bandeau handzone

Mondial : et maintenant, on fait quoi ?

Mondial

jeudi 17 décembre 2015 - © Pierre Menjot

 4 min 31 de lecture

L’équipe de France aborde vendredi, face à la Russie (13 heures), puis dimanche, deux derniers matchs de classement avant de quitter le Danemark sur une nouvelle déception. Alain Portes préfère attendre d’être « au calme » avant de dresser un bilan. Les joueuses tenteront de digérer leur énorme frustration pour préparer au mieux la suite.

Terminées les grandes soirées d’hiver. C’est dans le quasi-anonymat, au milieu du magnifique Jyske Bank Boxen d’Herning et ses 12.500 places sans doute bien vides à 13 heures, que l’équipe de France va vivre son match d’après. Celui qu’il faut trouver la force de jouer, 48 heures après l’élimination en quart de finale du Mondial par les Pays-Bas. Ce sera face à la Russie, elle aussi stoppée à l’entrée du dernier carré par la Pologne (21-20). Le première d’une paire de rencontres qui doit déterminer, année olympique oblige, la place de cette équipe, située entre 5 et 8 sur l’échiquier mondial. D’ailleurs, voilà quatre fois que les Françaises, 5es du Mondial 2013 et de l’Euro 2014, n’ont pas intégré le dernier carré. Depuis 1999, la France n’avait jamais passé quatre ans sans glaner une breloque. « Je crois que c’est notre niveau actuel, admet Alain Portes. Quand ça se répète plusieurs fois d’affilée, ce n’est pas le hasard. Je ne suis là que depuis deux ans, mais je vois le handball mondial progresser, et certaines équipes progressent plus vite que nous. A commencer par les Pays-Bas. » Qui ont pourtant un vivier de licenciés (homme et femme confondus) dix fois moins important que le nôtre et n'avaient jamais vu la couleur d'une demi-finale.

Dis comme ça, forcément, ça fait moyen. Le résultat de pas mal de lacunes, entre faillite de, globalement, toutes les cadres sauf Pineau, d’une maladresse aux tirs revenue au plus mauvais moment, d’un collectif pas encore assez fort. Bref, beaucoup de leçons à tirer au moment du bilan, que le sélectionneur se refuse de livrer à chaud. « Je le ferai en rentrant chez moi, au calme. Dans ma tête, j’ai plein de choses mais ça peut évoluer. » Peu utilisée en quart (10 minutes) car elle aussi en dedans, Nina Kanto se veut plus mesurée. « Je suis en colère, contre beaucoup de choses, commence la vice-championne du monde 2011. Je ne suis pas d’accord quand j’entends tout le monde dire que les Pays-Bas sont meilleurs que nous. Sur ce match, oui. Elles sont arrivées comme un outsider qui n’a jamais fait de médaille, comme nous en 2009 ou 2011, et elles créent la surprise. Mais on ne peut pas tout résumer à ces dernières 24 heures. On n’a pas encore réussi avec ce collectif mais au niveau des compétences handballistiques comme intellectuelles et de la motivation, il y a ce qu’il faut pour réussir. J’en suis persuadée. »

Et de rajouter : « Mais il y a du travail. Le travail finit toujours par payer. » Oui, Yvette Broch l’a prouvé. Arrivée à Metz sur la pointe des pieds en 2011, la Néerlandaise a appris, puis écarté la concurrence à son poste, fait aujourd’hui le bonheur de Györ, et a martyrisé la défense bleue mercredi. Dire que les Françaises ne travaillent pas assez serait trop simple. Qu’elles ne se mettent pas assez en danger en quittant leur cocon ou leur pays aussi. Affirmer qu’elles sont mal formées revient à se dédouaner, puisque chaque joueuse trace son parcours avec différents formateurs, donc difficile de trouver un coupable. Brandir qu’elles n’ont pas de mental est stupide, ou alors les docteurs ès psychologie devront expliquer comment Lacrabère peut passer d'un monstre de zénitude (son pénalty face à l'Espagne) à une joueuse lambda quand elle se trouve sous pression comme face aux Néerlandaises.

Il y a peut-être un peu de tout ça. « Je vais faire un bilan et s’il y a des choses à changer, j’en changerai, répète Alain Portes. Comme dans un match : ça ne marchait pas contre l’Espagne et à la mi-temps j’ai changé, en mettant que des petites sur le terrain. » Sauf que se profile un tournoi de qualification olympique très épicé, fin mars. Soit dans moins de 3 mois. « Je ne peux pas tout révolutionner, mais apporter de petites retouches, veut croire le technicien. Est-ce que, avec cette équipe, on va gagner un TQO où on serait avec le Danemark et le Monténégro, ou la Suède et l’Espagne ? Pas sûr. C’est pour ça que je dois faire le bon bilan, et prendre les bonnes décisions. »

En attendant, ces deux derniers matchs « face à des équipes qui auraient pu être en demi-finale », dixit Portes, doivent servir à préparer la suite. « Si on veut changer certaines choses, ça commence maintenant, pas trois jours avant le TQO », prévient la pivot. La Russie, surprise par la Pologne, ne ressemble pas à l’adversaire idéal pour se refaire la cerise. Le sélectionneur a réintégré Grace Zaadi (à la place de Manon Houette) et compte bien la voir à l’œuvre, d’autant que « certains corps commencent à siffler ». Dans la froideur d’Herning ce vendredi, Rio alors semblera bien loin.

Match de classement
FRANCE - RUSSIE

Vendredi 18 décembre à 13 heures, en direct sur beIN Sports 3

Mondial : et maintenant, on fait quoi ? 

Mondial

jeudi 17 décembre 2015 - © Pierre Menjot

 4 min 31 de lecture

L’équipe de France aborde vendredi, face à la Russie (13 heures), puis dimanche, deux derniers matchs de classement avant de quitter le Danemark sur une nouvelle déception. Alain Portes préfère attendre d’être « au calme » avant de dresser un bilan. Les joueuses tenteront de digérer leur énorme frustration pour préparer au mieux la suite.

Terminées les grandes soirées d’hiver. C’est dans le quasi-anonymat, au milieu du magnifique Jyske Bank Boxen d’Herning et ses 12.500 places sans doute bien vides à 13 heures, que l’équipe de France va vivre son match d’après. Celui qu’il faut trouver la force de jouer, 48 heures après l’élimination en quart de finale du Mondial par les Pays-Bas. Ce sera face à la Russie, elle aussi stoppée à l’entrée du dernier carré par la Pologne (21-20). Le première d’une paire de rencontres qui doit déterminer, année olympique oblige, la place de cette équipe, située entre 5 et 8 sur l’échiquier mondial. D’ailleurs, voilà quatre fois que les Françaises, 5es du Mondial 2013 et de l’Euro 2014, n’ont pas intégré le dernier carré. Depuis 1999, la France n’avait jamais passé quatre ans sans glaner une breloque. « Je crois que c’est notre niveau actuel, admet Alain Portes. Quand ça se répète plusieurs fois d’affilée, ce n’est pas le hasard. Je ne suis là que depuis deux ans, mais je vois le handball mondial progresser, et certaines équipes progressent plus vite que nous. A commencer par les Pays-Bas. » Qui ont pourtant un vivier de licenciés (homme et femme confondus) dix fois moins important que le nôtre et n'avaient jamais vu la couleur d'une demi-finale.

Dis comme ça, forcément, ça fait moyen. Le résultat de pas mal de lacunes, entre faillite de, globalement, toutes les cadres sauf Pineau, d’une maladresse aux tirs revenue au plus mauvais moment, d’un collectif pas encore assez fort. Bref, beaucoup de leçons à tirer au moment du bilan, que le sélectionneur se refuse de livrer à chaud. « Je le ferai en rentrant chez moi, au calme. Dans ma tête, j’ai plein de choses mais ça peut évoluer. » Peu utilisée en quart (10 minutes) car elle aussi en dedans, Nina Kanto se veut plus mesurée. « Je suis en colère, contre beaucoup de choses, commence la vice-championne du monde 2011. Je ne suis pas d’accord quand j’entends tout le monde dire que les Pays-Bas sont meilleurs que nous. Sur ce match, oui. Elles sont arrivées comme un outsider qui n’a jamais fait de médaille, comme nous en 2009 ou 2011, et elles créent la surprise. Mais on ne peut pas tout résumer à ces dernières 24 heures. On n’a pas encore réussi avec ce collectif mais au niveau des compétences handballistiques comme intellectuelles et de la motivation, il y a ce qu’il faut pour réussir. J’en suis persuadée. »

Et de rajouter : « Mais il y a du travail. Le travail finit toujours par payer. » Oui, Yvette Broch l’a prouvé. Arrivée à Metz sur la pointe des pieds en 2011, la Néerlandaise a appris, puis écarté la concurrence à son poste, fait aujourd’hui le bonheur de Györ, et a martyrisé la défense bleue mercredi. Dire que les Françaises ne travaillent pas assez serait trop simple. Qu’elles ne se mettent pas assez en danger en quittant leur cocon ou leur pays aussi. Affirmer qu’elles sont mal formées revient à se dédouaner, puisque chaque joueuse trace son parcours avec différents formateurs, donc difficile de trouver un coupable. Brandir qu’elles n’ont pas de mental est stupide, ou alors les docteurs ès psychologie devront expliquer comment Lacrabère peut passer d'un monstre de zénitude (son pénalty face à l'Espagne) à une joueuse lambda quand elle se trouve sous pression comme face aux Néerlandaises.

Il y a peut-être un peu de tout ça. « Je vais faire un bilan et s’il y a des choses à changer, j’en changerai, répète Alain Portes. Comme dans un match : ça ne marchait pas contre l’Espagne et à la mi-temps j’ai changé, en mettant que des petites sur le terrain. » Sauf que se profile un tournoi de qualification olympique très épicé, fin mars. Soit dans moins de 3 mois. « Je ne peux pas tout révolutionner, mais apporter de petites retouches, veut croire le technicien. Est-ce que, avec cette équipe, on va gagner un TQO où on serait avec le Danemark et le Monténégro, ou la Suède et l’Espagne ? Pas sûr. C’est pour ça que je dois faire le bon bilan, et prendre les bonnes décisions. »

En attendant, ces deux derniers matchs « face à des équipes qui auraient pu être en demi-finale », dixit Portes, doivent servir à préparer la suite. « Si on veut changer certaines choses, ça commence maintenant, pas trois jours avant le TQO », prévient la pivot. La Russie, surprise par la Pologne, ne ressemble pas à l’adversaire idéal pour se refaire la cerise. Le sélectionneur a réintégré Grace Zaadi (à la place de Manon Houette) et compte bien la voir à l’œuvre, d’autant que « certains corps commencent à siffler ». Dans la froideur d’Herning ce vendredi, Rio alors semblera bien loin.

Match de classement
FRANCE - RUSSIE

Vendredi 18 décembre à 13 heures, en direct sur beIN Sports 3

Dans la même rubrique

  1 2 3 4