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Mondial - En route vers la finale: Norvège ou Croatie ?

Mondial

vendredi 27 janvier 2017 - © Yves Michel

 7 min 2 de lecture

La réaction est à la fois collective et d'ailleurs significative. Quelques minutes après qu'ils aient écarter la Slovénie du chemin vers la finale du Mondial, les Français n'ont pas voulu choisir sur l'adversaire potentiel en finale. Norvège ou Croatie ? L'affiche n'est pas la même. Si ce sont les Nordiques, ce sera inédit, si ce sont les hommes au maillot à damiers, il faudra ouvrir la boite aux souvenirs. En attendant, Jerko Matulic, le Croate de Nantes et Ole Erevik, le Norvégien de Pays d'Aix seront de près ou de loin impliqués dans ce moment unique. L'un sur le banc pour un temps de jeu réduit, l'autre en tribunes, puisqu'il a été remplacé.

Depuis Paris, notre envoyé spécial Yves MICHEL

Croatie éternelle

Jerko Matulic
(notre photo de tête) est arrivé un peu à l’improviste dans la sélection de Croatie. Il a suffi qu'après quatre matches et 1h10 de jeu effectif,  le n°2 sur le poste d’ailier droit se blesse au mollet face au Chili pour que le Nantais qui avait effectué la préparation, soit rappelé. « J’ai toujours une valise qui est prête (sourires). J’ai été surpris qu’il ne me prenne pas après le stage, j’avais un peu les boules, mais bon, c’est la loi du sport. Et puis, maintenant je suis là, donc c’est l’essentiel. » Le gaucher a donc été aligné sur la feuille des trois derniers matches sans avoir bénéficié d’un temps de jeu conséquent (6’ contre l’Allemagne, rien en 8ème contre l’Egypte et 2’ contre l’Espagne en ¼). « C’est vrai que je n’ai pas beaucoup joué depuis que je suis là mais peu importe. Je suis dans l’équipe de Croatie. Et même si je dois juste porter les bouteilles d’eau, ce n’est pas grave. Même si je joue 30 secondes, cela suffit à mon bonheur. » La Croatie qui a du régler de nombreux problèmes d’intendance avant de venir en France (avec une cascade de blessures parmi les cadres) parvient encore une fois à se hisser dans le carré final d’une compétition majeure. Si on excepte 2014 et 2015 où ni l’Euro, ni le Mondial lui avait été favorable, cette régularité force autant l’admiration qu’elle provoque la curiosité. Comment un si petit pays d’un peu plus de 4 millions d’habitants réussit là où des nations comme la Suède par exemple, n’arrivent plus à franchir les obstacles. «C’est vrai, c’est incroyable mais à vrai dire, je ne sais pas trop comment l’expliquer, avoue le Nantais. Chez nous, il y a une culture du sport et on veut être les meilleurs partout. En foot, en basket, en handball. Et on y arrive (sourires)»  A 27 ans et une trentaine de sélections, Jerko Matulic est un international sur le tard.



Débarqué en France en 2014, il est resté deux saisons à Chambéry avant de signer l’été dernier à Nantes. Effet immédiat sur ses performances. « Le niveau du championnat en Croatie n’est pas très élevé et en deux saisons en France, j’ai beaucoup progressé et je pense que cela m’a servi pour être en sélection. » La Croatie retrouvera donc la Norvège pour un match à quitte ou double dans une salle de Bercy que le Nantais connait très bien. La saison passée, il y avait disputé le Hand Star Game et cinq ans plus tôt, un de ses tout premiers matches en sélection croate. C’était en amical contre la France, juste avant le Mondial 2011. «Je me souviens très bien, à l’époque, j’étais le plus jeune de l’équipe. Maintenant, cela a bien changé, je suis dans les plus âgés. Il y a eu un changement de générations, en plus, certains joueurs sont blessés (Kopljar, Maric, Sliskovic). Mais j’aime beaucoup cette salle, elle est faite pour le spectacle, pour aller chercher un exploit. On n’aime pas les petites salles, on aime bien les grosses ambiances. J’aurais aimé jouer ce Mondial à Nantes (dans la XXL) » Mais Jerko ne fera pas le difficile. Bercy est un écrin dont il se contentera. Et si d’aventure, la Croatie passait le cap de la demi-finale et de la finale, face donc aux Français, son retour en Loire-Atlantique pourrait s’avérer compliqué. « Ah ! (il réfléchit) J’arrête le hand ! (éclats de rire). »  Pas sûr que Thierry Anti, son entraîneur au "H" soit d’accord puisqu'il lui reste encore un an et demi de contrat à honorer.



La Norvège pas si outsider que cela

La Norvège avait été la révélation du dernier Euro mais elle avait échoué à la plus mauvaise place, celle de 4ème, au pied du podium. Elle avait été battue par une étonnante Croatie qui avait refait surface lors de l'ultime journée du tour principal en infligeant un très sévère 23-37 à une Pologne à la dérive. Dans cette petite finale, les Croates avaient raflé le bronze. Et ce malgré une bonne prestation (14 arrêts) de Ole Erevik dans ses cages.

Un an plus tard, le statut de la Norvège n'a guère varié. C'est une jeune équipe en devenir où les quelques anciens et les plus jeunes parmi lesquels la future pépite du PSG, Sander Sagosen (notre photo ci-dessus) vivent en parfaite harmonie. C'est dans cette ambiance que Ole Erevik apporte de précieux conseils à Christian Berge, l'entraîneur. Car depuis le début du Mondial, le temps de jeu du portier de Pays d'Aix a été très réduit, au point de disparaître de la sélection et d'assister à tous les matches en tribunes. Le doyen du groupe (36 ans) reste dans l’entourage des Nordiques. Ce vendredi soir, la Norvège remaniée et surtout rajeunie (25,8 ans de moyenne) disputera la 1ère demi-finale mondiale de son histoire. Du côté du moral de la troupe, l’aiguille du baromètre reste figée sur la mention « beau fixe ». Même le redoutable pivot Bjarte Myrhol (avec près de 200 sélections, le plus capé du groupe) est dans une forme resplendissante. On se rappelle qu’il y a un an en Pologne, il avait du garder la chambre parce que grippé et qu’ensuite, il avait pu tenir sa place mais amoindri.

Inédite était la demi-finale contre la France et la Slovénie, inédite sera celle de ce vendredi entre la Norvège et la Croatie.  Le portier aixois Ole Erevik, (photo ci-dessus) certainement frustré d'assister à tout cela depuis les gradins a accepté de nous parler de cet intant unique dans la carrière d'un handballeur de haut niveau.

Ole, il vous faudra battre la Croatie pour retrouver la France en finale…
Oui et on s’attend à un match très dur. C’est la raison pour laquelle avant de penser à la finale, il faut se concentrer sur la Croatie.

La demi-finale perdue à l’Euro vous a-t-elle servi de leçon ?
J’espère… Ce match a été l’élément fondateur pour la suite et on en bénéficie encore puisqu’on dispute notre 2ème demi-finale en un an. C’est vraiment phénoménal.

La France, c'est un adversaire rêvé pour la finale ?
Ah, je ne pense pas. A ce niveau, il n'y a pas à avoir de préférence. Contre la France, on avait fait un bon match en attaque et c’est sur l’impact physique que nous avions gagné. Si on a la possibilité de les retrouver en finale, ce sera différent. On les a joués en poule au Mondial (succès tricolore (28-31), cela commence à faire beaucoup sur l'année écoulée.

L'engouement populaire est là puisque les supporters se sont déplacés
Oui, en plus c’est le début du week-end et en plus, c’est à Paris. Deux bonnes raisons pour venir. Paris est la ville la plus connue en Norvège.

Avec la Croatie, ce sera une opposition de style entre deux équipes  rajeunies ?
On va s’occuper de nous avant tout. Il faut qu’on joue comme on l’a fait depuis le début. On ne va pas commencer à faire des modifications dans notre organisation parce qu’en face, ils sont comme ça ou comme ça.

Tu imagines rentrer à Aix avec une médaille autour du cou ?
Pourquoi pas ? (rires) J’ai 36 ans, ma carrière est derrière et j’aimerai bien terminer avec une médaille.

De quelle couleur ?
Ah, si je peux choisir…je prends l’or. Mais d’abord, il faut battre la Croatie et après, on verra. Ça serait super bien de jouer la France ici et de les battre ici.

Mondial - En route vers la finale: Norvège ou Croatie ? 

Mondial

vendredi 27 janvier 2017 - © Yves Michel

 7 min 2 de lecture

La réaction est à la fois collective et d'ailleurs significative. Quelques minutes après qu'ils aient écarter la Slovénie du chemin vers la finale du Mondial, les Français n'ont pas voulu choisir sur l'adversaire potentiel en finale. Norvège ou Croatie ? L'affiche n'est pas la même. Si ce sont les Nordiques, ce sera inédit, si ce sont les hommes au maillot à damiers, il faudra ouvrir la boite aux souvenirs. En attendant, Jerko Matulic, le Croate de Nantes et Ole Erevik, le Norvégien de Pays d'Aix seront de près ou de loin impliqués dans ce moment unique. L'un sur le banc pour un temps de jeu réduit, l'autre en tribunes, puisqu'il a été remplacé.

Depuis Paris, notre envoyé spécial Yves MICHEL

Croatie éternelle

Jerko Matulic
(notre photo de tête) est arrivé un peu à l’improviste dans la sélection de Croatie. Il a suffi qu'après quatre matches et 1h10 de jeu effectif,  le n°2 sur le poste d’ailier droit se blesse au mollet face au Chili pour que le Nantais qui avait effectué la préparation, soit rappelé. « J’ai toujours une valise qui est prête (sourires). J’ai été surpris qu’il ne me prenne pas après le stage, j’avais un peu les boules, mais bon, c’est la loi du sport. Et puis, maintenant je suis là, donc c’est l’essentiel. » Le gaucher a donc été aligné sur la feuille des trois derniers matches sans avoir bénéficié d’un temps de jeu conséquent (6’ contre l’Allemagne, rien en 8ème contre l’Egypte et 2’ contre l’Espagne en ¼). « C’est vrai que je n’ai pas beaucoup joué depuis que je suis là mais peu importe. Je suis dans l’équipe de Croatie. Et même si je dois juste porter les bouteilles d’eau, ce n’est pas grave. Même si je joue 30 secondes, cela suffit à mon bonheur. » La Croatie qui a du régler de nombreux problèmes d’intendance avant de venir en France (avec une cascade de blessures parmi les cadres) parvient encore une fois à se hisser dans le carré final d’une compétition majeure. Si on excepte 2014 et 2015 où ni l’Euro, ni le Mondial lui avait été favorable, cette régularité force autant l’admiration qu’elle provoque la curiosité. Comment un si petit pays d’un peu plus de 4 millions d’habitants réussit là où des nations comme la Suède par exemple, n’arrivent plus à franchir les obstacles. «C’est vrai, c’est incroyable mais à vrai dire, je ne sais pas trop comment l’expliquer, avoue le Nantais. Chez nous, il y a une culture du sport et on veut être les meilleurs partout. En foot, en basket, en handball. Et on y arrive (sourires)»  A 27 ans et une trentaine de sélections, Jerko Matulic est un international sur le tard.



Débarqué en France en 2014, il est resté deux saisons à Chambéry avant de signer l’été dernier à Nantes. Effet immédiat sur ses performances. « Le niveau du championnat en Croatie n’est pas très élevé et en deux saisons en France, j’ai beaucoup progressé et je pense que cela m’a servi pour être en sélection. » La Croatie retrouvera donc la Norvège pour un match à quitte ou double dans une salle de Bercy que le Nantais connait très bien. La saison passée, il y avait disputé le Hand Star Game et cinq ans plus tôt, un de ses tout premiers matches en sélection croate. C’était en amical contre la France, juste avant le Mondial 2011. «Je me souviens très bien, à l’époque, j’étais le plus jeune de l’équipe. Maintenant, cela a bien changé, je suis dans les plus âgés. Il y a eu un changement de générations, en plus, certains joueurs sont blessés (Kopljar, Maric, Sliskovic). Mais j’aime beaucoup cette salle, elle est faite pour le spectacle, pour aller chercher un exploit. On n’aime pas les petites salles, on aime bien les grosses ambiances. J’aurais aimé jouer ce Mondial à Nantes (dans la XXL) » Mais Jerko ne fera pas le difficile. Bercy est un écrin dont il se contentera. Et si d’aventure, la Croatie passait le cap de la demi-finale et de la finale, face donc aux Français, son retour en Loire-Atlantique pourrait s’avérer compliqué. « Ah ! (il réfléchit) J’arrête le hand ! (éclats de rire). »  Pas sûr que Thierry Anti, son entraîneur au "H" soit d’accord puisqu'il lui reste encore un an et demi de contrat à honorer.



La Norvège pas si outsider que cela

La Norvège avait été la révélation du dernier Euro mais elle avait échoué à la plus mauvaise place, celle de 4ème, au pied du podium. Elle avait été battue par une étonnante Croatie qui avait refait surface lors de l'ultime journée du tour principal en infligeant un très sévère 23-37 à une Pologne à la dérive. Dans cette petite finale, les Croates avaient raflé le bronze. Et ce malgré une bonne prestation (14 arrêts) de Ole Erevik dans ses cages.

Un an plus tard, le statut de la Norvège n'a guère varié. C'est une jeune équipe en devenir où les quelques anciens et les plus jeunes parmi lesquels la future pépite du PSG, Sander Sagosen (notre photo ci-dessus) vivent en parfaite harmonie. C'est dans cette ambiance que Ole Erevik apporte de précieux conseils à Christian Berge, l'entraîneur. Car depuis le début du Mondial, le temps de jeu du portier de Pays d'Aix a été très réduit, au point de disparaître de la sélection et d'assister à tous les matches en tribunes. Le doyen du groupe (36 ans) reste dans l’entourage des Nordiques. Ce vendredi soir, la Norvège remaniée et surtout rajeunie (25,8 ans de moyenne) disputera la 1ère demi-finale mondiale de son histoire. Du côté du moral de la troupe, l’aiguille du baromètre reste figée sur la mention « beau fixe ». Même le redoutable pivot Bjarte Myrhol (avec près de 200 sélections, le plus capé du groupe) est dans une forme resplendissante. On se rappelle qu’il y a un an en Pologne, il avait du garder la chambre parce que grippé et qu’ensuite, il avait pu tenir sa place mais amoindri.

Inédite était la demi-finale contre la France et la Slovénie, inédite sera celle de ce vendredi entre la Norvège et la Croatie.  Le portier aixois Ole Erevik, (photo ci-dessus) certainement frustré d'assister à tout cela depuis les gradins a accepté de nous parler de cet intant unique dans la carrière d'un handballeur de haut niveau.

Ole, il vous faudra battre la Croatie pour retrouver la France en finale…
Oui et on s’attend à un match très dur. C’est la raison pour laquelle avant de penser à la finale, il faut se concentrer sur la Croatie.

La demi-finale perdue à l’Euro vous a-t-elle servi de leçon ?
J’espère… Ce match a été l’élément fondateur pour la suite et on en bénéficie encore puisqu’on dispute notre 2ème demi-finale en un an. C’est vraiment phénoménal.

La France, c'est un adversaire rêvé pour la finale ?
Ah, je ne pense pas. A ce niveau, il n'y a pas à avoir de préférence. Contre la France, on avait fait un bon match en attaque et c’est sur l’impact physique que nous avions gagné. Si on a la possibilité de les retrouver en finale, ce sera différent. On les a joués en poule au Mondial (succès tricolore (28-31), cela commence à faire beaucoup sur l'année écoulée.

L'engouement populaire est là puisque les supporters se sont déplacés
Oui, en plus c’est le début du week-end et en plus, c’est à Paris. Deux bonnes raisons pour venir. Paris est la ville la plus connue en Norvège.

Avec la Croatie, ce sera une opposition de style entre deux équipes  rajeunies ?
On va s’occuper de nous avant tout. Il faut qu’on joue comme on l’a fait depuis le début. On ne va pas commencer à faire des modifications dans notre organisation parce qu’en face, ils sont comme ça ou comme ça.

Tu imagines rentrer à Aix avec une médaille autour du cou ?
Pourquoi pas ? (rires) J’ai 36 ans, ma carrière est derrière et j’aimerai bien terminer avec une médaille.

De quelle couleur ?
Ah, si je peux choisir…je prends l’or. Mais d’abord, il faut battre la Croatie et après, on verra. Ça serait super bien de jouer la France ici et de les battre ici.

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