurin (voir article). Ces renforts seront-ils suffisants pour bien figurer en LNH ? Là est toute la question. « Avec le 12ème budget de D1, la réalité économique nous a rattrapés, conçoit Pascal Léandri. C’est l’éternel dilemme entre ce qu’on a envie de faire et ce qu’on peut faire. On aurait aimé par exemple, prendre un arrière gauche supplémentaire. Contrairement à d’autres équipes, on a l’avantage d’avoir un groupe qui n’a pas bougé et qui se connait très bien et je pense qu’on peut figurer entre la 9ème et la 12ème place. » Un an plus tôt, la pilule avait été amère à avaler. Après 50 ans de présence parmi l’élite, le club champion de France en 2007 était envoyé en enfer. «Cette descente, poursuit le directeur général de l'USI, on la voyait soit comme une injustice, soit comme une relance. Je pense que ce qui vient de se passer durant l’année écoulée a permis de créer une dynamique. On a aussi analysé ce qui n’avait pas fonctionné auparavant. On préfère désormais s’appuyer sur une complémentarité d’équipe, sur des joueurs qui correspondent à nos manques. J’attends beaucoup de l’apport de Chipurin aux côtés de Mathieu Bataille. On a beaucoup discuté avec le Russe et il s’inscrit totalement dans notre projet. » Ivry revient à la table des grands sans annonces fracassantes. En un an, les mentalités ont évolué et le message est plus pertinent. « On ne va pas jouer les 1ers rôles dans le championnat mais on a des arguments à faire valoir. Il faut aussi s’appuyer sur ce qui avait fait notre force, la formation. On a sorti des jeunes qui cet été ont brillé avec les équipes de France (Prandi en cadets, Bouchillou en jeunes, Keita en juniors). Le maintien en D1 est bien-sûr l’objectif. Plus tôt on l’assurera, mieux ça sera pour entrevoir la suite. » En attendant, Ivry disputera ce mercredi, son 1er match officiel en barrage de coupe de la Ligue à Aix. Il y aura ensuite le Marrane et la dernière ligne droite avant la reprise du championnat, le 9 septembre à Tremblay. D’ailleurs ce début de saison en LNH sera très francilien puisqu’en cinq journées, le PSG et Créteil seront aussi venus se frotter aux joueurs de Rastko Stefanovic.  



Benjamin Bataille: "Cela fait plaisir de rentrer à la maison"

Il n'a pas eu à trop se poser de questions et l'idée de revenir dans son club formateur est apparue séduisante. Laissé libre par Tremblay malgré encore un contrat d'une saison, Benjamin Bataille a retrouvé Delaune quatre ans après l'avoir quitté. A 23 ans, le demi-centre ivryen débute un nouveau challenge.  

Comment vis-tu ce retour aux sources ?
Cela fait vraiment plaisir de rentrer à la maison, c'est quand même à Ivry que j'ai découvert le hand. Je suis parti assez jeune, c'est une façon de rendre un peu au club ce qu'il a pu m'apporter à l'époque.

Un retour avec de nouvelles responsabilités...
C'est vrai, cela change par rapport à ce que j'ai connu ces dernières années. Je vais avoir du temps de jeu autant en attaque qu'en défense, je ne suis pas là pour faire de la figuration. Mais je vais devoir gagner ma place.

Le temps de jeu, c'est ce qui t'a beaucoup manqué à Tremblay ?
Lorsque Dragan Zovko est arrivé, il m'a fait confiance et m'a bien utilisé pendant la période où on a joué le maintien. Ensuite, ça s'est dégradé. L'année dernière, j'ai été mis de côté par le nouveau coach. Mais je n'ai jamais baissé la tête car je savais que je reviendrais.

Tu retrouves Ivry, 4 ans après... dans la peau d'un promu...
C'est sûr qu'on ne va pas jouer le haut de tableau. Si on termine 12ème, tout le monde sera content.

Avec une particularité, tu vas rejouer avec ton frère Mathieu...
C'est une motivation supplémentaire. On s'entend très bien sur et hors du terrain donc il y a une réelle complicité entre nous. En défense, on est deux n°3, on se parle beaucoup. Et même si c'est l'aîné, il n'y a pas de chef. Mais je reconnais que c'est lui le plus expérimenté (sourires). 

Est-ce que Ivry peut envisager mieux que le maintien ?
On verra, cela va dépendre de notre début de saison. On veut aussi faire des coups, créer des surprises, là où on ne nous attend pas. 
 

L'US IVRY  version 2015-2016

Avec les Croates de Zagreb et leur chef de file Zlatko Horvat (notre photo) engagés cette saison dans le même groupe de Ligue des Champions que le PSG, le Club Africain champion de Tunisie et entraîné par l’ancien ivryen Stéphane Imbratta ainsi que l’équipe nationale d’Egypte 8ème finaliste au dernier Mondial, Ivry s’offre un plateau de choix pour la 39ème édition du challenge Marrane. «On a eu une période un petit peu plus délicate en terme d’invitation d’équipes de renom et là depuis deux ans, on renoue avec le très haut niveau, confirme Pascal Léandri. » Avec une nouveauté cette fois et qui s’apparente aussi à une belle initiative. Ce dimanche avant les finales du tournoi, le public pourra assister à la rencontre de la 1ère journée de Ligue Féminine entre Issy Paris Hand et Toulon, à l’initiative des deux entités franciliennes, l’USI et IPH. Ou quand deux club intelligents qui veulent éviter une absurde concurrence se rencontrent. « Quand Arnaud Gandais (le manager général d’IPH) m’a contacté, on a trouvé l’idée excellente. Cette association peut contribuer au développement du hand et permettre à chacun de montrer ses spécificités. Cela peut donner des idées pour plus tard, si on doit renouveler l’expérience. » Les finales du Marrane et le match de LFH auront lieu à Paris-Carpentier, les demi-finales à Dreux et Amiens.

Le programme du Marrane    IVRY-ZAGREB en finale !

Samedi 29 aout à 20h: demi-finales

à Dreux : US Ivry - Equipe Nationale d'Egypte       33-25
à Amiens: RK Zagreb - Club africain Tunis             28-21

Dimanche 30 aout : à la Halle Carpentier-Paris (13ème)

10h30 : match fille prénational
12h15 : Grande finale du Marrane des Jeunes Talents : Ivry - Toulouse
14h : ISSY PARIS HAND – TOULON (1ère journée de LFH)
16h : Petite finale Marrane      Equipe Nationale d'Egypte - Club Africain Tunis
18h : Grande finale Marrane    US Ivry - RK Zagreb (Cro)