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Mondial Gr. A: Ole Erevik tient les Français à l’œil !

Mondial

samedi 14 janvier 2017 - © Yves Michel

 6 min 36 de lecture

Il avait raté le 1er match de la Norvège contre la Pologne après un début de saison et de préparation perturbées par une blessure à l'œil. Le gardien de Pays d'Aix Ole Erevik n'aurait manqué sa confrontation face à la France pour rien au monde. Il retrouvera un adversaire qui a perdu en route, Luka Karabatic. 

par Yves MICHEL


Avec l’immense (dans tous les sens) pivot Bjarte Myrhol et l’ancien arrière dunkerquois Espen Lie Hansen, Ole Erevik fait partie des joueurs les plus capés de la sélection norvégienne. L’élément que Christian Berge aime avoir auprès de lui. Et quand en septembre dernier, l’entraîneur national a appris que son gardien avait été touché au visage au cours d’un match de préparation qu’Aix effectuait à Celje (Slovénie), il s’est tout de suite occupé de l’évolution de sa blessure. Le joueur a été victime d’un décollement de la rétine. Une affection grave qui a nécessité une opération immédiate de l’œil gauche. « Cela a été très dur pour moi pendant les 1ers jours car je ne connaissais pas la gravité de la blessure, confie l’intéressé. Mon plus grand souci était de retrouver la vision et soudain, le handball passe au second plan. »  Le gardien est médicalement très bien pris en charge sur Aix et surtout rassuré sur la nature de sa blessure et son avenir sportif. « En fait, tout est allé très vite. 6/7 semaines de travail physique et j’ai repris le hand, début décembre. J’ai retrouvé tout de suite de belles sensations. » Un changement cependant, intervient dans le look. Ole Erevik qui avoue être passé à côté de la catastrophe et de la perte de l’œil, devra se préserver en chaussant une paire de lunettes… très spéciales. « Le même modèle que Tony Parker aux Jeux de Londres (le basketteur avait pris des éclats de verre à l’œil gauche et avait du être opéré). C’est sûr que pour les photos, ce n’est pas très esthétique (rires). Mais peu importe, ce qui compte, c’est que cela soit efficace. » La patience est source de guérison d’autant qu’au PAUC tout le monde est aux petits soins et lui laisse le temps de revenir. Son retour intervient le 14 décembre dernier à St Raphaël où l’équipe ne perd que de deux buts. Le Norvégien est entré quelques minutes, sans être déterminant. En sélection, Christian Berge a déjà pris une décision. Impossible de se passer d’un des piliers de l’équipe, il amènera trois gardiens en France pour le Mondial. « C’est très réconfortant de voir autant d’attention autour de moi. Berge m’a toujours fait confiance, on a beaucoup discuté et comme on avait le temps avant le Mondial, on ne s’est pas affolé. Depuis plus d’un an, il a intégré des jeunes et il avait besoin de les rassurer. En tant que cadre, ma responsabilité existe aussi envers eux. » C’est à l’Euro 2016 en Pologne que cette nouvelle génération a pu s’exprimer et en a même étonné plus d’un.



Un parcours exemplaire en accrochant notamment à son tableau de chasse la Croatie, la Pologne et… la France. « Il y avait longtemps que cela ne nous était pas arrivé. L’enjeu de la demi-finale nous a motivés, on a fait vraiment un match parfait. » A l’issue de ce tour principal, la Norvège valide son ticket pour les demies, la France elle, est éliminée. Un an plus tard, dans un contexte différent, les Nordiques se retrouvent face aux mêmes adversaires. « Ils sont favoris car derrière ils seront poussés par le public. C’est normal, ils sont à la maison. Nous, on vise au minimum la qualification pour les 8èmes. Si on passe, on avancera comme à l’Euro, sans se poser trop de questions et qui sait ?  En Pologne, personne ne nous attendait. » Même si ses faits d’armes à Wroclaw inspirent de la méfiance, la Norvège n’a pas confirmé puisqu’elle n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux de Rio et qu’en éliminatoires de l’Euro 2018, elle a été battue en Lituanie (-3). Elle aborde donc le Mondial en France sur la pointe des pieds partagée entre l’insouciance de sa jeunesse (Sagosen, Johannessen, Tangen, Overby) et quelques incertitudes, notamment depuis le forfait du gaucher de Rhein Neckar Löwen, Harald Reinkind. Ole Erevik lui, affiche un moral à toute épreuve. L’Aixois le sait bien, la fin de carrière est assez proche (il a eu 36 ans, le 9 janvier). En fin de contrat avec le PAUC, il n’a pas encore fait son choix. « Un 2ème enfant va naître en avril, il va falloir que nous prenions une décision. Soit je vais essayer de rester en France, soit rentrer au Danemark où vit la famille de mon épouse. Je me sens en forme et je peux encore apporter au handball. » L’avenir immédiat, c’est cette confrontation dominicale face à la France dans le chaudron nantais et derrière ses lunettes de nageur, Ole Erevik compte bien ne rien rater.  

France - Norvège sans Luka K.

Il y a des coups de fil qui font plaisir à recevoir. En quatre jours, Dika Mem a du faire plusieurs fois son sac. Le gaucher de Barcelone est arrivé à Nantes pour remplacer numériquement Luka Karabatic, forfait depuis ce samedi matin (voir ici). Ce coup dur, les Bleus devront le surmonter. Ils n'auront pas trop le temps de gamberger puisqu'ils retrouvent la Norvège, ce dimanche à 17h45. Les partenaires de Sagosen et Erevik (photo ci-dessus) ont réalisé un sans faute en entame de compétition en battant la Pologne (22-20) et la Russie (28-24).



Le regard de Jérôme Fernandez, entraîneur-joueur de Pays d'Aix, 4 fois champion du Monde, 3 fois d'Europe et vainqueur des J.O 2008 et 2012.

En quoi l'absence de Luka Karabatic est-elle préjudiciable ?
Quand on travaille depuis un certain temps avec Luka, défenseur attitré en n°3 et que Cédric Sorhaindo est plus utilisé sur le poste de n°2, ça rompt forcément les équilibres au niveau de la défense. Après, Cédric défend très bien en n°3, William peut apporter quelque chose, le staff veut repositionner Adrien, je n'ai pas la même sensibilité qu'eux donc je n'aurais pas rééquilibré de cette façon. Même si Adrien n'est cantonné qu'à la défense, pour la montée de balle par exemple, tu joues avec trois gauchers ? Moi qui suis plutôt tourné vers l'offensive, je ne peux pas être d'accord avec ces choix.

Donc le repositionnement de Di Panda sur le poste 3 ne te séduit pas...
Je pense qu'Adrien sur le poste 3 n'a pas suffisamment d'expérience et d'habitude de jeu en équipe de France pour remplacer en terme de qualité Luka. Mais après, il peut dépanner, bien-sûr... mais ça veut dire qu'il va falloir rebasculer Cédric sur le poste 3. Je pense que les gens ne se rendent pas compte de l'importance de Luka en équipe de France aujourd'hui.   

La vie de groupe est forcément perturbée...
Inévitablement. Ce n'est pas que du repositionnement de joueurs ou du remplacement. Pour Nikola, par exemple, c'est important d'avoir Luka à ses côtés. C'est préjudiciable qu'il se soit blessé prématurément mais après, l'équipe de France a suffisamment de ressources pour continuer à avancer. Il y aura peut-être un temps d'adaptation mais tout va rentrer dans l'ordre ensuite. Il vaut mieux que cela arrive maintenant.

Faut-il craindre la Norvège ?
Comme la France, elle a une grande solidité défensive et ils sont capables d'avoir une grande stabilité dans le jeu grâce à ça, après c'est vrai qu'en attaque, ils sont dépendants du rendement de Sagosen et il n'est pas du tout régulier. Mais pour moi, c'est un candidat aux quarts de finale et sur ce qu'ils ont montré depuis le début, ils termineront 2èmes de la poule derrière la France et sont capables de prétendre à plus.

Mondial Gr. A: Ole Erevik tient les Français à l’œil ! 

Mondial

samedi 14 janvier 2017 - © Yves Michel

 6 min 36 de lecture

Il avait raté le 1er match de la Norvège contre la Pologne après un début de saison et de préparation perturbées par une blessure à l'œil. Le gardien de Pays d'Aix Ole Erevik n'aurait manqué sa confrontation face à la France pour rien au monde. Il retrouvera un adversaire qui a perdu en route, Luka Karabatic. 

par Yves MICHEL


Avec l’immense (dans tous les sens) pivot Bjarte Myrhol et l’ancien arrière dunkerquois Espen Lie Hansen, Ole Erevik fait partie des joueurs les plus capés de la sélection norvégienne. L’élément que Christian Berge aime avoir auprès de lui. Et quand en septembre dernier, l’entraîneur national a appris que son gardien avait été touché au visage au cours d’un match de préparation qu’Aix effectuait à Celje (Slovénie), il s’est tout de suite occupé de l’évolution de sa blessure. Le joueur a été victime d’un décollement de la rétine. Une affection grave qui a nécessité une opération immédiate de l’œil gauche. « Cela a été très dur pour moi pendant les 1ers jours car je ne connaissais pas la gravité de la blessure, confie l’intéressé. Mon plus grand souci était de retrouver la vision et soudain, le handball passe au second plan. »  Le gardien est médicalement très bien pris en charge sur Aix et surtout rassuré sur la nature de sa blessure et son avenir sportif. « En fait, tout est allé très vite. 6/7 semaines de travail physique et j’ai repris le hand, début décembre. J’ai retrouvé tout de suite de belles sensations. » Un changement cependant, intervient dans le look. Ole Erevik qui avoue être passé à côté de la catastrophe et de la perte de l’œil, devra se préserver en chaussant une paire de lunettes… très spéciales. « Le même modèle que Tony Parker aux Jeux de Londres (le basketteur avait pris des éclats de verre à l’œil gauche et avait du être opéré). C’est sûr que pour les photos, ce n’est pas très esthétique (rires). Mais peu importe, ce qui compte, c’est que cela soit efficace. » La patience est source de guérison d’autant qu’au PAUC tout le monde est aux petits soins et lui laisse le temps de revenir. Son retour intervient le 14 décembre dernier à St Raphaël où l’équipe ne perd que de deux buts. Le Norvégien est entré quelques minutes, sans être déterminant. En sélection, Christian Berge a déjà pris une décision. Impossible de se passer d’un des piliers de l’équipe, il amènera trois gardiens en France pour le Mondial. « C’est très réconfortant de voir autant d’attention autour de moi. Berge m’a toujours fait confiance, on a beaucoup discuté et comme on avait le temps avant le Mondial, on ne s’est pas affolé. Depuis plus d’un an, il a intégré des jeunes et il avait besoin de les rassurer. En tant que cadre, ma responsabilité existe aussi envers eux. » C’est à l’Euro 2016 en Pologne que cette nouvelle génération a pu s’exprimer et en a même étonné plus d’un.



Un parcours exemplaire en accrochant notamment à son tableau de chasse la Croatie, la Pologne et… la France. « Il y avait longtemps que cela ne nous était pas arrivé. L’enjeu de la demi-finale nous a motivés, on a fait vraiment un match parfait. » A l’issue de ce tour principal, la Norvège valide son ticket pour les demies, la France elle, est éliminée. Un an plus tard, dans un contexte différent, les Nordiques se retrouvent face aux mêmes adversaires. « Ils sont favoris car derrière ils seront poussés par le public. C’est normal, ils sont à la maison. Nous, on vise au minimum la qualification pour les 8èmes. Si on passe, on avancera comme à l’Euro, sans se poser trop de questions et qui sait ?  En Pologne, personne ne nous attendait. » Même si ses faits d’armes à Wroclaw inspirent de la méfiance, la Norvège n’a pas confirmé puisqu’elle n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux de Rio et qu’en éliminatoires de l’Euro 2018, elle a été battue en Lituanie (-3). Elle aborde donc le Mondial en France sur la pointe des pieds partagée entre l’insouciance de sa jeunesse (Sagosen, Johannessen, Tangen, Overby) et quelques incertitudes, notamment depuis le forfait du gaucher de Rhein Neckar Löwen, Harald Reinkind. Ole Erevik lui, affiche un moral à toute épreuve. L’Aixois le sait bien, la fin de carrière est assez proche (il a eu 36 ans, le 9 janvier). En fin de contrat avec le PAUC, il n’a pas encore fait son choix. « Un 2ème enfant va naître en avril, il va falloir que nous prenions une décision. Soit je vais essayer de rester en France, soit rentrer au Danemark où vit la famille de mon épouse. Je me sens en forme et je peux encore apporter au handball. » L’avenir immédiat, c’est cette confrontation dominicale face à la France dans le chaudron nantais et derrière ses lunettes de nageur, Ole Erevik compte bien ne rien rater.  

France - Norvège sans Luka K.

Il y a des coups de fil qui font plaisir à recevoir. En quatre jours, Dika Mem a du faire plusieurs fois son sac. Le gaucher de Barcelone est arrivé à Nantes pour remplacer numériquement Luka Karabatic, forfait depuis ce samedi matin (voir ici). Ce coup dur, les Bleus devront le surmonter. Ils n'auront pas trop le temps de gamberger puisqu'ils retrouvent la Norvège, ce dimanche à 17h45. Les partenaires de Sagosen et Erevik (photo ci-dessus) ont réalisé un sans faute en entame de compétition en battant la Pologne (22-20) et la Russie (28-24).



Le regard de Jérôme Fernandez, entraîneur-joueur de Pays d'Aix, 4 fois champion du Monde, 3 fois d'Europe et vainqueur des J.O 2008 et 2012.

En quoi l'absence de Luka Karabatic est-elle préjudiciable ?
Quand on travaille depuis un certain temps avec Luka, défenseur attitré en n°3 et que Cédric Sorhaindo est plus utilisé sur le poste de n°2, ça rompt forcément les équilibres au niveau de la défense. Après, Cédric défend très bien en n°3, William peut apporter quelque chose, le staff veut repositionner Adrien, je n'ai pas la même sensibilité qu'eux donc je n'aurais pas rééquilibré de cette façon. Même si Adrien n'est cantonné qu'à la défense, pour la montée de balle par exemple, tu joues avec trois gauchers ? Moi qui suis plutôt tourné vers l'offensive, je ne peux pas être d'accord avec ces choix.

Donc le repositionnement de Di Panda sur le poste 3 ne te séduit pas...
Je pense qu'Adrien sur le poste 3 n'a pas suffisamment d'expérience et d'habitude de jeu en équipe de France pour remplacer en terme de qualité Luka. Mais après, il peut dépanner, bien-sûr... mais ça veut dire qu'il va falloir rebasculer Cédric sur le poste 3. Je pense que les gens ne se rendent pas compte de l'importance de Luka en équipe de France aujourd'hui.   

La vie de groupe est forcément perturbée...
Inévitablement. Ce n'est pas que du repositionnement de joueurs ou du remplacement. Pour Nikola, par exemple, c'est important d'avoir Luka à ses côtés. C'est préjudiciable qu'il se soit blessé prématurément mais après, l'équipe de France a suffisamment de ressources pour continuer à avancer. Il y aura peut-être un temps d'adaptation mais tout va rentrer dans l'ordre ensuite. Il vaut mieux que cela arrive maintenant.

Faut-il craindre la Norvège ?
Comme la France, elle a une grande solidité défensive et ils sont capables d'avoir une grande stabilité dans le jeu grâce à ça, après c'est vrai qu'en attaque, ils sont dépendants du rendement de Sagosen et il n'est pas du tout régulier. Mais pour moi, c'est un candidat aux quarts de finale et sur ce qu'ils ont montré depuis le début, ils termineront 2èmes de la poule derrière la France et sont capables de prétendre à plus.

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