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EDF M: Luka Karabatic, le frère d'armes

Euro

dimanche 5 janvier 2014 - © Pierre Menjot

 5 min 53 de lecture

Difficile d'évoquer le nom Karabatic sans penser à Nikola, la superstar du handball français. Pourtant, c'est bien Luka, le petit frère qui a brillé samedi face au Qatar, dans le rôle du défenseur de l'ombre. A 25 ans, le cadet de la fratrie a envie de s'imposer. « C'est un très bon élève », se réjouit M. Défense, Didier Dinart.

Il est le premier joueur que Claude Onesta a envoyé s’échauffer, alors que la maison bleue était toujours menacée par de dynamiques Qataris. Alors il a enlevé sa veste et sorti son numéro 22, longtemps celui de son frère à Kiel, pour laisser apparaître son matricule : L. Karabatic. Au relais de Cédric Sorhaindo, Luka est alors allé se caler en poste 3 de la défense, à côté de son frère, et a tout de suite redonné des couleurs à la défense française.

Au moment de l'analyse d'après-match, le sélectionneur ne s'y est pas trompé. « On a bien défendu les 40 dernières minutes », soit quand le cadet des Karabatic est rentré. « Il a été très bon, a su comment prendre Borja, le pivot, alors qu'il nous posait beaucoup de problèmes », renchérissait Claude Onesta. De quoi satisfaire, un peu, le joueur à la sortie. « C'était un match de travail, avec des imperfections, mais notre prestation est tout à fait correcte, estimait le pivot. Il y a eu quelques bons passages en attaque comme en défense, c'est encourageant pour la suite.»

Et cette fois, la suite devrait se faire avec lui. En ayant fêté sa 7e sélection face au Qatar, dont aucune dans une grande compétition, Luka Karabatic fait office de jeune dans cette équipe de France, malgré ses 25 ans. « Quand je vois les joueurs de cette équipe, c'est certain que je ne suis pas grand-chose, poursuit le barbu. Mais ça fait deux ans que je suis là et j'essaie de m'imposer petit à petit, tout en respectant les anciens. »

Dinart : « Le meilleur secteur central est avec les 2 frères Karabatic »

Depuis le début de la préparation, à Capbreton, le pivot d'Aix-en-Provence fait ce qu'il sait si bien faire : écouter. Jamais très loin de son frère, il se nourrit des paroles de Nikola comme de Didier Dinart, docteur ès défense de l'équipe de France. « J'apprends énormément entouré de ces gens, qui sont des sommités du handball. Je suis là et j'ouvre mes oreilles et mes yeux en très grand. » Et ça fonctionne plutôt bien, comme l'ont montré ses 40 minutes passées sur le terrain samedi, période où les Bleus n'ont pris que 14 buts.

« C'est un très bon élève, très discipliné, avec une énorme soif d'apprendre », dit de lui Didier Dinart, pas avare en compliments quand il a fallu souligner la performance du bonhomme à la coudière. « Il est très surprenant car il n'a pas une grosse densité physique (104 kg répartis sur 2,02 mètres) mais il n'est jamais débordé en un contre un. Il est très rapide sur ses appuis, ce qui est sans doute lié au tennis (qu'il a pratiqué à très bon niveau jusqu'à ses 19 ans, ndlr), et ça lui permet de toujours faire les changements appropriés pour enchaîner les tâches défensives. Aujourd'hui, le meilleur secteur central est clairement avec les deux frères. »

Après seulement six véritables années de pratique du hand, Luka Karabatic confirme les espoirs nés à Montpellier et commence à sortir de l'ombre du frère. Mieux, il construit avec lui une entente modèle. « Niko porte l'équipe de France, c'est le baromètre de notre jeu, explique sans fausse modestie le cadet. Moi, je suis derrière lui, j'essaie de l'aider, d'apporter ma petite pierre à l'édifice. On a déjà pas mal joué ensemble, on se connaît bien et ça nous aide en défense, où c'est important d'être en harmonie. »

En progrès constants depuis son départ à Aix en novembre 2012, l'homme a mûri. « En jouant sa peau tous les week-ends, on grandit, souligne ''Loulou''. Je progresse beaucoup depuis la reprise, grâce au travail de Jérémy Roussel (son entraîneur) et Noka Serdarusic (ancien coach de Nikola à Kiel), qui est venu me conseiller. » A présent, il doit passer un nouveau palier pour devenir une référence au niveau international. « Il faut qu'il s'impose dans le groupe, grâce à ses performances, annonce Dinart. Il a la confiance du staff, on lui demande de faire ce qu'il sait faire, il ne peut pas rester timide en se disant qu'il est nouveau. » Sans essayer de devenir le nouveau Dinart, d'autant que Luka joue aussi en attaque. « Didier Dinart, c'est fini ! assène ''La Roca''. Il doit se construire avec ses qualités, pour créer son histoire. Tout ce groupe est en plein renouvellement et doit créer sa propre histoire, pour devenir les champions de demain. » Une histoire en Bleu dont les premières lignes ont été écrites à Bercy samedi.

EDF M: Luka Karabatic, le frère d'armes 

Euro

dimanche 5 janvier 2014 - © Pierre Menjot

 5 min 53 de lecture

Difficile d'évoquer le nom Karabatic sans penser à Nikola, la superstar du handball français. Pourtant, c'est bien Luka, le petit frère qui a brillé samedi face au Qatar, dans le rôle du défenseur de l'ombre. A 25 ans, le cadet de la fratrie a envie de s'imposer. « C'est un très bon élève », se réjouit M. Défense, Didier Dinart.

Il est le premier joueur que Claude Onesta a envoyé s’échauffer, alors que la maison bleue était toujours menacée par de dynamiques Qataris. Alors il a enlevé sa veste et sorti son numéro 22, longtemps celui de son frère à Kiel, pour laisser apparaître son matricule : L. Karabatic. Au relais de Cédric Sorhaindo, Luka est alors allé se caler en poste 3 de la défense, à côté de son frère, et a tout de suite redonné des couleurs à la défense française.

Au moment de l'analyse d'après-match, le sélectionneur ne s'y est pas trompé. « On a bien défendu les 40 dernières minutes », soit quand le cadet des Karabatic est rentré. « Il a été très bon, a su comment prendre Borja, le pivot, alors qu'il nous posait beaucoup de problèmes », renchérissait Claude Onesta. De quoi satisfaire, un peu, le joueur à la sortie. « C'était un match de travail, avec des imperfections, mais notre prestation est tout à fait correcte, estimait le pivot. Il y a eu quelques bons passages en attaque comme en défense, c'est encourageant pour la suite.»

Et cette fois, la suite devrait se faire avec lui. En ayant fêté sa 7e sélection face au Qatar, dont aucune dans une grande compétition, Luka Karabatic fait office de jeune dans cette équipe de France, malgré ses 25 ans. « Quand je vois les joueurs de cette équipe, c'est certain que je ne suis pas grand-chose, poursuit le barbu. Mais ça fait deux ans que je suis là et j'essaie de m'imposer petit à petit, tout en respectant les anciens. »

Dinart : « Le meilleur secteur central est avec les 2 frères Karabatic »

Depuis le début de la préparation, à Capbreton, le pivot d'Aix-en-Provence fait ce qu'il sait si bien faire : écouter. Jamais très loin de son frère, il se nourrit des paroles de Nikola comme de Didier Dinart, docteur ès défense de l'équipe de France. « J'apprends énormément entouré de ces gens, qui sont des sommités du handball. Je suis là et j'ouvre mes oreilles et mes yeux en très grand. » Et ça fonctionne plutôt bien, comme l'ont montré ses 40 minutes passées sur le terrain samedi, période où les Bleus n'ont pris que 14 buts.

« C'est un très bon élève, très discipliné, avec une énorme soif d'apprendre », dit de lui Didier Dinart, pas avare en compliments quand il a fallu souligner la performance du bonhomme à la coudière. « Il est très surprenant car il n'a pas une grosse densité physique (104 kg répartis sur 2,02 mètres) mais il n'est jamais débordé en un contre un. Il est très rapide sur ses appuis, ce qui est sans doute lié au tennis (qu'il a pratiqué à très bon niveau jusqu'à ses 19 ans, ndlr), et ça lui permet de toujours faire les changements appropriés pour enchaîner les tâches défensives. Aujourd'hui, le meilleur secteur central est clairement avec les deux frères. »

Après seulement six véritables années de pratique du hand, Luka Karabatic confirme les espoirs nés à Montpellier et commence à sortir de l'ombre du frère. Mieux, il construit avec lui une entente modèle. « Niko porte l'équipe de France, c'est le baromètre de notre jeu, explique sans fausse modestie le cadet. Moi, je suis derrière lui, j'essaie de l'aider, d'apporter ma petite pierre à l'édifice. On a déjà pas mal joué ensemble, on se connaît bien et ça nous aide en défense, où c'est important d'être en harmonie. »

En progrès constants depuis son départ à Aix en novembre 2012, l'homme a mûri. « En jouant sa peau tous les week-ends, on grandit, souligne ''Loulou''. Je progresse beaucoup depuis la reprise, grâce au travail de Jérémy Roussel (son entraîneur) et Noka Serdarusic (ancien coach de Nikola à Kiel), qui est venu me conseiller. » A présent, il doit passer un nouveau palier pour devenir une référence au niveau international. « Il faut qu'il s'impose dans le groupe, grâce à ses performances, annonce Dinart. Il a la confiance du staff, on lui demande de faire ce qu'il sait faire, il ne peut pas rester timide en se disant qu'il est nouveau. » Sans essayer de devenir le nouveau Dinart, d'autant que Luka joue aussi en attaque. « Didier Dinart, c'est fini ! assène ''La Roca''. Il doit se construire avec ses qualités, pour créer son histoire. Tout ce groupe est en plein renouvellement et doit créer sa propre histoire, pour devenir les champions de demain. » Une histoire en Bleu dont les premières lignes ont été écrites à Bercy samedi.

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