bandeau handzone

Une équipe de France en or… 17 carats

Euro

dimanche 13 août 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 41 de lecture

Pour la deuxième fois après 2007, les Bleuettes remportent le championnat d’Europe jeunes. Battues par le Danemark en milieu de semaine, au tour principal, les moins de 17 ans d’Olivier De Lafuente ont pris leur revanche en finale (24-19). Solidaires en défense, complémentaires en attaque, elles se sont irrésistiblement détachées en seconde période pour mettre le point final doré à leur été de grâce.

Le 8 juillet 2007, quand les "Bratisla Girls" menées par Estelle Nze Minko et Gnonsiane Niombla s’adjugeaient dans la capitale slovaque le premier titre européen du hand français chez les filles, toutes catégories confondues, Zeïna Injai (née en septembre) était encore dans le ventre de sa mère. Claire Koestner et Corentine Senant, les aînées du groupe qui nous intéresse, avaient à peine un an et demi. C’est dire la rareté, la valeur, d’un sacre continental chez les moins de 17 ans. Et que le temps nécessaire pour retomber sur une génération dorée est indéfini, très aléatoire.

La France en tient donc une nouvelle, seize ans après. Composée d’ados de 16 et de 17 piges biberonnées aux pôles espoirs et, pour la plupart, ayant déjà un petit vécu en N1 et en D2. Leur dénominateur commun : une sainte horreur de perdre. Exprimée dès la fin juillet, au Festival olympique de la jeunesse. Cette quinte flush de victoires en Slovénie annonçait, rétrospectivement, le prélude d’une décade quasi parfaite à Podgorica. Quasi, car le Danemark est venu rappeler, pas plus tard que mercredi dernier, que la défaite fait aussi partie de la vie en sélection.

Quatre jours après ce match du tour principal perdu 20-25, unique accroc en sept représentations dans les salles dépeuplées (hors familles) monténégrines, les joueuses d’Olivier De Lafuente ont rétorqué aux Scandinaves que le meilleur ensemble jeune du continent cet été, c’était le leur. Passée une entame de finale timide, matérialisée par les appuis hésitants de Mélissa Chantelly (1-3, 5’), les Bleuettes ont lentement, mais sûrement, pris la mesure de l’événement, posé les fondamentaux de leur jeu. Pas besoin de tourner autour du pot pour trouver le chemin du but, comme Eléa Ferdilus sur celui du 5-3 (11’). Avoir le compas dans l’œil en tirant en appui, telles les entrantes Kingue et Koestner, ou être appliqué dans les relances, suffisait pour contenir l’adversaire.

La minute nécessaire de Mlle Gonzalez 

Le mano a mano de la première mi-temps suggérait que la rencontre basculerait sur les sacro-saints détails. Effectivement : en laissant échapper le ballon sur l’ultime engagement, en supériorité numérique, la Danoise Anna Mogensen a figé le score au repos à 12-9 pour la France. Un écart que ses compatriotes ne réussiront jamais à boucher, même en optant pour la 1-5 dans le dernier quart-temps. A cause, pêle-mêle, de l’agilité de Dawiya Abdou (14-10, 35’), de la synchronisation main gauche-main droite (celle qui tire) de Prunelle Kingue, d’un bloc défensif où le poste 2 a carte blanche pour faire le premier pas vers l’interception.

Surtout, quand les attaques placées hoquètent, la marge de sécurité menace de rétrécir, Léane Gonzalez vient à la rescousse. Bloquer un ballon du pied droit, fermer la porte à Andersen à l’aile droite, puis mener sa contre-attaque dans l’impasse à la 38ème : c’était la minute nécessaire de l’officieuse meilleure gardienne de l’Euro. La récompense individuelle est en effet revenue à la Serbe Cinku, principalement parce qu’une fois de plus, l’EHF voulait un maximum de nationalités dans son équipe-type...

Mélissa Chantelly, demi-centre de ce sept majeur (trop ?) œcuménique, y a toute sa légitimité. Moins impactante ce dimanche (3/5, 5 pertes de balle) qu’en d’autres circonstances ces derniers jours, la capitaine mérignacaise s’est battue pour le collectif, a contré des tirs danois. Son sourire esquissé vers Liyah Naal, juste après que l’ailière venait de scorer en cage vide (21-16, 53’), était le signe qu’il n’y avait plus rien à craindre. Que la gloire attendait l’équipe de France 2006-2007. Que son été se terminerait, peu avant 21 heures (heure locale) sous une pluie de cotillons, de laquelle émerge un trophée de championnes d’Europe rond et doré comme un soleil.

 

FRANCE – DANEMARK : 24-19 (12-9)

Dimanche 13 août 2023, à Podgorica (MTN). 500 spectateurs. Arbitres : MM. Cipov et Klus (SVQ).

FRANCE : Abdou 4/5 ; Andon 1/4 (0/1 penalty) ; Chantelly (capitaine) 3/5 ; Ferdilus 2/2 ; Injaï 3/6 ; Senant 2/2 ; puis Arotcarena-Rosas 2/4 ; Kingue 3/4 ; Koestner 2/4 ; Lambet ; Naal 2/3. Gardiennes : Gonzalez (13/30 arrêts en 58’, dont 0/2 penaltys) puis Landriau (1/3 arrêts en 2’). 2 minutes : Koestner (29’), Kingue (51’), Lambet (55’), Arotcarena-Rosas (56’). 20 pertes de balle. Sélectionneur : O. De Lafuente.

DANEMARK : J. Andersen 1/4 ; Clausen 1/3 ; Hattesen 3/10 ; Persson 1/3 ; Plougstrup 2/5 ; Schleicher 1/1 ; puis Axel 2/5 ; Bugtrup 4/4 (2/2 penaltys) ; C. Friis Hansen ; A. Jensen 1/3 ; Johannesen 1/3 ; Johansen 0/3 ; Mogensen ; Sörensen 2/2. Gardiennes : A. Jörgensen (capitaine, 8/25 arrêts en 43’, dont 1/1 penalty) puis F. Nielsen (4/10 arrêts en 17’). 2 minutes : Bugtrup (42’), Mogensen (52’). 15 pertes de balle. Sélectionneur : O. L. Bitsch.

Evolution du score : 1-3 (5’) ; 4-3 (10’) ; 6-5 (15’) ; 7-6 (20’) ; 9-9 (25’) ; 14-10 (35’) ; 16-12 (40’) ; 19-14 (45’) ; 20-16 (50’) ; 22-16 (55’).

 

Match pour la troisième place : ALLEMAGNE – Croatie 31-27 (17-13)

Palmarès de l’Euro U17 filles : 1992 : Norvège. 1994 : Ukraine. 1997 : Espagne. 1999 : Roumanie. 2001, 03 : Russie. 2005 : Danemark (France 3ème). 2007 : FRANCE. 2009 : Danemark. 2011 : Russie. 2013 : Suède. 2015 : Danemark. 2017 : Allemagne. 2019 (France 3ème), 21 : Hongrie. 2023 : FRANCE.

Une équipe de France en or… 17 carats 

Euro

dimanche 13 août 2023 - © Laurent Hoppe

 4 min 41 de lecture

Pour la deuxième fois après 2007, les Bleuettes remportent le championnat d’Europe jeunes. Battues par le Danemark en milieu de semaine, au tour principal, les moins de 17 ans d’Olivier De Lafuente ont pris leur revanche en finale (24-19). Solidaires en défense, complémentaires en attaque, elles se sont irrésistiblement détachées en seconde période pour mettre le point final doré à leur été de grâce.

Le 8 juillet 2007, quand les "Bratisla Girls" menées par Estelle Nze Minko et Gnonsiane Niombla s’adjugeaient dans la capitale slovaque le premier titre européen du hand français chez les filles, toutes catégories confondues, Zeïna Injai (née en septembre) était encore dans le ventre de sa mère. Claire Koestner et Corentine Senant, les aînées du groupe qui nous intéresse, avaient à peine un an et demi. C’est dire la rareté, la valeur, d’un sacre continental chez les moins de 17 ans. Et que le temps nécessaire pour retomber sur une génération dorée est indéfini, très aléatoire.

La France en tient donc une nouvelle, seize ans après. Composée d’ados de 16 et de 17 piges biberonnées aux pôles espoirs et, pour la plupart, ayant déjà un petit vécu en N1 et en D2. Leur dénominateur commun : une sainte horreur de perdre. Exprimée dès la fin juillet, au Festival olympique de la jeunesse. Cette quinte flush de victoires en Slovénie annonçait, rétrospectivement, le prélude d’une décade quasi parfaite à Podgorica. Quasi, car le Danemark est venu rappeler, pas plus tard que mercredi dernier, que la défaite fait aussi partie de la vie en sélection.

Quatre jours après ce match du tour principal perdu 20-25, unique accroc en sept représentations dans les salles dépeuplées (hors familles) monténégrines, les joueuses d’Olivier De Lafuente ont rétorqué aux Scandinaves que le meilleur ensemble jeune du continent cet été, c’était le leur. Passée une entame de finale timide, matérialisée par les appuis hésitants de Mélissa Chantelly (1-3, 5’), les Bleuettes ont lentement, mais sûrement, pris la mesure de l’événement, posé les fondamentaux de leur jeu. Pas besoin de tourner autour du pot pour trouver le chemin du but, comme Eléa Ferdilus sur celui du 5-3 (11’). Avoir le compas dans l’œil en tirant en appui, telles les entrantes Kingue et Koestner, ou être appliqué dans les relances, suffisait pour contenir l’adversaire.

La minute nécessaire de Mlle Gonzalez 

Le mano a mano de la première mi-temps suggérait que la rencontre basculerait sur les sacro-saints détails. Effectivement : en laissant échapper le ballon sur l’ultime engagement, en supériorité numérique, la Danoise Anna Mogensen a figé le score au repos à 12-9 pour la France. Un écart que ses compatriotes ne réussiront jamais à boucher, même en optant pour la 1-5 dans le dernier quart-temps. A cause, pêle-mêle, de l’agilité de Dawiya Abdou (14-10, 35’), de la synchronisation main gauche-main droite (celle qui tire) de Prunelle Kingue, d’un bloc défensif où le poste 2 a carte blanche pour faire le premier pas vers l’interception.

Surtout, quand les attaques placées hoquètent, la marge de sécurité menace de rétrécir, Léane Gonzalez vient à la rescousse. Bloquer un ballon du pied droit, fermer la porte à Andersen à l’aile droite, puis mener sa contre-attaque dans l’impasse à la 38ème : c’était la minute nécessaire de l’officieuse meilleure gardienne de l’Euro. La récompense individuelle est en effet revenue à la Serbe Cinku, principalement parce qu’une fois de plus, l’EHF voulait un maximum de nationalités dans son équipe-type...

Mélissa Chantelly, demi-centre de ce sept majeur (trop ?) œcuménique, y a toute sa légitimité. Moins impactante ce dimanche (3/5, 5 pertes de balle) qu’en d’autres circonstances ces derniers jours, la capitaine mérignacaise s’est battue pour le collectif, a contré des tirs danois. Son sourire esquissé vers Liyah Naal, juste après que l’ailière venait de scorer en cage vide (21-16, 53’), était le signe qu’il n’y avait plus rien à craindre. Que la gloire attendait l’équipe de France 2006-2007. Que son été se terminerait, peu avant 21 heures (heure locale) sous une pluie de cotillons, de laquelle émerge un trophée de championnes d’Europe rond et doré comme un soleil.

 

FRANCE – DANEMARK : 24-19 (12-9)

Dimanche 13 août 2023, à Podgorica (MTN). 500 spectateurs. Arbitres : MM. Cipov et Klus (SVQ).

FRANCE : Abdou 4/5 ; Andon 1/4 (0/1 penalty) ; Chantelly (capitaine) 3/5 ; Ferdilus 2/2 ; Injaï 3/6 ; Senant 2/2 ; puis Arotcarena-Rosas 2/4 ; Kingue 3/4 ; Koestner 2/4 ; Lambet ; Naal 2/3. Gardiennes : Gonzalez (13/30 arrêts en 58’, dont 0/2 penaltys) puis Landriau (1/3 arrêts en 2’). 2 minutes : Koestner (29’), Kingue (51’), Lambet (55’), Arotcarena-Rosas (56’). 20 pertes de balle. Sélectionneur : O. De Lafuente.

DANEMARK : J. Andersen 1/4 ; Clausen 1/3 ; Hattesen 3/10 ; Persson 1/3 ; Plougstrup 2/5 ; Schleicher 1/1 ; puis Axel 2/5 ; Bugtrup 4/4 (2/2 penaltys) ; C. Friis Hansen ; A. Jensen 1/3 ; Johannesen 1/3 ; Johansen 0/3 ; Mogensen ; Sörensen 2/2. Gardiennes : A. Jörgensen (capitaine, 8/25 arrêts en 43’, dont 1/1 penalty) puis F. Nielsen (4/10 arrêts en 17’). 2 minutes : Bugtrup (42’), Mogensen (52’). 15 pertes de balle. Sélectionneur : O. L. Bitsch.

Evolution du score : 1-3 (5’) ; 4-3 (10’) ; 6-5 (15’) ; 7-6 (20’) ; 9-9 (25’) ; 14-10 (35’) ; 16-12 (40’) ; 19-14 (45’) ; 20-16 (50’) ; 22-16 (55’).

 

Match pour la troisième place : ALLEMAGNE – Croatie 31-27 (17-13)

Palmarès de l’Euro U17 filles : 1992 : Norvège. 1994 : Ukraine. 1997 : Espagne. 1999 : Roumanie. 2001, 03 : Russie. 2005 : Danemark (France 3ème). 2007 : FRANCE. 2009 : Danemark. 2011 : Russie. 2013 : Suède. 2015 : Danemark. 2017 : Allemagne. 2019 (France 3ème), 21 : Hongrie. 2023 : FRANCE.

Dans la même rubrique