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Cédric Sorhaindo ou le triomphe modeste et partagé

Mondial

dimanche 29 janvier 2017 - © Yves Michel

 3 min 9 de lecture

Désigné meilleur pivot des Jeux Olympiques à Rio, Cédric Sorhaindo aurait bien abandonné ce titre honorifique pour la joie d’un succès en finale contre le Danemark. La déception digérée, le joueur de Barcelone s’est remis à l’ouvrage et est revenu sur ce Mondial, encore plus fort, encore plus déterminé. Son travail en défense comme en attaque a pesé sur chaque rencontre. Sans pour autant qu’il n'attire toute la lumière sur lui. 


Cédric, comment peux-tu expliquer ces deux mi-temps si différentes ?
C’est vrai, on aurait pu baisser la tête, être plus en difficultés mais le match était loin d’être fini. Vincent (Gérard) entre et fait des parades et on en arrive à ce scénario de fou. De la même façon qu’ils ont joué en 1ère mi-temps, nous leur avons opposé la même chose, une grosse défense et la contre-attaque. Ils se sont mis à perdre quelques ballons qu’on a bien exploités.

Quelque part, ce titre gomme un peu la déception des Jeux ?
On ne va pas dire ça, chaque compétition a sa spécificité. Pour beaucoup de personnes, les Jeux ont été un échec mais c’est quand même une médaille d’argent même si sur le moment, on l’a eu un peu en travers. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on a su se remobiliser autour d’un plan de jeu et un projet cohérent pour arriver sur cette finale et la gagner, on ne peut que s’en féliciter.

L’ambiance de la salle vous a été d’une grande utilité. Les supporters n’ont jamais failli…
J’ai l’impression que le public s’est approprié le projet depuis le début de l’aventure, c’était le plus de l’équipe, un membre à part entière. Il nous a poussés lorsqu’on traversait des moments de doute, des coups de moins bien.

Et cette osmose entre jeunes et anciens ?
Oui, très réussie. Tout le monde est resté concerné. Il n’y a presque pas eu de différence entre les jeunes et ceux qui sont là depuis plus longtemps ou qui ont plus de sélections. Cela a été rendu possible grâce au travail du staff qui a su responsabiliser chacun.  Première compétition pour eux, première médaille, rien à dire.

C’était ta 8ème finale (dont 7 gagnées)… a-t-elle un goût particulier ?
Bien-sûr, j’avais toujours dans ma tête ce moment de 2001 où j’étais tout en haut des tribunes de Bercy et 16 ans après, c’est une immense satisfaction de faire partie de cette équipe de France, moi qui suis né handicapé. Les émotions refoulées ressortent aujourd’hui. Il y a des blessures qui ne se referment pas. On essaie de faire avec, de vivre avec. Quand je vois les gars, cette joie, le public, tout cet engouement autour, oui, j’aurais aimé crier, j’aurais aimé sauter comme tout le monde mais ce n’est pas dans mon tempérament. Je suis tout simplement très fier d’avoir pu réaliser ce que nous venons de faire.

Même ta fille de 3 ans a pris part à la fête…
Oui, elle qui est très timide, est descendue sur le terrain, elle a commencé à courir dans tous les sens, à applaudir avec le public, elle ne voulait plus me laisser, c’est un des moments qu’on a partagé ensemble et qu’elle gardera ancré en elle. Ces images servent à construire les souvenirs de nos enfants mais il faudra aussi leur expliquer. Ce qui m'importe c'est qu'on retienne ce que je suis en tant qu'être humain et pas uniquement ce que j’ai gagné ou ce que j’ai fait dans ma vie de sportif.  Ce soir, il n’y avait pas que ma fille. Il y avait ma femme et… mes frères de cœur, Niko et Luka, en plus il y avait le petit Alec, c’était un moment partagé par toute une famille.

Cédric Sorhaindo ou le triomphe modeste et partagé 

Mondial

dimanche 29 janvier 2017 - © Yves Michel

 3 min 9 de lecture

Désigné meilleur pivot des Jeux Olympiques à Rio, Cédric Sorhaindo aurait bien abandonné ce titre honorifique pour la joie d’un succès en finale contre le Danemark. La déception digérée, le joueur de Barcelone s’est remis à l’ouvrage et est revenu sur ce Mondial, encore plus fort, encore plus déterminé. Son travail en défense comme en attaque a pesé sur chaque rencontre. Sans pour autant qu’il n'attire toute la lumière sur lui. 


Cédric, comment peux-tu expliquer ces deux mi-temps si différentes ?
C’est vrai, on aurait pu baisser la tête, être plus en difficultés mais le match était loin d’être fini. Vincent (Gérard) entre et fait des parades et on en arrive à ce scénario de fou. De la même façon qu’ils ont joué en 1ère mi-temps, nous leur avons opposé la même chose, une grosse défense et la contre-attaque. Ils se sont mis à perdre quelques ballons qu’on a bien exploités.

Quelque part, ce titre gomme un peu la déception des Jeux ?
On ne va pas dire ça, chaque compétition a sa spécificité. Pour beaucoup de personnes, les Jeux ont été un échec mais c’est quand même une médaille d’argent même si sur le moment, on l’a eu un peu en travers. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on a su se remobiliser autour d’un plan de jeu et un projet cohérent pour arriver sur cette finale et la gagner, on ne peut que s’en féliciter.

L’ambiance de la salle vous a été d’une grande utilité. Les supporters n’ont jamais failli…
J’ai l’impression que le public s’est approprié le projet depuis le début de l’aventure, c’était le plus de l’équipe, un membre à part entière. Il nous a poussés lorsqu’on traversait des moments de doute, des coups de moins bien.

Et cette osmose entre jeunes et anciens ?
Oui, très réussie. Tout le monde est resté concerné. Il n’y a presque pas eu de différence entre les jeunes et ceux qui sont là depuis plus longtemps ou qui ont plus de sélections. Cela a été rendu possible grâce au travail du staff qui a su responsabiliser chacun.  Première compétition pour eux, première médaille, rien à dire.

C’était ta 8ème finale (dont 7 gagnées)… a-t-elle un goût particulier ?
Bien-sûr, j’avais toujours dans ma tête ce moment de 2001 où j’étais tout en haut des tribunes de Bercy et 16 ans après, c’est une immense satisfaction de faire partie de cette équipe de France, moi qui suis né handicapé. Les émotions refoulées ressortent aujourd’hui. Il y a des blessures qui ne se referment pas. On essaie de faire avec, de vivre avec. Quand je vois les gars, cette joie, le public, tout cet engouement autour, oui, j’aurais aimé crier, j’aurais aimé sauter comme tout le monde mais ce n’est pas dans mon tempérament. Je suis tout simplement très fier d’avoir pu réaliser ce que nous venons de faire.

Même ta fille de 3 ans a pris part à la fête…
Oui, elle qui est très timide, est descendue sur le terrain, elle a commencé à courir dans tous les sens, à applaudir avec le public, elle ne voulait plus me laisser, c’est un des moments qu’on a partagé ensemble et qu’elle gardera ancré en elle. Ces images servent à construire les souvenirs de nos enfants mais il faudra aussi leur expliquer. Ce qui m'importe c'est qu'on retienne ce que je suis en tant qu'être humain et pas uniquement ce que j’ai gagné ou ce que j’ai fait dans ma vie de sportif.  Ce soir, il n’y avait pas que ma fille. Il y avait ma femme et… mes frères de cœur, Niko et Luka, en plus il y avait le petit Alec, c’était un moment partagé par toute une famille.

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