En tout cas, une chose est sure, c’est que question état d’esprit, il n’y a pas grand-chose à redire côté bleu. La façon dont tout le groupe s’est remobilisé après la prise de pouvoir de la Mannschaft 19-18 à la 39° et le 4-0 qui a suivi, cela montre un état d’esprit ou le combat et la solidarité sont bien présents. Cela aurait pu couper les jambes et le moral tricolore, car la première période, et surtout les 20 premières minutes avaient été de grande classe. Un gardien qui enchaîne les arrêts avec Vincent Gérard, un Dika Mem qui monte tous les ballons et qui va trop vite pour la défense allemande. Un Michael Guigou qui plane sur l’aile gauche et un Nedim Remili qui ne force pas trop et libère les ballons. Résultat, un score qui enfle à toute vitesse et des Allemands qui ne savent plus comment trouver des espaces de jeu dans la défense française. Mais ce superbe spectacle ne va pas durer, malheureusement… D’abord parce que l’Allemagne à des réserves et quand elles s’appellent Steffen Weinhold et Paul Drux, inutile de faire les présentations et ces deux-là ! Entrés à la place de Julius Kuhn et Kai Haffner totalement à côté de la plaque, vont faire un chantier sur 40 minutes restantes qui va remettre complètement leurs coéquipiers dans le match. Mais le coup de mieux allemand va aussi coïncider avec un gros coup de moins bien français. Enchaînant les pertes de balles et les mauvais choix en attaque. N’ayant plus le volume défensif voulu pour stopper les deux infernaux. Les Bleus vont voir l’Allemagne revenir à -3 à la pause malgré le +7 de la 24°.
Le hic c’est que la mi-temps ne va pas calmer les ardeurs teutonnes, bien au contraire et le début de seconde période virait à la catastrophe avec ce 7-2 en 9 minutes qui donnait ce 19-18 pour la Mannschaft et bien des frayeurs pour le clan tricolore. Le 4-0 qui va suivre pour les Bleus va d’abord remettre la France devant mais surtout redonner de l’allant à pas de jouer. Si Dika Mem restait tout là-haut sur son nuage, là où personne ne vient lui contester quoi que ce soit, d’autres vont profiter de ce moment pour se montrer enfin sous un visage très positif. Timothey N’Guessan en premier qui va enfin faire parler sa puissance physique et de shoot, mais aussi Kentin Mahé, plus gestionnaire et dans le changement de rythme, le demi-centre de Veszprém va signer une vraie belle performance avec 3/4 au shoot et 3 passes décisives. Malheureusement, les Bleus vont encore connaître quelques soucis, enfin surtout un grand souci du nom d’Andréas Wolf… Transparents depuis le début du match, les gardiens allemand avaient largement contribué à la prestation tricolore. Le réveil du portier de Kielce va faire mal à la cavalerie bleue et en enchaînant quasiment tous ses arrêts dans le dernier quart d’heure, il va permettre à ses coéquipiers de rester dans le match. A 27 partout et 3 minutes à jouer, personne ne faisait le fier, ni d’un côté ni de l’autre… Et c’est par là où l’Allemagne avait failli faire tomber les bleus que tout va basculer côté tricolore… En enchaînant 2 pertes de balles consécutives avec des passes en touche Paul Drux va détruire les espoirs allemands, les Bleus ne se faisant pas trop prier pour reprendre 3 buts d’avance qu’ils vont défendre presque tranquillement, malgré ce shoot certes ouvert pour Hugo Descat, pourtant très précieux et lucide avant… Mais à 15 secondes de la fin quand on a 2 buts d’avance et la balle en main, on ne prend pas un shoot au bout de 5 secondes d’attaque, cela peut coûter cher car tout peut aller très vite dans le Handball.
La suite pourra être jouée avec moins de stress... Dans deux jours l'Espagne va proposer un jeu totalement différent avec moins de puissance et de défi physique mais plus de variété dans le jeu. Alors que deux jours après, la Norvège va proposer beaucoup d'engagement et de vitesse de jeu, un mix puissance - vitesse qui peut faire mal quand tout marche bien. Mais les Français peuvent se mettre en mode préparation pour le quart de finale avec quand même derrière la tête l'idée que la 4° place ne serait sans doute pas une très bonne idée, tant le Danemark semble marcher sur tout le monde dans la poule B. Les 3 autres, ce sera sans doute bonnet blanc ou blanc bonnet
A Tokyo, Yoyogi National Stadium
Le mercredi 28 juillet à 14h30
France - Allemagne : 30 - 29 (Mi-temps : 16-13)
Huis Clos
Arbitres : MM Nachevski Gjorgji et Nikolov Slave (MAC)
Evolution du score : 3-1 5°, 7-2 10°, 8-5 15°, 11-7 20°, 16-10 25°, 16-13 MT - 18-16 35°, 19-19 40°, 23-21 45°, 27-25 50°, 28-27 55°, 30-29 FT.
Les réactions
Luka Karabatic (Au micro de France TV) : « On a réalisé notre premier objectif, se qualifier pour les quarts de finale, mais cela a été serré jusqu’au bout, une vrai bagarre, un vrai France – Allemagne habituel. On a fait de bonnes choses, mais on n’a pas su tuer le match. On les a laissé espérer et comme c’est une équipe talentueuse, on est arrivé sur cette fin de match où on a su rester solidaires, regroupés et serrer notre défense pour prendre cette victoire qui nous fait du bien et nous qualifie. Il y a encore beaucoup de choses à jouer, la route sera longue mais ce soir c’est une très bonne chose de faite. Comme dans les deux rencontres précédentes, on a eu des trous d’air, un par mi-temps de 5, 6 minutes où on perd des balles, on est moins bien sur le repli, etc… Tout ça nous pénalise, mais même si on aurait pu gagner plus facilement les rencontres, il faut se rendre compte que tout ne peut pas être parfait et ce sont les JO, chaque équipe est dangereuse et à beaucoup de qualités. Mais il faut que l’on arrive à limiter ces temps faibles, ce soir on en a encore eu mais on a su résister. On sait qu’il est impossible de faire aucune erreur, mais il faut les réduire au maximum. Avec l’Espagne puis la Norvège, c’est une grosse série qui nous attend et cela va arriver très vite, il faut tout de suite se mettre en mode préparation du match face aux Espagnols. Maintenant, ce n’est jamais bon de faire des calculs pour définir qui ont veut jouer en quart de finale ! Aux JO une première place de poule ne garantit rien, on l’a vu par le passé… »
Guillaume Gille (Avec le concours du service de presse de la FFHB) : « C’est une grande satisfaction. Ce soir le combat a été à la hauteur de ces duels face à l’Allemagne qui, dans l’histoire de l‘équipe de France, ont toujours été des moments forts de signification et de difficultés. Celui-ci n’a pas échappé à la règle. Il a fallu beaucoup s’employer, être bons pour remporter cette victoire qui nous met dans de très bonnes conditions pour la suite de cette poule. Ce résultat nous qualifie pour les quarts de finale et c’est bien évidemment une excellente nouvelle qui nous permet d’envisager la suite avec un peu de sérénité. Quand on voit les deux adversaires qu’il nous reste à jouer, il y a encore beaucoup de travail à livrer. Je retiens beaucoup de choses avec une entame de très grande qualité. On a marqué ce début de match par notre qualité défensive et on a su aussi faire le dos rond quand les Allemands sont revenus. On a su aussi gagner dans le money-time. Il faut que l’on soit plus en mesure de maitriser les rythmes, les temps forts et les temps faibles. »
Le diaporama du match par Icon Sport / FFHB