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Mondial Masc U21: Combien en retrouvera-t-on au plus haut ?

Mondial

lundi 31 juillet 2017 - © Yves Michel

 22 min 20 de lecture

Un championnat du Monde apporte dans ses alluvions, une mine d’indications. Il permet de faire un état des lieux de la relève qui anime chaque nation. Où ont été enregistrés des progrès notables, quels pays sont en perte de vitesse, et surtout, le plus jouissif, pour le public et les recruteurs des clubs, qui seront les joueurs de demain. Et dans chaque domaine, les enseignements sont multiples.

Par Yves MICHEL

L’Espagne avance comme un métronome

Isidoro Martinez, le Zébulon de l’équipe espagnole qui ne tient pas une seconde en place lorsqu’il coache depuis le banc de touche peut s’estimer très satisfait. Son bilan avec les 96-97 ne peut pas être meilleur puisqu’en deux saisons, il les a conduits sur la plus haute marche du podium. 4ème au Mondial jeunes en Russie en 2016 quand l’équipe de France était sacrée reine de la spécialité, cette génération d’Ibères a été d’une régularité exemplaire.

Le Danemark termine en boulet de canon

7ème en Russie, 6ème à l’Euro, le Danemark aurait très bien pu être consacré aux dépens de son adversaire espagnol. Il a suffit d’un but au terme d’une prolongation arrachée in extremis par les Ibères pour se contenter de la médaille d’argent. Sur le coup, les jeunes n’étaient pas satisfaits mais faisaient-ils les fiers lorsqu’au soir du dernier match du tour préliminaire, ils avaient pris une leçon de handball de la part des Français ? Un match qui leur a été d’un grand bien puisque quelques jours plus tard, ils battaient nettement ces mêmes Tricolores pour s’ouvrir les portes de la finale.

La France peut se flatter d’une certaine régularité même si…

… les joueurs auront dans la bouche le goût amer de l’inachevé. « On était venu là pour gagner un titre donc ramener le bronze c’est toujours décevant, confirme Lucas Ferrandier. Sur le coup, on est content mais peut-être que la déception viendra dans les prochains jours en réalisant qu’on est passé à côté de quelque chose d’exceptionnel. On est une équipe de potes, bien plus qu’une simple équipe, on s’entend bien donc on va rester en contact. » Lorsqu’ils ont commencé sous la houlette de Pascal Person, déjà les plus fins observateurs avaient senti des pépites émerger du chapeau. Eric Quintin et ceux qui l’ont assisté ont exploité avec la finesse qui les caractérise tous ces diamants polis. Yohann Delattre en a hérité. Enfin, d’une grande partie puisque le meilleur d’entre eux, un certain Ludo Fabregas a vite basculé dans une autre dimension et rallié le cercle très fermé des titulaires de France A. Didier Dinart qui a parfaitement et attentivement suivi la progression de ces minots âgés aujourd’hui de 19 à 21 ans sait de quel vivier il dispose. L’entraîneur national n’a-t-il déjà pas incorporé au sein des Experts, après le pivot montpelliérain, Yanis Lenne, Dika Mem, Julien Meyer et Melvyn Richardson ?  Sans oublier Benoit Kounkoud (absent en Algérie) que Claude Onesta avait invité à l’Euro 2016 et à la préparation olympique.

Ceux qui perdent quelques plumes sur cette génération

Pour l’Europe, entre deux championnats du Monde (Jeunes et Juniors), la Slovénie (de la 2ème à la 9ème place), l’Islande (de la 3ème à la 12ème), la Suède (de la 5ème à la 15ème) perdent du terrain. Tout comme pour le reste du monde, le Brésil qui fait une chute vertigineuse (8ème à la 18ème). L’Argentine est en net progrès, l’Algérie qui a bénéficié du fait d’évoluer à la maison, aussi. La plus grande progression est à mettre à l’actif de la Tunisie. Entre 2015 et cette année, elle gagne dix places (de la 16ème à la 6ème). Bonne évolution également de la Macédoine.

L’Allemagne est un cas à part. La Mannschaft avait terminé 17ème du Mondial russe, puis s’était classé 2ème de l’Euro danois en 2016 et cette année, elle échoue au pied du podium.


                                                       Xoan Ledo, le gardien de la Rojita

Les joueurs de demain

Dans ce registre, les recruteurs des différents clubs de la planète handball ont déjà couché quelques noms sur leur tablette. Il serait trop facile de prendre les meilleurs du top 6 et d’affirmer qu’ils intéressent la plupart des formations de la veille Europe. Au détour d’une conversation avec le dirigeant d’un club de l’élite française (dans le sud du pays), deux noms sont sortis. Le gardien espagnol Xoan Ledo et l’arrière danois Lasse Moeller. Un choix à la fois très sélectif et très séduisant puisque les deux éléments figurent dans l’équipe type du Mondial algérien et le Danois cumule même le trophée de MVP.

Xoan Ledo a été l’assurance tous risques de son équipe. La valeur refuge de la Rojita lorsqu’elle n’offrait pas toutes les garanties d’accentuer sa marche en avant. C’est lui qui permettra à l’Espagne de basculer en prolongations lors du quart contre la Hongrie et de le gagner et c’est encore lui qui non seulement préservera le score de parité en arrêtant un 7 m au terme du temps règlementaire de la finale et qui 10 minutes plus tard, écartera l’ultime ballon danois, garantissant le succès et le sacre pour son équipe. Formé à Barcelone, passé la saison écoulée par Villa de Aranda (relégué), le gardien galicien a obtenu une levée de sa clause de transfert pour évoluer dès septembre à Bidasoa Irun. Déjà élu meilleur de son poste au Mondial Jeunes en 2015, son explosivité et son charisme sont autant d’atouts majeurs pour un portier d’un mètre 90.


                                  Lasse Moeller, stratège du Danemark... il a du Hansen en lui

Face aux Français, Lasse Moeller a au moins tapé dans l’œil de Yoann Delattre puisqu’au 1er temps mort de la demie, le coach tricolore a demandé à Melvyn Richardson de prendre en stricte le massif danois. Un beau bébé en perspective (1.99 pour 100 kg), arrière gauche glissant sur le poste de meneur et qui évolue à GOG Handbold, club où un certain Mikkel Hansen a fait ses débuts. MVP et meilleur buteur du tournoi en Algérie avec 76 buts (dont 25 pénaltys), le talent de Moeller a véritablement éclaté en finale contre l’Espagne (11 buts – 6 passes décisives)  et en demi contre la France (10 buts et 11 passes décisives). Il n’a connu qu’un seul club, GOG, celui de la ville où il est né (Gudme) et semble (pour le moment) s’y trouver bien. Jusqu’à quand ?

Parmi les révélations ou les confirmations, l’ailier droit espagnol Aleix Gomez (55 buts en 9 matches du Mondial) flanqué de l’imposant Dani Dujshebaev a un profil très intéressant. A suivre également l’arrière tunisien Skander Zaied, bon manieur de ballon et surtout excellent shooteur (mêmes stats que Moeller).

Dans le camp tricolore, tout le monde ou presque évolue ou va évoluer au sein de l’élite française. Yanis Lenne va rejoindre Dika Mem (consacré meilleur arrière droit du Mondial) à Barcelone. Peu n’a pas encore figuré sur une feuille de match de LSL. « Ils sont pour la plupart dans de très grands clubs fait remarquer Yoann Delattre mais ils vont devoir encore être patients, encore travailler, j’aimerai qu’on en retrouve plein en France A et Paris 2024 doit demeurer leur objectif. »

Le classement final complet du Mondial U21 2017

1

Espagne

9

Slovénie

17

Egypte

2

Danemark

10

Croatie

18

Brésil

3

France

11

Norvège

19

Corée du S.

4

Allemagne

12

Islande

20

Arabie S.

5

Hongrie

13

Argentine

21

Qatar

6

Tunisie

14

Algérie

22

Maroc

7

Macédoine

15

Suède

23

Chili

8

Russie

16

Iles Féroé

24

Burkina Fasso


L'amertume des joueurs français et l'accueil d'une partie du public algérien, à lire ICI 

Mondial Masc U21: Combien en retrouvera-t-on au plus haut ?  

Mondial

lundi 31 juillet 2017 - © Yves Michel

 22 min 20 de lecture

Un championnat du Monde apporte dans ses alluvions, une mine d’indications. Il permet de faire un état des lieux de la relève qui anime chaque nation. Où ont été enregistrés des progrès notables, quels pays sont en perte de vitesse, et surtout, le plus jouissif, pour le public et les recruteurs des clubs, qui seront les joueurs de demain. Et dans chaque domaine, les enseignements sont multiples.

Par Yves MICHEL

L’Espagne avance comme un métronome

Isidoro Martinez, le Zébulon de l’équipe espagnole qui ne tient pas une seconde en place lorsqu’il coache depuis le banc de touche peut s’estimer très satisfait. Son bilan avec les 96-97 ne peut pas être meilleur puisqu’en deux saisons, il les a conduits sur la plus haute marche du podium. 4ème au Mondial jeunes en Russie en 2016 quand l’équipe de France était sacrée reine de la spécialité, cette génération d’Ibères a été d’une régularité exemplaire.

Le Danemark termine en boulet de canon

7ème en Russie, 6ème à l’Euro, le Danemark aurait très bien pu être consacré aux dépens de son adversaire espagnol. Il a suffit d’un but au terme d’une prolongation arrachée in extremis par les Ibères pour se contenter de la médaille d’argent. Sur le coup, les jeunes n’étaient pas satisfaits mais faisaient-ils les fiers lorsqu’au soir du dernier match du tour préliminaire, ils avaient pris une leçon de handball de la part des Français ? Un match qui leur a été d’un grand bien puisque quelques jours plus tard, ils battaient nettement ces mêmes Tricolores pour s’ouvrir les portes de la finale.

La France peut se flatter d’une certaine régularité même si…

… les joueurs auront dans la bouche le goût amer de l’inachevé. « On était venu là pour gagner un titre donc ramener le bronze c’est toujours décevant, confirme Lucas Ferrandier. Sur le coup, on est content mais peut-être que la déception viendra dans les prochains jours en réalisant qu’on est passé à côté de quelque chose d’exceptionnel. On est une équipe de potes, bien plus qu’une simple équipe, on s’entend bien donc on va rester en contact. » Lorsqu’ils ont commencé sous la houlette de Pascal Person, déjà les plus fins observateurs avaient senti des pépites émerger du chapeau. Eric Quintin et ceux qui l’ont assisté ont exploité avec la finesse qui les caractérise tous ces diamants polis. Yohann Delattre en a hérité. Enfin, d’une grande partie puisque le meilleur d’entre eux, un certain Ludo Fabregas a vite basculé dans une autre dimension et rallié le cercle très fermé des titulaires de France A. Didier Dinart qui a parfaitement et attentivement suivi la progression de ces minots âgés aujourd’hui de 19 à 21 ans sait de quel vivier il dispose. L’entraîneur national n’a-t-il déjà pas incorporé au sein des Experts, après le pivot montpelliérain, Yanis Lenne, Dika Mem, Julien Meyer et Melvyn Richardson ?  Sans oublier Benoit Kounkoud (absent en Algérie) que Claude Onesta avait invité à l’Euro 2016 et à la préparation olympique.

Ceux qui perdent quelques plumes sur cette génération

Pour l’Europe, entre deux championnats du Monde (Jeunes et Juniors), la Slovénie (de la 2ème à la 9ème place), l’Islande (de la 3ème à la 12ème), la Suède (de la 5ème à la 15ème) perdent du terrain. Tout comme pour le reste du monde, le Brésil qui fait une chute vertigineuse (8ème à la 18ème). L’Argentine est en net progrès, l’Algérie qui a bénéficié du fait d’évoluer à la maison, aussi. La plus grande progression est à mettre à l’actif de la Tunisie. Entre 2015 et cette année, elle gagne dix places (de la 16ème à la 6ème). Bonne évolution également de la Macédoine.

L’Allemagne est un cas à part. La Mannschaft avait terminé 17ème du Mondial russe, puis s’était classé 2ème de l’Euro danois en 2016 et cette année, elle échoue au pied du podium.


                                                       Xoan Ledo, le gardien de la Rojita

Les joueurs de demain

Dans ce registre, les recruteurs des différents clubs de la planète handball ont déjà couché quelques noms sur leur tablette. Il serait trop facile de prendre les meilleurs du top 6 et d’affirmer qu’ils intéressent la plupart des formations de la veille Europe. Au détour d’une conversation avec le dirigeant d’un club de l’élite française (dans le sud du pays), deux noms sont sortis. Le gardien espagnol Xoan Ledo et l’arrière danois Lasse Moeller. Un choix à la fois très sélectif et très séduisant puisque les deux éléments figurent dans l’équipe type du Mondial algérien et le Danois cumule même le trophée de MVP.

Xoan Ledo a été l’assurance tous risques de son équipe. La valeur refuge de la Rojita lorsqu’elle n’offrait pas toutes les garanties d’accentuer sa marche en avant. C’est lui qui permettra à l’Espagne de basculer en prolongations lors du quart contre la Hongrie et de le gagner et c’est encore lui qui non seulement préservera le score de parité en arrêtant un 7 m au terme du temps règlementaire de la finale et qui 10 minutes plus tard, écartera l’ultime ballon danois, garantissant le succès et le sacre pour son équipe. Formé à Barcelone, passé la saison écoulée par Villa de Aranda (relégué), le gardien galicien a obtenu une levée de sa clause de transfert pour évoluer dès septembre à Bidasoa Irun. Déjà élu meilleur de son poste au Mondial Jeunes en 2015, son explosivité et son charisme sont autant d’atouts majeurs pour un portier d’un mètre 90.


                                  Lasse Moeller, stratège du Danemark... il a du Hansen en lui

Face aux Français, Lasse Moeller a au moins tapé dans l’œil de Yoann Delattre puisqu’au 1er temps mort de la demie, le coach tricolore a demandé à Melvyn Richardson de prendre en stricte le massif danois. Un beau bébé en perspective (1.99 pour 100 kg), arrière gauche glissant sur le poste de meneur et qui évolue à GOG Handbold, club où un certain Mikkel Hansen a fait ses débuts. MVP et meilleur buteur du tournoi en Algérie avec 76 buts (dont 25 pénaltys), le talent de Moeller a véritablement éclaté en finale contre l’Espagne (11 buts – 6 passes décisives)  et en demi contre la France (10 buts et 11 passes décisives). Il n’a connu qu’un seul club, GOG, celui de la ville où il est né (Gudme) et semble (pour le moment) s’y trouver bien. Jusqu’à quand ?

Parmi les révélations ou les confirmations, l’ailier droit espagnol Aleix Gomez (55 buts en 9 matches du Mondial) flanqué de l’imposant Dani Dujshebaev a un profil très intéressant. A suivre également l’arrière tunisien Skander Zaied, bon manieur de ballon et surtout excellent shooteur (mêmes stats que Moeller).

Dans le camp tricolore, tout le monde ou presque évolue ou va évoluer au sein de l’élite française. Yanis Lenne va rejoindre Dika Mem (consacré meilleur arrière droit du Mondial) à Barcelone. Peu n’a pas encore figuré sur une feuille de match de LSL. « Ils sont pour la plupart dans de très grands clubs fait remarquer Yoann Delattre mais ils vont devoir encore être patients, encore travailler, j’aimerai qu’on en retrouve plein en France A et Paris 2024 doit demeurer leur objectif. »

Le classement final complet du Mondial U21 2017

1

Espagne

9

Slovénie

17

Egypte

2

Danemark

10

Croatie

18

Brésil

3

France

11

Norvège

19

Corée du S.

4

Allemagne

12

Islande

20

Arabie S.

5

Hongrie

13

Argentine

21

Qatar

6

Tunisie

14

Algérie

22

Maroc

7

Macédoine

15

Suède

23

Chili

8

Russie

16

Iles Féroé

24

Burkina Fasso


L'amertume des joueurs français et l'accueil d'une partie du public algérien, à lire ICI 

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