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Mondial Gr. C: Uwe Gensheimer, capitaine courage

Mondial

mardi 17 janvier 2017 - © Yves Michel

 12 min 36 de lecture

Uwe Gensheimer dispute le championnat du Monde en France avec un lourd fardeau à porter. L’ailier allemand du PSG a perdu son père juste avant le début de l’épreuve. Il n’a pas voulu abandonner ses partenaires et s’est même illustré lors des deux premières rencontres auxquelles il a participé.

Par Yves MICHEL

Le message est bien passé et chacun a respecté la volonté du joueur. Durant le Mondial, personne n’évoquera devant lui, la terrible nouvelle qui la semaine dernière, juste avant le début de l’épreuve, l'a affecté. En pleine préparation, Uwe Gensheimer a appris le décès de son père. Soudain, à l’âge de 60 ans. L’équipe allemande a fait corps autour de son capitaine et lui a laissé gérer son emploi du temps. Le chagrin est toujours immense mais l’ailier du PSG et de la Mannschaft a fait face. Il a rejoint ses coéquipiers à Rouen, prêt à en découdre avec les adversaires du groupe C. « C’est ce que mon père aurait voulu, glissera le joueur dans un court message publié sur le site de la Fédération allemande. » Vendredi dernier, pour leur 1er match dans la compétition, les champions d’Europe en titre ont battu la Hongrie (27-23) et Uwe a inscrit… 13 buts ! Comme si la tristesse accumulée s’est, le temps d’une rencontre transformée en motivation. Au-delà de la performance, tous ses partenaires ont salué sa grandeur d’âme et son courage. A l’image de Kaï Hafner, l’arrière droit de Hanovre insistant sur « l’honneur de jouer aux côtés d’un tel homme et le profond respect qu’il avait à son égard. » Deux jours plus tard, contre le modeste Chili (succès 35-14), Uwe a été préservé n’intervenant que sur les tirs à 7 mètres. Toujours avec la même détermination, il va réaliser un sans faute (4/4). Les trois gardiens sud-américains essaieront chacun de le contrer. En vain. Ce mardi, la Mannschaft devrait encore une fois se balader. Contre l’Arabie Saoudite qui n’a aucune prétention dans le tournoi.

Il y a quelques jours, avant que la terrible nouvelle ne s’abatte sur lui, nous avions rencontré Uwe Gensheimer. Heureux, impatient, gourmand de disputer le championnat du Monde en France. Non loin de Paris. Avec l’ambition de revenir dans la capitale à la fin du mois pour participer avec la Mannschaft, au carré final.

L’année 2016 a été plutôt prolifique avec un titre européen et le bronze aux Jeux…
Oui, c’est vrai. L’Allemagne a pris un nouveau départ avec Dagur Sigurdsson. Ces médailles, ces performances sont le fruit de deux années de travail. Le Mondial au Qatar n’était pas un objectif (l’Allemagne a été repêchée pour y participer) et on atteint les quarts contre le Qatar qui a bénéficié… du contexte local.

Le meilleur était à venir… en Pologne.
Oui et rappelle-toi, ce n’était pas évident. J’étais blessé, il manquait du monde (Wiencek, Groetzki), il y avait beaucoup de jeunes joueurs qui ont assumé le poids des responsabilités, on a eu de la casse pendant la compétition et malgré tout ça, l’Allemagne est allée au bout.

Est-ce un regret d’avoir échoué en demi-finale olympique ?
C’est très dur de renouveler deux fois (à six mois d’intervalle) d’affilée, la même performance. Aux Jeux, on ne s’en est pas trop mal sorti avec le bronze. 

C’est Daniel Narcisse, ton coéquipier au PSG qui a été votre bourreau !
Oui (sourires) mais au-delà de ça, c’était très frustrant. Les Français eux, ils ont l’habitude de se retrouver en finale, tandis que nous, on ne peut pas dire que sur les 10 années écoulées, cela nous est arrivé souvent ! Et jamais aux Jeux Olympiques ! On aurait pu gagner ce match, on a quand même remonté 7 buts aux Français mais…

… Daniel… et ce but venu de nulle part, à la dernière seconde…
Oui ! C’est comme ça ! Cela s’est décidé sur des détails. Entre nous, nous n'en avons pas trop reparlé.

Quel est le niveau de la Mannschaft ?
Notre entraîneur a je pense pris les meilleurs joueurs du moment. Weinhold était blessé, Pekeler a choisi de faire une pause mais ceux qui les remplacent sont tout aussi bons.

Sigurdsson a une part prépondérante dans les résultats. C’est un Islandais qui a relancé la machine. On a l’impression que cette vision de l’extérieur vous a été bénéfique…
Je ne sais pas. Je pense qu’il y a des entraîneurs allemands aussi compétents. Dagur est arrivé au bon moment. Il est allé chercher de nouveaux joueurs et a remotivé certains anciens. Le potentiel de la Mannschaft, ce n’est pas 16 ou 17 joueurs mais 30 capables d’évoluer au niveau mondial. C’est devenu notre force.

Personnellement, après 13 ans pro à Mannheim, avais-tu besoin de te fixer un nouveau challenge ?
Oui et le PSG est une belle opportunité, non ?

Tu as très vite trouvé ta place à Paris…
Oui, j’ai été très bien intégré et je n’ai autour de moi que de grands joueurs. Mais ce n’est pas évident car avec une telle équipe, tout le monde pense que tu vas gagner tous les matches et que c’est normal que tu marques beaucoup de buts. Et dans le cas contraire, c’est ressenti comme une catastrophe. J’ai connu ça lors de la dernière saison à Rhein Neckar, il fallait qu’on gagne le championnat, c’était un poids. 

Quels sont tes favoris sur ce Mondial ?
En 1er lieu, les Français, ils jouent à la maison et c’est important, ensuite les Danois avec leur titre olympique et avec une des équipes les plus expérimentées de la compétition. Après, 5-6 équipes peuvent prétendre à la qualification en demies. Sur un match sec, tout peut arriver.

Quel serait le meilleur adversaire pour vous en finale ?
Oh ! La finale, c’est trop loin ! Le plus important c’est de faire une bonne phase de groupe et après, on verra.


                                         Dagur Sigurdsson (au centre) mentor de la Mannschaft

Au classement, l’Allemagne compte un match et deux points de moins par rapport à la Croatie (Duvnjak qui retrouve peu à peu son meilleur niveau et ses partenaires ont réalisé un carton plein – 3 succès face à l’Arabie Saoudite, la Hongrie et le Belarus). La « finale » de la poule C entre la Mannschaft et les joueurs au maillot à damiers est programmée vendredi lors de l’ultime journée de la phase de groupe.

Et si on se projetait ? Quel serait ce mardi, le tableau des 8èmes et des 1/4 ?

8èmes

8èmes

France - Islande

Brésil - Espagne

Quart 3

Quart 1

Hongrie - Suède

Allemagne - Egypte

Russie - Slovénie

Norvège - Macédoine

Quart 4

Quart 2

Croatie - Qatar

Chili - Danemark



Les demi-finales opposeront le vainqueur du Quart 3 à celui du Quart 4 et celui du Quart 1 à celui du Quart 2.

Mondial Gr. C: Uwe Gensheimer, capitaine courage  

Mondial

mardi 17 janvier 2017 - © Yves Michel

 12 min 36 de lecture

Uwe Gensheimer dispute le championnat du Monde en France avec un lourd fardeau à porter. L’ailier allemand du PSG a perdu son père juste avant le début de l’épreuve. Il n’a pas voulu abandonner ses partenaires et s’est même illustré lors des deux premières rencontres auxquelles il a participé.

Par Yves MICHEL

Le message est bien passé et chacun a respecté la volonté du joueur. Durant le Mondial, personne n’évoquera devant lui, la terrible nouvelle qui la semaine dernière, juste avant le début de l’épreuve, l'a affecté. En pleine préparation, Uwe Gensheimer a appris le décès de son père. Soudain, à l’âge de 60 ans. L’équipe allemande a fait corps autour de son capitaine et lui a laissé gérer son emploi du temps. Le chagrin est toujours immense mais l’ailier du PSG et de la Mannschaft a fait face. Il a rejoint ses coéquipiers à Rouen, prêt à en découdre avec les adversaires du groupe C. « C’est ce que mon père aurait voulu, glissera le joueur dans un court message publié sur le site de la Fédération allemande. » Vendredi dernier, pour leur 1er match dans la compétition, les champions d’Europe en titre ont battu la Hongrie (27-23) et Uwe a inscrit… 13 buts ! Comme si la tristesse accumulée s’est, le temps d’une rencontre transformée en motivation. Au-delà de la performance, tous ses partenaires ont salué sa grandeur d’âme et son courage. A l’image de Kaï Hafner, l’arrière droit de Hanovre insistant sur « l’honneur de jouer aux côtés d’un tel homme et le profond respect qu’il avait à son égard. » Deux jours plus tard, contre le modeste Chili (succès 35-14), Uwe a été préservé n’intervenant que sur les tirs à 7 mètres. Toujours avec la même détermination, il va réaliser un sans faute (4/4). Les trois gardiens sud-américains essaieront chacun de le contrer. En vain. Ce mardi, la Mannschaft devrait encore une fois se balader. Contre l’Arabie Saoudite qui n’a aucune prétention dans le tournoi.

Il y a quelques jours, avant que la terrible nouvelle ne s’abatte sur lui, nous avions rencontré Uwe Gensheimer. Heureux, impatient, gourmand de disputer le championnat du Monde en France. Non loin de Paris. Avec l’ambition de revenir dans la capitale à la fin du mois pour participer avec la Mannschaft, au carré final.

L’année 2016 a été plutôt prolifique avec un titre européen et le bronze aux Jeux…
Oui, c’est vrai. L’Allemagne a pris un nouveau départ avec Dagur Sigurdsson. Ces médailles, ces performances sont le fruit de deux années de travail. Le Mondial au Qatar n’était pas un objectif (l’Allemagne a été repêchée pour y participer) et on atteint les quarts contre le Qatar qui a bénéficié… du contexte local.

Le meilleur était à venir… en Pologne.
Oui et rappelle-toi, ce n’était pas évident. J’étais blessé, il manquait du monde (Wiencek, Groetzki), il y avait beaucoup de jeunes joueurs qui ont assumé le poids des responsabilités, on a eu de la casse pendant la compétition et malgré tout ça, l’Allemagne est allée au bout.

Est-ce un regret d’avoir échoué en demi-finale olympique ?
C’est très dur de renouveler deux fois (à six mois d’intervalle) d’affilée, la même performance. Aux Jeux, on ne s’en est pas trop mal sorti avec le bronze. 

C’est Daniel Narcisse, ton coéquipier au PSG qui a été votre bourreau !
Oui (sourires) mais au-delà de ça, c’était très frustrant. Les Français eux, ils ont l’habitude de se retrouver en finale, tandis que nous, on ne peut pas dire que sur les 10 années écoulées, cela nous est arrivé souvent ! Et jamais aux Jeux Olympiques ! On aurait pu gagner ce match, on a quand même remonté 7 buts aux Français mais…

… Daniel… et ce but venu de nulle part, à la dernière seconde…
Oui ! C’est comme ça ! Cela s’est décidé sur des détails. Entre nous, nous n'en avons pas trop reparlé.

Quel est le niveau de la Mannschaft ?
Notre entraîneur a je pense pris les meilleurs joueurs du moment. Weinhold était blessé, Pekeler a choisi de faire une pause mais ceux qui les remplacent sont tout aussi bons.

Sigurdsson a une part prépondérante dans les résultats. C’est un Islandais qui a relancé la machine. On a l’impression que cette vision de l’extérieur vous a été bénéfique…
Je ne sais pas. Je pense qu’il y a des entraîneurs allemands aussi compétents. Dagur est arrivé au bon moment. Il est allé chercher de nouveaux joueurs et a remotivé certains anciens. Le potentiel de la Mannschaft, ce n’est pas 16 ou 17 joueurs mais 30 capables d’évoluer au niveau mondial. C’est devenu notre force.

Personnellement, après 13 ans pro à Mannheim, avais-tu besoin de te fixer un nouveau challenge ?
Oui et le PSG est une belle opportunité, non ?

Tu as très vite trouvé ta place à Paris…
Oui, j’ai été très bien intégré et je n’ai autour de moi que de grands joueurs. Mais ce n’est pas évident car avec une telle équipe, tout le monde pense que tu vas gagner tous les matches et que c’est normal que tu marques beaucoup de buts. Et dans le cas contraire, c’est ressenti comme une catastrophe. J’ai connu ça lors de la dernière saison à Rhein Neckar, il fallait qu’on gagne le championnat, c’était un poids. 

Quels sont tes favoris sur ce Mondial ?
En 1er lieu, les Français, ils jouent à la maison et c’est important, ensuite les Danois avec leur titre olympique et avec une des équipes les plus expérimentées de la compétition. Après, 5-6 équipes peuvent prétendre à la qualification en demies. Sur un match sec, tout peut arriver.

Quel serait le meilleur adversaire pour vous en finale ?
Oh ! La finale, c’est trop loin ! Le plus important c’est de faire une bonne phase de groupe et après, on verra.


                                         Dagur Sigurdsson (au centre) mentor de la Mannschaft

Au classement, l’Allemagne compte un match et deux points de moins par rapport à la Croatie (Duvnjak qui retrouve peu à peu son meilleur niveau et ses partenaires ont réalisé un carton plein – 3 succès face à l’Arabie Saoudite, la Hongrie et le Belarus). La « finale » de la poule C entre la Mannschaft et les joueurs au maillot à damiers est programmée vendredi lors de l’ultime journée de la phase de groupe.

Et si on se projetait ? Quel serait ce mardi, le tableau des 8èmes et des 1/4 ?

8èmes

8èmes

France - Islande

Brésil - Espagne

Quart 3

Quart 1

Hongrie - Suède

Allemagne - Egypte

Russie - Slovénie

Norvège - Macédoine

Quart 4

Quart 2

Croatie - Qatar

Chili - Danemark



Les demi-finales opposeront le vainqueur du Quart 3 à celui du Quart 4 et celui du Quart 1 à celui du Quart 2.

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